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Citations de Hala Alyan (50)


Oublier offre le plaisir de se souvenir.
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C'est le problème avec le destin : on vole vers celui auquel on veut croire.
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Quand Mazna était petite, elle ne souhaitait avoir qu'un seul superpouvoir : celui d'arrêter le cours de temps. Elle s'imaginait qu'il lui suffirait de siffler pour que le silence se fasse, que les êtres se figent comme des statues, la fourchette à un centimètre de la bouche, la main tendue vers les clés de la voiture. Elle n'avait aucune envie de naviguer entre les corps immobiles pour couper une natte ou voler un collier. Non, elle voulait rester elle-même. Elle désirait savoir ce que cela ferait d'être absente, l'espace d'un instant.
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Ils avaient parlé de ce ton intense qu'ont les jeunes amoureux, quand tout paraît aussi nouveau que les premières neiges et que vous vous reconnaissez dans la beauté, la joie de vivre et l'intelligence de l'autre.

( p.40)
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Il y a des milliers de silences possibles.
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Nous ne choisissons pas d'être fidèles à notre terre, c'est notre terre qui réclame notre fidélité.
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Le violon avait tout changé. Soudain, les battements d'aile dans la poitrine de Naj n'avaient plus d'importance, ni la rage qui la laissait sans mots ; elle n'avait plus besoin de mots. Elle pouvait jouer.
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Les mauvais fantômes

Ce soir, l'homme va mourir.A certains égards, la ville semble déjà s'y être résignée.Le crépuscule de Beyrouth est inhabituellement blafard, nuageux ; la pesanteur étrange de l'atmosphère trouble le feuillage des arbres, comme le ferait une bise.Il est si aisé à la terre de revêtir une tenue de deuil, et ce soir, les oiseaux perchés sur les entrelacs de fils électriques ne chantent pas; eux aussi paraissent endeuillés, avec leurs plumage noir et blanc et leurs têtes inclinées vers les camps de réfugiés bétonnés.
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Au début, je pensais prendre des photos d'inconnues, et puis je me suis intéressée aux autoportraits. Tu savais que cette tendance est vieille de plusieurs siècles ?
-Le selfie ?
Naj pense aux millions de visages idiots qui nourrissent le flux d'Instagram.
- C'est l'une de formes d'art les plus anciennes, confirme Fee, les joues rouges d'excitation. Les dessins sur les murs des cavernes représentent souvent les artistes qui les ont peints.Les autoportraits existent depuis la nuit des temps.
Les moines zen du Japon le faisaient déjà, il y a plusieurs siècles. Cette forme d'art n'a jamais cessé d'évoluer. Pense à Van Gogh , à Frida Kalho....
- Je n'y avais jamais réfléchi. Tous ces autoportraits dans les musées sont des ancêtres du selfie.

(p.99)
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On finit par s'assouplir parce qu'il n'y a pas d'autre solution. Ce n'est pas juste, ce n'est pas ce qu'on veut, mais on cède.
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Nawal remonte ses lunettes sur son crâne et se penche sur elle comme quand elle était enfant, jusqu'à ce que leur nez se touchent et que leurs pupilles se rencontrent. « Laissons nos yeux se parler », disait-elle. Mazna adorait l'idée que certaines conversations ne passaient pas par les mots.
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Les gens n'ont pas besoin de prétexte pour se détester. Nous sommes programmés pour blâmer les autres de notre malheur.
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Ça fait des années que ses parents ont cessé d'assister à ses concerts.Sa mère parle toujours de lui comme d'un artiste et lui envoie de l'argent quand il lui en demande, mais il connaît le sous-texte: Naj n'a pas besoin qu'on la semonce pour jouer.Il n'est pas très difficile de lire dans les pensées de ses parents.Ce n'est pas la musique qu'ils ont en horreur, c'est l'échec.

( p.52)
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Cela fait des années que Marwan ne l'a pas interrogé sur son travail à l'hôpital. Il n'arrive pas à imaginer que son père puisse disparaître. Il n'arrive pas à imaginer qu'un jour, son père cessera d'enfiler sa tenue de chirurgien, de manger des donuts en cachette, de rentrer à la maison au moment du coucher du soleil. Il se met à sangloter.
- Je ne veux pas que tu meures, dit-il sans réfléchir, aussitôt gêné de sa stupidité.
- Ne t'inquiète pas, répond son père en le serrant contre lui.Je vous enverrai des signaux depuis l'au-delà. (...)
Son regard luit dans l'obscurité.
(...)Soudain, Marwan revoit son père porter les plus gros sacs pour épargner les autres, se disputer avec l'examinateur qui ne lui avait pas accordé son permis de conduire, rentrer tard après avoir offert une seconde vie à un malade.Quand il était petit, Marwan considérait Idris comme un dieu vivant.Il ne lui avais jamais pardonné de ne pas l'être.

