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3.75/5 (sur 8 notes)

Nationalité : Haïti
Né(e) à : Port-au-Prince , le 29/04/1974

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A l'occasion de la sortie de l'ouvrage "Proust-monde : quand les écrivains étrangers lisent Proust" aux éditions Gallimard, rencontre avec Guy Régis Jr, dramaturge et romancier, traducteur de Proust en créole haïtien. Entretien avec Blanche Cerquiglini, éditrice Folio Classique. Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2646474/proust-monde-quand-les-ecrivains-etrangers-lisent-proust Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube. Visitez le site : http://www.mollat.com/ Suivez la librairie mollat sur les réseaux sociaux : Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/ Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat Linkedin : https://www.linkedin.com/in/votre-libraire-mollat/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/ Vimeo : https://vimeo.com/mollat

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Citations et extraits (10) Ajouter une citation
Nous ne le connaissons pas, d'toute façon. D'toute façon nous ne connaissons pas trop ce père. C'est mère qui nous l'a octroyé. Nous, nous ne le connaissons pas. Nous ne l'avons jamais connu. Enfant, je ne l'ai jamais vu, ce père. Pourquoi? But, so... C'était le rêve de sa vie d'avoir une Lexus, le père. Il venait de se l'offrir. La voiture sortait juste du garage. Les plaques d'immatriculation n'étaient pas encore régularisées, et les sièges encore couverts de leurs plastiques d'emballage. D'après les médecins, true very true, il serait mort ainsi, d'un coup.
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Guy Régis
Certes pendant langue pendante, voyant cette lame, l'eau, cette langue, l'eau, cette larme, l'eau, certes pendant langue pendante, l'estuaire, ils restaient langue pendante, pendant la traversée, la langue, la longue traversée... Ils marchaient, s'en allaient tous. Tous, ils s'en allaient tout éclopés. Ils marchaient, s'en allaient tous, tête baissée, langue pendante. Sur leur tête tous, pendait un ciel de duperie. Quidams, fanfarons, gueux, particuliers, tous marchaient armés de guerre lasse, langue pendante. Hommes, femmes, enfants, tous avançaient impétueux dans le vent, vers l'estuaire, vers l'eau. Ils partaient arborant leurs vies, leurs terres, fuyant leur pays. Ils se dépaysaient . leurs pas diluaient le silence. Leurs pas combinaient la gaie musique des bruissements et, des vagues, de l'eau,. Leurs pas bien orchestrés, mêlés de vies empêtrées. Bouleversant leur souffle. Le vent, l'agaçant. L'air, le culbutant. Tous marchaient. Ils allaient tout éclopés. Derrière eux, des vies à effacer. Devant eux, la mer. Tout ce peuple s'en allait capituler le lit de l'eau, des vagues. Leur nombre, leur ombre étaient denses; Leur nombre, leur ombre: pullulement, attroupement, fourmillement. Ils avançaient, ne parlaient point. Ils embarquaient. Partir. Leurs corps ombrageaient le rivage, le décimaient. Leurs corps habillaient la face de l'eau; Des milliers. Des millions, des milliers, des millions. Des milliers, des millions, des milliers. Des milliers, des millions à redessiner sa face. Plus que des milliers, des millions prêts à partir. Tout cela se passait, nous ne disions rien. Ils avançaient, fin du jour où le soleil avait encore succombé. Le soleil encore perdant. Ô! la fin du jour, de ces hommes pour ce pays-ci. Ces hommes qui sur cette terre ne reviendront plus. il était une fois LE JOUR. La fin du jour, de ces hommes, ici. La fin de la routine éternelle. Ô! Il était une île. Une île, des hommes au bord d'une mer abandonnée... Il était un peuple qui accompagnait la mer. La fin de ce peuple, du tintamarre, de la luminescence. Ô l'infatigable éternité de l'île effacée. Des hommes effacés; Ô! le jour, les hommes qui perdent combat. L'homme se fatiguant les os. Ils partaient. Ils partaient tous éclopés. Laissant l'île derrière eux; Le soleil manquait à ce peuple parfait maintenant insatisfait bravant le large, la traversée. Partant, marchant, conquérir d'autres lieux. D'autres territoires éteints. Trébuchant devant ses propres ombres, ses espoirs anéantis. Nombreux, nombreux étaient-ils. Nombreux ces gens qui maintenant s'échinaient. S'affaissaient, rentraient dans ces eaux, où de petites embarcations les attendaient. Petites embarcations, la mer, peuplaient. Les petites embarcations par dedans lesquelles ils allaient oser, jamber, traverser. Oser jamber, traverser les eaux. Oser jamber, traverser la mer. Aller peupler d'autres mers. Jamber, traverser la mer. Se river à d'autres pays. Pays d'où poindra le jour. Pays; Pays de l'aube. Aller. S'en aller. Dépeupler le leur. Démanger du leur. Déménager du passé qui fut. S'effacer d'hier qui n'est plus. C'était ça le rêve fou de tous ces hommes. De tous ces hommes et femmes qui s'en allaient tête baissée. Engrosser l'estuaire, l'eau, s'enfoncer dans ses antres. Monter sur elle. Y aller loin en elle. S'imbriquer dans ses eaux. S'emmailloter, dans ce minuscules, ces flaques d'embarcations. S'en aller, s'éloigner, se noyer. Ils s'en allaient tous. Vaguant, ils s'en allaient laissant l'île. Et la lune, gagnant le large. La lune régnant, jurant de régner. Et la langue, la lune, muette, dupe, funambule.


