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Citation de Ciella


Ciella
28 septembre 2012
Theo,

Juste ces quelques mots pour te dire que les jours passés à tes côtés il y a quelques mois ont définitivement transformé mon existence.

J'aimerais te raconter mes erreurs d'hier, t'expliquer comment on peut être amené à se fourvoyer et se détruire sans s'en rendre compte. Mais cela prendrait du temps et te donnerait une image encore plus négative de moi. Je l'admets sans peine : j'étais une fille qui connaissait le prix de tout mais la valeur de rien. L'aventure incroyable que nous avons vécue m'a fait prendre conscience qu'il était encore temps de changer et donné l'énergie nécessaire pour fonder l'Institut. Je suis comme régénérée. Avec le temps, j'ai cessé d'absorber drogues et médicaments. Pour la première fois de ma vie, j'ai l'impression de faire du bien autour de moi. Je vis maintenant en paix. En paix avec moi-même et avec les autres.

Te souviens-tu du soir où tu m'as demandé si j'avais déjà éprouvé de l'amour pour quelqu'un? Je ne peux répondre à cette question que par la négative : je n'ai inspiré que de l'indifférence à mes parents et mes amants ne voyaient en moi qu'un corps à étreindre. A partir de là, mes histoires avec les hommes ne pouvaient être que des malentendus temporaires. Je ne savais vivre que dans l'éclatement, l'évanescence et le tumulte. Il y a un petit étang derrière le château. C'est mon endroit préféré. Un endroit hors du temps. J'y vais tous les jours avant de commencer ma journée de travail. Ce matin, la neige tombait en flocons blancs et légers et répandait sur les branches une écume glacée. J'ai repensé à ta question. J'ai tendu ma main dans le vide et imaginé que tu étais là, avec moi, que nous faisions ensemble le tour de l'étang en regardant les canards et les cygnes. J'ai imaginé le bruit de nos pas dans la neige.

Puis je t'ai vu m'embrasser au milieu de la poussière de nacre qui virevoltait autour de nous. C'est bête à dire mais je ne m'habitue pas à ton absence. J'espère que tes regards mélancoliques mais attachants se perdent moins souvent dans l'au-delà.

Une petite colombe qui pense souvent à toi.

PS : Quand tu seras réincarné en tortue géante, sur ton île des Galapagos, j'espère que, toi aussi, tu penseras parfois à moi.
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