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Citations de Gwenc`hlan Le Scouëzec (40)


Les fées, au temps où elles vivaient, honoraient après leur mort ceux qui avaient fait quelque bien pendant leur vie, et bâtissaient des grottes indestructibles pour mettre leurs cendres à l'abri de la malveillance et de la destruction du temps, et dans lesquelles elles venaient la nuit causer avec les morts.
Et l'on dit que leur influence bienfaitrice répandait dans la contrée un charme indéfinissable, en même temps que l'abondance et la prospérité.
C'est dans ce but et dans ces féeriques intentions qu'elles bâtirent la Roche-aux-Fées que nous avons dans un de nos champs.
Ces fées, dit-on, se partagèrent le travail : quelques-unes d'entre elles restèrent au lieu où devait s'élever le monument, en préparaient les plans et l'édifiaient ; les autres, en même temps, tout en se livrant à des travaux d'aiguille, allaient dans la forêt du Theil, chargeaient leurs tabliers de pierres et les apportaient à leurs compagnes ouvrières, qui les mettaient en œuvre.
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Les bretons sont un peuple de poètes. Le moyen-âge l'a reconnu bien haut, qui ne s'attribuait que trois sources d'inspiration : l'héritage littéraire de Rome, la tradition de France et la matière de Bretagne. Les mythes qui donnèrent naissance aux romans de la table ronde et les récits fantastiques que l'on recueille encore dans la campagne armoricaine s'accordent à montrer la surprenante fécondité d'imagination que les hommes de notre pays ont de tout temps manifestée.
Je me souviens d'avoir passé, dans mon enfance, bien des heures dans une maisonnette, voisine de la mer, où une vieille femme racontait à ses petits amis d'extraordinaires histoires.
Elle les improvisait devant nous à partir de faits divers et d'évènements sans relief. Une simple carte postale reçue du Maroc lui suffisait pour nous décrire par le menu la vie grouillante du marché de Marrakech. L'échouement près de chez elle d'une caisse de thé, épave d'un vaisseau britannique, devenait à l'entendre une épopée où les matelots affrontaient les douaniers avant d'affronter, vainqueurs, le difficile problème de faire du thé...
(extrait de l'introduction "les bretons un peuple de poètes")
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La paume de la main, nous l’avons déjà noté, est d’inégale épaisseur. De même, les phalanges des doigts sont recouvertes d’une masse charnue plus importante que la région des articulations. Outre les lignes et les dessins tracés sur la peau de la main, les différences d’épaisseur musculaires jouent un rôle considérable en chiromancie.
L’art divinatoire de la main considère celle-ci, en effet, dans son ensemble et dans ses détails. Il attribue à chaque région un nom, généralement sans aucun rapport avec celui donné par les anatomistes, mais non sans relation en revanche avec les données de l’astrologie.
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L’Alchimie serait une partie de cette philosophie de la nature que pratiquaient les druides. Il s’agit bien d’une philosophie, puisque, dès 1142, Morienus, dans sa relation avec le roi Khalid s’intitule « philosophe » et tous les alchimistes après lui feront de même.
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Le Scouëzec
Quand je lis la bio de ce peintre à ses débuts, j'ai plutôt l'impression de voir partir le héros Arthur Gordon Pym de Edgar Allan Poe dans les contrées lointaines, à la recherche de quoi d'ailleurs, d'une aventure qui pût altérer ce vieux goût insipide du quotidien latent . L'artiste était déjà là. Et ensuite quand il atterrit à Montparnasse comme tout breton au début du siècle et qu'il va côtoyer les plus grands, et bien ces grands vont lui donner des ailes pour une envolée décisive..
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Wilherm lui fit place, mais sans se déconcerter.
" - Mais que fais-tu donc ici, monsieur de Ker-Gwen? lui demand-t-il effrontément.
- Je prends et je surprends, répondit l'Ankou.
- Tu es donc un voleur et un traître? continua Wilherm.
- Je suis le frappeur sans regard et sans égard.
- C'est-à-dire un sot et un brutal. Alors je ne m'étonne plus que tu sois des quatre évêchés, car on peut t'appliquer tout le proverbe.
[ Le proverbe est fort connu:
Laër evel ul Leonardd,
Traytour evel ul Trewergadd,
Sod evel ur Gwennedadd,
Brusk evel ur Kernevadd

C'est-à-dire:
Voleur comme un Léonard,
Traître comme un Trégorrois.
Sot comme un Vannetais,
Brutal comme un Cornouaillais.
(N.D.A.)]

