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Critiques de Hari Kunzru (42)
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Larmes blanches

Larmes blanches, un joli billet de Titania l’été dernier, un sujet qui me fait dresser les poils et hop, j’suis parti au pays du blues.

Deux potes, l’un dingue de musique, l’autre de sons multiples et divers. Carter, issu d’une famille à l’abri du besoin pour les deux ou trois prochains millénaires, Seth, tranquille pour à peu près les cinq prochaines minutes. L’un explore tous les styles musicaux de fond en comble, l’autre enregistre tous les bruits de la rue.

Un jour, en écoutant l’enregistrement de la journée, un vieux blues attire l’oreille des deux amis.

Entre investigation pour retrouver le bluesman et escroquerie dans le milieu des collectionneurs de disques, quelques substances illicites et un brin de pratiques vaudou vont nous emmener aux racines du blues.



Page après page, un air m’a trotté dans la tête. Dealing with the devil de Sonny Boy Williamson version James Cotton, le pied. (https://www.youtube.com/watch?v=PCwtdvwVzho&index=2&list=RDME9Tq-wHzzQ bonne écoute si le cœur vous en dit).



Et puis et puis… ça a merdé quelque part. Arrivé à la page 301, j’ai fermé définitivement le bouquin.

Oui ce sont des choses qui arrivent de fermer un livre quand on a fini, le problème c’est que là il y a 371 pages. J’ai abandonné à… 70 pages de la fin. J’ai essayé de le terminer mais je n’ai pas pu à mon grand désespoir.

J’ai commencé à partir en vrille aux premières prises de champignons. Leurs effets malheureusement désirables m’ont fait lâcher prise petit à petit jusqu’au largage complet. Le voyage à travers le temps, ça m’épuise et quand d’une page à l’autre je ne sais plus où je suis ça me gave vite. D’être perdu m’a fait décrocher de l’histoire, me l’a faite oublier.

Grosse déception car pas fan de retour vers le futur et autres produits dérivés, mais un bouquin qui pourrait plaire à beaucoup.

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Larmes blanches

Étrange et fascinante histoire avec une bande son éblouissante...



J'aime qu'un auteur me surprenne et c'est le cas pour ce roman musical dont le blues est le héros.



Il nous conte, avec des phrases comme des mélopées, sur le picking d'une guitare, l'histoire de deux musiciens blancs fascinés par les enregistrements anciens. Carter Wallace, un riche héritier bipolaire s'associe à Seth, un collectionneur de sons, pauvre et arrangeur hors pair. Ensemble ils fabriquent un faux blues à l'ancienne , et tout se passe comme s'ils avaient invoqué quelque chose de maléfique.



Une fascination mortelle comme une malédiction, qui brouille l'entendement, nous emmène dans un espace temps étrange , où le passé se mêle au présent . Les passions excessives des collectionneurs de disques confinent à la folie, coupent du réel, faussent le jugement et l'auteur réussit bien à rendre l'ambiance irréelle et onirique de cette obsession. La dimension fantastique du récit me fait penser aux délires esthétiques d'une fameuse série policière de David Lynch. Le bus de l’errance de Seth, rappelle celui, célèbre de Robert Johnson dans le blues du diable, celui qui doit sauver son âme .



Cette quête à la recherche d'un drôle de Graal, qui évolue et se dérobe sans cesse, nous emmène aux sources du son blues, dans des villages de cases du Mississippi. Dans les paroles des chansons, on a la souffrance , les amours perdues et la mort, toutes choses de la condition des pauvres hères, universelles et partageables . Le destin de Seth, misérable méprisé et rejeté, ressemble beaucoup à celui de Charlie, le musicien noir .



Au delà de la ségrégation, il y a une musique transmise de générations en générations par des musiciens blancs et noirs, leur histoire commune, un métissage artistique inéluctable, écouté par tous, une synthèse poétique qui fait un joli pied de nez à l'histoire.
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Larmes blanches

Larmes blanches est un roman aussi étrange que surprenant. La quatrième de couverture et la lecture des premières pages ne sauraient dire à quel point cette histoire est inclassable.



