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Critiques de Gustave Le Bon (31)
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GEO - Heureux qui comme... Gustave Le Bon :..

Je ne comprends pas ce que fait le Bon sur la liste des 100 plus grands penseurs du XXème siècle de je ne sais plus quelle école de sciences politiques. « La Psychologie des foules » est un excellent titre, mais passé la couverture, c'est un tas de préjugés sans aucune administration de preuve. Mussolini s'en réclamait (« Ho letto tutta l'opera di le Bon »). C'est justement la raison pour laquelle le Bon est un penseur important, clameront les auteurs de la liste. Alors mettez directement Mussolini sur votre liste. Vu qu'Hitler l'aimait bien, pourquoi ne pas y faire figurer, tant qu'à faire, Arthur de Gobineau? Parce qu'"Essai sur l'Inégalité des races humaines", comme titre, ça le fait pas. Alors que « La psychologie des foules », cité pour étayer une pensée creuse sur les masses, ça le fait. Or ces messieurs qui font les listes pour les étudiants savent-ils que le Bon a plagié La foule criminelle de Scipio Sighele, lequel était de gauche (et Dreyfusard : voir Olivier Bosc) donc difficile à encenser pour Mussolini? le Bon, donc, est-il sociologue ? C'est de la science sociale pour qui n'en a jamais fait ni jamais lu. Des conclusions sans preuves, sans méthode, hors du champ scientifique. Mais alors, le Bon est-il philosophe? Pas davantage: on est en 1890, il y a eu Schopenhauer, Kierkegaard, Marx que Gustave aurait pu lire pendant ses longs voyages en bateau pour la Société de géographie, pour laquelle il se faisait "anthropologue": « Les races primitives sont celles chez lesquelles on ne trouve aucune trace de culture, et qui en sont restées à cette période voisine de l'animalité qu'ont traversée nos ancêtres de l'âge de la pierre taillée : tels sont aujourd'hui les Fuégiens et les Australiens." C'est ce "penseur" qu'on qualifie d'important, qu'on cite et qu'on enseigne?! « Chez les races primitives et inférieures — et il n'est pas besoin d'aller chez les purs sauvages pour en trouver, puisque les couches les plus basses des sociétés européennes sont homologues des êtres primitifs — on constate toujours une incapacité plus ou moins grande de raisonner. » (Les lois psychologiques de l'évolution des peuples). La psychologie des foules de le Bon est donc juste une haine du peuple. Voila donc le fameux le Bon. Alors qu'on ne nous refasse pas le coup d'Heidegger, séparer l'homme du philosophe etc. Qu'on ne nous refasse pas non plus le coup de Céline, séparer l'homme de l'artiste. le Bon n'est pas un artiste. Pas davantage un Docteur en médecine, titre qu'il usurpa allègrement (voir Benoît Marpeau, "Gustave le Bon, Parcours d'un intellectuel"). Et, ultime différence avec Céline, le Bon n'avait, on s'en doute, aucun humour. Pour m'en convaincre je suis allé vérifier dans une réédition d'un texte léger de sa lourde bibliographie de graphomane, son récit de voyage au Népal, où il fait donc, de l'humour:

«Sous le prétexte d'aller chercher des torches, mes porteurs m'y abandonnèrent toute une nuit dans l'espoir que les tigres et les panthères mangeraient le voyageur, mais épargneraient les sacs de roupies dont il était muni. (...) Une divinité bienfaisante, Vishnou sans doute, me préserva des miasmes que je redoutais beaucoup plus que les tigres. Et quand le matin la bande de mes aimables compagnons revint pour voir s'il restait encore quelques fragments de l'Européen, un discours bref, mais énergique, leur fit comprendre que le revolver est un instrument créé spécialement par Siva pour casser les têtes des porteurs récalcitrants dans l'Himalaya. » Zéro étoile.
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Lois psychologiques de l'évolution des peuples

La première partie de cet essai pourrait être sous-titrée "introduction au racisme pour les nuls". Le but de Gustave le Bon est de démontrer que l'égalité entre tous les hommes est une idée totalement farfelue et sans aucun fondement, et que les sciences démontrent le contraire. Il conteste dès le départ l'idée que tous les humains ont la même origine, mais qu'au contraire l'humanité comprend plusieurs espèces qui ont évolué séparément. Il y décrit quatre races : les races primitives (les papous australiens), les races inférieures (les noirs), les races moyennes (asiatiques et sémites) et les races supérieures (les indo-européens, bien que les hindous soient clairement inférieurs aux européens, puisqu'ils ne se sont élevés QUE dans les arts, les lettres et la philosophie, alors que les européens ont découvert la vapeur et l'électricité). À noter que ces différences ne valent que pour les hommes, les femmes sont par contre à peu égales quelles que soient les races, et situées entre les races inférieures et moyennes.



L'auteur voit avec effroi progresser le socialisme, qui prétend que tous les humains seront égaux s'ils reçoivent la même instruction et les mêmes institutions. Cette doctrine, "contraire au plus élémentaire bon sens", "ramenera la civilisation à des formes d’évolution tout à fait inférieures". L'instruction des races inférieures ne leur donnera qu'un vernis superficiel, sans que jamais ils n'accèdent au caractère des occidentaux. Quant à l'instruction des femmes, n'en parlons pas : "C’est [au nom de l'idée égalitaire] que la femme moderne, oubliant les différences mentales profondes qui la séparent de l’homme, réclame les mêmes droits, la même instruction que lui et finira, si elle triomphe, par faire de l’Européen un nomade sans foyer ni famille." Le raisonnement est identique pour les institutions : "Quand les métis de blancs et de nègres ont hérité par hasard, comme à Saint-Domingue, d’une civilisation supérieure, cette civilisation est rapidement tombée dans une misérable décadence." Gustave le Bon met en garde contre le métissage, qui ne peut produire que des populations très inférieures.



On pourrait presque en rire si ce genre d'argumentation n'avait pas servi à justifier les colonisations et les politiques d'eugénisme, et n'avait pas contribué à constituer le nazisme, fascisme, et autres joyeusetés du vingtième siècle.



La deuxième partie porte sur l'évolution des éléments de civilisation. On y montre que la force d'inertie est très importante, et qu'une société passe très lentement d'une idée à l'autre, la clarté des preuves de la nouvelle idée ou des réfutations de l'ancienne n'a que peu d'importance. De la même manière, une idée se mélange toujours à la culture déjà présente. Ainsi, les démocraties aux quatres coins du globe auront des visages très différents et une religion qui supplante l'ancienne incorpore toujours les cultes qui existaient avant elle.



Lecture surprennante, et au contenu bien éloigné de ce que j'en attendais. Pas inintéressante cependant pour comprendre le climat de l'époque.
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Psychologie des foules

Dans cet Essai fort célèbre et visionnaire de Gustave le Bon écrit en 1895, l'auteur analyse et préfigure les phénomènes de masse qui se produiront tout au long du 20ème siècle. Il propose sa démonstration à travers une foultitude d'exemples historiques concrets, et présente le thème général de la manière suivante, page 3 :



« Les foules organisées ont toujours joué un rôle considérable dans la vie des peuples ; mais ce rôle n'a jamais été aussi important qu'aujourd'hui. L'action inconsciente des foules se substituant à l'activité consciente des individus est une des principales caractéristiques de l'âge actuel. »



En effet, dans une foule, l'intelligence individuelle disparaît pour laisser place à des sentiments exacerbés, parfois positifs, mais plus souvent…, négatifs : une foule peut devenir salvatrice, ou extrêmement criminogène. La foule est une sorte de « melting-pot » de gens, quels que soient : leur condition sociale, leur sexe, leur profession, etc..