Mais où vas-tu aujourd'hui pour être si pressé?
- Je vais chercher Wilhelm Postik" répliqua le fantôme en passant.
Le bon vivant éclata de rire et poussa plus loin.
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Avec une remarquable régularité, qui montre la vanité des efforts déployés contre le « paganisme », l’autorité ecclésiastique se heurte à la mauvaise volonté des habitants. Il est non moins remarquable que les faits reprochés sont toujours les mêmes dans le territoire que nous considérons. En somme, sont mis en cause les flambeaux ou les cierges, ce qui est une observance, les arbres, les pierres et les fontaines qui sont objets de vénération. Il semble bien que les arbres, les pierres et les fontaines soient les trois éléments rituels fondamentaux.
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Ainsi l’état chamanique pourrait être défini comme une mutation d’état de conscience qui substitue à la conscience du monde extérieur (de l’objet concret) le déroulement spontané des images dites intérieures qu’on a préalablement orienté dans le sens d’une situation archétype ou d’une réponse divinatoire.
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Quelle que soit la méthode employée pour les obtenir, la connaissance est ancienne des modifications profondes des états de la conscience et l’art est ancien, qui sait faire disparaître la vigilance diurne et habituelle pour provoquer l’irruption brutale ou progressive des « vécus » particuliers. Les quelques opinions, les quelques faits que nous avons cités permettent de se faire une idée du vaste domaine ouvert aux recherches historiques de ce côté-là.
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Si nous réservons enfin la possibilité d’une intervention d’êtres surnaturels « si tant est qu’ils existent », c’est pour la même raison que nous nous refusons, jusqu’à plus ample informé, à adopter une position métaphysique pour définir la divination ; l’existence des anges ou des démons, comme l’existence de Dieu, relève de la foi et non pas de la science, dans l’état actuel de celle-ci. Et si cette réalité ne nous paraît point démontrée, il ne suit pas de là que l’on ait prouvé absolument son inexistence. En ce domaine, comme en bien d’autres, il faut en revenir à l’opinion de Socrate et avouer que tout ce que nous savons, c’est que nous ne savons rien.
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Ces gens étaient des Tuatha dê Danan qui vivaient dans les Iles au Nord du Monde et qui « apprenaient la science et la magie, le druidisme, la sagesse et l’art ». Il y a là un argument contre l’origine celtique du druidisme. Les Tuatha dê Danan sont généralement considérés comme le peuple qui occupait l’Irlande avant l’arrivée des Celtes, en somme le peuple qui avait construit les mégalithes.
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La première trace de l’homme en Armorique est un galet de quartzite aménagé, trouvé à Saint-Malo de Phily, en Ille-et-Vilaine. Il était disposé sur l’une des terrasses de la Vilaine. On l’a daté du début du Pleistocène moyen, soit de 600 000 ans avant notre époque.
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L’horoscope représente l’état exact de la voûte céleste, ou du moins de l’écliptique au-dessus et au-dessous de l’horizon, à l’instant et au lieu d’une naissance. Il doit comprendre la localisation de deux groupes d’éléments primordiaux, les signes du zodiaque d’une part, les planètes d’autre part ; préciser leurs rapports mutuels et les relations ou aspects des planètes entre elles ; enfin, signaler la présence de ces données fondamentales dans les douze secteurs ou Maisons de l’horoscope.
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La route, la manœuvre et les histoires de femmes, entremêlées, étaient toute la vie : quelques histoires naïves, toutes dégoûtantes, où Jean le matelot n’a pas toujours le beau rôle… On roulait, on tanguait et on contait, les soirs de quatre à huit, quand on prend le quart de huit à minuit. Dans le poste tribord, c’étaient des causeries sans fin, sous la lampe à cérat, les hommes dans leur couchette ou assis sur les coffres, tout noyé dans la fumée des pipes et des cigarettes.
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Quand mon tour vint, les lèvres serrées, je prononçai à peine : « Louis ». J’en avais assez d’avoir un prénom impossible, insupportable, qui me classait à part dans l’univers et je pris mon deuxième nom, je le traduisis en français. Mais l’instituteur, sévère, me dit : « Ce n’est pas le prénom que j’ai là. J’ai Gwenc’hlan ». Il le prononça impeccablement, montrant par là qu’il était bretonnant et connaissait le terme.
Je me sentis couvrir de honte, comme si j’avais trahi, par lâcheté. Alors je dis, tremblant :
« Oui, c’est ça… »
« Alors pourquoi me dites-vous autre chose ? »
Je restai muet, et je fus, pour toujours, appelé Gwenc’hlan, solennellement reconnu comme tel devant mes pairs. Mon destin était scellé.
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Le bossu, persuadé qu'un pareil serment le mettait à l'abri de tout malheur, prit place dans la chaîne, et les korils commencèrent la ronde en répétant leur chant accoutumé:

Lundi, mardi, mercredi,
Lundi, mardi, mercredi.
[c'est le chant des korrigans : di-lun, di-meurs, di-merc'her. (N.D.A.)]

