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Critiques de Guy Corneau (51)
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Père manquant, fils manqué

Décédé en 2017 Guy Corneau est un analyste jungien canadien et promoteur de l'expression théâtrale thérapeutique.

J'avais été interpellé par le titre de ce livre en miroirs : étais je un père manquant au fils manqué, un fils manqué au père manquant, ou peut-être les deux ?

La lecture des premiers chapitres devait rapidement ramener les choses à leur juste niveau, aussi rassurante à titre personnelle, que décevante quant au contenu du livre.

En effet, même s'il n'y est pas seulement question de l'absence physique des pères et de l'impact sur leurs fils, les exemples cités illustrent surtout des circonstances extrêmes, génératrices de véritables traumas, ce qui ne fut, dieu merci, mon cas ni comme fils, ni comme père... nul n'est jamais à l'abri d'une brusque rupture psychologique révélatrice de tendances masquées, mais si cela devait survenir il ne me semble pas que cet ouvrage me serait d'une quelconque utilité, trop réducteur dans ses illustrations.

En outre, l'ouvrage s'éloigne ensuite de la réflexion sur le rapport père-fils proprement dit pour explorer la condition de l'homme dans la société contemporaine, ouvrant par exemple d'intéressants questionnements sur la façon dont le genre masculin assume ou non ses parts fondamentales d'agressivité dans ses rapports aux autres et notamment dans ses pulsions sexuelles, sur sa difficulté à communiquer, à confier à autrui son intimité, et par suite la façon dont il "joue des rôles" lui permettant de détourner ses névroses : bon garçon, éternel adolescent, séducteur invétéré...

Le livre s'appuie sur des cas d'école et l'illustration par des mythes fondateurs.

Pour moi ce livre, qui eut en 1989 le mérite d'explorer toutes ces questions, est aujourd'hui clairement daté. L'invitation aux pères à "décadenasser" leurs sentiments a été très largement suivie par les pères des nouvelles générations. Cela s'est fait assez vite et assez bien. malgré les archétypes sociaux portés par leurs parents, l'entourage, et même parfois leurs femmes. Certes il reste du chemin, notamment par une action judiciaire plus efficace à l'encontre des pères abandonnant du jour au lendemain toute responsabilité ou levant la main sur leurs enfants , conjointe ou ex conjointe -doublée d'une prise en charge thérapeutique bien sûr- ; mais la grande majorité des fils devenus pères ont évolué, rejoignent les thérapies ou les cours de yoga quand nécessaire, et les cas cliniques cités par Guy Corneau ne sont plus représentatifs. A l'heure des mariages homosexuels et des débats sur la pma, une étude des fils -pères issus de couples monogenre eût été intéressante...

Bref, peut-être suis-je passé à côté de ce livre... lu peut-être trop tard ? Malgré une plume de bonne facture, des ouvertures intéressantes sur l'homme et l'évolution de ses rôles sociaux, le titre était peut-être trop accrocheur, dans une mise en garde collective aujourd'hui décalée.

Même si ces fondamentaux sont utiles à rappeler au vu des drames qui vivent encore certaines familles, je serais sans doute plus intéressé par des ouvrages plus récents approfondissant justement ce savant dosage de ying et de yang que les nouveaux fils et pères tentent d'établir au quotidien.

Enfin, peut-être me faut-il aussi admettre que je ne suis pas très fan de ces ouvrages de "développement personnel" s'appuyant sur des cas thérapeutiques décortiqués via des grilles d'experts, préférant enrichir l'analyse personnelle et le partage d'expériences par des lectures de romans ou d'ouvrages de réflexion générale tout aussi pertinents.

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Père manquant, fils manqué

Même si ce livre analyse principalement les rapports entre les pères et leurs fils ou les fils et leurs pères, il pourrait facilement impliquer toute la famille en invitant les femmes. Celles-ci n'ont elles pas à souffrir également d'un père manquant, ou absent et d'une mère manipulatrice, égocentrique, jalouse...? C'est la sphère familiale dans son ensemble qui doit être analysée, décortiquée.

Ici, en l'espace de sept chapitres, l'auteur nous explique :

- Le père manquant

- Les fils manqués

- La peur de l'intimité

- L'agressivité réprimée

- Le sang du père

- (La) Bienfaisante dépression

- Le silence brisé



Très intéressée par les quatre premiers chapitres, je le suis moins par les suivants car moins convaincue par les explications de Guy Corneau.

Le sang du père, expliqué d'après l'histoire de Perceval (Chrétien de Troyes) me semble être un chapitre assez confus, et l'auteur suis des chemins tortueux.

La bienfaisante dépression ne me satisfait pas davantage. Quelle touche un homme ou une femme cette maladie laisse des séquelles qui sont rarement bénéfiques.

Le silence brisé... espoir qui est parfois vain. La parole étant souvent cadenassée, laissant les protagonistes face à leurs souffrances et leurs interrogations.



De ce livre, qui confronte père et fils, je retiens surtout que le rôle de la mère est primordial et que certains comportements sont insidieux, car si le père peut être absent, violent, blessant, les mères peuvent l'être également, de plus elles sont souvent castratrices et ceci n'est pas sans dommage sur l'avenir des fils. Combien d'hommes rencontrons-nous, parfois d'un âge avancé d'ailleurs, qui ont toujours le petit doigt sur la couture du pantalon, prêts à obéir à "maman", à la mettre sur un piédestal où jamais personne ne pourra la détrôner, passant ainsi à côté de leur propre vie de famille (lorsqu'ils en ont une) pour ne jamais contrarier la "déesse mère"!
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N'y a-t-il pas d'amour heureux ?

Je dois commencer par dire que je n'avais pas très envie de lire ce livre, que j'avais un peu l'impression de voir partout, et que j'imaginais assez facile et un truc commercial dont je n'allais rien retirer. Ce n'est pas le cas. Ouf.



Je dois encore dire que le titre ne me semble pas correspondre, il est injuste envers le contenu, heureusement le sous-titre compense, mais quand même, pour moi c'est une faute éditoriale. Soit.



Corneau analyse donc les relations si compliquées entre père et fille, et mère et fils. Qui en effet selon lui et on peut assez bien s'y retrouver et être d'accord, "conditionnent" nos amours suivants.