Le récit d’Hari Kunzru est aussi méticuleux que nébuleux, son style aussi travaillé que filandreux. Déstabilisant, pour le moins, mais c’est clairement une volonté de l’auteur.



Il est parfois aisé de parler d’une lecture. Celle-ci me donne un peu de fil à retordre, à l’image de la lecture, qui n’a pas été d’un parcours aisé. Il faut dire que le trajet n’est pas, comme souvent, balisé et qu’il laisse une large part à l’interprétation avant de pouvoir appréhender le fin mot de l’histoire.



Cette amitié, entre un sans-le-sou asocial et un héritier qui refuse son statut de caste, réserve bien des surprises. Elle est improbable, à l’image de l’intrigue, et pourtant on s’y attache. Du moins si on a l’esprit ouvert à l’irrationnel et qu’on aime lire entre les lignes.



Larmes blanches a plusieurs niveaux de lectures, mieux vaut avoir l’envie de naviguer entres les flux narratifs qui s’entrechoquent. Ce fut mon cas, même si parfois les circonvolutions de l’auteur m’ont perdu en route, trop quelquefois. Un chemin recouvert de chausse-trappes que j’ai pourtant aimé parcourir.



Il faut dire que le début du roman m’a appâté, moi l’amateur de musique. Les deux personnages principaux sont obsédés par leur passion, bien au-delà de l’excitation normale envers un art. Obnubilés par leur collectionnite aiguë (d’albums comme de sons divers), ils vont peu à peu perdre pied. L’étrangeté du récit va vite les engloutir (et le lecteur avec).



Si vous recherchez un livre linéaire, facile à suivre, sans trop demander d’efforts, passez votre chemin. Appréhender et comprendre Larmes blanches se mérite. D’autant plus qu’Hari Kunzru est allé très loin dans ses recherches et que le propos « musical » est souvent très pointu.



Cette singularité est un réel atout, même si l’écrivain a eu parfois eu tendance à se perdre dans son excentricité narrative, à mon sens. Mais les concepts frappent l’esprit, au fil de la compréhension de cette sombre intrigue. Il faut parfois savoir s’égarer pour mieux comprendre.



Ce récit de blancs obsédés par la musique noire, va bien au-delà de ce qu’on pourrait imaginer. Il est question d’appropriation, de classes. Et de tant d’autres sujets non divulgables ici.



Hari Kunzru est un auteur étonnant, comme l’est son roman noir, Larmes blanches. Un voyage à l’aveugle dans le monde des sons. Un périple par les mots dans l’univers de la musique noire et de ce qu’elle représente réellement.
Lien : https://gruznamur.wordpress...
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Larmes blanches

Larmes blanches de Hari Kunzru m'a été envoyé par J.-C. Lattès et net galley.

Comme souvent, je l'ai demandé sans regarder le résumé, juste car je trouvais la couverture surprenante.

Le contenu est tout aussi surprenant que la couverture :)

C'est un roman dont je vais avoir du mal à vous parler !

Deux amis que tout opposent, mais dont l'amitié est pourtant forte. La musique est très présente tout au long du roman. C'est un roman noir, une histoire d'amitié, mais pas seulement, on a du fantastique dans cet ouvrage.

Bref, un Objet Littéraire Non Identifié comme on on lit parfois.

Je vais vous laisser la surprise de la lecture, en espérant qu'il ne vous perde pas trop car je dois avouer que parfois je me suis un peu perdue. Un OLNI c'est bien, mais il peut arriver que l'on se perde dans les méandres de l'histoire non conventionnelle.

