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Citations de Hannelore Cayre (401)


- Ecoutez : ma mère va mourir dans les jours qui viennent. On l’a amenée dans un service soins palliatifs, il y a deux heures, pour une sédation profonde. Je pense que ça vous parle, vous qui aimez les bêtes. J’en ai amené deux à piquer alors je sais ce que c’est. Ils vous regardent quand on les endort et luttent pour que leurs yeux ne se ferment pas. Et vous savez pourquoi ? pour emmener avec eux une image de vous parce qu’ils vous chérissent et savent qu’ils ne vous verront plus. C’est intelligent un chien, c’est pas comme les gens… Ma mère n’aura même pas la chance d’un chien.

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Il suffisait d’avoir lu Balzac, Zola ou Maupassant pour ressentir dans sa chair que ce début de XXIe siècle prenait des airs de XIXe. Il y avait bien sûr la disparition progressive des services publics, mais pas seulement. Après un XXe siècle qui avait connu deux conflits mondiaux et glorifié l’aventure entrepreneuriale et les diplômes, la part des revenus du travail dans les ressources dont une personne disposait au cours de sa vie s’était mise à reculer pour arriver exactement au même niveau qu’à l’époque de mon ancêtre Auguste.
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A moins d'être un total détraqué, on pénètre dans un EPHAD avec l'obsession d'en ressortir au plus vite.
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On pouvait même dire sans exagérer que ça débordait de toute ma personne comme un égout après l'orage. Je m'observais en détail. Mes seins, mes cuisses, mes bras … tout était devenu une cause perdue. Mon corps entier appelait au secours. Je devais me rendre à l'évidence : je devenais vieille.
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PDG, un mot qui ne s'emploie plus aujourd'hui pour désigner un métier , comme dans "Il fait quoi ton papa? Il est PDG..., mais dans les années 70, ça se disait. Ça allait avec le canard à l'orange, les cols roulés en nylon jaune sur les jupes-culottes et les protège-téléphones en tissu galonné.
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Il faut dire qu’ils avaient tout perdu, y compris leur pays. Il ne restait plus rien de la Tunisie française de mon père, rien de la Vienne juive de ma mère. Personne avec qui parler le pataouète ou le yiddish. Pas même des morts dans le cimetière. Rien. Gommé de la carte, comme l’Atlantide. Ainsi avaient-ils uni leur solitude pour aller s’enraciner dans un espace interstitiel entre une autoroute et une forêt afin d’y bâtir la maison dans laquelle j’ai grandi, nommée pompeusement « La propriété ». Un nom qui conférait à ce bout de terre sinistre le caractère inviolable et sacré du Droit ; une sorte de réassurance constitutionnelle qu’on ne les foutrait plus jamais dehors. Leur Israël.
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L'actrice [...] s'est spontanément assise à mes côtés pour me demander ce que je voulais faire quand je serais plus grande.
- Collectionneuse de feux d'artifices .
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A l'époque, on parlait beaucoup du créationnisme aux Etats-Unis et on pouvait lire des conneries du genre: les dinosaures ont disparu parce qu'ils étaient trop lourds pour monter sur l' arche de Noé.
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Racistes de tout bord, sachez que la première et la dernière personne qui vous nourrira à la cuillère et qui lavera vos parties intimes est une femme que vous méprisez !
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Des filles naïves qui se faisaient mener par le bout du nez.
...leurs salauds de maris leur parlaient comme à des chiens...
A celles-là, je racontais ce que j'avais entendu dans mes écoutes. A quel point elles étaient prises pour des connes, afin qu'elles cessent d'aller deux fois par semaine au parloir chargées comme des mules de sacs de linge.
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Tolérance zéro, réflexion zéro, voilà la politique en matière de stupéfiants pratiquée dans mon pays pourtant dirigé par des premiers de la classe.
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Au début ça me faisait marrer et puis un jour ça ne m'a plus fait rire du tout.
J'assistais un pauvre Algérien dans une audience d'indemnisation de la détention provisoire. C'est une juridiction civile où l'on débat du montant du dédommagement que l'Etat doit verser à un innocent pour avoir gâché sa vie. Ce jour-là, ce défilé d'erreurs judiciaires se tenait devant un magistrat particulièrement exécrable qui toisait chaque comparant d'une moue narquoise du genre 'Vous, innocent, et puis quoi encore...'
L'Arabe en question, un ouvrier du bâtiment qui avait ravalé la façade d'un immeuble où logeait une cinglée, avait fait deux ans et demi de détention provisoire pour un viol qu'il n'avait pas commis avant d'être acquitté par la Cour d'Assises après la rétractation de ladite cinglée.
Il m'avait tenu la jambe pendant l'heure qui avait précédé l'audience pour m'expliquer à quel point ce moment comptait pour lui, voyant là enfin une occasion de déballer tout ce qu'il avait sur le coeur : la promiscuité en prison, les brimades que ses codétenus réservaient aux pointeurs comme lui, les deux douches par semaine, sa femme repartie au bled avec ses enfants, sa famille qui ne lui parlait plus, son logement qu'il avait perdu... Il avait tant de choses à dire. Le tribunal aurait pu l'écouter cinq minutes, ne serait-ce que pour s'excuser qu'un juge d'instruction ait foutu sa vie en l'air pour l'avoir maintenu sans preuve en détention durant trente mois. Eh bien non, le président, méprisant, l'a coupé net : 'Monsieur, vous travailliez au noir à l'époque. Vous n'avez aucune prétention à réclamer quoi que ce soit. Pour nous, vous n'existez même pas !'