Je dois dire que le rapport père-fille ne m'a pas beaucoup intéressé, je ne me sens pas concerné directement, je plaide donc pour une lecture à la carte. N'hésitez pas à ne lire que les chapitres qui vous impliquent. Ils vous toucheront, je crois à coup sûr.



Avec son oeil analytique, jungien surtout, avec ses concepts d'anima, d'animus, d'ombre, Corneau parvient semble-t-il à bien saisir les enjeux et les intrications etc etc. Il prône une nécessité de considérer ses parents comme des adultes eux aussi, avec une vie, eux aussi et qu'ils doivent continuer à vivre et à élaborer et à développer, une fois les enfants grandis.

L'exclusivité d'une fonction "maternant", et la continuation d'un complexe "maternel" difficile n'amenant à rien de positif.

Il pousse au développement, à la créativité, au mouvement de l'individu. Qui doit s'aimer avant tout. Avant de rêver entamer une relation positive à deux (si l'on a la tentation du couple). Etre heureux seul avant d'être heureux à deux.

Facile à dire. Il ne donne pas beaucoup de pistes pour cela. (Pas nécessairement l'objet du livre, me direz-vous.)



Au-delà de ça, je trouve beaucoup de répétitions, de propos qui se complètent et prennent de la substance en superposition, peut-être mais... tout de même, un peu répétitif.

Je trouve encore aussi un manque de rigueur scientifique, ou d'une limitation du champ et de la méthode pour aboutir à cet écrit. En même temps au moins il ne se paume pas dans mille théories et peut garder une ligne de conduite et de cohérence. Ce point critique est donc très relatif.



En vrac, des sous-thèmes : Le couple est devenu un champ de bataille, le patriarcat déstabilisé, la notion d'identité, la formation du moi, les complexes parentaux, s'aimer soi-même, identité sexuelle, différenciation sexuelle, l'animus, l'anima, pères et filles : l'amour en silence, guérir du père, le drame de la bonne fille, mère et fils : le couple impossible, les coûts de l'inceste affectif, la culpabilité, le drame du bon garçon, réflexions sur le rôle de la mère, mère monoparentale, le règne des répétitions, le couple n'est pas une obligation, la peur de l'engagement, le besoin de romantisme, la guerre des sexes, l'amour en joie, le travail de l'amour, le contrat de mariage psychologique, l'intimité avec soi-même, la joie.



Les points très forts du livre sont pour moi l'invitation à l'honnêteté, à dire les choses, à les poser devant l'autre, qu'on aime, pour qu'il comprenne où on (en) est, chacun et trouver des solutions créatives... plutôt que de s'emmurer dans des idées incompréhensibles, de plus en plus incompréhensibles pour l'autre...

Il valorise terriblement, il replace au fond, la sexualité dans l'amour. Sa juste place, un corps qui sert la relation, qui mérite d'être entendu, respecté, aimé et qui est le support des sentiments. Il combat les idées sclérosantes et mortifiantes héritées du judéo-christianisme et des morales paralysantes.

Même si c'est de plus en plus mis en avant, il ne faut jamais hésiter à le redire et le redire. Des siècles de prude oubli nous ont (dé-)fondé...

Enfin, il exhorte à la vie, à la joie. Quiconque est joyeux, heureux pousse les autres vers le haut, attire et provoque des relations joyeuses et heureuses. Ca semble être une évidence, un poncif. Mais qui agit réellement pleinement en ce sens.



Bon, au final, j'ai apprécié cette lecture. Pas tout, car pas toujours concerné, mais fondamentalement un livre positif. Et je veux m'employer à encourager le positif.
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N'y a-t-il pas d'amour heureux ?

J'attends toujours beaucoup de ces ouvrages psychologiques, où des spécialistes décortiquent les relations entre parents et enfants, en fait j'en attends toujours beaucoup trop... Et si je souscris à certains exposés, je trouve que lesdits spécialistes se perdent toujours dans les détails, se répètent même, et parlent beaucoup trop de sensualité et de sexe... Freud pour certains, et Jung pour l'auteur dudit essai.

Essai, bien trop long à mon goût qui s'étend sur 11 chapitres et 344 pages!

Ce livre, une fois de plus, ne répond pas réellement à mes attentes, et s'il est probable que les liens parents-enfants conditionnent nos choix ou nos comportements amoureux, je ne suis pas certaine que cela est dû au fait que la petite fille n'a d'yeux que pour son père, et que le petit garçon est happé par le fameux complexe d'Oedipe... Parfois, les relations ne sont bonnes ni avec le père ni avec la mère... Qui est responsable alors? L'enfant qui ne répond en rien à l'attente de ses géniteurs, ou les parents biologiques parce que le lien ne se tisse pas avec un rejeton qui est trop différent de ce qu'ils projetaient et qui n'a aucune grâce ou qualité à leurs yeux? Le sexe, ou plutôt la guerre des sexes est alors une excuse facile. Les caractères ont aussi leur place dans un historique familial. La rencontre peut très bien ne pas se faire entre les différents protagonistes. Parce qu'il n'y avait pas désir d'enfant, trouble fête dans un couple... Parce qu'il y a égocentrisme, chez les adultes... ou indifférence totale vis à vis des enfants empêcheurs de tourner en rond... Parce qu'une mère autoritaire le sera avec la totalité de ses enfants quelque soit leur sexe, voulant tout régir, tout décider, manipulant à son gré garçons ou filles et cela pendant des décennies, alors que les enfants seront largement adultes.

Je crois que beaucoup de spécialistes des relations familiales pourront écrire encore longtemps sur ce sujet "parents-enfants" en échafaudant des théories très diverses et parfois totalement contradictoires.
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Victime des autres, bourreau de soi-même

Un livre à lire quand on a déjà pénétré "dans la caverne du dragon" et qu'on s'est déjà au moins un peu fritté avec lui, et que j'ai lu il y a quelques années.

Il demande une connaissance au moins superficielle du mythe d'Isis et Osiris, (incluant Seth, bien sûr), sinon on peut facilement être perdu par la référence (aller lire le mythe sur internet avant de commencer le livre).