J'ai aimé ce livre, sans avoir de coup de cœur, mais je le recommande et je lui mets quatre étoiles :)
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Larmes blanches

Toute la musique qu'ils aiment, elle vient de là, elle vient du blues... Larmes blanches est l'histoire de l'obsession de deux jeunes américains pour le son parfait et la musique la plus pure qui soit, à savoir celle du blues des origines. Le livre de Hari Kunzru, dont on connait la splendeur du style, débute de façon plutôt classique avec une narration conduite par Seth, l'un des deux garçons, le moins riche, le moins séducteur, le plus loser du duo. Le jour où ils s'amuseront à créer un faux morceau de vieux blues et le balanceront sur la toile sera le premier d'une déchéance et d'un aller simple vers l'enfer. Un temps, le roman tient parfaitement la note, se réinventant en thriller bien noir. C'est palpitant et toujours extrêmement documenté au rayon musical. Et puis c'est le drame. Tout bascule dans la dernière partie du livre dans un halo cauchemardesque et paranoïaque où les couches temporelles se télescopent. Larmes blanches devient un film d'horreur, opaque, pour illustrer une vengeance d'outre-tombe. Fallait-il cette lourde symbolique pour illustrer le thème de l'appropriation de la culture noire par les blancs ? Peut-être pas mais même en perdant un peu notre attention dans les dernières pages, le roman de Hari Kunzru est le plus souvent captivant par les thèmes qu'il développe, l'érudition qu'il montre et le rythme qu'il impose.
Lien : https://cin-phile-m-----tait..
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L'illusionniste

Voici bientôt 10 ans que je lisais les tribulations de cet usurpateur illusionniste. Pourtant il est resté dans mon souvenir, gage selon moi, de qualité. Le rythme de ce livre très enlevé m'avait tenue en haleine et je m'étais régalée jusqu'au départ pour l'Afrique du personnage, à mon sens le livre aurait dû être achevé un peu plus tôt. Mais il s'agissait alors d'un premier roman, Kunzru pourrai s'améliorer...

Ce livre est incontestablement romanesque et l'aventure s'y déploie dans la bonne fortune et l'astuce d'un indien a-priori malchanceux...
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Dieu sans les hommes

Allez je me lance ! Première critique sur babelio, juste pour "voler au secours" de cet étonnant roman de Hari Kunzru (qui n'est à ce jour crédité que d'une évalution moyenne - et injuste ! - de 2.8/5 !)

Qu'à cela ne tienne, mes quatre étoiles arrivent en renfort pour réhausser un peu la note de cette aventure originale, qui mérite à mon goût une meilleure appréciation.



L'auteur m'était inconnu, mais le titre et la couverture m'ont bizarrement inspiré et j'ai décidé de tenter le coup. D'abord un peu désarçonné par cette histoire farfelue, plutôt éloignée de celle que je m'étais imaginéée, j'ai fini par y adhérer complètement et à me laisser "porter par les flux", comme ces protagonistes soumis du début à la fin à des forces mystèrieuses, surnaturelles.

Le véritable héros de ce roman est le désert des Pinnacles, ses étranges roches lunaires, ses étendues arides tour à tour enivrantes et inhospitalières, son atmosphère sauvage propice aux délires psychédéliques et aux phénomènes extraordinaires. Autour de ce lieu primitif, joliment dépeint par Kunzru, gravitent plusieurs personnages qui à travers les époques se croisent, se rencontrent, s'affrontent...

Un ecclésiastique du XVIIIème siècle, puis des Indiens, des colons, une secte d'illuminés, des hippies en tous genres, des militaires, une rock star britannique et enfin un couple d'Américains aisés : aucun n'est insensible aux forces telluriques de l'endroit, que le lecteur finit presque par percevoir, pour peu qu'il se laisse un peu entrainer ! Certains y voient une base du "Commandement Galactique d'Ashtar", un site de contact extraterrestre, d'autres un point de passage entre le monde des morts et celui des vivants, d'autres encore un "triangle des bermudes" en plein désert ... dans lequel je me suis moi-même joyeusement égaré !



