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4.15/5 (sur 227 notes)

Nationalité : Allemagne
Né(e) à : Lörrach , le 15/08/1965
Biographie :

Hartmut Rosa est un sociologue et politologue allemand.

Il enseigne à l' université Friedrich Schiller d'Iéna .
Il est directeur du Max Weber Kolleg de l' Université d'Erfurt depuis 2013et co-éditeur du journal Time & Society

Il est titulaire du'un PhD avec la thèse "identité et pratique culturelle. La philosophie politique de Charles Taylor ", soutenue en 1997 à l' Université Humboldt de Berlin sous la direction du Dr. Dürer

Le travail et les recherches d'Hartmut Rosa abordent les thèmes du diagnostic temporel et de l'analyse moderne, des fondements normatifs et empiriques de la critique sociale , des théories du sujet et de l' identité , de la sociologie du temps et de la théorie de l'accélération et de la résonnance, ainsi que de la "sociologie des relations entre le monde".


Ses études théoriques portent sur l'histoire de l'accélération du temps, l'augmentation des capacités et besoins dus au progrès technique et la difficulté de l'homme à se situer et contrôler sa vie, ce rythme d'accélération étant devenu indépendant.
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L'urgence d'agir bouleverse notre rapport au temps et nous précipite dans un avenir, promesse de catastrophes et de pénuries. Comment alors dépasser le sentiment d'urgence qui nous écrase ? Comment dépasser notre état de sidération ? le philosophe et sociologue allemand Hartmut Rosa, auteur notamment de "Accélération. Une critique sociale du temps et de Rendre le monde indisponible" (La Découverte, 2020) refuse l'idée que nous serions déjà en retard et nous invite à ralentir pour agir. #urgence #philosophie #etmaintenant _____________ Retrouvez-nous sur : Facebook : https://fr-fr.facebook.com/franceculture Twitter : https://twitter.com/franceculture Instagram : https://www.instagram.com/franceculture TikTok : https://www.tiktok.com/@franceculture

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Citations et extraits (178) Voir plus Ajouter une citation
Hartmut Rosa
J'aspire à une organisation sociopolitique où la croissance et l'accumulation des richesses ne seraient pas les seules fins proposées à l'activité humaine.
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Hartmut Rosa
Nous ne supportons pas d’être incapables d’anticiper la suite des événements, de ne pas posséder de remède. Ceci explique ce déferlement insensé d’efforts pour reprendre le contrôle. Nous ne pouvons pas voir la maladie ni l’entendre. (…) Le virus est peut-être dans mon corps sans que je m’en aperçoive. Cela nous rend fous, cette impuissance.
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Hartmut Rosa
La résonance n'est pas foncièrement positive : c'est juste une pause extatique au milieu de la fureur. Certains de mes amis me disent l'avoir ressentie à Auschwitz. La résonance, c'est la conscience profonde, existentielle. Prendre du recul pour voir ce qui fait écho en nous, ce qui nous relie au monde. Elle n'est pas monolithique : pour certains, ce sera l'amour, pour d'autres, l'amitié, pour d'autres encore, l'engagement démocratique. Elle peut prendre une forme verticale, horizontale ou diagonale. La résonance, ce n'est pas du cognitif, c'est une manière différente de vivre, un habitus existentiel. Regardez-vous face à l'océan ou dans un supermarché lorsqu'il y a des soldes : votre rapport au monde n'est pas le même. C'est pour cela que nous allons voir l'océan : nous voulons entendre le clapotis, nous sentir vivre. Le problème, c'est l'hubris, vouloir tout contrôler ou tout modifier, y compris la nature. Ce n'est pas raisonnable, revenons à l'eudaimonia d'Aristote. La bonne vie. Libre à chacun de la trouver dans l'amour, l'amitié ou même la religion.
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Hartmut Rosa
Nous pourrions nous décrire comme complètement libres : nous pouvons croire ce que nous voulons, écouter ce que bon nous semble, vivre avec qui nous souhaitons… Mais nous pourrions aussi nous dire privés de liberté. La plupart des gens agissent en se disant : « Je dois faire ceci de toute urgence, je dois absolument faire cela. » Peu importe leurs performances cette année : l’année prochaine, il faudra aller encore un peu plus vite et travailler un peu plus dur… Pourquoi ? On ressent du plaisir et du désir à explorer le monde, à en élargir l’horizon de possibilités et d’opportunités[4]. Les enfants sont heureux d’avoir un vélo : ils peuvent aller un peu plus loin, disons au bout du village. Puis, ils sont heureux de recevoir un scooter, pour aller au village d’à côté. À 18 ans, avec la voiture, ils iront dans la grande ville. Avec l’avion, celui qui en a les moyens peut aller en Angleterre ou même au Japon. Ces pays sont désormais à notre portée (Reichweite), de même que les images des antipodes avec la télévision. Grâce à l’iPhone, tous nos amis sont joignables, le savoir du monde tient dans notre poche… Chaque fois que nous étendons notre prise sur le monde, nous éprouvons une sorte de liberté et de bonheur. Mais le monde, mis à notre portée, ne nous parle pas forcément[5].