Puis, la « personnalité consciente » de chaque individu s'évanouit au profit de sentiments globaux, convergents dans une seule et même direction. Il s'instaure alors une sorte d' »âme » collective, nommée par Gustave le Bon : la « Foule Psychologique », érigée en une seule et unique entité, qui plus est, soumise à la « loi de l'unité mentale des foules ».



La disparition de la « personnalité consciente » intervient la plupart du temps, lorsque les individus sont réunis en un seul lieu. Mais parfois, des milliers d'individus peuvent, dans le cas d'une émotion collective violente comme un grand drame national, être soumis aux mêmes critères que ceux de la « foule psychologique ».

En revanche, ce n'est pas parce que des centaines de personnes sont assemblées en un même point, que cela devient forcément une « foule psychologique ».

Il faut que des critères spécifiques et communs à tous les individus, prédominent dans cette foule, pour la muter en une « foule psychologique ».



Le plus surprenant pour Gustave le Bon, se situe dans le fait qu'une foule composée de personnes totalement hétérogènes du point de vue du caractère, de l'intelligence, du mode de vie, etc., peut dans le cadre d'une « foule psychologique » posséder une « âme » unique et commune à tous, mais de manière uniquement temporaire puisque l'état du passage au stade de la « foule psychologique » n'est par définition, que provisoire.

Cette foule est alors transformée en un être unique, comme composée de « cellules » soudées entre elles, formant un être nouveau, alors que chaque « cellule » hétérogène séparément, possède ses propres caractéristiques.

On peut alors parler d'alchimie de la foule, page 12 :



« Dans l'âme collective, les aptitudes intellectuelles des individus, et par conséquent leur individualité, s'effacent. L'hétérogène se noie dans l'homogène, et les qualités inconscientes dominent.

C'est justement cette mise en commun de qualités ordinaires qui nous explique pourquoi les foules ne sauraient jamais accomplir d'actes exigeant une intelligence élevée. Les décisions d'intérêt général prises par une assemblée d'hommes distingués, mais de spécialités différentes, ne sont pas sensiblement supérieures aux décisions que prendrait une réunion d'imbéciles. Ils ne peuvent mettre en commun en effet que ces qualités médiocres que tout le monde possède. Dans les foules, c'est la bêtise et non l'esprit, qui s'accumule. Ce n'est pas tout le monde, comme on le répète si souvent, qui a plus d'esprit que Voltaire, c'est certainement Voltaire qui a plus d'esprit que tout le monde, si par « tout le monde », il faut entendre les foules. »



Plusieurs critères donc, caractérisent le phénomène de foule :

1 / le plus évident, celui qui vient immédiatement à l'esprit, est celui lié au nombre important d'individus qui composent une foule. Cette dernière donne à l'individu : un sentiment d'invincibilité, renforcé par le fait que l'anonymat de cette foule procure également un sentiment individuel d'irresponsabilité. L'individu « noyé » ainsi dans la foule peut alors développer ses instincts les plus vils, chose qu'il ne se permettrait pas, s'il était seul.



2 / Ensuite, le critère de la contagion : dans une foule l'individu sacrifie aisément son intérêt personnel, à l'intérêt collectif.



3 / Puis, le critère de la suggestibilité : En d'autres termes, l'individu en foule est particulièrement influençable, d'où le principe de contagion. L'individu est comme hypnotisé par le phénomène de foule, sa conscience, sa volonté et son discernement sont annihilés.

L'homme cultivé peut redevenir instinctif, voire barbare dans le cadre d'une foule, ou bien il peut devenir héroïque et enthousiaste. Bref, souvent dans le cadre d'une foule, ce sont les instincts primitifs extrêmes qui dominent chez l'individu, et non : la Pensée, la raison ou l'analyse objective.



L'épisode le plus important, le plus proche de la période dans laquelle vivait Gustave le Bon, fut celui de la Révolution Française.

Car en effet, tout au long de cette dernière, il y eut à la fois de la violence impulsive produite par la foule que formait le Peuple, puis à partir de 1792, la Terreur de masse organisée, sous la Terreur Jacobine de Robespierre.

Un phénomène fort bien décrit dans l'excellent ouvrage de Patrice Gueniffey La politique de la Terreur : Essai sur la violence révolutionnaire, 1789-1794, et également ici par Gustave le Bon, pages 13 et 14 :



« Pris séparément, les hommes de la Convention étaient des bourgeois éclairés, aux habitudes pacifiques. Réunis en foule, ils n'hésitaient pas à approuver les propositions les plus féroces, à envoyer à la guillotine les individus les plus manifestement innocents ; et, contrairement à tous leurs intérêts, à renoncer à leur inviolabilité et à se décimer eux-mêmes.

Et ce n'est pas seulement par ses actes que l'individu en foule diffère essentiellement de lui-même. Avant même qu'il ait perdu toute indépendance, ses idées et ses sentiments se son transformés, et la transformation est profonde au point de changer l'avare en prodigue, le sceptique en croyant, l'honnête homme en criminel, le poltron en héros. La renonciation à tous ses privilèges que, dans un moment d'enthousiasme, la noblesse vota pendant la fameuse nuit du 4 août 1789, n'eût certes jamais été acceptée par aucun de ses membres pris isolément.

Concluons de ce qui précède, que la foule est toujours intellectuellement inférieure à l'homme isolé, mais que, au point de vue des sentiments et des actes que ces sentiments provoquent, elle peut, suivant les circonstances, être meilleure ou pire. Tout dépend de la façon dont la foule est suggestionnée. »



Voyons à présent, les principales caractéristiques des foules : elles sont héritables et impulsives, dépourvues de tout sens critique, soumises également à l'hallucination collective et à la capacité d'un seul individu par « voie de contagion » à suggestionner tout un groupe.



Une autre caractéristique de la foule : elle est autoritaire et intolérante. Les foules sont souvent plus subjuguées par l'autoritarisme des tyrans qui les oppriment, que par des personnages débonnaires.

Gustave le Bon précise également que les foules sont peu soumises à l'instinct Révolutionnaire, mais plus à des explosions de révoltes éphémères, pour finalement se laisser asservir par un despote. Car les foules sont trop impulsives pour être capables de moralité.

