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Critiques de Hans-Ulrich Treichel (10)
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Le disparu

Cette famille de calvinistes d'Europe de l'Est a connu un drame qui a bouleversé son existence.

Avant : une ferme prospère en Pologne.

Le drame : l'exode face à l'avancée des armées russes en 1945.

Après : une nouvelle vie dans l'est de la Westphalie, sans Arnold, le petit garçon perdu au cours de cette fuite.



Le deuxième fils est né "après", il a toujours connu une mère dévastée par le chagrin, un père travailleur et autoritaire, un foyer austère où l'absent occupait tout l'espace - un espace plombé par « la honte et la culpabilité » (sic).

Ce n'est qu'à treize ans que le cadet apprend qu'Arnold, ce 'grand frère' dont il ne connaît qu'une photo de bébé souriant, n'est pas mort de faim durant l'exil, comme on le lui a toujours dit, mais qu'on l'a « perdu ». L'espoir de le retrouver reste donc permis - les parents y croient, la Croix-Rouge s'emploie à rassembler des familles éparpillées...



La lecture de cet ouvrage en partie autobiographique s'imposait après avoir entendu l'auteur dans un salon. Les extraits lus, les explications données par Hans-Ulrich Treichel, le drame de sa vie (peut-être pire encore que celui du livre, puisque ses parents ne lui ont jamais dit qu'ils recherchaient le 'disparu') ont fortement ému l'assemblée.



Lorsqu'un enfant s'inscrit 'en creux' dans une famille (disparition, décès) ou lorsqu'il exige beaucoup d'attention (maladie grave, handicap lourd), les autres membres de la fratrie peuvent devenir des 'enfants perdus'. Leurs parents semblent n'exister que pour celui qui manque/souffre, déployant des trésors d'énergie pour lui, au détriment des autres, qui sont délaissés, mal-aimés, peuvent même se sentir en trop, coupables d'exister, eux, sans jamais être à la hauteur de l'enfant idéalisé...



Je n'ai pas été émue à la lecture, en revanche, peut-être parce que la narration est lourde, répétitive - à l'image, cela dit, de la façon dont raisonne un enfant de treize ans, enchaînant les idées pour y trouver une logique.



Malgré l'humour teinté d'auto-dérision de l'auteur (un humour triste, quand même), malgré la gravité et l'intérêt du sujet, malgré la brièveté de l'ouvrage, je me suis ennuyée. On tourne en rond dans les idées du jeune garçon, on s'englue dans l'absurdité kafkaïenne des formalités que les proches doivent accomplir pour prouver qu'ils sont bien apparentés à l'enfant numéro 2037 qui pourrait fort bien être le 'disparu', oui, mais...



Déception...
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Le lac de Grunewald

Arghhhhh ! Le lac de Grunewald, de Hans-Ulrich Treichel. Quoi dire ? Paul, anti-héros des temps modernes, se cherche. D’abord auprès des femmes, puis dans ses études et dans le travail. D’abord, on se familiarise avec le personnage, le décor mais, après un certain, on espère que l’histoire va lever un peu, qu’il va se passer quelque chose d’excitant… éventuellement. Mais non ! Faible, incapable de réelles actions, il se laisse mener par le destin. Et ce destin n’est pas particulièrement glorieux ni exceptionnel. Pourquoi s’y attarder, alors ? Paul obtient un emploi mal payé à Malaga, s’emmourache de Maria, une femme mariée et enceinte. En d’autres mots, une autre femme inatteignable, une autre relation qui ne mènera nulle part. Ce long intermède ne sert à rien, selon moi. Quoiqu’on pourrait dire la même chose de l’histoire au complet…



Dans tous les cas, de retour à Berlin, Paul retrouve son ancienne flamme Birgit, mais cela ne mènera à rien. Maria vient lui rendre visite mais retourne assez vite en Espagne. Il cherche un emploi et en trouve un – je crois, car je dois admettre qu’à ce point de l’histoire ma patience avait atteint des limites et je ne lisais plus qu’en diagonal. Bref, ce roman est une longue suite d’événement plutôt inintéressants.



Et ce titre ? Le lac de Grunewald ne joue aucun rôle dans l’histoire. Ni au début ni au retour de Paul à Berlin. Certes le personnage aime s’y promener mais il Pourquoi en faire le titre ? Quant au style de l’auteur… Meh ! Sur la quatrième de couverture, il est écrit que Treichel a une plume acérée et que l’histoire devient un plaisir irrésistible de drôlerie. Je cherche encore la plume acérée et le plaisir.
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Le lac de Grunewald

Auteur allemand tout à fait inconnu. Emprunté vite fait un jour pressé. Bien tombé. Paul est un jeune Allemand en passe de devenir universitaire mais c'est un peu laborieux et incertain. D'ailleurs tout est incertain chez Paul, c'est claudicant, ça se cherche. L'éditeur en parle comme d'un anti-héros. Plutôt sympa le Paul, on va dire pas encore tout à fait construit. Ce lac est l'un des lieux de promenade favoris des Berlinois et Paul y passe quelques bons moments avec son amie. Mais bon ça marche pas trop.