Comme j'ai une passion pour l'Egypte ancienne depuis l'adolescence et que j'en suis "imprégnée", ça ne m'a bien sûr posé aucun problème, et j'ai retrouvé beaucoup de mon propre parcours dans ce livre. Je pense même qu'aujourd'hui, si je le relisais, j'y reconnaîtrais encore plus de choses, car toute la partie finale m'avait un peu échappé à l'époque.

Bref, c'est un bon résumé du travail psychologique, qui explique bien qu'il ne faut pas s'attendre à ce que ce soit facile et "vite fait", mais, bien au contraire, que c'est un combat très difficile auquel on va volontairement et jusqu'au bout si on veut vraiment s'en sortir...
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N'y a-t-il pas d'amour heureux ?

Deuxième livre lu de Guy-Corneau. " N'y a t'il pas d'amour heureux? analyse de la relation amoureuse...." les relations parents- enfants conditionnent directement nos choix affectifs.....J'en suis convaincue.... en plus de l'histoire familiale transmise génétiquement....C'est lourd tout ça alors pourquoi pas rechercher les clés pour s'alléger!....J'apprécie cet auteur qui est aussi psychanalyste jungien car sa vision des relations est pour moi percutante et très juste. Je trouve également qu'il n'est pas toujours facile à comprendre! l'animus et l'anima...une intéressante approche de notre part de masculin et de féminin " Lorsque l'animus et l'anima sont prisonniers des complexes parentaux, ils se retrouvent immanquablement projetés sur des figures qui ressemblent aux parents. Comme si la nature nous obligeait alors à régler ce problème pour dégager notre créativité et poursuivre notre développement."...... le but de ce livre est de nous permettre de réfléchir sur soi, sur nos modèles d' éducation...!? celui-ci bouscule les neurones et donne du sens à nos souffrances dont le but est de comprendre nos fonctionnements afin de développer l'Amour de soi pour mieux Aimer les autres...Bonne lecture.
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Victime des autres, bourreau de soi-même

Ce livre est juste, l'auteur nous renvoie directement à nous-même et à personne d'autre. Finalement, c'est plutôt rassurant ou pas.

Sommes-nous l'ennemi de nous-même ? Sommes-nous capable de comprendre ce que nous attendons de nous ? Ce livre ouvre des pistes, ne donne aucune réponse. Ce n'est pas le but. Chacun doit apprendre à ETRE sans s'occuper des normes qui font qu'on pense que nous sommes.

La résilience, terme moderne, doit se vivre de l'intérieur plutôt que d'être compris, intellectuellement, tel un concept abstrait que l'on espère matérialiser.

Ce livre doit être lu après un travail sur soi déjà entamé. Si on lit ce genre de bouquin sans avoir déjà compris le schéma basique de nos comportements, on risque bien de passer à côté de l'essentiel : accepter notre condition d'Etre humain, sur une terre, sans mode d'emploi, et qui n'a comme boussole que son coeur et son esprit à développer.

Quant à l'écriture de l'auteur pour amener l'étincelle, il faut l'essayer pour découvrir si elle nous parle ou pas, je n'ai pas de conseil à donner car chacun à ses propres affinités avec l'écriture.
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Victime des autres, bourreau de soi-même

J'ai rarement lu de livre aussi clair dans la description de notre propre tendance à nous dévaloriser ! Je trouve que le propos est clair, souvent pertinent, révèle nos propres freins à l'épanouissement sans jamais alourdir la lecture sur un sujet par ailleurs complexe. Mais selon moi l'auteur s'en sort très bien, il nous explique comment ces mécanismes dévalorisants se mettent en place et peuvent nous entraver dans notre vie quotidienne, une belle lecture, agréable et prégnante.
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Victime des autres, bourreau de soi-même

Déçue par ce livre de psychologie un peu trop ésotérique à mon goût..

La référence constante au mythe égyptien d'Isis et Osiris pour expliquer les rôles de victime et de bourreau ne m'a pas convaincu..

Ou bien je n'ai pas tout bien compris n'ayant pas de bases suffisantes en mythologie.

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Père manquant, fils manqué

Un livre, que tous les pères et tous les fils devraient lire. Malgré le titre un peu étrange et peut être "repoussant" car on peut avoir peur de tomber dans tout ce que l'on a manqué dans son éducation et sa relation père/fils, ce livre est remplis d'espoir, de bonnes nouvelles.
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Le meilleur de soi : Le rencontrer, le nour..

Un beau livre pour réfléchir sur soi, sur sa façon de réagir aux choses, sur sa façon de vivre.



Notre vie et ses aléas nous ont fait nous cacher derrière des carapaces, derrière une personnalité que l'on s'est bien souvent créée en fonction des autres, et non en fonction de soi-même. Tout cela nous a amené à nous oublier.

Alors comment faire pour se retrouver, pour découvrir la vérité sur soi, et prendre conscience des différents mécanismes que nous avons mis en place pour se protéger, et qui nous éloignent de notre véritable essence ?

Comment faire pour enfin s'écouter et s'épanouir grâce à notre force créatrice dont nous avons tous besoin ?

Dans ce livre, après une grande partie d'explications, vous aurez également des pistes, des conseils, des exercices à faire pour vous y aider.



Certaines parties du livre n'ont pas fait écho en moi, mais d'autres m'ont fait réfléchir, m'ont amenée à voir les choses sous un autre regard.

Je n'ai pas vraiment adhéré au côté spirituel, mais il n'empêche que ce livre m'a apporté des pistes de réflexion, des pistes pour vivre au mieux avec moi et pour moi.



N'hésitez pas à ouvrir ce livre, si vous êtes dans un moment de questionnement personnel.
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Revivre !

Ce livre m'a fait beaucoup de bien. C'est avec beaucoup de délicatesse, sans jugement que Guy Corneau nous conte la traversée de sa maladie, son cancer. Avec humilité, il expose son combat et ce que sa maladie lui a révélé sur lui-même. En remerciant aujourd'hui l'amie qui m'avait conseillé ce livre, elle m'a appris qu'il était mort le 5 janvier dernier. J'ai été choquée. Mais la lecture de son livre me montre qu'il s'était déjà préparé à cette éventualité pendant son combat contre le cancer. Ce n'est pas de cela qu'il est décédé. Ce que je retiens de son livre et de sa vie par la même occasion c'est: "Vis l'instant présent et libère l'élan de vie qui est en toi. Sois toi-même."
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La guérison du coeur

Pouvons-nous donner un sens à la souffrance physique, psychologique, à la maladie, au handicap ?