L'Histoire nous le montre, à travers de nombreux exemples, page 24 :



« Que de foules se sont fait héroïquement massacrer pour des croyances, des idées et des mots qu'elles comprenaient à peine. Les foules qui font des grèves les font bien plus pour obéir à un mot d'ordre que pour obtenir une augmentation du maigre salaire dont elles se contentent. L'intérêt personnel est bien rarement un mobile puissant chez les foules, alors qu'il est le mobile à peu près exclusif de l'individu isolé. Ce n'est certes pas l'intérêt qui a guidé les foules dans tant de guerres, incompréhensibles le plus souvent pour leur intelligence, et où elles se sont laissé aussi facilement massacrer que les alouettes hypnotisées par le miroir que manoeuvre le chasseur. »



A ce stade de l'ouvrage, l'auteur présente une limpide synthèse du caractère global d'une foule, page 31 :



« Nous avons montré que les foules ne raisonnent pas ; qu'elles admettent ou rejettent les idées en bloc ; ne supportent ni discussion, ni contradiction, et que les suggestions agissant sur elles envahissent entièrement le champ de leur entendement et tendent aussitôt à se transformer en actes. Nous avons montré que les foules convenablement suggestionnées sont prêtes à se sacrifier pour l'idéal qui leur a été suggéré. Nous avons vu aussi qu'elles ne connaissent que les sentiments violents et extrêmes, que, chez elles, la sympathie devient vite adoration, et qu'à peine née l'antipathie se transforme en haine. Ces indications générales permettent déjà de pressentir la nature de leurs convictions. »



Gustave le Bon montre que les foules idolâtres facilement des personnages charismatiques, d'abord page 30 :



« C'est sur l'imagination populaire qu'est fondée la puissance des conquérants et la force des États. C'est surtout en agissant sur elle qu'on entraîne les foules. Tous les grands faits historiques, la création du Bouddhisme, du Christianisme, de l'Islamisme, la Réforme, la Révolution, et, de nos jours, l'invasion menaçante du Socialisme, sont les conséquences directes ou lointaines d'impressions fortes produites sur l'imagination des foules.

Aussi, tous les grands hommes d'État de tous les âges et de tous les pays, y compris les plus absolus despotes, ont-ils considéré l'imagination populaire comme la base de leur puissance, et jamais ils n'ont essayé de gouverner contre elle. « C'est en me faisant catholique, disait Napoléon au Conseil d'État, que j'ai fini la guerre de Vendée ; en me faisant musulman que je me suis établi en Égypte, en me faisant ultramontain que j'ai gagné les prêtres en Italie. Si je gouvernais un peuple de Juifs, je rétablirais le temple de Salomon ». »



Puis également, pages 31 et 32 :



« Les convictions des foules revêtent ces caractères de soumission aveugle, d'intolérance farouche, de besoin de propagande violente qui sont inhérents au sentiment religieux ; et c'est pourquoi on peut dire que toutes leurs croyances ont une forme religieuse. le héros que la foule acclame est véritablement un dieu pour elle. Napoléon le fut pendant quinze ans, et jamais divinité n'eut de plus parfaits adorateurs. Aucune n'envoya plus facilement les hommes à la mort. Les dieux du paganisme et du christianisme n'exercèrent jamais un empire plus absolu sur les âmes qu'ils avaient conquises.

Tous les fondateurs de croyances religieuses ou politiques ne les ont fondées que parce qu'ils ont su imposer aux foules ces sentiments de fanatisme qui font que l'homme trouve son bonheur dans l'adoration et l'obéissance et est prêt à donner sa vie pour son idole. Il en a été ainsi à toutes les époques. »



Gustave le Bon nous livre donc de célèbres exemples de foules sanguinaires, telles que sous : La Réforme, la Saint-Barthélemy, les guerres de religion, l'Inquisition, la Terreur sous la Révolution Française, animées par un sentiment « religieux » conduisant à massacrer des innocents, pour faire émerger une nouvelle croyance. Les foules engendrent ces massacres, dirigées qu'elles sont, par des tyrans qui les animent.



L'auteur, finalement, se pose la question de savoir s'il est bon ou mauvais, que les foules ne soient pas guidées par la raison, page 50 :



« Faut-il regretter que ce ne soit jamais la raison qui guide les foules ? Nous n'oserions le dire. La raison humaine n'eût pas réussi sans doute à entraîner l'humanité dans les voies de la civilisation avec l'ardeur et la hardiesse dont l'ont soulevée ses chimères. Filles de l'inconscient qui nous mène, ces chimères étaient sans doute nécessaires. »



Puis, Gustave le Bon analyse le rapport entre le chef et la foule, la façon dont le maître transforme une foule hétérogène en une organisation sectaire, un « troupeau servile » ne pouvant se passer de son despote.

Le chef est d'abord lui-même imprégné par l'IDEE, et dès lors, il incarne le rôle du prescripteur.

Généralement, ces chefs sont plus des hommes d'action que de Pensée, des illuminés d'une très grande persuasion. le meneur de foule use du mécanisme de répétition pour conditionner sont auditoire.



De même, une foule peut avoir un effet d'imitation ou de contagion sur d'autres foules, comme dans le cas d'une Révolution qui prend forme dans un pays, puis dans d'autres pays (comme actuellement avec les « Révolutions Arabes »).

Gustave le Bon, lui, prend l'exemple de la Révolution de 1848 qui s'étendit sur une grande partie de l'Europe et qui fit vaciller plusieurs Monarchies.

Autres exemples de grands meneurs de foules : Bouddha, Jésus, Mahomet, Jeanne d'Arc, Napoléon, dont l'auteur décrit l'immense fascination qu'ils engendraient auprès des personnes qu'ils côtoyaient.

Le 20ème siècle fut lui aussi largement pourvu en grands meneurs de foules, soit à vocations démocratiques, comme : Nelson Mandela, Winston Churchill, Le Dalaï Lama, le général De Gaulle, etc., soit, tragiquement, de nombreux autres à destinations dictatoriales ou Totalitaires, comme : Lénine, Trotski, Staline, Mussolini, Hitler, Mao Zedong, Pol Pot, Ceausescu, Hô Chi Minh, Kim Il-Sung et Kim Jong-Il, Castro, Pinochet, Ben Laden…, et la liste est encore tristement interminable…



Ensuite Gustave le Bon nous présente ce qu'il nomme les « croyances générales », ce que l'on appellerait certainement de nos jours, l'IDEOLOGIE, qui doit être appliquée inconditionnellement, page 63 :



« Les croyances générales sont les supports nécessaires des civilisations ; elles impriment une orientation aux idées. Elles seules peuvent inspirer la foi et créer le devoir.

Les peuples ont toujours senti l'utilité d'acquérir des croyances générales, et compris d'instinct que la disparition de celles-ci devait marquer pour eux l'heure de la décadence.

(…) Ce n'est donc pas sans cause que les peuples ont toujours défendu leurs convictions avec intolérance. Cette intolérance, si critiquable au point de vue philosophique, représente dans la vie des peuples la plus nécessaire des vertus. C'est pour fonder ou maintenir des croyances générales que le moyen âge a élevé tant de bûchers, que tant d'inventeurs et de novateurs sont morts dans le désespoir quand ils évitaient les supplices. C'est pour les défendre que le monde a été tant de fois bouleversé, que tant de millions d'hommes sont morts sur les champs de bataille, et y mourront encore. »



Gustave le Bon distingue les différentes catégories de foules :

– Les foules hétérogènes, composées d'individus divers ;

– Les foules homogènes : les sectes, les castes, les classes, etc. ;

– Les foules électorales ;

– Les foules des Jurés de cour d'assises ;

– Les foules parlementaires ;

– Les foules dites criminelles qui la plupart du temps, sont menées par des dogmes nommés par l'auteur : des « suggestions puissantes ». Les individus sont persuadés d'accomplir une mission. Gustave le Bon reprend le célèbre exemple du meurtre du gouverneur de la Bastille le 14 juillet 1789, Monsieur de Launay, pages 70 et 71 :



« Après la prise de cette forteresse, le gouverneur, entouré d'une foule très excitée, recevait des coups de tous côtés. On proposait de le pendre, de lui couper la tête, ou de l'attacher à la queue d'un cheval. En se débattant, il donna par mégarde un coup de pied à l'un des assistants. Quelqu'un proposa, et sa suggestion fut acclamée aussitôt par la foule, que l'individu atteint par le coup de pied coupât le cou au gouverneur.

