Avez-vous, demanda-t-il alors que je restais muet, le regard fixé au sol, avez-vous entendu parler de ces jambes mécaniques que des artistes anglais élaborent pour les malheureux qui ont perdu leurs membres inférieurs ?
Je lui dis que non : je n'avais jamais rien vu de semblable.
J'en suis navré, me répondit-il, car si je vous dis que ces malheureux dansent grâce à elles, je crains presque que vous ne me croyiez pas. Que dis-je, danser ? Le champ de leurs mouvements est certes limité, mais ceux qui sont à leur disposition s'exécutent avec une tranquillité, une légèreté et une élégance qui plongent toute âme pensante dans l'étonnement.