Prenons l’exemple de la musique (cela vaut également pour les livres). On peut acheter l’intégrale de Beethoven ou de Mozart pour quelques dizaines d’euros. Les gens se disent : maintenant, j’ai Beethoven sur mon étagère, je peux l’écouter quand je le souhaite. Mais on perd le plaisir de la recherche de telle ou telle sonate ou symphonie du compositeur. Les 135 CD de Mozart vous frustrent car l’on n’a jamais le temps de les écouter. Spotify pousse encore cette logique : pour 9 euros par mois, vous accédez à toute la musique que vous souhaitez. Est-ce bien ou mal ? En tous les cas, la probabilité d’écouter vraiment la musique et de vivre une expérience intense à travers elle décroît. La résonance, c’est quand on est touché par un morceau de musique, un lieu, un ami… qui trouvent un écho en vous. Quand vos yeux s’illuminent ou s’embuent. Mettre le monde à votre portée est le projet de la modernité ; sa part d’ombre, c’est le risque d’aliénation.
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En fait, c’est une tendance que Walter Benjamin a identifié il y a presque un siècle. En allemand, il pouvait distinguer les Erlebnissen (c'est-à-dire les épisodes d’expérience) et les Erfahrungen (le expériences qui laissent une trace, qui sont connectées, ou sont en relation pertinente, avec notre identité et notre histoire; les expériences qui atteignent ou transforment ceux que nous sommes). Et il faisait la suggestion que nous pourrions bien approcher d'une ère qui serait riche en Erlebnissen mais pauvre en Erfahrungen.
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En bref, la relation au monde ne saurait se définir en soi par le type d’activités ou les domaines d’objets qu’elle met en jeu, mais seulement par l’attitude au monde et l’expérience du monde qu’elle implique. La formation et le maintien ou non d’axes de résonance constitutifs dépendent premièrement des dispositions (physiques, biographiques, émotionnelles, psychiques et sociales) du sujet, deuxièmement de la configuration institutionnelle, culturelle, contextuelle et physique des fragments de monde en jeu et troisièmement, du type de relation existant entre entre les deux. Même les fragments de monde tendanciellement inhospitaliers et hostiles tels les déserts, les paysages enneigés ou les stations-service peuvent devenir, sous certaines conditions, de véritables oasis de résonance. L’aliénation, comprise comme relation au monde muette, froide, figée ou en échec, est dès lors le résultat d’une subjectivité dégradée, de configurations sociales ou matérielles hostiles à la résonance ou bien d’une inadéquation, c’est-à-dire d’un défaut d’ajustement entre le sujet et le fragment de monde. C’est dire que la sociologie de la relation au monde que je propose ici vise à dépasser le problème des essentialisations infondées : point n’est besoin de formuler une hypothèse substantialiste sur l’essence véritable de la nature humaine afin de pouvoir se prononcer sur la réussite ou la non-réussite de la vie. Admettons plutôt que cette essence est tout aussi changeante que l’organisation et l’orientation sociales et culturelles du monde. Les relations au monde doivent ainsi être considérées comme des configurations globales historiquement et culturellement variables, qui ne définissent pas seulement un certain rapport entre un sujet et un objet, mais coproduisent elles-mêmes, de facto, ces sujets et ces objets. La sociologie des relations au monde entreprise ici se présente donc comme une critique des rapports de résonance historiquement réalisés – et par là même, du moins je l’espère, comme une forme renouvelée de la Théorie critique. (p. 23-24)
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Qui nous sommes est donc toujours déterminé par comment on est devenu ce que l'on est; par ce que l'on a été, par ce que l'on aurait pu être et par ce que l'on sera et ce que l'on souhaiterait devenir.
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Hartmut Rosa
La véritable expérience est celle qui nous rend impuissants, qui nous dépasse et nous fait prendre conscience de nos limites.
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Comment pouvons-nous être complètement libres et pourtant excessivement coordonnés, régulés et synchronisés, dans les deux cas à un degré jamais atteint? En réalité, il n’est pas difficile d’entrevoir la solution à ce paradoxe apparent de la modernité.
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Néanmoins, la créativité, la subjectivité et la passion ne servent plus le but de l'autonomie au vieux sens "moderne", elles sont désormais utilisées pour augmenter notre compétitivité.
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