« Celui-ci, cuisinier sans place, demi-badaud qui est allé à la Bastille pour voir ce qui s'y passait, juge que, puisque tel est l'avis général, l'action est patriotique, et croit même mériter une médaille en détruisant un monstre. Avec un sabre qu'on lui prête, il frappe sur le col nu ; mais le sabre mal affilé ne coupant pas, il tire de sa poche un petit couteau à manche noir et (comme, en sa qualité de cuisinier, il sait travailler les viandes) il achève heureusement l'opération. »

On voit clairement ici le mécanisme indiqué plus haut. Obéissant à une suggestion d'autant plus puissante qu'elle est collective, conviction chez le meurtrier qu'il a commis un acte fort méritoire, et conviction d'autant plus naturelle qu'il a pour lui l'approbation unanime de ses concitoyens. Un acte semblable peut être légalement, mais non psychologiquement, qualifié de criminel. »



Gustave le Bon continue sa démonstration à travers le terrifiant exemple, toujours lors de la Révolution Française, du massacre de masse perpétré par les « septembriseurs » en 1792.



En conclusion, cet Essai incontournable possède un réel caractère visionnaire, car nous retrouvons ce phénomène de « foules psychologiques » décrit ici par Gustave le Bon, tout au long du 20ème siècle.



Depuis le début de l'Histoire de l'Humanité, les Peuples alternent invariablement entre barbarie et civilisation. Dans ce passionnant ouvrage datant de 1895, Gustave le Bon utilise les exemples les plus proches et les plus marquants de l'Histoire de France, comme : les guerres de religion, évidemment la Révolution Française, l'Empire Napoléonien, etc., pour construire son Essai sur les « foules psychologiques » ou l' »âme des foules ».



L'Histoire du 20ème siècle a tragiquement confirmé la thèse de Gustave le Bon, consistant à se méfier du phénomène que sont les foules.

Car en effet, il s'est produit dans le 20ème siècle, les plus gigantesques Crimes contre l'Humanité et Génocides, de toute l'Histoire de l'Humanité.

Nous avons vu que certains meneurs ont contribué positivement au développement de notre civilisation, pendant que d'autres s'acharnaient sauvagement à manipuler l' »âme des foules » avec un machiavélisme effroyable.



Alors, nôtre 21ème siècle continuera-t-il cette inlassable oscillation entre barbarie et civilisation ?

Cela dépendra en grande partie de la sagesse ou non des Peuples, des FOULES, possibles bras armés, de tyrans assoiffés de Pensée Unique et de Pouvoir Absolu !
Lien : https://totalitarismes.wordp..
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Psychologie des foules

[Livre audio, lu par Christine Treille]

Cet essais très bien écrit, m'a semblé agréable à écouter et très intéressant à découvrir mais il faudrait le lire deux fois pour tout à fait l'apprécier.



En effet, lors de la première lecture, simple, directe, vous pourrez vous imprégner de la théorie de l'auteur sur la psychologie des foules et de la remarquable structure qu'il met dans sa démonstration. Cette explication est largement étayée par de nombreux exemples empruntés à L Histoire, surtout celle de la révolution française et de Napoléon.

À la seconde lecture, la méta-lecture, vous découvrez toutes les autres croyances de l'auteur, sous-jacentes au développement de sa thèse principale, comme la théorie des races (que nous appellerions "cultures" aujourd'hui), son aversion pour le socialisme, l'athéisme, sa vision de certains fait et personnages historiques, etc. Ce livre, alors, se transforme en une petite fenêtre spatio-temporelle sur l'auteur et son époque, c'est absolument passionnant!



Abordons le fond, maintenant. Par les nombreuses réflexions qu'il a suscitées en moi, ce livre m'a véritablement grandi et j'en éprouve beaucoup de gratitude. Parfois consternée par des concepts si archaïques qu'ils en sont devenus franchement illisibles aujourd'hui, parfois surprise par l'étonnante modernité d'une réflexion vieille de plus d'un siècle, parfois encore bouleversée par la justesse que je ressentais intuitivement dans certains propos ; je n'ai jamais été laissée indifférente aux éléments apportés par ce livre. C'est très perturbant de réaliser à quel point cette époque qui tourne autour de la fin du 19ème et le début du 20ème siècle est à la fois tout près et très loin de nous, et cette sensation paradoxale est probablement la plus grande révélation que ce livre a permise en moi.



Bref, à condition de savoir prendre beaucoup de distance contextuelle, de bien connaître l'Histoire d'Europe et d'aimer le français relevé, je vous recommande chaudement ce livre.
Lien : http://www.litteratureaudio...
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Psychologie des foules

Lu dans le cadre de mes études, ce livre fut pour moi une étonnante découverte.

Gustave Le Bon y décrit avec précision les pensées et les dogmes de son époque.

Très critique envers les institutions du XIXème siècle, il en nuance toutefois certaines en les présentant comme ce que l'on pourrait appeler "un moindre mal".

Même s'il semble parfois intransigeant, il fait preuve cependant d'une certaine mesure en prêtant aux foules, dans des circonstances précises, de grandes capacités pouvant conduire à de grandes actions susceptibles même de marquer l'Histoire. Il se détache quelque peu à cette occasion des théories de Gabriel TARDE sur les foules pour qui leurs actions sont systématiquement néfastes.

On retrouve toutefois dans les principes de ces deux hommes sur ce sujet des fondements identiques à savoir que l'individu seul est capable d'évoluer d'un état primitif, régit par des instincts et des pulsions, à un état supérieur tandis que les foules font régresser les individus à cet état primitif.



Cette étude sur la psychologie des foules, basée sur les voyages, les expériences, les rencontres de Gustave Le Bon à travers le monde, est transposable presque intégralement à notre époque. Plus d'un siècle après la publication de ce livre, ce-dernier reste encore d'actualité dans les notions et les théories qu'il aborde.

Certains termes peuvent toutefois choquer à l'heure actuelle. Il faut donc les replacer dans leur contexte de l'époque et comprendre derrière ces mots les notions qu'ils revêtent.



Je dois cependant avouer que la féministe en moi s'est insurgée contre la façon dont les enfants et les femmes étaient considérés par Gustave Le Bon et les "penseurs" de son siècle.



Mais c'est un livre que je recommande chaleureusement.



Bonne lecture !

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Psychologie des foules

Gustave Le Bon, médecin et sociologue, fut un des premiers théoriciens de la psychologie des foules.

Ses idées et l’analyse exposées dans son ouvrage, fut publiées en 1895. Son étude est une référence et est toujours d'actualité.



Gustave Le Bon fait l’étude sur le comportement des Hommes. Qu’un comportement normal d'individus sains d'esprit qui, réunis, ne raisonnent pas de la même façon que lorsqu'ils sont isolés.

On pourrait aussi très bien l’adapter aujourd’hui, dans un forum public, sur un réseau social sur le net. Pour en étudier les commentaires que cristallisent le post d’une vidéo ou d’une photo.