Poème du fleuve
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Dans la baie de Port-au-Prince, face à la mer des Caraïbes, nous étions tristes Ida et moi. Avant nous y jouions à y perdre le souffle. C'est vrai que tout est différent maintenant, l'eau est boursouflée de pustules, de pestilences, de dysentrie et de diarrhées. (p.21)
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LA PLUS ÂGÉE. - [...] J'aurai voulu qu'il tienne debout, comme nous, au moins qu'il voie ça lui aussi. J'aurais préféré sa propre descente devant ses yeux, sa fin parcimonieuse goutte à goutte. Lui qui attend sa mort docile. J'aurais voulu une mort plus longue pour lui. Son dépérissement long, long, infini. Comme un lion vieux attendant sa fin inévitable bâille, débonnaire, dans sa cage.
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Le président lui-même tenait à ce que ces familles périssent en partant, se noient dans la mer. Toutes les familles avaient décidé de procéder ainsi, alors ainsi elles mourraient. Le gouvernement avait donné l'ordre de couper toutes les issues allant à la mer. Les traquer avant la traversée. Devant la mer, il les surveillait. Et la mer fut bordée de barbelés, chargés d'hommes dans leur accoutrement tout de bleu, avec leurs bâtons de fer, d'acier et de toutes sortes de ferrailles dangereuses pour la peau, pour la fragile couverture qui les enveloppe tous, des habits d'hommes. Ils étaient prêts à les transpercer avec des objets brûlants, les cribler de balles, les ensanglanter, au lieu de les empêcher d'aller ailleurs.
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Dans la baie de Port-au-Prince, face à la mer des Caraïbes, très tôt le ventre creux commence son chemin de croix. Dans la baie de Port-au-Prince, face à la mer des Caraïbes, aujourd'hui encore, les poissons fuient les pêcheurs. Aujourd'hui encore, le cordonnier, la marchande de rien du tout, le jeune écolier, tous ouvrent la bouche pour avaler le soleil. Dans la baie de Port-au-prince, face à la mer des Caraïbes, aujourd'hui encore, le jour reprend son habitude d'échapper à la vie. (p.20)
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Alors, la dame qui n'admet pas cette défaite, dans l'après-midi, va voir son ministre des Finances sans petite culotte, lui offre une journée de travail gracieuse. Le lendemain, l'attaché à la Trésorerie est vite remplacé par le fils de la dame. (p.33)
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LA PLUS ÂGÉE. - Tout cela n'est pas si nouveau pour nous, le va-et-vient des catastrophes, des gens. Nous sommes bien habituées. Les coalitions, les catastrophes qui vont, qui viennent. Leur danse, leur mariolle infini.
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J'ai enlevé le s dans Sida et ça a donné un prénom de femme : Ida. Alors, Ida comme prétexte pour écrire, décrire mon amour, ma haine, de cette presqu'île, de ce pays désenchanté, qui fut une île enchanteresse. (p.3)
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On naît enfant. On mourra enfant de ceux qui nous ont mis au monde.
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