Quels enseignements pouvons-nous tirer de ces épreuves ?

C'est à ces questions que tente de répondre le livre de Guy Corneau, La Guérison du Coeur.

L'auteur s'appuie sur sa propre expérience de malade (et de psychanalyste !) pour développer son propos ; la souffrance aussi insupportable et injuste soit-elle, permet de nous connecter à notre moi profond : une plongée en conscience dans tout notre être afin de découvrir qui nous sommes

réellement, sans les artifices et autres masques que nous nous imposons pour " vivre une vie normale " en mode automatique.

Écrit dans un style clair, limpide, découpé en chapitres, la lecture de ce livre est agréable, intéressante et positive, bref, un très bon livre de développement personnel !
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Revivre !

Je suis à lire ce livre en me demandant si je le conseillerais à une personne à qui on vient de lui annoncer qu'elle a le cancer. Moi j'aimerais qu'on le fasse pour moi. Par contre toutes les personnes que j'ai rencontré et qui m'ont annoncé leur cancer ne voulaient rien savoir de se faire dire quoi faire. Alors......J'adore ce livre qui me montre qu'il y a toujours une solution à l'intérieur de nous pour quoi que ce soit. Merci Guy Corneau.
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La guérison du coeur

Corneau commence par parler de lui, de ses affres physiques (colite ulcéreuse) et questionnements, qui lui ont permis de grandir et évoluer. Il y décrit une expérience mystique d'amour, d'Amour avec la vie, le tout, expérience éphémère qu'il souhaite ensuite utiliser comme base ou comme voie à cultiver, ce qu'il nous propose dans la suite du livre :

"Mon hypothèse est que les souffrance psychologiques et physiques sont un signal qui nous indique que nous sommes éloignés de notre être profond et nous invite à redevenir intime avec lui. Les afflictions de toutes sortes nous proposeraient ainsi d'élargir notre conception de la vie. En ce sens, la souffrance serait une source précieuse de renseignements sur les déséquilibres, les dérapages, voire les aberrations, dans lesquels nous nous enfonçons régulièrement lorsque nous entamons le processus de retrouvailles avec notre essence intime - une intimité complexe faisant qu'au coeur de nous-même nous retrouvons le coeur de l'univers."



Elaboration ensuite de ce qu'est une personnalité, autour des notions de Moi, de Soi, dans l'idée Jungienne. L'interprétation des symptômes, l'idée de symbolique qui fait lien-sens entre conscient et inconscient, et l'interprétation des rêves.



Corneau détaille ce qu'il entend et veut nous faire entendre des qualités et rôles compensateur et prospectif de l'inconscient. Notamment au-travers d'une partie de la légende du Graal. (Personnellement je trouve l'analogie-allusion peu convaincante et parlante)



Il décrit ensuite les caractéristiques de la maladie, qu'il convient de bien connaître pour en tirer toutes les leçons que nous donne cet état du vivant qu'est la maladie.



Il exhorte à considérer autrement la douleur et la souffrance, ne pas les accepter bêtement ou vouloir les éteindre coûte que coûte, mais les comprendre, comprendre ce qu'elle peuvent nous apporter, nous signifier. Recevoir la souffrance et trouver un espace intérieur pour "dialoguer" avec elle.



Plus loin, il discute du concept de synchronicité, avec exemples personnels à l'appui, vécus directement ou par témoignages, notamment celui de la rescapée de crash d'avion, Johanne de Montigny.



Plus loin encore, la maladie comme autodestruction et les bénéfices secondaires de se rendre malade. Avec le témoignage-vécu de Marie-Lise Labonté.



Corneau : « Je vous ai livré ces témoignages en espérant qu'ils sauront vous convaincre de l'importance d'une vie intérieure riche, parce que c'est le seul recours que nous ayons devant l'épreuve, devant la maladie et devant la mort."



Ensuite, l'auteur évoque les relations "amoureuses", les échecs, les souffrances dues à ces échecs, la nécessité de comprendre, de tirer les leçons là aussi de ces souffrances. Comme dans plein d'ouvrages sur le sujet, il considère l'importance de respecter ses besoins et de comprendre en quoi on les recherche ou non chez l'autre, de revisiter ses attentes, de comprendre que les défauts de l'autre ou ce qu'on n'aime pas ou plus, quelque part nous appartient, et si ça nous appartient, on peut le travailler, et l'aimer aussi, pleinement. Il décrit une sorte de progression dans l'intelligence de ces relations, opposées, symétriques, intégrées, élargies, pour utiliser des mots que lui n'utilisent pas dans ce livre, mais...



Autre idée, celle de trouver en soi un espace accueillant, bienveillant de ses défauts, de ses souffrances, parvenir à aimer tout en soi, à se mieux aimer... A ce titre, voici une chouette formulation de l'intérêt d'un thérapeute à cet égard, quand on se sent incapable d'y parvenir :



"La position du thérapeute est neutre au sens où il n'a pas de projet par rapport à vous et où il va faire du mieux qu'il le peut pour ne pas mêler ses propres problèmes aux vôtres. Le thérapeute n'a pas besoin que vous soyez bon, mauvais, mal en point, amoché ou déjà sur le chemin de la guérison, il vous prend comme vous êtes, comme vous entrez dans son bureau. Par la suite, fort de cette expérience, vous pourrez imiter le comportement de votre thérapeute et adopter face aux crises la disposition bienveillante et sans jugement qui était la sienne. Vous aurez ainsi acquis, à travers la thérapie, la capacité de maintenir un espace intérieur accueillant."



Intéressant enfin l'idée que le mal est en nous, et que des personnages noirs comme Hitler, Milosevic, Karadzic sont également en nous, et que c'est bien pour cela qu'il faut absolument ne pas s'en dissocier complètement, mais comprendre pourquoi on peut en arriver là. Et parvenir à maintenir cet amour qu'il met tant en avant.