Voilà ce qu’écrivait Gustave Le Bon :



« - Une foule psychologique fait toujours muter les esprits individuels qui la compose ; cette mutation est induite par la mise en avant de ce qui est commun aux individus, c’est-à-dire leur inconscient collectif, les hommes diffèrent par leur intellect, mais pas par le substrat dont ils sont imprégnés. Or, ce substrat forme des qualités « ordinaires », on n’y trouve rien de brillant, d’où l’incapacité des foules à conduire un raisonnement élevé.

- Une foule psychologique est parcourue de phénomènes de « contagion mentale. »

- Une foule psychologique révèle la profonde suggestibilité des individus. Elle fascine ceux qui en font partie, au point que leur esprit cesse de se percevoir lui-même comme autonome à l’égard du collectif. »



Gustave Le Bon, n’est pas seulement un sociologue et visionnaire, il s’est aussi illustré dans des citations, qui demandent parfois que nous nous y arrêtions...comme :



« L'abondance de paroles inutiles est un symptôme certain d'infériorité mentale. »

« Le véritable historien est celui qui, comprenant le passé, renonce à le juger avec les idées du présent. »

« Quiconque veut se différencier de son groupe l'a tout entier pour ennemi. »

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Psychologie des foules

Essai très intéressant mais très pointu avec une ponctuation très aléatoire aussi. Le style vieux français peut rebuter facilement le lecteur novice mais passé ce cap, il y aura beaucoup de bon.

Il faut se remettre dans le contexte de l’époque à laquelle a été écrit ce livre, car de nos jours, beaucoup de propos sont désuets. 1895, c’est la date à laquelle il a été écrit, et bien qu’il soit toujours étudié, je trouve qu’il est difficilement accessible, le style d’écriture de l’époque m’a donné beaucoup de mal mais reste très intéressant sociologiquement parlant. Personnellement je me suis beaucoup ennuyé lors de ma lecture et je le recommande uniquement si vous avez un bon bagage sur le sujet.

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Psychologie des foules

La psychiatrie au eu ses escrocs... et aussi ses génies.

Cet essai est une "redpill". Gustave Le Bon, en pleines guerres civiles du 19ème siècle, décide d'analyser la folie collective. Il décortique comment les hommes politiques manipulent les foules, avec des méthodes similaires aux religions.

Un livre qui peut questionner la solidité des convictions de plus d'un.
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Psychologie des foules

Depuis quelque temps j'ai réservé une étagère de ma bibliothèque pour y ranger les livres de référence, ceux qui m'ont particulièrement impressionné en m'ouvrant des champs nouveaux de réflexion ou qui me permettent de mieux formuler des idées personnelles. le livre de Gustave le Bon, "La psychologie des foules" va rejoindre ce petit Panthéon ou trônent déjà quelques livres comme "l'art d'avoir toujours raison" de Schopenhauer, "Mythologie et Philosophie" de Luc Ferry, une anthologie des textes fondateurs "Bible, Iliade, Odyssée, Enéide, Métamorphose", le "Petit cours d'autodéfense intellectuelle" de Normand Baillargeon et une vingtaine d'autres que je souhaite relire avec attention.



Gustave le Bon (1841-1931) est un sociologue français auteur d'un grand nombre d'ouvrages sur des thèmes variés comme l'anthropologie, les civilisations, la psychologie. Il obtint de son vivant une certaine notoriété et exerça une influence sur de nombreux intellectuels notamment Freud. Son livre (paru pour la première fois en 1895) "La psychologie des foules" est régulièrement réédité aujourd'hui et Gustave le Bon est considéré comme un précurseur en matière de psychologie sociale. Certaines de ces idées sont toutefois assez critiquables, notamment concernant la place des femmes dans la société, et relèvent d'une indéniable misogynie.



Il analyse avec acuité le phénomène social de la foule et se montre d'une certaine manière visionnaire de notre temps, par exemple, lorsqu'il écrit en 1895 "L'action inconsciente des foules, substituée à l'activité consciente des individus, représente une des caractéristiques de l'âge actuel." Si vous remplacez le mot foule par réseaux sociaux cette phrase décrit parfaitement notre époque.



Voici comment il caractérise les foules et le danger qu'elle représente : "Peu aptes au raisonnement, les foules se montrent, au contraire, très aptes à l'action", "Dans certaines circonstances, une agglomération d'hommes possède des caractères nouveaux fort différents de ceux de chaque individu qui la compose", "La foule étant anonyme et par conséquent irresponsable, le sentiment de la responsabilité, qui retient toujours les individus, disparaît entièrement", "La foule est toujours intellectuellement inférieure à l'homme isolé", "L'opinion des foules tend à devenir de plus en plus le régulateur suprême de la politique.".



Il dresse ensuite le profil des meneurs de foules et énumère leurs moyens de persuasion : l'affirmation (souvent concise, dépourvue de preuves et de démonstration), la répétition (pour faire pénétrer une idée, il faut la répéter sans cesse) et enfin la contagion (l'homme est naturellement imitatif pourvu que la chose à imiter soit simple à comprendre et à reproduire, c'est précisément pour cette raison que les hommes trop supérieurs à leur époque n'ont généralement aucune influence sur elle.)





Mais les meneurs doivent aussi posséder le "prestige" (aujourd'hui on dirait peut-être le "charisme").



L'auteur étudie ensuite les différentes catégories de foule : les foules électorales, les assemblées parlementaires, etc. puis il analyse la manière dont s'établissent les opinions et les croyances.



"L'art des gouvernants consiste principalement à savoir manier les mots, art difficile, car dans une même société, les mêmes mots ont le plus souvent des sens différents pour les diverses souches sociales. Elles emploient en apparence le même vocabulaire, mais ne parlent pas la même langue."



Aujourd'hui nous constatons que la voix des foules est devenue prépondérante, elle ne se manifeste pas seulement dans les rues, mais aussi sur les réseaux internet, d'où l'importance de ce livre pour décoder la manière dont notre société a évoluée et mieux s'armer pour faire face aux influenceurs et meneurs de tout acabit qui veulent substituer à notre esprit critique un discours hypnotique.



Un ouvrage court, dense, très clair, sans phrase ou développement inutile et très convaincant.



- "La psychologie des foules", Gustave le Bon, préface de Benoist Rousseau, JDH éditions, 2019 (136 pages).
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Psychologie des foules

Pourquoi une foule fanatisée est-elle capable de tout, du pire comme du meilleur ? Comment une foule psychologique se forme-t-elle ? En quoi n'a-t-elle que peu à voir avec un agrégat d'humains rassemblés au hasard ? De qui et de quoi est-elle composée ? Comment réagit-elle aux sollicitations ? Qui sont ses meneurs ? Comment parviennent-ils à leurs fins ?

