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4.11/5 (sur 323 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , le 27/03/1921
Mort(e) à : Bergen-Belsen, Allemagne , le 04/1945
Biographie :

Hélène Berr est une jeune Française juive, auteur d'un journal relatant sa vie de 1942 à 1944 qui fut publié pour la première fois en 2008.

Issue d'une famille juive d'origine alsacienne et descendante de l'ingénieur Maurice Lévy, fille de Raymond Berr (1888-1944), polytechnicien, elle prépare l'agrégation d'anglais. Agrégation qu'elle ne passera jamais puisque les lois antisémites de Vichy le lui interdisent. Elle devient alors assistante sociale bénévole à l'Union générale des israélites de France.

En 1942, Hélène Berr est à Paris et décide de coucher sur papier sa vie quotidienne et les épreuves qu'elle rencontre, en particulier le port de l'étoile jaune. Elle tiendra ce journal pendant deux ans.

Hélène Berr est arrêtée à son domicile situé dans le 7e arrondissement de Paris, le 8 mars 1944 à l'aube, détenue au camp de Drancy, puis déportée à Auschwitz avec son père et sa mère, le 27 mars 1944, jour de ses 23 ans.

D'Auschwitz, elle est envoyée à Bergen-Belsen. Un matin, ne pouvant se lever à l'heure de l'appel, elle est battue à mort par une gardienne, quelques jours avant la libération du camp par les troupes anglaises, le 10 avril 1945 (Mariette Job, son éditrice et nièce, qui apporte ces précisions, suggère cette date sans la préciser formellement).

En 1992, sa nièce Mariette Job retrouve le manuscrit du "Journal" de sa tante chez Jean Morawiecki, le fiancé d'Hélène Berr.

En 1994, ce dernier lui en fait don, et en 2002, elle le dépose au Mémorial de la Shoah. Le "Journal" d'Hélène Berr est publié pour la première fois en janvier 2008, avec une préface du romancier Patrick Modiano. Il est aujourd'hui traduit dans vingt-six pays.

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15 décembre 2009 : Mot de l'éditeur : « Il y avait sûrement en 1942 des après-midi où la guerre et lOccupation semblaient lointaines et irréelles dans ces rues. Sauf pour une jeune fille du nom dHélène Berr, qui savait quelle était au plus profond du malheur et de la barbarie ; mais impossible de le dire aux passants aimables et indifférents. Alors, elle écrivait un journal. Avait-elle le pressentiment que très loin dans lavenir, on le lirait ? Ou craignait-elle que sa voix soit étouffée comme celles de millions de personnes massacrées sans laisser de traces ? Au seuil de ce livre, il faut se taire maintenant, écouter la voix dHélène et marcher à ses côtés. Une voix et une présence qui nous accompagneront toute notre vie.» Patrick Modiano

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Citations et extraits (96) Voir plus Ajouter une citation
Cela m'est un bonheur de penser que si je suis prise, Andrée aura gardé ces pages, quelque chose de moi, ce qui m'est le plus précieux, car maintenant, je ne tiens plus à rien d'autre qui soit matériel; ce qu'il faut sauvegarder, c'est son âme et sa mémoire.
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Rien ne devient réel avant qu'on en ait eu l'expérience - même un proverbe n'est pas un proverbe avant que votre vie n'en ait donné un exemple. Keats

220 - [p. 212]
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21 juillet 1942
(...) quinze mille hommes, femmes et enfants au Vél d'Hiv, accroupis tellement ils sont serrés, on marche dessus. Pas une goutte d'eau, les Allemands[*] ont coupé l'eau et le gaz. On marche dans une mare visqueuse et gluante. Il y a là des malades arrachés à l'hôpital, des tuberculeux avec la pancarte "contagieux" autour du cou. Les femmes accouchent là. Aucun soin. Pas un médicament, pas un pansement. On n'y pénètre qu'au prix de mille démarches. D'ailleurs, les secours cessent demain. On va probablement tous les déporter. (p. 112)

[* il s'agissait plutôt des autorités françaises zélées, il me semble ?]
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Il faudrait donc que j'écrive pour pouvoir plus tard montrer aux hommes ce qu'a été cette époque. Je sais que beaucoup auront des leçons plus grandes à donner, et des faits plus terribles à dévoiler. Je pense à tous les déportés, à tous ceux qui gisent en prison, à tous ceux qui auront tenté la grande expérience du départ. Mais cela ne doit pas me faire commettre une lâcheté, chacun dans sa petite sphère peut faire quelque chose. Et s'il le peut, il le doit.
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Beaucoup de gens se rendront-ils compte de ce que cela aura été que d'avoir vingt ans dans cette effroyable tourmente, l'âge ou l'on est tout prêt à accueillir la beauté de la vie, ou l'on est tout prêt à donner sa confiance aux hommes ?
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- 10 septembre 1942 -
Maman a eu des détails sur l'exécution du jeune Pironneau [*] . C'était le jour de la grande parade, on l'a emmené à sept heures, avec un autre, dans la voiture cellulaire avec leurs cercueils. Il n'y avait personne pour les fusiller ; ils ont attendu jusqu'à trois heures de l'après-midi, qu'un "volontaire" vienne les fusiller, en obligeant l'un à assister à la mort de l'autre. (p. 137)
[ * Roger Pironneau, résistant de 19 ans, fusillé au mont Valérien le 29 juillet 1942. ]
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Et peut-être celui qui lira ces lignes aura-t-il un choc à ce moment, comme je l'ai toujours eu en lisant chez un auteur mort depluis longtemps une allusion à sa mort. Je me souvients toujours, après avoir lu les pages que Montaigne écrivait sur la mort, d'avoir pensé avec une étrange "actualité" : "Et il est mort aussi cela est arrivé, il a pensé à l'avance à ce que ce serait après", et j'ai eu l'impression qu'il avait joué un tour au Temps.
Comme das ces vers saisissants de Keats :
"Ma main que voici vivante, chaude, et capable
D'étreindre passionnément, viendrait, si elle était raidie
Et emprisonnée au silence glacial du tombeau,
A ce point hanter tes jours et transir les rêves de tes nuits,
Que tu voudrais pourvoir exprimer de ton propre coeur jusqu'à la dernière goutte de sans,
Pour que dans mes veines le flot rouge fasse de nouveau couler la vie
Et que ta conscience s'apaise. Regarde, la voici ;
Je la tends vers toi.
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Cela m'est un bonheur de penser que si je suis prise, Andrée aura gardé ces pages, quelque chose de moi, ce qui m'est le plus précieux, car maintenant je ne tiens plus à rien d'autre qui soit matériel; ce qu'il faut sauvegarder, c'est son âme et sa mémoire.

Penser que Jean les lira peut-être. Je reviendrai, Jean, tu sais, je reviendrai.
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Qui dira jamais ce qu'a été la souffrance de chacun? Le seul "reportage" véridique, et digne d'être écrit, serait celui qui réunirait les récits complets de chaque individu déporté. (...) nous sommes si isolés parmi les autres, notre souffrance particulière même crée entre les autres et nous une barrière, qui fait que notre expérience demeure incommunicable, sans précédent, et sans attaches dans le reste de l'expérience du monde.
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Ce soir, j'ai une envie folle de tout flanquer en l'air. J'en ai assez de ne pas être normale; j'en ai assez de ne plus me sentir libre comme l'air, comme l'année dernière; j'en ai assez de sentir que je n'ai pas le droit d'être comme avant. Il me semble que je suis attachée à quelque chose d'invisible et que je ne peux pas m'en écarter à ma guise, j'en viens à haïr cette chose, et à la déformer.
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