Je trouve ce passage également peu convaincant, et je m'essouffle fort sur la fin de ce livre. Qui pourtant comporte de belles idées, exprimées simplement. Les thérapeutes n'y trouveront rien de plus, rien d'autres que dans bien d'ouvrages, mais le lecteur lambda apprendra beaucoup et y trouvera certainement son compte.
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Victime des autres, bourreau de soi-même

Un livre très juste dans l'analyse de fonctionnements très humains, la place à laquelle on se met soi-même, la recherche de boucs émissaires, etc... Le parallèle avec le mythe égyptien d'Isis et Osiris est bien vu, et tout à fait clair même pour les profanes dans ce domaine.

Un excellent livre de développement personnel. Guy Corneau fait également partie de ces auteurs dont les livres m'ont pas mal aidée et accompagnée utilement pendant tout mon travail psy.
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Père manquant, fils manqué

Guy Corneau rend accessible la psychologie analytique jungienne, qui est pourtant d'une complexité à la mesure de celle de l'humanité. Il illustre cette complexité trouble à l'appui d'exemples vécus par ses patients, ce qui rend la lecture appropriable et vivante. Dans cet ouvrage-ci, l'auteur traite du père manquant (celui-ci qui est absent psychologiquement et/ou physiquement, celui qui absent d'esprit et/ou émotivement, ou encore le père alcoolique ou l'autoritaire, l'écrasant et l'envieux des talents de son fils) : cela fait beaucoup de pères … A côté de ce père manquant, comment va grandir le fils manqué, le fils en manque de père ?



1- Précautions de lecture



L'Humanité que l'on cherche dans la qualité de sa relation à l'autre peine à advenir. Chacun y travaille à sa mesure. Mais la tâche est complexe et la responsabilité relève, à un moment donné, de chaque adulte, quelque enfant qu'il ait été, quelques parents qu'il ait eus. Avant de fustiger notre père et notre mère, rappelons-nous que c'est l'accès à la sécurité matérielle et à l'instruction, accès que nous devons aux sacrifices de nos parents, qui nous permet de répondre aux besoins plus intérieurs qui sont aujourd'hui les nôtres.



Au long de cette lecture, nous aurons aussi besoin d'être un minimum familiarisé avec les concepts jungiens d'archétypes et de complexes. de la même façon que les instincts régissent nos comportements réflexe, il y a aussi des instances qui régissent nos façons de sentir et de penser : les archétypes. Ces tendances du psychisme à préformer ses contenus se manifestent en nous sous la forme d'images ou d'idées.



Impersonnels et collectifs, ils ont besoin d'être personnalisés, c'est à dire expérimentés au sein d'une relation. La relation d'amour avec le cortège de fantasmes, d'émotions et d'idéalisations qui l'accompagnent immanquablement, en est un bon exemple. le nouveau-né est donc préconditionné à rencontrer un père et une mère dans son environnement. Il porte en lui ces archétypes. Pour actualiser ce potentiel, il doit rencontrer quelqu'un dans son entourage dont le comportement ressemble suffisamment à celui d'un père ou à celui d'une mère pour faire démarrer le programme.



Quand il n'est pas personnalisé par la présence paternelle, ce besoin demeure archaïque, nourri par les images culturelles du père qui vont du diable au bon Dieu. Plus le père sera manquant, moins il aura de chances d'être humanisé par l'enfant et plus le besoin inconscient se traduira en images primitives. Elles prendront les allures mythiques de Superman, de Rambo ou de l'incroyable Hulk. de même, quand un archétype n'a pas été humanisé, il demeure divisé en une paire d'opposés tiraillant le moi et le tyrannisant avec son pouvoir quasi divin. L'humanité du père permet au fils de concevoir un monde dans lequel tout n'est pas blanc ou noir et où les opposés peuvent s'amalgamer et se côtoyer.



Le résultat de cette rencontre entre la structure de base innée et chacun des parents constitue ce que Jung appelle un complexe paternel ou un complexe maternel : c'est une intériorisation de la relation que nous avons eue avec une personne. Les complexes ne disent pas ce qu'ont été le père et la mère, mais plutôt ce qu'a été la relation avec ceux qui les incarnaient (père, grand-père, oncle, professeur, frère aîné / mère, grand-mère, tante, professeure, soeur aînée).



À partir d'un certain moment, ce ne sont pas nos parents objectifs mais nos complexes qui influencent notre vision de la réalité. Par exemple, un homme qui a souffert la brutalité de son père ne voit que la brute chez ce dernier et que la brutalité exercée par les hommes dans le monde. Les complexes sont des sous-personnalités. Il s'agit d'en prendre suffisamment conscience pour que le moi puisse respirer à l'intérieur de sa propre maison. En acceptant la relation avec ses partenaires à l'intérieur, le moi fait en sorte que ceux-ci ne l'obligent pas à voir et à ressentir d'une façon unilatérale. En effet, lorsqu'ils demeurent autonomes, les complexes s'emparent de nous et nous obligent à répéter sans cesse les mêmes dynamiques, les mêmes patterns.



Une personnalité saine, c'est un moi sain, un moi qui demeure flexible. Ce moi peut tour à tour être fort ou vulnérable, il peut s'ouvrir volontairement pour accueillir ce qui vient des profondeurs, parfois pour s'y abandonner, parfois pour s'y opposer, ou encore pour négocier une position intermédiaire. le travail d'intégration de l'énergie des complexes est un travail de confrontation avec l'inconscient. C'est l'image de deux personnes qui s'assoient face à face pour s'expliquer, pour vider une question, et arriver à un nouveau point de vue. Ni la façon de voir du moi, ni celle du partenaire intérieur ne sont justes. Il s'agit donc d'éviter tout autant un point de vue trop favorable à l'inconscient, qui fait sombrer l'individu dans la prophétie et la magie, qu'un préjugé trop défavorable, ayant pour résultat d'exacerber la rationalité au point de dessécher complètement la personne. Il s'agit d'établir une relation avec notre intérieur.



Manquer de père, c'est manquer de colonne vertébrale. L'identité psychologique de l'individu se base sur son sentiment d'avoir une colonne vertébrale et de se sentir supporté de l'intérieur. En cas de complexe paternel négatif, l'individu ne se sent pas structuré à l'intérieur de lui-même. Il ressent des difficultés lorsqu'il doit se fixer un but, faire des choix, reconnaître ce qui est bon pour lui et identifier ses propres besoins.