Malgré quelques petites longueurs parfois, le style est plaisant, la lecture est facile et les histoires s'entremêlent, à mi chemin entre la mini-fresque historique (colonisation américaine et évangélisation des autochtones, révolution sexuelle des années 60, guerre du Vietnam et d'Irak, décadence occidentale du XXIème siècle), l'enquête policière pour disparition inquiétante, la peinture de la nature sauvage et l'aventure fantastico-ésotérique aux accents de science-fiction : voilà en bref un bel OVNI littéraire, que j'ai pris plaisir à découvrir !
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Red pill

Hari Mohan Nath Kunzru, né à Londres en 1969, est un écrivain et journaliste anglais. D'origine anglaise et indienne (Cachemire), Kunzru a grandi dans l'Essex. Il a fait ses études à Oxford et obtenu un Master of Arts en philosophie et littérature à l'Université de Warwick. Il a travaillé comme journaliste depuis 1998, écrivant pour des journaux tel que The Guardian et The Daily Telegraph. Il a aussi été correspondant pour le magazine Time Out et comme présentateur TV, faisant des interviews pour une chaîne anglaise. Red Pill son nouveau roman vient de paraître.

Ecrivain d’origine indienne, le narrateur est invité en résidence à Wannsee dans la banlieue de Berlin, quartier au passé historique lourd. Il quitte donc New York, sa femme Rei et leur petite fille, persuadé de pouvoir y travailler sérieusement à son livre. Bien vite il déchante quand il réalise qu’il n’a pas bien lu avant de s’engager, le règlement intérieur strict qui l’oblige entre autre, à travailler dans un open space, entouré de collègues, ou qu’un rapport hebdomadaire recense le temps passé sur son ordinateur… Lentement, comme un étau qui se resserre, il se sent surveillé jusque dans sa chambre ; pour se détendre, il marche et va sur la tombe de Heinrich von Kleist, un écrivain prussien, poète, dramaturge et essayiste mort en 1811, ou bien il regarde sur son ordinateur personnel, Blue Lives, une série policière qui va s’avérer être une prise de tête et un début d’engrenage effrayant…

Ca c’est du roman ! Même si ce n’est pas une surprise puisque j’avais adoré Larmes blanches (2018) dans un autre registre. Par contre sachez que le début du livre m’a paru « compliqué », le narrateur évoquant son travail d’écriture sur un livre très complexe, un essai très intellectuel, qui pourrait faire fuir certains lecteurs ; passez outre, l’embellie est proche. Ce qui devrait vous inciter à poursuivre votre lecture, c’est qu’immédiatement on voit que le gars sait écrire, le talent saute aux yeux. Une narration finement développée, pas strictement linéaire pour stimuler vos petites cellules grises, un vocabulaire et des tournures de phrases chiadées, un style insidieux, Hari Kunzru en garde sous la pédale mais on devine sa grande culture.

Revenons-en au roman qui s’étire sur une année, celle qui s’achèvera avec l’élection de Trump à la Maison Blanche. Notre héros, légèrement dépressif « tombe » dans Blue Lives, comme dans un puits sans fond. Si les dialogues paraissent quelconques au téléspectateur lambda, lui l’intellectuel y reconnait les sources dont ils sont tirés et les intentions subliminales fascisantes qu’ils distillent. Un hasard lui fait faire la connaissance d’Anton Bridgeman, le réalisateur de la série, et dès lors un combat intellectuel va se livrer entre les deux hommes ; Anton est sûr de sa force alors que notre narrateur est un peu mou de la réplique, au point que celui-ci en vient à se persuader qu’Anton corrompt son cerveau (comme dans un bouquin de Philip K. Dick ?). Persuadé qu’il a une mission d’intérêt général à accomplir il va pourchasser Anton à Paris puis sur une ile abandonnée en Ecosse où il s’apprête à en finir, le Bien contre le Mal, Saint-Georges terrassant le Dragon etc.

Mais tout ceci est-il bien réel ? Ne seraient-ce pas les propos d’un paranoïaque croyant à ses propres fantasmes où le monde irait au désastre ? Où est la vérité ? Police, hôpital psychiatrique et traitement adapté, retour à New York, femme et enfant effrayés. Tempête sous un crâne, espoir d’accalmie et paf ! Trump est élu…. Aaaaaargh ! Le cauchemar devenu réalité ?