Au bout de quelques instant, Guilcher s'arrêta.
"Sauf le respect que je vous dois, mes gentilhommes, dit-il aux nains, votre chanson et votre danse me paraissent peu variées; vous vous arrêtez trop tôt dans la semaine, et sans être un rimeur habile, je crois que je puis allonger le refrain.
- Voyons! Voyons! "répétèrent les nains.
Alors le bossu reprit:

Lundi, mardi, mercredi.
Jeudi, vendredi, samedi.

Une grande rumeur s'éleva parmi les korils.
"Stard! stard! crièrent-t-ils en entourant Guilcher; tu es un chanteur d'esprit et un beau danseur; répète, répète!
Le bossu répéta:

Lundi, mardi, mercredi,
Jeudi, vendredi, samedi.

tandis que les korils tournaient avec une joie folle. Enfin ils s'arrêtèrent, et se pressant autour de Guilcher, ils dirent tous à la fois:
"Que veux-tu? que désires-tu? richesse ou beauté? Fais un souhait, et nous te donnerons ce que tu auras voulu.
- Parlez-vous sérieusement? demanda le journaliser.
- Que nous soyons condamnés à ramasser grain à grain tout le mil de l'évêché, si nous te trompons, répondirent-ils.
- Eh bien, reprit Guilcher, puisque vous voulez me faire un cadeau et que vous m'en laissez le choix, je ne vous demande qu'une chose, c'est d'enlever ce que j'ai là, entre les deux épaules, et de me rendre aussi droit que le bâton de la bannière de Loqueltas.
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En 452, le Concile d’Arles porte l’anathème contre les personnes qui allumeront des brandons, ou bien qui vénéreront les arbres, les fontaines ou les rochers. Manifestement il s’agit d’une part d’un geste d’adoration, d’autre part des objets adorés. Le geste d’adoration concerne le fait d’allumer des brandons : c’est l’équivalent dans notre monde d’aujourd’hui de l’allumage des cierges que l’on dépose généralement devant les statues de la Vierge.
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Nous sommes depuis toujours le Peuple de la Mort. Nous avons avec elle, ou plutôt avec lui, puisque l’Ankou, en breton, est le nom d’un « homme », une intimité qu’on ne saurait nous ravir. Je ne vois rien d’autre qu’Ahès pour mettre en mouvement le processus de la pétrification. Elle est nue, dépouillée de toutes les illusions de ce monde, elle court à cheval vers l’Occident où elle va s’engloutir. Mais demain, nous le savons, nous reparaîtrons à l’Orient.
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Les Druides sont donc des Maîtres de sagesse, autrement dit des philosophes hautement estimables et non pas une pègre de sorciers. Avec le texte de Pomponius Mela, nous recoupons les informations qui nous ont été données par ailleurs. Quant aux physiologues présocratiques, Thalès de Milet, Anaximandre, Anaximène et Pythagore, ce sont non des précurseurs, mais des disciples des druides.
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Une vieille légende irlandaise, recueillie et rapportée en notre siècle par le grand celtisant que fut Georges Dottin, nous raconte qu’un jour, les trois fils du Dagda, le dieu bon de l’antique Irlande, voulurent connaître l’avenir, et en particulier les moyens de s’enrichir. Ils s’en vinrent donc pour ce faire, jusqu’au Brug na Boinne, le grand tumulus de la Boinne, que les Anglais appellent Newgrange. Entrés dans cette obscure cathédrale, sans autre ouverture que le portail du dolmen qui se refermait sur eux, et la petite et lointaine lucarne par où la lumière solaire n’entre qu’une fois l’an, solennellement, au lever du solstice d’hiver, ils demeurèrent là trois jours et trois nuits, sans manger ni boire, dans un isolement sensoriel, au moins auditif et visuel complet. Lorsqu’ils en sortirent, ils avaient reçu l’enseignement qu’ils étaient venus chercher.
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