Ceci étant posé à l'adulte travaillant sur lui-même, abordons maintenant l'immense tâche des parents.





2- La fragilité de l'identité masculine



Pour devenir homme, le jeune mâle doit passer de l'identification primaire à la mère à l'identification au père. Ce transfert d'identification est délicat et périlleux. C'est pourquoi dans les sociétés tribales, les rites initiatiques, portés par la communauté des pères, sont le plus souvent violents. L'identification primaire à la mère doit d'abord être brisée, puis l'identité masculine doit être soutenue régulièrement par d'autres présences masculines pour pouvoir demeurer stable. Autrement dit, pour que le fils se reconnaisse dans son père (pour forger son identité masculine), il faut que le père soit là, sans quoi le fils reste prisonnier de l'identification à la mère, celle-ci étant alors chargée d'une responsabilité trop lourde pour ses seules épaules. Si les mères sont tellement présentes et omnipotentes, c'est que les pères sont tout simplement manquants.



Le véritable facteur de séparation entre la mère et l'enfant n'est pas le père, mais le désir pour le couple de se retrouver en dehors de l'enfant. le père ainsi présent va aider l'enfant dans la constitution d'une structure interne. Plus spécifiquement, sa présence va permettre au jeune enfant, et particulièrement au jeune mâle, l'accès à l'agressivité (affirmation de soi et capacité de se défendre), l'accès à la sexualité (au sens de l'exploration), ainsi qu'au logos (entendu comme une aptitude à l'abstraction et à l'objectivation). Il facilitera également son passage du monde de la famille à celui de la société.



Les enfants paternés se sentent assurés dans la poursuite de leurs études, dans le choix d'une carrière ou dans la prise d'initiatives personnelles. L'amour du père s'avère souvent plus conditionnel. Et c'est crucial dans le développement du sens des responsabilités, du goût de se dépasser et même du respect de la hiérarchie. Mais elle n'agira positivement que si elle est contrebalancée par l'affection. Les adolescents ont donc également besoin d'avoir été aimés de façon non ambivalente par le père. Ceci signifie qu'il s'est montré attentionné, qu'il s'est réellement intéressé à leurs projets tout en prenant la peine de poser lui-même certaines limites, créant ainsi le cadre sécurisant indispensable à leur développement harmonieux.





3- Les fils laissés sans corps



Tout paternage inadéquat a de nombreuses conséquences personnelles et sociales. L'une des conséquences principales de l'absence du père est que les fils sont laissés sans corps. Or le corps est la base de toute identité, c'est là qu'une identité doit nécessairement commencer. En cas de père absent, les fils ne se développent pas positivement en rapport avec le corps du père, mais plutôt négativement contre le corps de la mère et le corps féminin. La première conséquence de l'abandon des fils aux soins exclusifs de leur mère est la peur des femmes et surtout la peur d'en être une. La seconde conséquence est que toute leur vie durant, ces fils manqués auront peur du corps, tant de celui des femmes que du leur.



L'homosexualité exprimerait le besoin d'un ancrage dans le masculin, dans ce qui est pareil à soi. Elle traduirait par le fait même la recherche inconsciente du père, la recherche d'une identité mâle. Aujourd'hui dénigrés par une société qui ne comprend pas comment elle est arrivée à en produire autant, les homosexuels sont peut-être sur la ligne de front de la lutte des hommes pour la réappropriation de leur corps.



Chaque parent a une double fonction : fonction de repère corporel pour l'enfant de même sexe que lui, et fonction de lieu du désir pour l'enfant de sexe opposé. Ce repère corporel dans le parent du même sexe servira de base à l'établissement de l'identité sexuelle qui, à son tour, si elle est bien fondée, permettra à l'enfant d'éprouver du désir pour le parent de sexe opposé. La présence corporelle du père auprès du fils lui donnera donc la possibilité d'aimer d'abord sa mère et, plus tard, de désirer la femme plutôt que de la redouter ou de la mépriser.



Le tabou de l'inceste : la présence du père barre l'accès à la satisfaction symbiotique naturellement recherchée par l'enfant. le père, en provoquant la fin de la fusion totale entre la mère et son enfant, vient casser l'identification entre le désir et l'objet du désir. Cela signifie que l'enfant pourra prendre conscience du désir comme étant un fait psychique qui possède une existence en soi, une existence indépendante du fait que ce désir trouve ou non satisfaction dans la réalité extérieure. Cette frustration crée un espace intérieur, elle donne naissance à l'intériorité du fils. La fusion entre le moi et l'inconscient se trouve défaite, et cela est d'une importance capitale pour la structuration de la psyché. Quand un homme demeure identifié à sa mère, il demeure fusionné à son propre inconscient. Il est ses désirs, ses impulsions, ses idées. Il ne peut les ressentir comme des objets intérieurs auxquels il n'aurait pas nécessairement à obéir.



Cette frustration de l'inceste permet aussi la séparation entre nature et culture. Un homme qui vit fusionné à son univers intérieur vit aussi fusionné au monde extérieur, il devient la culture et se trouve identifié aux stéréotypes en place. Si, pour être un homme, il faut avoir l'air macho, il aura l'air macho. S'il faut être doux, il sera doux. Autrement dit, un homme qui demeure principalement identifié à la mère n'a pas accès à sa propre individualité. Il demeure le jouet de son inconscient et des modes sociales.