Ne craignez pas que j’aie tout dit du roman, loin de là. Je ne m’inquiète pas, je sais que vous allez le lire.



PS : Certains pourront se demander pourquoi ce titre de roman ? La définition donnée par Wikipédia me paraît convaincante : « Les termes « pilule rouge » et « pilule bleue » font référence à un choix entre la volonté d'apprendre une vérité potentiellement dérangeante ou qui peut changer la vie, en prenant la pilule rouge, et celle de rester dans une ignorance satisfaisante en prenant la pilule bleue. Ces termes font référence à une scène du film Matrix. »

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Larmes blanches

Un roman noir qui aborde un sujet en vogue actuellement : l'appropriation culturelle. Le blues et ses racines sont au coeur de ce roman qui raconte une vengeance, mais une vengeance tout sauf ordinaire. Car l'excellente idée de ce roman, c'est d'utiliser le fantastique pour représenter l'appropriation culturelle et ses conséquences. Et retracer le drame vécu par un joueur de blues oublié de tous.
Lien : http://appuyezsurlatouchelec..
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Larmes blanches

Hari Mohan Nath Kunzru, né à Londres en 1969, est un écrivain et journaliste anglais. D'origine anglaise et indienne (Cachemire), Kunzru a grandi dans l'Essex. Il a fait ses études à Oxford et obtenu un Master of Arts en philosophie et littérature à l'Université de Warwick. Il a travaillé comme journaliste depuis 1998, écrivant pour des journaux tel que The Guardian et The Daily Telegraph. Il a été correspondant pour le magazine Time Out, et a travaillé comme présentateur TV, faisant des interviews pour une chaîne anglaise. Un premier roman en 2003 et Larmes blanches, son cinquième qui vient de paraître.

« Carter et Seth, âgés d’une vingtaine d’années, appartiennent a des mondes opposés. Le premier est l’héritier d’une grande fortune américaine, l’autre est sans le sou, introverti. Ils forment un tandem uni par une passion commune, la musique, qu’ils écoutent dans leur studio. Seth, obsédé par le son, enregistre par hasard un chanteur de blues inconnu dans Washington Square. Carter, enthousiasmé par la mélodie, l’envoie sur Internet, prétendant que c’est un disque de blues des années 20, un vinyle perdu depuis longtemps, œuvre d’un musicien obscur, Charlie Shaw. Lorsqu’un vieux collectionneur les contacte pour leur dire que leur faux musicien de blues a réellement existé, Seth accompagné par Leonie, la sœur de Carter, partent dans le Mississipi sur les traces de ce personnage. »

Il y a des bouquins qui vous vont droit au cœur dès les premières pages et dont vous savez quasi immédiatement que vous ne vous en séparerez jamais, pépites secrètes de votre bibliothèque. Larmes blanches est de ces livres.

Le début du roman m’a fait penser à un film (Blow Out de Brian de Palma avec John Travolta) et un autre roman (Haute Fidélité de Nick Horny) : Seth enregistre des sons dans les rues, au hasard de ses promenades et en réécoutant attentivement ses bandes, il va s’engager en terrain miné… Carter, lui, est un fou de blues, monomaniaque toujours en quête de disques rares (78 tours), hyper calé sur les références et les musiciens les plus obscurs. Rien que ce début m’a mis en transes pour des raisons personnelles (je suis moi aussi amoureux de blues et j’ai moi aussi connu à une époque ce genre de recherches mais à un niveau moindre néanmoins).

La suite du roman se complique nettement et risque de faire fuir certains lecteurs potentiels car s’il ne s’agit pas d’un roman classé « fantastique/surnaturel », il s’appuie pourtant sur un cas de possession, dans le sens psychiatrique du terme, avec une finalité de vengeance posthume. Bien entendu je ne m’étendrai pas sur ce point essentiel, au cœur de la forme narrative adoptée par l’auteur. Sachez quand même qu’elle offre surprises, mystères, incompréhensions intrigantes et toute la gamme de prise de tête pour le lecteur qui ne sait plus très bien où il est (à New York ou dans le Mississipi), ni à quelle époque (aujourd’hui ou dans les années 20)… Etourdissant quand on aime ce genre, saoulant quand on n’adhère pas. Pour ce qui est du fond du roman, Hari Kunzru traite de la culture Noire pillée par les Blancs et donc du racisme.