Paru en 1921, ce livre majeur de psychologie et de sociologie devenu une référence et un classique, répond brillamment à toutes ces questions et à bien d'autres en démontant nombre de mécanismes de manipulation, d'embrigadement et de propagande. Le Bon illustre son propos par de nombreux exemples tirés de l'Histoire (apogée et chute de l'Empire Romain, Révolution Française, Napoléon, Boulanger, Lesseps et quelques autres...) Le lecteur contemporain pourra y ajouter quelques dictateurs comme Hitler, Staline, Mao, Pol Pot et autre Kim Il Jong en se disant que tous ces phénomènes n'ont fait que croître et embellir ! En dépit d'un sujet relativement ardu, « La Psychologie des Foules » demeure un livre passionnant où le lecteur apprendra encore beaucoup tout en restant admiratif devant la finesse de l'analyse, la clarté du propos et l'élégance du style.
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Psychologie des foules

Un essai dont la portée dépasse son auteur, puisqu’il anticipe, avec plus d’un siècle d’avance, l’étude des sociétés humaines en tant que systèmes complexes et instables, mais aussi auto-organisés et adaptatifs. Rien que ça ! Et en prime, celui-ci nous gratifie d’une réflexion passionnante sur les grandes dynamiques de l’Histoire, comme par exemple celles qui ont fait la Révolution Française, tout en effleurant du doigt le concept de « société de confiance » développé cent ans plus tard par Alain Peyrefitte.

Alors certes , il y a le bon et le mauvais Gustave, et du côté des points négatifs, il faut pouvoir composer avec un point de vue plutôt misogyne, élitiste, et raciste (au sens propre du terme). En d’autres termes, ce texte a un peu trop baigné dans son jus du dix-neuvième siècle !

Néanmoins, il faut savoir pardonner à Gustave Le Bon son ignorance vis-à-vis de certains sujet (ou sa naïveté), pour mieux apprécier la force de son œuvre sur le plan de la psychologie collective.
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Au spectacle des syndicats convoquant le ban et l'arrière ban, de la masse lycéenne en vadrouille et des pancartes à slogan, je me suis senti appelé par La psychologie des foules, un livre fondateur de la psychologie sociale. À l'annonce des chiffres contradictoires sur la participation aux cortèges, j'ai eu envie de connaître les rouages d'une manif. Comment ça fonctionne, un rassemblement d'individus. Surtout que l'ouvrage de Gustave Le Bon a la réputation d'avoir inspiré bien des dictateurs du siècle passé. Même Freud s'y réfère dans certaines publications, c'est dire.



Mais avant de parler du contenu du livre, il faut présenter son auteur. Ce bon Gustave est né en 1841 et est devenu un scientifique amateur. Il s'intéresse à un tas de sujets variés qui vont de la fumée de tabac à la luminescence invisible en passant par la civilisation des arabes. C'est un touche-à-tout. Il publie plus vite que son ombre. Et surtout, il est le produit de son temps, c'est à dire qu'il a une vision du monde bien tranchée où la race prédétermine bien des choses. Pour lui et ses semblables, l'homme occidental est supérieur aux autres, c'est tout. Il est également persuadé que l'éducation ne doit pas être imposée aux masses car elle produit des gens trop éduqués qui finissent par devenir anarchistes. Car s'il y a bien deux trucs que ce sacré Gustave ne peut pas blairer, ce sont les curetons et les socialistes.



Il faut donc lire La psychologie des foules en remettant le texte dans son contexte. Le livre parait en 1895, donc Le Bon analyse les foules à l'aune de son expérience historique : révolution française, Commune de Paris, Napoléon au pouvoir... Et sa grille de lecture est limitée par les idées de son temps : sans surprise, il compare le QI d'une foule à celui d'un sauvage ou d'un enfant et prétend que les foules sont aussi hystériques que des femmes. Et comme il est persuadé que la race décide de beaucoup de choses, on a très souvent plus l'impression de lire des brèves de comptoir qu'un livre scientifique. Avec nos yeux modernes, son discours pourrait facilement passer pour raciste mais en fait, Le Bon utilise le mot race dans un sens plus historique que biologique. Ça n'excuse pas tout, mais ça explique sa logique interne.



Et donc, que dit-il sur la foule ? En gros, qu'il y a un nivellement par le bas de l'intelligence dès que les hommes se rassemblent. En se fondant dans la masse, l'individu met de côté son sens critique et sa logique. Pire, la foule est hypnotisable, c'est à dire qu'elle se laisse facilement mener en bateau par certains grands idéaux et mots-clés qu'elle acceptent alors aussi facilement que des dogmes religieux. Pour peu qu'un tribun pas manchot lui dise ce qu'elle veut entendre, la foule est prête à se laisser massacrer pour une idée bien vendue. Selon Le Bon, la foule est même parfois victime d'hallucinations collectives, d'où une conclusion simple de Gustave : plus un évènement est attesté par un grand nombre de témoins moins cet évènement a des chances d'être véridique. Ensuite l'auteur explique à quel point les idées empruntent beaucoup à la foi religieuse : croire au socialisme demande autant de religiosité que de croire en dieu. S'en suivent quelques considérations sur certaines foules spécifiques comme les jurés d'assises, les électeurs et les parlementaires. Il en ressort principalement l'idée que ces assemblées en arrivent collectivement à des décisions que les personnes qui la composent n'aurait jamais acceptées à un niveau individuel.



Au final, c'est un drôle de livre car Gustave Le Bon est un drôle de penseur. Il a effectivement mis le doigt à l'époque sur quelque chose de nouveau en parlant de la soumission de la foule à un meneur et de la possibilité d'influencer la masse en choisissant des messages simples qui puissent être véhiculées par des images facilement assimilables par les gens. Ça reste totalement d'actualité : un slogan vide de sens vaut mieux qu'une démonstration intelligente. Là où ça pêche, c'est quand Le Bon s'embarque dans des considérations très personnelles. Il est ainsi persuadé que le Royaume-Uni est le meilleur pays car il fait changer ses institutions par d'infimes mesures plutôt qu'en proposant une refonte révolutionnaire qui consiste le plus généralement à mettre une couche de peinture neuve sur de vieilles institutions.



Gustave Le Bon est définitivement un drôle d'oiseau. Son style un brin paternaliste et colonialiste nuit énormément à ses concepts, mais il faut bien avouer qu'il a balisé un chemin nouveau à son époque.



Les possesseurs de liseuse numérique peuvent accéder au texte sur Wikisource et s'embellir l'âme tout en regardant défiler les cortèges et en se cogitant à ce paradoxe : même si tous les individus d'une foule avaient lu La psychologie des foules et compris les mécanismes collectifs qui l’assujettissent, cette foule n'en serait pas moins moutonnière.



Et inutile de chercher dans ce billet une quelconque apologie manifestatoire ou au contraire un appui réformiste (encore que, à titre personnel, Brassens a tout dit dans Le pluriel). D'ailleurs, les amateurs de Steampunk devraient lire les écrits de Gustave Le Bon car les pistons rouillés et la vapeur n'ont de sens que s'ils mettent en scène les enjeux sociaux de leur temps.
Lien : http://hu-mu.blogspot.com/20..
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Psychologie des foules

C'est un de ces livres qui vous prennent au point que, ne pouvant plus les lâcher tellement ils développent une vision qui vous pénètre, vous pouvez vous surprendre à l'avoir avalé pendant la nuit. Et cela, même si la rigueur d'analyse que l'on s'attend à trouver dans un ˝ livre fondateur de la sociologie moderne ˝, qui figure parmi les ˝ 20 livres qui ont changé le monde ˝ (!) dans la série éditée par le journal ˝ le monde ˝ (avec Darwin et d'autres) n'est pas vraiment au rendez vous.

Il faut donc le lire avec un esprit critique en éveil. Il reste que la vision qu'il apporte, en faisant apparaître que le comportement des foules peut être sans le moindre rapport avec le comportement que l'on pourrait attendre des personnes qui la compose si elles avaient agi séparément, est tout à fait éclairante.