4 - Quelques fils manqués



Le héros

Il se sent souvent responsables du sort de ses semblables. Sa mère est très souvent une femme exigeante, qui entretenait à l'égard de son fils de grandes ambitions alors qu'il était encore tout jeune. Ces mères de héros ne sont pas des mères affectueuses ou complaisantes mais des pionnières à la main d'acier. Au plus profond de lui-même, le héros souffre parfois d'une culpabilité terrible à l'égard du père qu'il croit avoir trahi en répondant à l'idéalisation de la mère. S'il a le choix, il préférera s'entourer de femmes. En répondant à des ambitions intériorisées, le héros se livre du même coup à l'amour jaloux et possessif d'une mère intérieure. C'est la raison pour laquelle tant de prêtres, de politiciens et d'évangélistes se font prendre dans des délits sexuels avec des prostituées ou des jeunes adolescents. C'est qu'ils ne peuvent plus vivre autrement qu'en cachette les aspects instinctifs de leur nature. le héros appartient au collectif, il n'est pas vraiment né. le cordon ombilical n'a pas été coupé. C'est pourquoi de telles personnalités s'avèrent tellement sensibles à la critique. le héros est un candidat par excellence à la perte d'âme, c'est-à-dire à la perte de rapport avec ses émotions. Il est enfermé dans la belle image qu'il a élaborée de lui-même, surveillé intérieurement et extérieurement, il devient vite prisonnier du regard des autres. Ils se jettent dans le perfectionnisme pour cacher, du mieux qu'ils le peuvent, leur faiblesse humaine. Même les filles que les héros fréquentes doivent participer à cette allure. Elles deviennent des objets sexuels. Quant à elles, elles utilisent le héros comme objet de succès.



Le bon garçon (l'incroyable Hulk)

Faire pleurer sa mère est un péché capital. Tout me sera donné si je continue à être gentil, poli, courtois et non agressif, croit-il. Plus on l'aura battu, malmené, terrorisé, plus il se sera réfugié dans la passivité. le passif-agressif est quelqu'un de passif et doux en surface, d'agressif et de colérique à l'intérieur. Ce qui le sauve, c'est qu'il a presque toujours un vice caché. Sa seule issue est de faire ce dont il a peur, de passer à l'action et de tolérer la culpabilité qui suivra nécessairement tout geste d'affirmation. Il faut qu'il accepte que la souffrance puisse provenir de lui. le bon garçon est habité d'une rage sourde. S'il rencontre chez l'autre un manque d'empathie, de compréhension trop flagrant, le volcan explose, la lave sort. Il devient vengeur, méprisant, rancunier.



L'éternel adolescent

Certains sont portés à des comportements autodestructeurs à cause de leur complexe maternel. Certaines mères désirent inconsciemment la mort de leur fils pour pouvoir le posséder éternellement dans la mort. Ici se pose la question de comment devenir adulte tout en conservant la vitalité et le regard de l'enfant, le potentiel créateur en chacun de nous.



Le séducteur

En général, le Don Juan fait preuve d'un cynisme détaché. Il veut une femme qui saura être à la fois mère, épouse et maîtresse. le séducteur tente de recréer ce premier moment de grâce où il a illuminé la vie d'une femme, ce temps où il a été divin pour sa mère et où sa mère l'a été pour lui. Les femmes sont sensibles au charme du tombeur parce qu'elles aiment l'ardeur de sa quête, sa fougue et ses belles paroles. Elles savourent avec délice l'attention soutenue qu'il leur porte.



L'homosexuel

L'anthropologie nous apprend qu'il n'existe pas de société humaine où il n'y a pas eu d'homosexualité. Ce fait semble prouver une prédisposition génétique à l'attraction qu'un être humain peut éprouver pour un être du même sexe.

Par ailleurs, force est de constater que les homosexuels qui ont connu un père acceptable sont rares, ce qui nous amène à penser que les facteurs sociopsychologiques jouent également un rôle primordial dans la genèse de cette préférence.

La société se sert des homosexuels comme boucs émissaires de nos malaises face à la sexualité. le nombre croissant des homosexuels est la conséquence directe d'une société qui interdit à l'homme d'être aussi sensible que la femme. L'homosexualité exprime la désuétude des rôles traditionnels masculins.



Narcisse, le mal-aimé

Narcisse n'est pas un homme qui s'aime trop ou qui n'aime que lui-même. Il s'agit plutôt de quelqu'un qui manque terriblement d'amour parce qu'il n'en a pas eu suffisamment étant jeune ; du moins pas assez pour prendre confiance en lui-même et se croire digne de l'estime des autres. Son individualité intrinsèque, sa richesse propre n'ont pas été suffisamment reconnues dans son environnement familial. Sa quête d'amour est féroce, d'autant plus qu'elle demeure grandement inconsciente. Il adoptera le mode du plaire à tout prix, en permanence sur-adapté, identification à la persona.



Le révolté

Les délinquants sont nos rédempteurs négatifs. Ils nous rappellent notre propre humanité, celle que nous avons tendance à oublier, gonflés que nous sommes par nos projets altruistes.



Le désespéré

Les hommes ne se suicident pas seulement en raison de troubles de santé mentale, mais aussi pour des causes sociales. Plus une société intègre ses membres, moins il y a de suicides, plus les normes qui assurent l'ordre social se désintègrent, plus le taux de suicide augmente.

Ceci expliquerait pourquoi les aînés ont pu tolérer le mal de vivre dans des conditions matérielles souvent précaires alors qu'aujourd'hui les jeunes désespèrent. La religion d'hier, le credo matérialiste et le confort qu'il promettait, la possibilité de donner une instruction aux enfants, donnaient un sens aux sacrifices des générations précédentes. Mais à l'heure actuelle, alors que le chômage menace toutes les professions, que le stress du monde moderne s'accroît et que les traditions s'érodent, vivre perd son sens. La douleur qui fait vraiment mal, c'est celle qui attaque un être dans son intégrité, la douleur qui n'a pas de sens, celle qu'on doit supporter sans savoir pourquoi.

Là encore, c'est le manque du père. Dans les initiations tribales, le rôle du père était de donner un sens à la souffrance. La mutilation infligée au fils faisait partie intégrale du rite. Les jeunes adolescents devaient apprendre à tolérer la douleur, à l'apprivoiser et à la maîtriser s'il voulait être admis dans le monde des hommes. Les blessures volontairement infligées par les pères symbolisaient les souffrances à venir, leur donnaient une signification mythique. La souffrance devenait la compagne inévitable de la croissance d'un être et de son apprentissage des lois de l'univers.

Aujourd'hui, le sens de la souffrance s'est perdu. Il n'est plus transmis par les pères qui, obsédés par le confort, cherchent eux aussi à la fuir par tous les moyens.