Si j’ai adoré ce roman, je comprendrais très bien qu’il ne fasse pas l’unanimité.

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Leela

Arjun a de la chance : une société d'informatique lui offre d'aller travailler aux USA! Pour ce jeune Indien, c'est un rêve qui se réalise enfin et c'est avec enthousiasme qu'il fait ses valises pour cette nouvelle aventure. Hélas, le rêve tourne au cauchemar : malgré ses efforts, il est licencié. Pour se venger, ce timide génie de l'informatique, geek à souhait, crée un terrible virus, à l'effigie de sa star de cinéma indienne préférée, Leela. En quelques semaines, le monde est infecté, c'est le chaos général! En parallèle, on suit le parcours d'un jeune "loup" de la com' et celui de la belle Leela, star bollywoodienne si fragile. Leurs trois destins ne cessent de se croiser...



Un roman qui a un peu de mal à démarrer mais qui se révèle au final très intéressant et surtout très bien écrit. Une langue recherchée, des sentiments tourmentés, du suspense (oui, oui!), j'ai passé un excellent moment avec ce roman, glané au Salon du Livre qui recevait l'Inde cette année.
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L'illusionniste

Il y a bien plus qu'une recherche d'identité dans ce fabuleux roman.On y trouve une peinture féroce des milieux aisés tant Indiens que Britanniques, une réflexion sur la colonisation, sur l'incompépence à tous niveaux et l'absence de d'humanité en général.C'est une fresque historique passionnante, foisonnante de détails piquants et d'humour.On y croit de bout en bout.

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L'illusionniste

Ce roman commence en Inde au début du vingtième siècle. C’est un roman initiatique, très drôle et surprenant, par moments plus sombre, où l’on ne s’ennuie jamais à suivre les débuts dans la vie du jeune héros, Pran Nath. De rencontres en évènements dramatiques, il est amené à parcourir le monde, de l’Inde à l’Afrique en passant par l’Europe, sous différentes identités, données par d’autres ou usurpées… Il semble toujours « retomber sur ses pieds » mais en même temps, son souhait ultime est de s’intégrer, d’être reconnu et ce n’est pas toujours facile quand on est métis. D’un pays à l’autre, d’une atmosphère à l’autre, j’ai suivi ce voyage avec le plus grand plaisir !
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Red pill

**Ouais bah sur le papier c’était difficile de me donner encore plus envie de le boulotter. Alors forcément je me suis lancé avec un sacré grand élan pour le déboiter. Mais.



C’est ultra pompeux et horriblement lent. À part pour tartiner de grand concepts de philosophie allemande des 18e et 19e siècles, repris au moment de la solution finale, l’auteur a énormément de m...**



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L'illusionniste

L'illusionniste ou les tribulations d'un anglo-indien.

Si l'existence de Pran avait bien commencé, tout dérape pour lui à l'âge de 15 ans. il se retrouve à la rue, sans ressources et bien mal armé pour affronter les réalités. D'un hasard à l'autre, il se retrouve au fond d'un claque drogué jusqu'aux yeux, prisonnier à la cour du Maharadja où il subit les derniers outrages, provisoirement adopté par un couple de missionnaires puis embarqué à bord d'un paquebot sous une identité usurpée, à destination de l'Angleterre.

La quatrième de couverture laissait présager un récit dramatique, voire sordide, que nenni ! Si le protagoniste de l'histoire court après "sa moitié blanche" avec une obsession qui relève presque de la pathologie ... persuadé que la nationalilté anglaise est le Saint Graal absolu, son parcours pour le moins agité est jalonné d'anecdotes franchement drôles. Est-il besoin d'ajouter que Mr Kunzru possède une plume bien anglaise, elle, subtilement satirique.

