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Citation de Oliv


La guillotine devint une pièce du décor villiste, mais une pièce banale, familière.
Les soldats de l'armée révolutionnaire s'y habituèrent tellement qu'ils l'utilisaient pour des tâches ordinaires : couper de la toile, trancher des pastèques, casser des coffres-forts (Velasco souffrait de voir la lame un peu plus ébréchée à chaque coup), faire des paris (les plus courageux pariaient de mettre la main et de la retirer avant la chute du couperet : un seul gagna son pari et les autres furent surnommés les "moignons"), s'entraîner au tir en visant des bouteilles de tequila placées sur la traverse, si bien que les montants furent bientôt constellés de trous comme s'ils étaient vermoulus. Les plus téméraires s'installaient sous le couperet pour impressionner leur petite amie, au mépris d'un éventuel accident. Le comble fut atteint quand quelqu'un eut l'idée de démonter la lame pour la suspendre entre les poteaux d'une balançoire.
Velasco endurait les humiliations que subissait son invention comme s'il en était lui-même l'objet. Il pleurait des nuits entières, inconsolable, avec un tel chagrin que même Alvarez eut de la peine pour lui. Pendant de longs, d'interminables mois, on n'exécuta à la guillotine que des vaches, des chèvres ou des poulets par dizaines.
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