C’est dur de trahir les autres pour ne pas se trahir soi. Peut-être qu’on peut essayer de convaincre l’autre qu’il est toujours désirable. Et, pendant ce temps-là, comme chez Proust, on se transforme en un malheureux Swann devenu myope, qui s’abaisse à ouvrir les lettres d’Odette, à l’espionner quand elle est chez elle et à passer toutes ses soirées chez ces horribles Verdurin. La jalousie survit au désir et Swann utilise cette femme atrocement vide pour remplir sa propre bouche d’excréments.