Le cursus post-universitaire l'amène à Malaga, Espagne, où il s'adaptera tant bien que mal, dispensant une année de cours au titre d'assistant, mal payé et pas passionnant. C'est un peu ça le problème avec notre ami Paul, assez velléitaire, un peu touche à tout, mais pas de génie.L'étincelle viendra-t-elle de l'Andalousie avec la rencontre de Maria, jeune Espagnole, études de médecine laborieuses, de plus mariée, de plus enceinte, de plus de son mari? Avouez que rien n'est simple. Je peux comprendre que certains lecteurs n'aient pas envie d'en savoir plus sur l'histoire de Paul.



Pourtant, doucement, presque sournoisement, la petite musique des aléas et vicissitudes dans la vie de Paul m'a titillé l'esprit puis carrément intéressé. Ce n'est pas un foudre de guerre mais ses maladresses, une certaine timidité, un zeste de malchance en font un frère d'armes pour moi. Il retourne à Berlin mais la ville change. Maria lui a cependant promis "toujours ensemble" mais à sa façon. Je vous laisse avec cette interrogation, Que reste-t-il de nos amours? Une sorte d'amour en télétravail? Mais ce portrait de Paul en Berlinois recèle beaucoup plus d'émotion qu'il n'y paraît. Spleen über Berlin.
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Le disparu

La 4ème de couv présente ce court roman comme "un portrait ironique et cinglant de la bourgeoisie allemande de l'après-guerre". Personnellement, j'y vois tout autre chose.

Par contre, ce qui est sûr c'est que ce livre illustre à la perfection l'obsession dans laquelle peut s'enfermer une famille à la recherche d'un de ses membres. Obsession qui se fait au détriment des vivants et qui habille les puînés des oripeaux du passé et de la culpabilité.



Un enfant nait juste après guerre. Il grandit d'abord dans l'ombre d'un frère aîné, Arnold, dont on lui a toujours dit qu'il était mort de faim sur les routes de l'exode. Puis un jour, il apprend la vérité. Ses parents ont bien fuit l'Est du Reich devant l'avancée de l'armée russe mais la mère a abandonné son enfant dans les bras d'une inconnue, à un moment où elle s'est sentie en danger de mort. On devine aisément que la mère s'est faite violer par un soldat russe et que le narrateur est sans doute l'enfant né de ce viol.

Depuis, installée à l'Ouest, la famille prospère et prend la décision de rechercher, avec l'aide de la Croix Rouge, ce premier enfant disparu. Enfin, un espoir se matérialise sous l'horrible appelation de "l'enfant trouvé numéro 2307". C'est le début d'un long parcours d'expertises fastidieuses.



Face au mythe d'Arnold, le narrateur ne fait pas le poids. D'ailleurs, même sur les photos de famille, il est toujours à moitié dissimulé. Sa jalousie, sa solitude, son impossibilité à combler ses parents, ses craintes face à un hypothétique retour de l'enfant prodige sont exprimées mais sur un ton plutôt désaffecté, soulignant sans doute la culpabilité de l'enfant remplaçant, mais aussi et surtout la manifestation inconsciente de l'illégitimité de ses ressentis, et par là même, de son existence.



Un texte qui peut paraître froid et inachevé si l'on se contente d'une lecture au premier degré, mais qui gagne en profondeur et s'enrichit dès qu'on lit entre les lignes. Et on se demande qui des deux demi-frères est le vrai disparu, Arnold ou le narrateur qui se croit encore le fils de son père ?


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Le lac de Grunewald

Sur le site de Goodreads, on peut lire à propos de Hans-Ulrich Treichel qu'il est l'auteur de "novels which combine an acute sense of time and place with appealing comic irony." C'est tout à fait cela qui fait l'intérêt du Lac de Grunewald, un sens très aigu des lieux et du temps agrémenté d'une ironie comique irrésistible (traduction de la formule en anglais volontairement approximative). Il est vrai qu'au début du roman, on a bien du mal à se passionner pour Paul, le "héros" de Treichel. Paul et les femmes, Paul et ses études, Paul et sa mère, Paul et le monde du travail. Incapable de d'imposer, il dérive quelque peu, passablement irrésolu, avec une sorte de fatalisme mou qui n'est pas loin de nous le rendre pathétique. Mais peu à peu, toujours face à des vents contraires, le personnage nous devient sympathique. La nonchalance du style de l'écrivain n'est qu'apparente et il apparait vraiment doué pour rendre certaines scènes jubilatoires (la plage naturiste) et pertinent autant que précis dans une vision d'un monde qui possède une grand part d'absurde. De cet homme (presque) sans qualités, Treichler fait une sorte de résistant passif dont la mélancolie est éminemment touchante. Il y a dans Le lac de Grunewald une subtilité d'écriture, pas très lointaine de celle de Stamm, dans la description d'une existence marquée par l'échec et la faiblesse. A sa manière, le romancier est une sorte de poète, certes narquois, de la condition humaine.
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Armistice

A l'occasion du centenaire de l'armistice, Gallimard a proposé à différents écrivains un hommage aux poilus. Le résultat est sublime. Trente et un auteurs contemporains se livrent à l'exercice difficile. Daeninckx, Hatzfeld, Jourde, Moï, Rufin, pour n'en citer qu'une poignée ont accepté cette écriture mémoire.