Pour couronner le tout, la première partie qui se déroule en Inde est baroquissime. On retiendra tout particulièrement la narration d'une certaine chasse aux tigres ... tout simplement inoubliable.
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Dieu sans les hommes

Au coeur du désert de Mojave, les Pinnacles, des élévations rocheuses qui sont sources de mystère et de mysticisme. Plus que les nombreux personnages qu'il peuplent Dieu sans les hommes (notez le pluriel du titre original, Gods without Men, qui aurait dû être conservé), c'est ce paysage qui tient la vedette dans le dernier roman de Hari Kunzru. L'intrigue est chorale, déconcertante, les époques s'entrechoquant entre elles de 1778 à 2009, avec un récit qui refuse toute linéarité chronologique pour ajouter au chaos ambiant. A travers plusieurs épisodes, ou la raison se perd, où le fantastique s'insère, l'auteur raconte tout un pan de l'histoire de l'Amérique, symboliquement. Avec la profusion d'intrigues, il est facile de s'égarer dans ce désert aride que même les dieux semblent avoir abandonné. Fort heureusement, le romancier met peu à peu en avant une de ses nombreuses histoires, celle d'un petit garçon autiste perdu dans cet environnement et, de façon concomitante, le déclin de l'amour qui unissait ses parents, jusqu'aux confins de la folie. Dieu sans les hommes n'est pas, à proprement parler, un livre de SF, il en épouse certaines codes, mélange étrangeté et réalisme dans un récit aux multiples ramifications temporelles où tout est dans tout, et réciproquement. Une sorte de trip halluciné qui demande un bel effort de concentration au risque d'être largué corps et âme dès le premier tiers du livre.



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L'illusionniste

Roman initiatique qui fait voyager le lecteur dans la quête d’identité du héros.

L’intrigue rebondit à de multiples reprises, chaque fois que le héros change d’identité, de milieu, de ville ou de pays. Certains passages sont assez difficiles mais permettent de mieux appréhender la psychologie du personnage. L’écriture est fluide, rythmée et imagée. Un voyage passionnant !
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Larmes blanches

Le titre français propose un jeu de mots tel que je me suis demandé s'il n'était pas volontaire. Hé bien non, Larmes blanches est la traduction exacte de White tears, donc le titre français est encore plus malin que l'original... Troublant!



Mis à part l'incitation du blogueur susnommé, l'écriture de l'auteur m'a entraînée dans cette histoire qui a priori n'était pas trop pour moi. Seth et Carter sont amis, mais de milieux différents. Carter est issu d'une très riche famille américaine. Seth est une sorte de génie de l'enregistrement et Carter un collectionneur fou, recherchant les 78 tours de musique de blues remontant de plus en plus dans le passé. Je préviens, dans ces deux domaines, ils sont pointus. Je leur ai fait confiance pour les détails.



Seth se balade dans New York et enregistre beaucoup, un jour un vieil homme chantonnant un air Oh oui vraiment un jour j'm'achèterai un cimetière, et un autre jour ailleurs un air de guitare, les deux correspondant pile poil, et voilà qu'ils lancent le tout sur internet, comme quoi un certain Charlie Shaw- nom imaginaire- en serait l'interprète.



Ils sont contactés par un vieux collectionneur leur racontant une histoire étrange. Et le roman bascule dans l'étrange aussi, avec des échos du passé, deux voyages effectués au même endroit à des années d'écart, bref je ne veux pas en dire plus (surtout que je n'ai sans doute pas vraiment tout compris), mais à la fin l'on constate l'existence d'une histoire tragique survenue dans le passé (et le sud bien raciste).



Ce qui est sûr, c'est que l'auteur mérite d'être connu ! Mais je préviens, c'est spécial quand même.



"Vous pouviez sentir l'épaisse moquette monter à l'assaut des pieds de votre tabouret, cherchant à ne plus faire qu'un avec vos chevilles."
Lien : https://enlisantenvoyageant...
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Dieu sans les hommes

Dieu sans les hommes est un roman aux teintes variées, étrange et surprenant à la fois. De 1775 à 2009, nous allons suivre plusieurs personnages dont le destin les mènera tous à un moment ou à un autre de leur vie au pied des Pinnacles en plein désert de Mojave.



