![]() |
Nietzsche en Italie de Guy de Pourtalès
Soyons même des malades, s’il le faut. Car il y a une morale des bien-portants et une morale des malades. Les malades, dira-t-il un jour, n’ont pas le droit d’être pessimistes. Or, ce sont souvent les bien-portants qui pensent le plus à la mort et la redoutent. Et c’est logique. Nietzsche, qui a été pendant ses quinze grandes années créatrices un moribond, cherchait le sens de la vie. La grâce donnée à l’artiste, c’est le pouvoir de rendre objective sa souffrance, de s’en débarrasser en la coulant dans une forme. Le malade Nietzsche l’a fait en cherchant le sens de la vie, et Tolstoï le bien-portant, en cherchant le sens de la mort. |