Chaque texte est illustré par une peinture, une gravure, un dessin. C'est ainsi que j'ai découvert l'histoire de vie et les peintures de Rik Wouters.



Cet ouvrage collectif fait écho aux chefs d'œuvre qui ont eu pour sujet la 1ere guerre mondiale: Voyage au bout de nuit, Les sentiers de la gloire, Au revoir là haut, capitaine Conan...



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Au point du jour

Nous avons tu ce que nous avions vécu



Une femme. La présence et la mort d’un enfant devenu adulte – « chargé d’enseignement célibataire ». Le froid, le père et son bras manquant, le temps du fermier dans les territoires polonais, les lambeaux d’une histoire familiale…



Je souligne la densité propre du récit, le choix des mots, le mélange de présence et de détachement. La femme regarde vers son passé élargi. Elle nous parle de temps révolus, des soubresauts de vies, de la mort, « L’homme ne sait jamais quand il va mourir. L’homme meurt généralement à contretemps, toi aussi tu es mort à contretemps »…



L’espace s’élargit aux migrations des un·es et des autres, au quotidien d’un invalide de guerre, au commerce de textiles, aux somnambules et aux funambules, au piano dans une pièce, à l’accompagnement des personnes mourantes, au vide de l’instant, « Je sais que tu es mort. Je sais que que je ne devrais pas rester ici avec toi. Je vais te recoucher sur ton lit et te croiser les mains avant que le docteur et les autres hommes arrivent »…



La mort, les vivant·es et les mort·es, « Je ne vois plus l’enfant en toi, ni le garçon, ni l’adolescent, ni l’homme adulte », le temps ouvert à un autre récit, un long silence, « J’aurais vite fait de tout raconter », l’écriture maintenant, « Si je n’écris pas tout maintenant, je ne le ferais plus jamais »…



La fin de la guerre, les traces, la neige dans la bouche, trois soldats russes…



Dire à la fois l’abject des viols et la « reconnaissance » des vies sauvées, l’après et cette volonté farouche (compréhensible dans le tissu du récit, mais peu crédible en regard du vécu des femmes) d’amener « mon mari à coucher avec moi »… Un enfant et un doute, « Même si nous souffrions tous les deux de nos doutes, qui non seulement nous rongeaient mais menaçaient aussi peu à peu de nous dévorer. Je me dis parfois qu’ils ont aussi dévoré ma poitrine »…



Mais qu’en est-il de ce silence sur la période nazie, les pensées et les gestes des personnages dans cet espace et ce temps…
Lien : https://entreleslignesentrel..
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Le disparu

Récit raconté de façon humoristique, grinçante et émouvante, du point de vue d'un petit garçon de treize, vivant en Allemagne de l'ouest dans les années cinquante. Il vit tant bien que mal avec le fantôme envahissant de son frère Arnold qui est mort pendant l'exode des Allemands devant l'avance des Russes en Prusse en 1945. Mais alors qu'on lui avait dit que son frère était mort, sa mère lui apprend qu'il est peut être vivant et qu'elle l'avait abandonné à une autre femme pour le protéger alors que les Russes lui faisait subir à elle "des chose horribles". Le voici entraîné par l'obsession de ses parents de bureaux de la croix rouge en bureaux de la croix rouge ne lui laissant que très peu de place dans l'affection de ses parents, soumis à des tests génétique dés qu'un enfant trouvé serait sucéptible d'être son frère. Finalement, il trouve que ce frère est encore plus envahissant vivant que mort. Difficile de se construire dans une famille ne se remettant pas d'un traumatisme si grand. Le style et l'ironie empêchent le récit de tomber dans le mélo, même si le sourire est amer. Il y a effectivement une critique de la bourgeoisie allemande d'après guerre, qui veut effacer le bien être matérialiste, le sérieux et le travail, les privations, les séquelles de l'exode et la culpabilité. Mais même dans une famille modeste, on aurait eu le même récit, un peu moins drôle, Le thème principal reste la culpabilité.
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Vol humain

A n'en lire qu'un mieux vaut lire le disparu du même auteur.

Cela dit j'ai bien aimé les passages où le personnage se retrouve en Egypte pour visiter et se reposer.
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Anatolin

Cet auteur a une obsession : son frère disparu en 1945, lorsque ses parents et son frère (16 mois) quittaient leur région, contraints et forcés, pour la Westphalie.

Sujet déjà évoqué dans le disparu, qu'il réévoque ici, mais de nouvelles informations sur ce frère disparu apparaissent, qui amènent à un revirement complet de la situation.

C'est passionnant et ça va m'obliger à lire Vol humain, également sur le même thème.
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