( p.288)
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– Les colonisateurs. Ils ont pesé, bien qu’indirectement, dans toutes les décisions politiques qui ont été prise depuis l’époque ottomane. Chaque pays a son oppresseur : les Britanniques pour la Palestine, les Français pour le Liban. Les Occidentaux ont redessiné les frontières. C’est la raison pour laquelle les rues de Beyrouth portent des noms français. Ce sont eux qui ont mis sur pied la structure parlementaire qui distribue le pouvoir de manière injuste. C’est leur faute si les Palestiniens sont arrivés ici par milliers en 1948, puis en 1967. Je veux que vous le gardiez à l’esprit durant les répétitions : les plus grands criminels de guerre sont toujours dans les coulisses, mêmes s’ils sont à des continents d’ici.
(p. 140)
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Il voulait tout: l'Amérique, les enfants respirant ce pays par tous les pores de leur peau.Il voulait rayer Beyrouth de sa vie.C'est le problème avec le destin : on vole vers celui auquel on veut croire.

( p.428)
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(...) Elle-même à moitié syrienne, Naj avait passé toute sa vie à reléguer cette part de son identité au second rang, derrière Beyrouth et son éducation hybride en Californie. Étudiante, elle avait pris l'habitude de se rendre à Damas en voiture une ou deux fois par an pour voir ses grands-parents. Elle oubliait toujours de signaler aux gardes- frontières qu'elle était syrienne.Ce n'était pas comme si les deux pays n'avaient aucun rapport l'un avec l'autre.La frontière qui les séparait semblait plus anecdotique qu'autre chose. Les soldats syriens étaient entrés au Liban dans les années 1970 et avaient abusé de la bienveillance de leurs hôtes durant trois décennies, comme son père aimait à le répéter. (...)

On aurait pu blâmer Naj pour son attirance pour le Liban, un pays où le patriarcats était roi, la tradition arabe favorisant systématiquement la lignée masculine.
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La situation les met mal à l'aise.Les renvoie à leur position privilégiée, à leurs possessions. Aux États-unis , on les considère à travers le prisme de leur couleur de peau, on les prend de haut, on déforme leurs noms, on se moque de leur accent, on leur lance des regards en coin au supermarché. Mais ici, il y a plus noir qu'eux.Comme ces femmes qui prennent soin de vos grands-parents, que vous habitiez à l'autre bout du monde ou seulement dix minutes. Ces femmes qui, elles, vivent à des milliers de kilomètres de leurs proches, lavent votre vaisselle, épluchent les légumes de votre dîner.
Cette gêne qu'il lui arrive de ressentir en tant que privilégiée en présence de Merry, Naj la lit aussi sur les visages de sa sœur et de son frère. Elles sont si nombreuses, ces femmes originaires des Philippines, d'Éthiopie, du Sri Lanka, qui traversèrent la planète pour un salaire de misère .
Qu'on prive de leur passeport et qui, aussi belles que soient parfois les chambres qu'on leur attribue, ne sont que des employées. La famille Nasr, qui a toujours eu des domestiques, traîne cette réalité comme un boulet.

( p.257)
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– Je déteste l’Amérique, ment souvent Mazna en retour, lorsqu’elle parle à ses parents, à Hanna ou à ses amies. […]
Mazna se plaint de la chaleur, de sa solitude, égrenant les poncifs sur les autres Arabes. […] En réalité, sa vie en Californie lui manque terriblement. Elle ment parce qu’elle s’y sent obligée, parce que la vérité lui paraît inavouable. Elle n’a qu’une hâte : retrouver le calme sacré de la serre, la discrétion de ses voisins, les heures passées seule, ces gens qui n’attendent rien d’elle et n’ont aucune raison de la prendre en pitié.
(p. 354)
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Il existe plusieurs sortes de camps. Ceux qui sont inondés en janvier, avec des tissus en guise de murs, portant l’inscription UN : ce sont les plus récents, ceux des Syriens de Homs et d’Alep. Sans électricité ni eau courante. Les camps les plus anciens, eux, sont déprimants à d’autres égards. (...) Ce sont tous des camps palestiniens, ancrés dans le sol de façon profondément sinistre : on n’aspire plus à l’éphémère, ici. On ne vit plus dans des tentes, mais dans des abris cimentés, dont les auvents sont déchirés. Les familles vivent là depuis plusieurs générations. (…) Le camp est un sorte de ville, de pays miniature.
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