Le défoncé

Toute métamorphose nécessite le relâchement de la conscience ordinaire. C'est d'ailleurs pourquoi l'alcool porte le nom d'eau-de-vie en français et de spirit (esprit) en anglais, que les champignons hallucinogènes sont appelés les champignons magiques et que le cannabis est devenu l'herbe du diable.

L'alcoolique a un besoin constant d'être nourri et de recevoir. Il a de fortes pulsions agressives pour échapper à l'angoisse que peut provoquer en lui le fait d'être seul. L'alcoolique tente d'étouffer sa déception et son hostilité en buvant. L'alcool lui sert de substitut symbolique à l'affection. Il boit aussi pour blesser ceux qui, croit-il, ont été avares de leur sollicitude à son égard. Il n'éprouve pas de culpabilité excessive par rapport à ses explosions d'agressivité, il craint surtout d'être rejeté par sa partenaire et ses amis.

Sur le plan social, les anthropologues constatent que lorsque la structure d'une société est clairement définie, qu'elle soit nettement matriarcale ou nettement patriarcale, on y trouve que relativement peu d'alcooliques. Mais aujourd'hui, nous vivons dans des sociétés où le pouvoir traditionnel des hommes s'érode, ce qui statistiquement favorise leur tendance à boire. L'alcoolisme est une réponse classique à la perte de pouvoir d'une société.

Il est essentiel de comprendre qu'une famille monoparentale sans père peut prédisposer les enfants à l'accoutumance aux substances toxiques. le père n'est pas là pour barrer la route aux besoins symbiotiques du fils. En conséquence, celui-ci n'apprend pas à résister à ses besoins oraux ou à ses pulsions agressives. Il apparaît donc fondamental que les pères prennent conscience de ces réalités et apprennent à mieux assumer leur responsabilité auprès des enfants, surtout après une séparation.





5 - La peur de l'intimité



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Le meilleur de soi : Le rencontrer, le nour..

Sûrement le meilleur livre de développement personnel grand public que j'aie lu jusqu'ici.

Guy Corneau instaure un rapport adulte/adulte, intime et intelligent avec le lecteur.

Le contenu est à la fois, très clair, accessible et très profond. Il est assez généraliste pour embrasser un grand nombre de problématiques tout en aidant le lecteur à identifier son propre chemin.

Surtout, ce livre nous prend là où nous sommes et nous accompagne là où nous pouvons aller, au moment spécifique... La promesse de son titre est tenue.

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Revivre !

Dans ce livre Guy Corneau retrace son combat contre le cancer et l'accompagnement d'une personne qui lui était chère et dont l'issue fut fatale. Dans ce parcours, il explique les différentes médecines complémentaires et techniques énergétiques qui l'ont beaucoup aidé à supporter les lourds traitements conventionnels. Mais ce célèbre psychothérapeute et écrivain se demande surtout ce qui, dans sa vie, a déclenché cette maladie. Il trouve un élément de réponse lorsqu'il repère en lui une joie, une force créatrice refoulée depuis toujours et qui est en train de bloquer son énergie vitale. Aujourd'hui guéri, il raconte cette traversée dont il est ressorti plus vivant que jamais. C'est un livre témoignage d'une grande sensibilité, un formidable message d'espoir, mais aussi une invitation à décoder les signes que sont nos symptômes.
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Père manquant, fils manqué

Ce livre explique l’importance de la présence du père à son fils pour mener à bien la construction de l’individu en devenir, en effet, le fils se dissocie psychologiquement d’abord de la mère et puis du père pour au fil de son expérience de vie devenir comme il se doit un être unique que nous avons tous été appelé à devenir.

Avec un père manquant, l’identité en devenir foire. Bien entendu, il n’y a pas de modèle d’homme idéal. Nous sommes tous issus d’un passé plus ou moins déficitaire, qui nous projette en avant, nous forçant à des adaptations créatrices.



Tout être humain a besoin d’attention pour éviter le sentiment d’abandon qui paralyse l’être dans le « faire face aux difficultés. »



Une fois le rôle du père défini, l’auteur nous explique des cas de déviances possibles engendrées par un père manquant.



Je cite celui de Vincent le bon garçon qui se doit d’être toujours bon et compréhensif, même lorsqu’on abuse de lui. Sa bonne réputation et l’image que les autres se font de lui revêtent une importance capitale.



Il y a le ca d’Éric, éternel adolescent. Il demeure secrètement convaincu de son génie et de sa supériorité. Il s’enferme dans rêves et fantasmes. C’est un adolescent éternel qui vit dans le mythe de ce qui est cool. Il prend sa vie en rêves démesurés et toutes actions pratiques, utiles demeurent lettre morte chez lui. Il a un mal fou à se discipliner. Éric n’appartiendra jamais à une femme autre que sa mère et ne sera jamais réellement enraciné dans l’existence.



Il y a le cas de Gaëtan, l’homosexuel. Les homosexuels qui ont connu un père acceptable sont rares. Pour Gaëtan, la peur de l’autre se concrétise dans la peur du sexe de la femme. Ce n’est pas la femme-compagne, la femme-amie qu’il craint, c’est celle qui a un corps, un sexe. Il trahit peut-être ainsi son attachement à la mère dont le sexe lui demeure inconnu. Gaëtan obéit, sans le savoir, à l’injonction de ne pas appartenir à une autre femme. Par compensation, il voue un culte quasi religieux aux grandes stars, telles Marylin Monroe, Greta Garbo. Cette vénération de la femme déesse reflète une fascination pour l’image de la mère qu’il aurait voulu garder intacte, parée à jamais de ses attributs divins. Comme c’est le cas pour sa propre mère, ces stars demeurent des femmes intouchables et, justement, Gaëtan ne veut pas toucher à la femme ;



Il y a le cas de Narcisse, le mal aimé qui souhaite « être désiré » à tout prix. Contrairement à ce que l’on croit, Narcisse n’est pas un homme qui s’aime trop ou qui n’aime que lui-même. C’est quelqu’un qui manque terriblement d’amour parce qu’il n’en a pas eu suffisamment étant jeune. Sa quête d’amour est féroce, d’autant plus qu’elle demeure inconsciente ; il adoptera le mode de « plaire à tout prix » pour tenter de remplir le trou qui l’habite.



C’est un livre au contenu complexe, qui mérite d’être lu et relu.



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