Here So Far Away by Hadley Dyer
- Dis, tu crois au coup de foudre ? ai-je demandé à mon père.
- Non.
- Tu t'es pourtant fait tatouer le prénom de maman sur ton bras après votre troisième rencard, non ?
- C'est surtout la preuve que j'étais très con quand j'étais jeune.
- Ce n'est pas parce que tu savais, au fond de toi, qu'elle était l'amour de ta vie ?
- Ça aurait été de la prescience, et je ne crois pas à ces truc vaudous. Quand on se met en couple avec quelqu'un et que ça ne marche pas, on se dit : "Quelle erreur, qu'est-ce qui m'a pris ?" Et si ça marche, on affirme : "Je l'ai su dès le début." Seul le temps apporte les réponses.
Pas une goutte d'eau n'était visible de là où je me tenais : le mont Nord s'élevait pile entre le phare et la baie. [...] C'était comme si le phare s'était perdu en route vers l'océan, ou qu'il avait regardé les cent vingt kilomètres de montagnes volcaniques qui lui bloquaient le passage et jeté l'éponge.
Un jour, il y a longtemps, j'avais fini par comprendre que ma mère répétait ces potins, si on pouvait appeler ça comme ça, parce qu'elle n'avait pas grand-chose d'autre à raconter.
On associe toujours le coup de foudre à l'attirance sexuelle, mais il y a aussi des tas d'autres gens avec qui ça fait tilt tout de suite.
Frances George. Mon père était tellement certain d’avoir un fils qu’il avait empêché ma mère de réfléchir à des prénoms féminins et qu’il s’était retrouvé incapable de changer son fusil d’épaule quand je suis née “sans machin”. Il avait juste autorisé ma mère à coller Frances devant, mais tout le monde m’a toujours appelée George.
La vie est un mauvais écrivain, disait toujours mon père. Ce qu’il entendait par là, je crois, c’est que chacun de nous réécrirait sa vie différemment s’il en avait la possibilité. Si je pouvais réécrire un moment de ma vie, je choisirais toute mon année de terminale