Je ne trouvais plus mes mots en arabe [pour lui traduire] tellement j'avais honte. Je n'arrivais même pas à le regarder en face. J'ai commencé par balbutier et puis c'est sorti tout seul : 'Moi aussi, monsieur le Président, je suis payée au noir, et par le Ministère de la Justice, en plus. Alors puisque je n'existe pas, débrouillez-vous sans moi !' Et je suis partie, laissant tout en plan.
(p. 28-29)
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Pourquoi spécifiquement des Chamonix ? Parce que personne né après 1980 ne mange encore ce gâteau à la forme improbable et au goût sucrasse et parce que la base de la boîte a la taille d'une enveloppe demi- format.
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Un circuit court de vente et de blanchiment donc, totalement calqué sur l'économie réelle. Du producteur au consommateur, comme les paniers de légumes bios pour bobos.
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Son rêve avait été de monter un garage de voitures de luxe sur la Côte d'Azur. Il s'était conformé à tout ce que la société attendait de lui: ne pas traîner, se tenir à carreau, s'appliquer à l'école puisqu'il avait eu son B.T.S. conception et réalisation de carrosseries avec une mention très bien. Malgré tous ses efforts, à la sortie des études, il avait pris en pleine face le Grand Mensonge français. La méritocratie scolaire -opium du peuple dans un pays où on n'embauche plus personne, encore moins un Arabe- ne lui apporterait pas les moyens de financer ses rêves. Alors, on lieu de rester à bovaryser avec ses copains en bas de sa barre d'immeuble ou de fournir Daech en chair à canon, il était parti vivre dans le pays de ses parents avec son B.T.S. en poche et l'idée d'en repartir au plus vite..
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"Ces pauvres gars avaient, paraît-il, un prix. Combien pour ce robuste spécimen qui passait d'un sabot sur l'autre pour ne pas finir gelé? D'ailleurs, est-ce que cet homme consentirait à se vendre, s'il ne devait pas partir pour son compte? Considérait-il que se faire tuer à la place d'un fils de famille est "une question de goût" comme le disait encore récemment M. Thiers à la Chambre?"
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Après une telle dégringolade matérielle, je n'ai pu qu'élever mes filles dans la crainte hystérique du déclassement. J'ai surpayé des écoles, hurlé quand elles avaient une mauvaise note, un trou dans leur jean ou les cheveux gras. Je n'ai pas honte de le dire, j'ai été une mère aigrie et pas sympa du tout.
(p. 23)
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Grisé d’ambitions aussi imprécises que puériles, je rêvais, jeune avocat, de devenir un type qui marquerait son temps...
Vingt années plus tard, je me retrouvais là, assis dans ma cuisine, la tête entre les mains à faire des compromis avec moi-même pour savoir combien de centilitres de calva viendraient à bout du souvenir pénible de la nuit que je venais de passer.
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… je suis tombée sur une phrase de Flaubert aussi méprisante que pertinente : “Le peuple accepte tous les tyrans pourvu qu’on lui laisse le museau dans la gamelle.” Chaque fois qu’on la lui retire, sa gamelle, au peuple, il gueule et descend dans les rues manifester alors que les ressources se raréfient, qu’il n’y a plus d’animaux, que les saisons se déglinguent et que la mer est pleine de plastique. On n’ira nulle part comme ça. Alors l’idée m’est venue de faire en sorte qu’il la trouve tellement dégueulasse, sa gamelle, qu’il finisse par s’en détourner ou la renverser avec son museau. Parce qu’elle l’est vraiment, dégueulasse, sauf que personne n’a envie de s’en rendre compte vu que c’est bien trop inconfortable de changer de mode de vie.
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- Communication n° 1387 : Haribo prévient Cortex qu'il doit appeler Juju parce qu'il ne répond pas.
- Communication n° 1488 : Cortex demande à Juju de monter la quetru.
- Communication n° 1519 : juju n'a plus de chocolat mais il a du vert.
- Communication n° 1520 : Juju a besoin que Cortex lui ramène deux de douze et une salade.
- Communication n° 1637 : Haribo commande mille euros de jaune et lui envoie un petit dans la demi-heure.
- Communication n° 1692 : Haribo est place Gambetta, le petit n'est pas là.
- Communication n° 1732 : Gnocchi lui demande dix disques. Cortex lui dit que, dans une demi-heure, il le retrouvera à la chicha le Balboa...
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— Il s’en est fallu d’un cheveu ! Sans son regard rapide, sans ses yeux de lynx, XXX XXXX, en ce moment, ne serait peut-être plus de ce monde ! Quel désastre pour l’humanité ! Sans parler de vous, Hastings ! Qu’auriez-vous fait sans moi dans la vie, mon pauvre ami ? Je vous félicite de m’avoir encore à vos côtés ! Vous-même d’ailleurs, auriez pu être tué. Mais cela, au moins, ce ne serait pas un deuil national ! Héros de Agatha Christie

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