Ma mère me tient par la main et me conduit, par l'immense côte qui monte au village de Mons, à la petite école communale. Je l'ai revu l'autre jour, en passant sur la route. J'ai dit à mon conducteur : "S'il vous plaît, n'allez pas si vite ; ici il y a un morceau de mon coeur!"
Mon mari parle peu, mais je sais que c'est un sensible et sous ses colères, je devine l'angoisse de ne pas voir se terminer sans drame cette vie de jeunesse que les enfants gaspillent souvent, parce qu'ils s'imaginent que les parents n'ont jamais vécu comme eux.
Les gens du village font leur pain de seigle en grosses tourtes, pour un mois. Mais ce pain qui ne sèche jamais, je n'en ai jamais retrouvé le même dans ma vie!