Je me suis allumé une cigarette, et j'ai dit à Camille que, pour ce que ça valait, je l'aimais. Pendant un instant, elle m'a cru, je pense. Je disais ça comme ça, ça n'avait rien de sacré. La nuit était belle, Camille avait des yeux verts, elle portait des bijoux de vacances, en bois, en coquillages, et un joli hâle sur les joues. J'aimais Camille, j'aimais les mangues, le vent et le flamenco. J'aimais sentir du sable sous mes pieds, poser ma joue contre un ventre de femme, siffler du Bach, ou me tenir immobile sous une averse d'été. Et Camille, aussi.