Je suppose que la sociologie, depuis lors, a pu approfondir ce sujet passionnant et y apporter la rigueur qui manque un peu ici.
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Une lecture vraiment intéressante !



Ecrit en 1895, la première chose qui m’a frappé, est que l'étude qui y est faîte est totalement d'actualité. Au fil des pages et des réflexions de l'auteur, je me suis mis à vérifier ces idées en les transposant à ce qu'il ce passe actuellement. Et là, j'ai pris un claque. Incroyable, voilà qu'un livre nous montrant un grand nombre de nos erreurs commises et qui explique comment fonctionne la mutation des sociétés et qu’à priori personne n'a eu l'idée d'utiliser pour améliorer notre société.

La foule abaisse irrémédiablement le niveau intellectuel de ses membres, et les rapproches de leurs instincts primaires. C'est un fait, le contester au regard de l'histoire est inutile. De plus, il est très difficile de manipuler un homme, mais mettez le dans une foule, dans un contexte qui va permettre de l'associer à d'autres personnes et là il va se transformer en mouton et vous pourrez en faire ce que vous voulez, si vous contrôlez l'ensemble du groupe. Et voilà que nous faisons en sorte que les personnes qui dirigent les pays se regroupe en parlement, que ceux qui votes les lois se regroupe dans des sénats faisant fi de leur qualité intellectuel individuel pour aboutir une intelligence collective moindre.



Les révolutions sont utiles parce qu’elles préparent la société à évoluer, mais il faut bien comprendre que pour que la société évolue, il faut que les membres qui la compose aient fait évoluer leur mentalité. Les révolutions sont éphémères, leurs effets aussi si la société n’est pas prête. Inévitablement, la seule chose qui permette l’évolution des mentalités et des sociétés, c’est le temps.

Qui contrôle les foules, gouverne le monde ! Mais attention à la chute lorsque la foule ne croit plus en vous.



La lecture fut très intéressante et enrichissante, et reste très accessible dans ses termes. En refermant le livre, je me suis poser cette question « Pourquoi ce livre est si peu connu ? Existe-t-il beaucoup de livres comme celui-ci qui nous donnent des clés et que nous n’utilisons pas ? »



Un livre qu’un plus grand nombre devrait prendre le temps de lire, afin qu’il leur ouvre les yeux.



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De ce que je comprend pour le moment (pas fini de le lire), la psychologie d'une masse n'est pas la somme des psychologies des individus qui la composent. Elles sont même parfois contradictoires. Et que plusieurs individus intelligents et sophistiqués peuvent devenir une foule "bête" manipulable. A finir de lire et à relire. Étrangement, en le lisant, je pense à des manifestations, des foules galvanisés et j'ai aussi en tête "la stratégie du choc" de Naomie klein.
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Vincent Beckers dit : à lire de toute urgence, en ces temps covidés.

Au moment où les masses se défoulent sur le Toile avec des avis tranchés sur les pros ceci ou les anti cela. Alors que les foules descendent dans la rue, hurlant des slogans aussi violents que simplistes, Gustave le Bon nous rappelle à l'ordre des choses : une foule est stupide, versatile et incohérente.

Le Bon n'est pas n'importe qui et ce ne sont pas mes amis Français qui me contrediront : ce Père de la France avait vu juste. En 1895 déjà !

Ce qui est le plus fascinant dans cet ouvrage, c'est de se rendre compte combien la masse, la foule, "les gens" n'ont pas changé depuis la fin du XIXème siècle.

Avec un peu plus de recul sur le confinement et les obligations sanitaires, cet ouvrage nous questionne sur l'évolution humaine. Ou pas.

Vincent Beckers a dit : hugh !
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Psychologie des foules

Gustave le Bon maîtrise son sujet : il s'agit de démontrer la manière dont on convainc par le discours un grand nombre d'individus anonymes. Quoi de mieux que de le réaliser dans un livre ?...



Bon, à partir de là, on peut s'amuser à étudier la méthode de le Bon, qui reprend ce qu'il en révèle effectivement : il faut d'abord un meneur, quelqu'un qui fasse autorité, comme par exemple un auteur ; il s'agit ensuite de répéter souvent la même chose, par exemple que les foules agissent sans raison, sont animées par des forces qui les dépassent, comme par exemple la race, ou qu'elle est capable du meilleur comme du pire ; puis de posséder pour le mener un certain prestige, comme d'être un sociologue reconnu, où l'on peut se demander si on n'acquiert pas aussi du prestige par la capacité qu'on vous reconnaît d'avoir convaincu, le tout formant un cercle ; d'user de mots qui séduisent les ensembles visés, comme par exemple liberté et démocratie, mais on pourrait aussi penser à foule, race, peuple, religion, pourquoi pas ; de faire image, les mêmes mots reviennent à l'occasion ; d'avoir plus de volonté et d'autorité que les autres qui se laisseront conduire, tiens c'est le cas du lecteur qui se place volontiers sous l'autorité de l'auteur. A ce tarif, qui sont donc réalisées dans un livre, comme par exemple celui-ci, on peut donc faire croire toutes sortes de choses.



Par exemple qu'à traquer l'illusion et le faux, la foule ne se rendrait pas compte que le vrai et le réel ont disparu. Et oui, dans ce livre, "toute croyance généralisée n'étant guère qu'une fiction ne saurait subsister qu'à la condition d'échapper à l'expérience" ; donc ce qui échappe à l'expérience est une fiction. On en déduit que la mort, la vie, la conscience... on apprend aussi que "les peuples ont toujours senti l'utilité d'acquérir des croyances générales" ; les fictions sont donc "utiles"... Ah ça se complique alors sur ce qu'est la vérité... mais donc aussi sur l'illusion, celle dans laquelle évolue la foule, qui n'est plus douée de raison !... Quant à se demander ce que peut être un "peuple" qui ne partagerait rien, on pourrait penser que la phrase est une tautologie... mais faisons-nous l'"expérience" du "peuple", ne serait-ce pas une croyance généralisée ?...



On pourrait se dire alors que ce qui axe le vrai, ce serait la volonté, puisque le meneur est doué surtout de volonté, mais non car : "un peuple n'a donc nullement le pouvoir de changer réellement ses institutions", c'est le temps qui agit, par des petites modifications incessantes contre lesquelles on ne peut rien, l'expérience montrant qu'"on ne refait pas une société de toutes pièces sur les indications de la raison pure". Donc finalement, le vrai, si ce ne sont pas les croyances partagées qui sont des fictions, si ce n'est pas la volonté qui induit en erreur, si ce n'est pas la raison pure ni l'imagination débordante et irrationnelle des foules, ce serait quelque chose comme l'huître ou le bigorneau, un être qui est assuré de ne pas vivre dans l'illusion ou la frénésie de la foule, puisqu'il ne pense pas, ne croit rien, ne fait que des expériences réelles, quand bien même il ne le sait pas...



C'est qu'en effet, la foule, c'est le nombre : la révolution bien sûr, mais aussi la rue, le corps électoral, et même, accrochons-nous bien, les assemblées parlementaires, les jurés des cours d'assises ! Tous ces gens qui agissent, donc, hallucinés, sous l'autorité d'un seul, selon les premiers chapitres :-) On ne sait plus faire ici la différence entre la "foule ordinaire" et la "foule organisée", toujours dans le cas où un juré, une assemblée, un corps électoral forme une foule naturellement.