Le plus surprenant est qu'ils sont tous si différents. Entre un ecclésiastique du 18ème siècle, un trader, une star du rock ou encore une jeune irakienne, rien ne les lie si ce n'est ce curieux endroit. Pour chacun d'eux, ce lieu, comme empreint de magie, changera à jamais leur vie.



L'auteur a, en effet, apporté une pointe de fantastique dans son livre. Que pour certains les Pinnacles soient un point stratégique pour communiquer avec une espèce supérieure, que pour d'autres, ils soient la porte entre la vie et la mort, une voie vers Dieu, tous vivront une expérience différente, surnaturelle mais décisive pour leur avenir.



Tous les faits se regrouperont aussi à un moment, faisant de ces divers récits un énorme puzzle qui finira par s'emboîter. D'un chapitre à l'autre, nous voyageons dans le temps, passant allégrement des années 70 à 2008, ou encore en plein cœur du désert au milieu d'indiens du début du 20ème siècle. Le point commun à toutes ces époques et tous ces personnages est les trois pics des Pinnacles et l'étrangeté de ce lieu, de l'attrait qu'il exerce sur chacun d'eux.



Le récit peut-être le plus marquant, mais aussi celui revient le plus souvent, est celui de Raj, ce petit autiste qui va disparaître dans ce désert. Nous suivrons alors une descente aux enfers de ses parents, couple qui passera par tant d'étapes dures et cruelles avant de pouvoir trouver une sorte de paix. Et là encore, le mystère restera entier puisque l'auteur nous laissera imaginer notre propre fin à ce livre, ouvrant la voie à notre imagination.



Une narration bien construite, même si parfois la lecture oscille entre une folle envie de dévorer les pages et une pesanteur qui alourdi le texte. Malgré cette sorte de lenteur, au final, on se laisse tout de même embarquer par ce singulier roman aux tonalités hétéroclites.
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L'illusionniste

Un roman captivant à plusieurs niveau de lecture. A l'instar des couches géologiques ou archéologiques, les fouilles nous dévoilent :

1. le récit épique faisant un clin d'oeil aux romans de dix-huitième siècle comme le "Paysan parvenu" de Marivaux ou "Tom Jones" de Fielding racontant la carrière et la chute d'un métis hindou-anglais. L'histoire pleine d'aventures tel un magasin pittoresque riche en couleurs, en saveurs et en tumulte de l'Inde du début de 20 ème siècle, ou de l'Angleterre et de "l'anglititude" où la question est posée: Comment devenir Anglais?

2. En descendant plus profondement, il y a l'énigme de la construction de l'identité, qui suis-je, où je me dirige et d'où de viens?

3. La couche politique et ethnologique, la cruauté de la civilisation occidentale, les destructions amenées par l'impérialisme et la question sur la fin / ou le début de la civilisation, d'un "avant" et d'un "après".

4. La strate quasi psychanalytique, la question de "l'Autre". La protagoniste Pran Nath dans toutes ses incarnations perdant le nom donné par son père adoptif car ce nom ne lui colle pas et finalement, il devient Personne et doit rechercher jusqu'au dénouement un nom quelconque, sans avoir le choix, il devient toujours une autre personne, il passe par les étapes d'orientation sexuelle indéterminée, il évite la castration pour finalement devenir un super-anglais. En partant du mythe de son origine jusqu'à la dernière transformation où il n'y a plus d'identité fixe ce qui l'oblige à continuer sa quête jusqu'à l'infini.

5. la couche anthropologique telle l'hypothèse de Todorov dans laquelle il parle de la conquête de l'Amérique sous un angle d'approche non-europocentriste. Chez Kunzru, ce qui est connu , à savoir l'homme occidental, est représenté comme une construction bizarre, incompréhensible détruisant les autres identités, libérant les forces destructrices et allant à l'encontre de ce qui s'opposerait à l'Occident.

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