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3.25/5 (sur 3 notes)

Nationalité : Hongrie
Né(e) le : 02/11/1902
Mort(e) à : Budapest , le 15/04/1983
Biographie :

Gyula Illyés (1902-1983) est un poète, dramaturge, nouvelliste et traducteur hongrois.

Membre d'un parti communiste clandestin, il émigre à Paris dans les années 20, où il côtoie les surréalistes (Tzara, Eluard, Aragon) et collabore à plusieurs revues d'avant-garde. Puis il rentre à Budapest en 1925.

En 1965, il obtient le Grand Prix de la biennale de la poésie de Knokke (Belgique).



Source : wikipedia
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Citations et extraits (7) Ajouter une citation
"En revanche, ces aristocrates ne savaient même pas attacher un ruban de caleçon, ou enfiler une chaussette. Ils s'embrouillaient dans la plus simple opération, à la portée de n'importe quel Européen adulte : prendre les vêtements en bon ordre sur la chaise où on les avait déposés la veille. Un étranger avait agi à leur place depuis toujours, les reléguant ainsi au niveau mental d'un enfant en bas âge. Nettoyer une chaussure ? La faire briller ? Il est bien connu qu'au début du siècle le comte B. voulut faire admettre son valet au Conseil des ministres pour lui renouer son lacet. Finalement un de ses collègues l'avait tiré d'embarras. Se raser, ne fût-ce qu'avec un rasoir mécanique ? Se couper les ongles ? De la main droite ? La plupart ne savaient même pas se coiffer, ni se laver seuls. L'esprit pourrait s'attarder à se demander comment ils avaient appris à se torcher, opération qui exige sans nul doute un minimum de dextérité. Il n'y a qu'une chose qu'ils réussissaient magistralement : le nœud de cravate.
Que s'était-il produit quand il avait fallu qu'ils se tirent d'affaire tout seuls, eux qui prétendaient ne pouvoir manger, sans aide, leur œuf à la coque ? Un bon nombre d'entre eux mourraient d'emblée, dès les premières secousses de l'orage, déjà pendant la guerre. Si l'on feint assez longtemps de ne pas savoir faire telle chose, on en devient réellement incapable. Ces créatures, élevées dans les langes, même à l'âge de la moustache, auraient dû entreprendre une existence nouvelle. Ils ne le pouvaient pas.
Leur sort devenait celui du nourrisson abandonné sous une porte cochère. Seule la foule des passants auraient pu les sauver, si elle les avait compris, s'ils lui eussent inspiré de la compassion. Mais ils étaient isolés du peuple qui ignorait leur situation réelle. Une grande partie de ces nobles était morte dans un coin, la tête tournée vers le mur, sale et pouilleuse. Même s'il lui restait à peu près de quoi manger et de quoi se chauffer, elle périssait, par manque d'air et de contact humain."
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Gyula Illyés
L’ÉTOILE QUI FLAMBE


Pierres lancées des hauteurs
nous nous écrasons. À quoi bon ?
Pour ne devenir, à coup sûr,
que de la boue au cimetière.

Et s’il doit en être ainsi
telle l’étoile qui flamboie
dans la flamme et le feu
de la chute éperdue

traversons donc brûlants,
flamboyants, projetés,
la fournaise du vide
que fut notre existence

et sans savoir la fin
qui attend notre vie
que celui qui a pu
la voir passer se dise :

qu’elle fut éblouissante !
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Gyula Illyés
LA NUIT EST TOMBÉE


La nuit est tombée et toujours je t’attends
D’où vas-tu surgir ? De quels souples buissons ?
Quel petit sapin magique et frémissant
Te fera sortir, fabuleux, de son tronc,
Comme brusquement sort de l’œuf un oiseau ?
Quel peuplier mince et balancé au vent
Soudain sera Toi, par quelque enchantement ?
Ô fée, que la nature m’offre en cadeau
Pour que, moi aussi, je possède un trésor ;
J’aime à être sur la rive, près du port
Ce site t’enclôt comme un enfant à naître
Ce sont tes gestes, tes pas, ton col qui ploie
Qu’esquissent, dessinent, rejettent parfois
Saules, joncs, osiers, avec persévérance.
Espiègles aussi t’imitent les fourrés
« Si nous étions Elle ? », ont-ils dit, s’écartant.
Mais quand le soir vient, soudain pris de pitié,
Lorsque enfin c’est Toi, quel prodige émouvant !
Toi, déesse née au sein des mers immenses,
Dans l’ombre trompeuse, en mes bras, enfin Toi !
Mon tendre réel, plus sûr quand tu commences
À me raconter ton voyage vers moi.
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Tout en avançant mon petit bonhomme de chemin, je me suis tout à coup trouvé à Peleg et là j'ai vu, attachés et piaffants devant la mangeoire, des troupeaux de contes plaisants. J'ai choisi pour vous le plus beau.
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LE PAYS QUI DISPARAIT

On conçoit encore un enfant ou deux. Pain chaud, pain frais.

Elle se met à l'entrée de la porte :
vit quelque temps, survit,
sans déjà, la mort.
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Gyula Illyés
MA FEMME


Le champ et le fleuve
le vent et la nuit
et tout ce qui vit
sont doux avec toi

Si tu n’en veux pas
le pain est sans goût
le soleil fuit, fade,
ainsi la colère
ainsi l’avenir

Tout ce que je touche
se brise aussitôt
en deux parts bien nettes
pour mieux nous unir

Si tu n’y es pas
Le ciel et la terre
Pour moi sont étroits
tout comme l’été,
tout comme l’hiver,
tout comme le jour,
tout comme la nuit

Comme le passé
comme le printemps
comme notre enfant.
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Gyula Illyés
LA COULEUVRE ET LE POISSON


Parmi les cailloux au bord de l’étang
dans l’eau basse et limpide
dont le flot devient aussi transparent
que l’air soudain visible

dans ce monde fait pour d’autres poumons
ô pureté vivante !
où la pierre oscille au reflet mouvant
comme au vent une branche,

en cet eden clos, la couleuvre glisse,
suivant la vieille loi
à ses crocs pendu un poisson palpite
hurlant on ne sait quoi.
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