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4.31/5 (sur 48 notes)

Nationalité : Pologne
Né(e) à : Kielce , le 20- 05-1919
Mort(e) à : Naples , le 4-07-2000
Biographie :

Gustaw Herling-Grudziński (né le 20 mai 1919 à Kielce, mort à Naples le 4 juillet 2000) est un écrivain, essayiste, journaliste, critique littéraire et rescapé du goulag polonais.

Né à Kielce dans une famille juive assimilée, il commence des études de philologie à Varsovie avant que la guerre n’éclate et qu’il ne fonde, le 15 octobre 1939, une des toutes premières organisations de résistance polonaise, le PLAN (Polska Ludowa Akcja Niepodleglosciowa [Action du Peuple Polonais pour l’Indépendance]).
Arrêté par le NKVD, la police politique soviétique, en mars 1940, transféré dans un goulag à Jercewo. Il fera le récit de sa captivité dans Un autre monde (Londres, 1951).
Il est libéré en janvier 1942 par l’amnistie qui fait suite aux accords Sikorski-Majski. Il intègre l’armée du général Anders en mars de la même année. Il y rencontre les futurs collaborateurs de la revue Kultura, Jerzy Giedroyc, Jozef Czapski, Zofia et Zygmunt Hertz.
Il participe à la direction de la revue à ses débuts aux côté de Jerzy Giedroyc.
De 1952 à 1955 il travaille pour la Radio libre de Munich, puis, en 1955, il retourne en Italie. Résidant à Naples, il est le correspondant en Italie pour Kultura.
Il épouse la fille de Benedetto Croce après la guerre.
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Histoires d'exilés
Cet Apostrophes est centré sur le thème de l'exil et des exilés. Bernard PIVOT reçoit Fred UHLMANN pour "Il fait beau à Paris aujourd'hui" (Stock); Constantin JELENSKI, qui évoquera le livre de son ami Gustaw Herling "Un Monde à part" (Denoel), Dimitri SAVITSKY pour "Valse pour K" (Lattes), Michel FABRE pour "la Rive noire" (Lieu commun), Roger GRENIER pour "Il te faudra quitter...

Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Comme ils deviennent timorés, comme ils se laissent gagner par la panique, ceux qui, au lieu d’un adversaire familier en armes, voient surgir devant eux le magma informe et furieux des rebelles !
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Les souverains absolus considèrent comme naturels les conflits voire les guerres avec un « ennemi extérieur », en revanche un « ennemi intérieur », une révolte de leurs sujets leur donne des palpitations.
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Etendu sur sa couchette, seul, on se trouvait enfin libre. Nous craignions la solitude, mais l'attendions avec impatience. Elle était l'unique substitut à la liberté dont nous disposions...
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L'homme (nous dit-on) désire la certitude et ne cessera jamais d'y aspirer. Cependant, la religiosité authentique, comme la liberté authentique, est une incessante interrogation, plus que cela, elle est un doute continuel d'une âme vivante.
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Aucune citation de La tour car des œuvres aussi parfaites ont tendance à exclure l'échantillon isolé, le prélèvement au microscope.
Commentaire de Cristina Campo:
"Au delà des confessions publiques, au-delà même des églises secrètes, il se forme dans chaque lecteur, à mesure que le temps élague et fortifie sa mémoire, une série d'anthologies aussi brèves qu'imprévisibles. Aucune étoile polaire ne lui sert de guide dans le choix de ces pages qui souvent ne sont pas, ni par l'esprit ni par le style, de celles qu'au premier abord il reconnaît pour siennes. Une autre force, irrésistible, les attire et les lie, les constelle de Pléiades bizarres, dans cette région de l'âme où les échos inattendus-le heurt de l'atoll contre la quille- ont le devoir de nous révéler sur notre propre compte bien plus que ce que nous consentons à savoir.

Avec de telles œuvres, il nous semble souvent avoir affaire à des associations d'ordre émotionnel: car ce sont d'ordinaire ces livres-là qui tombent entre nos mains à l'heure du danger, pendant une maladie salutaire ou face à des paysages éloquents. Mais lors d'une seconde lecture- qui peut avoir lieu quelques lustres plus tard- nous sommes toujours surpris de voir combien ce charme violent était légitime. C'est en l'évasive perfection de ces œuvres que réside le pouvoir de capter une émotion et de la tenir en suspens.

La tour de Gustaw Herling appartient pour moi à l'une de ces mystérieuses anthologies.

