C'est peu dire qu'on vous conseille la lecture de Paresse pour tous et La Vie est à nous, les deux derniers romans d'Hadrien Klent, résolument optimistes, qui décrivent un futur souhaitable et possible où l'action politique se repense et fonctionne en collectif.
Dans ce diptyque, sous forme d'utopie réaliste, qui se passe entre les années 2020 et 2025, le romancier nous mène d'abord dans une rocambolesque et revigorante campagne électorale puis dans les plus hautes sphères du pouvoir incarné par un président nouveau, de par son parcours et ses idées. Il s'appelle Émilien Long. Les prérequis de notre société vont voler en éclats, pour le meilleur, soyez-en sûrs.
On le savait déjà un peu, et c'est le privilège de côtoyer les livres au quotidien
la littérature a le pouvoir de changer le monde. C'est la joie du roman, comme le dit lui-même Hadrien Klent.
À la fin de cet épisode, nous vous livrons quelques conseils de lecture : Hadrien Klent lui-même s'est prêté au jeu, ainsi que nos libraires Jean et Michaël.
Bibliographie :
- Paresse pour tous, d'Hadrien Klent (éd. le Tripode)
https://www.librairiedialogues.fr/livre/20235176-paresse-pour-tous-hadrien-klent-le-tripode
- La Vie est à nous, d'Hadrien Klent (éd. le Tripode)
https://www.librairiedialogues.fr/livre/22337040-la-vie-est-a-nous-hadrien-klent-le-tripode
- Et qu'advienne le chaos, d'Hadrien Klent (éd. le Tripode)
https://www.librairiedialogues.fr/livre/1228512-et-qu-advienne-le-chaos-roman-hadrien-klent-le-tripode
- La Grande Panne, d'Hadrien Klent (éd. le Tripode)
https://www.librairiedialogues.fr/livre/17383631-la-grande-panne-hadrien-klent-le-tripode
- Fortitude, de Larry Collins (éd. Robert Laffont)
https://www.librairiedialogues.fr/livre/1149678-fortitude-ne-larry-collins-robert-laffont
- La Cité de la joie, de Dominique Lapierre (éd. Pocket)
https://www.librairiedialogues.fr/livre/7910399-la-cite-de-la-joie-dominique-lapierre-pocket
- L'An 01, de Gébé (éd. L'Association)
https://www.librairiedialogues.fr/livre/1031504-l-an-01-gebe-l-association
- Calvin et Hobbes, de Bill Watterson (éd. Hors Collection)
https://www.librairiedialogues.fr/livre/62121-1-calvin-et-hobbes-integrale-bill-watterson-hors-collection
- La Condition ouvrière, de Simone Weil (éd. Folio)
https://www.librairiedialogues.fr/livre/769017-la-condition-ouvriere-prepas-scientifiques-202--simone-weil-folio
Et deux autres auteurs sont aussi cités au fil de l'entretien : Alain Damasio et Bruno Latour.
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C'est un objet petit, léger, médiocre en densité, en résistance des matériaux : il ne tient le choc ni face à l'eau ni face au feu.
Mais c'est un objet infini, dans le temps si l'on s'en occupe avec attention, et dans ce qu'il peut apporter au monde s'il a été écrit avec l'intelligence, l'humilité et l'énergie nécessaires. Un livre ...
Le GNH, c'est le "Gross National Happiness", c'est à dire en français le BNB, le Bonheur National Brut, l'indicateur inventé dans les années 1970 par le roi du Bhoutan et servant à concurrencer le PIB ...
Que celui qui n'a jamais pris trop à cœur son activité professionnelle lui jette la première pierre ...
Je sais déjà tout cela.
Mais que se passe-t-il de neuf ?
Que se passe-t-il de si extraordinaire que le souvenir des hommes n'en garde aucune trace ?
(Shakespeare "Timon d'Athènes")
"Prenez soin de vous", cette expression s'est imposée en quelques jours-pourquoi ? Pourquoi un temps d'épidémie serait-il le seul moment où il faudrait prendre soin de soi ? pourquoi avant, c'était "bonne journée", "bon courage", et à cause d'un virus on doit prendre enfin soin de soi. Pourquoi pas -tout le temps- prendre soin de soi, des autres, de la planète où l'on vit ? (p. 19)
Les possédants sont possédés par ce qu'ils possèdent ...
La « paresse » pour Émilien Long, c’est prendre enfin le temps de vivre : ne plus être rivé à son travail, à ses écrans, à la consommation. Une forme de temps libre où l’on est obligés de s’interroger sur ce qu’on a envie de faire, ce qu’on aime, ceux qu’on peut aider, et ainsi de suite — tout simplement parce que tous les jours, après trois heures du travail, on est libre !
Cette liberté oblige à se reposer : se reposer la question de ce qui est bon pour nous."
Ça fait quatre jours qu'on est privés d'électricité en Italie, et c'est génial. Tu les verrais, tous ces êtres mal dessinés, tous ces désirants de la consommation, tu les verrais : on dirait des enfants privés de dessert, de jouets, d'activités. Il sont tous perdus, tu les vois dans la ville, avec leurs smartphones éteints, leurs frigos vides, leurs télévisions noires, on dirait des fantômes.
Je veux bien un café, répond Normand ...
Lui a plongé dans cette vie particulière, cette conjonction inattendue entre un pays à l'arrêt qu'il ne fait qu'entrevoir (...) et un endroit où tout est toujours, en permanence, à l'arrêt: ici personne ne travaille jamais. Venir pour travailler à Sormiou, ce serait comme prendre des vacances à la Défense: une faute de goût. (p. 13)