On peut même, quand on maîtrise bien son sujet, l'introduire en évoquant l'urgence du temps présent "l'ère des foules", celle de "l'époque actuelle [qui] constitue un des moments critiques", appuyer cette singularité sur la disparition des religions (p.1), et, au cours du discours, mélanger Napoléon et Jésus-Christ, César et Boudda. C'est donc l'ère des foules, c'est-à-dire l'ère de l'humanité sans doute, l'éternité, quoi.



Voilà. Avec cela, on a bien compris comment enfumer les autres et on est au moins deux à être d'accord, l'auteur et le lecteur, car le lecteur ne saurait manquer de raisonner par soi-même sur la base de ces généreux discours qui dénoncent et créent l'émotion sur la bêtise des autres (serait-ce la seule vérité qui soit ? j'en suis pour ma part persuadé, Gustave est d'accord - mais être deux à croire la même chose, est-ce que ce n'est pas déjà former une foule ? (p.10) aïe, méfions-nous). En revanche, si on sait très bien quoi et qui dénoncer (à peu près l'humanité depuis le premier homme - ou la première femme, bien sûr, qui, sans doute, n'était pas plus fine, faut pas pousser), on ne sait plus très bien où se trouverait la manière dont s'assurer qu'on est dans le vrai, le juste, le raisonné, le légitime, le pur, c'est cela surtout qui compte, ne pas vivre dans l'illusion, sinon à se convaincre soi-même qu'on en sait plus que les autres... Ah, c'est là qu'on en revient à une croyance très profonde de l'individu, sa propre supériorité, mais je l'ai dit je suis sûr pour ma part que c'est vrai, qu'il faut peut-être justement tenter de dépasser pour lui éviter de se prendre pour un futur meneur (mais qu'est-ce que je dis, j'espère que je ne donne pas l'impression d'en savoir plus que les autres au moins ! je m'en voudrais de devenir meneur), au risque de créer un nivellement commun de croyances qui va mener à une foule anonyme irraisonnée, que peut-être quelques pensées individuelles vont percer avant qu'à nouveau un nivellement se fasse, tout cela est sans fin.



Le Bon possède donc très bien son sujet puisqu'on en est encore à faire des commentaires un siècle après et qu'il faut reconnaître que son essai engage un grand nombre de réflexions tout au long de sa lecture qui se présente comme un excellent traité de théorie littéraire, et on a surtout appris sur la manière dont convaincre autrui plus que sur une vérité réelle du monde concret (qui si ça se trouve n'est qu'une fiction). J'espère que personne n'est d'accord avec moi, je crains trop d'avoir achoppé à penser par moi-même et d'avoir engagé la création d'une irrationnelle foule. Pensez par vous-même mais je ne sais plus ce que cela veut dire, je préfère dire comme vous.
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Psychologie des foules

Un bouquin publié il y a plus de 100 ans : 1895 plus exactement. Quel intérêt de le lire encore ?



Gustave le Bon décrit ce qu'il appelle "foules psychologiques", ce sont des groupes de personnes mus par un même objectif, une même idée, une même idéologie.



Il les classe en "foules" homogènes ou hétérogènes (sectes politiques ou religieuses, parfois les thèmes identitaires, castes et classes) et les décrit comme elles se forment et comme peuvent devenir vulnérables à des meneurs suffisamment intelligents (lire plutôt démagogues).



Dans ces foules il y a une espèce de âme collective qui se forme capable de dominer l'âme individuelle. C'est bien ça qui caractérise ces "foules psychologiques". Être intelligent et cultivé ne suffit pas à échapper à cette domination lorsqu'une de ces foules est menée par bon meneur, capables d'empêcher les individus de penser par eux mêmes.. En cela, je ne peux m'empêcher de penser au livre Apocalypse cognitive de Gérald Bronner.



Dans ces foules, les dangereuses ou maléfiques, il y a toujours de PhDs : dans les nazis, dans Daech, dans les partis politiques extrémistes aussi bien de droite comme de gauche. Dans les universités, on voit des professeurs bardés de diplômes et de la reconnaissance internationale soutenir des utopies, dystopies et même du complotisme : leur aura suffit pour attirer des naïfs. La lecture de ce livre permet d'avoir un regard assez intéressant dans les adeptes des partis politiques dont les dirigeants sont des populistes ou démagogues.



Le fond de ce livre reste d'actualité, même si d'autres développements de recherche plus récents ont étendu la connaissance des regroupements de tout genre.



Comme retombées, ce livre a largement inspiré Sigmund Freud dans son livre Psychologie des Foules et Analyse du Moi à tel point qu'il est, dans certaines éditions, mis en annexe du livre de Freud. Ce livre a aussi inspiré l'écriture du livre Propaganda de Edward Bernays (neveu de Freud) qui, à son tour, inspiré un certain Joseph Goebbels et les techniques modernes de marketing. Voila pourquoi comprendre le sujet est important.



Il y a une controverse au sujet de ce livre. Certains disent que ce livre serait, en fait, le plagiat d'articles de recherche de deux italiens spécialistes du droit : Scipio Sighele (La foule criminelle) et Gabriel Tarde, publiés peu avant. Mon opinion personnelle, puisque j'ai fait un peu de recherche sur cette possibilité, est que, vue l'ensemble de l'oeuvre de Gustave le Bon, même s'il a plagié ce contenu, il a suffisamment maîtrisé le sujet au point d'écrire un livre ayant servi de point de départ à des recherches d'un psychiatre renommé (Sigmund Freud) et dont le contenu résiste au temps. Et même si on ne pense pas bien de l'auteur, le contenu toujours d'actualité mérite la lecture et vaut plus que la controverse.




Lien : http://lecture.jose-marcio.o..
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Psychologie des foules

Ce livre est à la fois court et dense.

Bien que son sujet soit l'étude psychologique des foules, son analyse s'appuie également sur des éléments sociologique, historique et politique.



Voici une liste des principales idées qui y sont exposées:

-L'individu et la foule ont des comportements complètement différents et ce indépendamment de la qualité des personnes qui la compose.

-Dans une foule, la responsabilité se dilue et un sentiment de puissance apparaît.

-Ces propriétés font que les foules sont capables d'actions radicales, violentes ou encore héroïques. Cela en font des vecteur de changement de l'histoire.

-Le niveau de réflexion des foules est quasi nul. Elles sont sujettes à l'auto-suggestion et sensibles aux manipulations de leur meneurs.

-Les forces les faisant bouger sont de 2 natures différentes. D'un coté il y a les causes lointaines/latentes (culture, religion, croyances) et d'un autre les causes immédiates (événement déclencheur).



Une bonne lecture qui clarifie, approfondie et dépasse des intuitions que j'avais sur les comportements de masse.



La valeur historique et scientifique de ce livre n'est pas usurpée.

Je vous en recommande la lecture, lui qui est un peu le grand-père de l’ingénierie sociale.
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Psychologie des foules

Une lecture très intéressante sur le mode de fonctionnement des foules, qui développe une théorie selon laquelle ces dernières auraient une psychologie distincte de la somme des psychologies des individus qui les composent. C'est écrit dans un très bon français, très troisième république, et la théorie développée par l'auteur reste d'actualité, bien qu'on puisse lui adjoindre de nouvelles découvertes qui ont été faites depuis.
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