Dans La tour, un officier polonais, en mission en Italie à la fin de la dernière guerre, relate une halte faite au pied des Alpes, non loin d'Aoste. On lui a offert un gîte provisoire dans une vieille maison assez haute pour ressembler à une tour. Là, parmi des gravures de Piranèse dont les paysages de ruines sont couverts d'humides arabesques au point de se confondre avec le mur, il découvre une estampe plus petite où figure une seconde tour, perdue sous les nuages et comme «imprégnée d'abandon et muette de larmes». À côté, posé sur une table entre deux chandeliers d'argent, se trouve un opuscule défraîchi et incrusté de cire : Le lépreux de la cité d'Aoste, précisément, qui fut selon toute apparence le livre de chevet du précédent locataire.
Ainsi commence l'ample et austère sonate: récit dans le récit, souvenir au cœur du souvenir, manuscrit dans le manuscrit. Car l'absent à laissé lui aussi dans cette maison un carnet de notes, pour la plupart relatives à la lèpre: les proscriptions, les bannissements, les cérémonies religieuses et civiles par lesquelles les hommes affligés de ce mal étaient condamnés jadis au perpétuel exil-mais dans le même temps, on les honoraient comme parfaits souffrants, nés pour la seule couronne des cieux.
L'officier polonais décide de se rendre à Aoste pour visiter les vestiges de la tour du lépreux-celle là même représentée sur l'estampe. Il la trouve peu changée-au fond de la vallée obscure, dans le jardin où le houblon et les "roses sans épines" ont laissé place aux orties-depuis le temps où De Maistre (lui aussi étranger de passage dans le Piémont) y découvrit cette créature hideuse et d'une urbanité peu commune, Pier Francesco Guasco.
C'est ici que, sans omettre aucun détail significatif ni cacher le filigrane d'horreur qu'il saisit au contraire avec une surprenante délicatesse, Herling insère dans son propre récit l'histoire illustre- pour aussitôt la renverser dans celle atroce et presque risible du mystérieux locataire: car si le lépreux sublime semble avoir nourri pendant des années sa méditation, il n'en fut quant à lui que la misérable contrepartie...

A ces contrastes et à l'incessante fusion de tous les éléments dramatiques du récit (sans négliger ses assises mythiques: le voyage, la demeure inconnue, les traces et les signes d'étranges destins)- de sorte que le sentiment d'atemporalité est d'autant plus vif que l'écriture nous enracine dans les trois temps à la fois-il convient d'ajouter toute une série de variations mineures, écho ténu mais constant de poèmes, de versets bibliques, de phrases dites, entendues ou rêvées: "D'autres voix, d'autres tours."
Jusqu'à l'emblème pénitentiel du moine de pierre contemplé par le narrateur enfant dans sa ville natale: ce pèlerin à genoux "avance chaque année de la longueur d'un grain de pavot, et quand il aura rejoint le sommet de la Sainte Croix, ce sera la fin du monde."
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Gustaw Herling
La mort au camp, parce qu'elle nous menaçait constamment et frappait souvent et de façon inattendue, paraissait rompre avec la loi du temps et acquérait une opacité métaphysique qui la situait en dehors du rythme de notre existence matérielle. Un prisonnier, au bout d'un certain temps, se retrouvait à ce stade du processus de décomposition où il respire avec difficulté, ne contrôle plus ses sphincters et fait ses besoins sous lui, pleurent sans raison dès qu'on le laisse seul quelques instants, serre d'une main tremblante son coeur, qu'écrase un étau de fer, titube et trébuche sur un chemin uni, enfle à une vitesse alarmante, et tente vainement de chasser des flammèches brûlantes qui dansent devant ses yeux;
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Les huit ourkas du baraquement retrouvèrent leur fraternité, qui jusqu'à la fin de mon séjour dans ce camps, ne fut pas une seule fois troublée par le moindre résidu d'un sentiment humain.
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Gustaw Herling
Comme un bateau fantôme poursuivi par la mort, notre baraquement flottait sur l'océan sans lune des ténèbres, emportant en son sein son équipage endormi de galériens.
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Le principe de base de la législation soviétique est que personne n'est innocent. Le résultat est que la condamnation finale est toujours, dans une certaine mesure, le fruit d'un compromis ; on s'arrange pour que l'accusé prenne conscience "de ne pas avoir été arrêté pour rien", ce qui permet au NKVD de cultiver sans retenue le mythe de son infaillibilité.
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j'en tirai la conclusion que si l'espoir arrive à être le seul sens qui reste à une existence, sa réalisation peut parfois devenir un tourment insupportable.
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