En partenariat avec l'ACF, dans le cadre du séminaire des échanges, rencontre avec Hélène Bonnaud autour de son ouvrage "Monologues de l'attente" aux éditions JC Lattès. Entretien avec Martine Versel.
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L'enfant est (donc) au centre de bien des projets, de bien des attentes. Il apparaît même comme ce qui reste quand l'amour a échoué. C'est l'enfant comme sauvetage, l'enfant comme réconfort, l'enfant comme cadeau fait à soi-même, l'enfant remède.
L'enfant n'a jamais eu une place aussi importante dans notre culture. Il est un enjeu social, politique et économique certain. Il présentifie une force qui maintient vivant le lien familial et représente à lui tout seul un message d'amour et d'espérance. Il fonde l'idée de la famille comme structure qui l'accueille et en prend soin. Il est le produit d'un couple nouveau, porteur d'un désir assumé. Si l'idée du couple actuel ne s'accompagne plus des idéaux de fidélité et d'éternité, se renforce celle d'un couple de parents fidèles à leurs enfants. Ces nouvelles familles sont une invention de notre époque. L'enfant en est la cause.
Le manque d'amour, de sécurité ou de projet d'avenir marque définitivement un sujet, telle est la sentence souvent révélée par la clinique. Ce qui est plus complexe, c'est lorsque les actes des parents sont incohérents pour l'enfant, et perversement accomplis pour obtenir de lui des satisfactions. Quand l'enfant sert à la jouissance de ses parents, il rencontre le hors-sens de la domination quand elle équivaut avec ce qu'on nomme "amour parental", mais qui n'est alors qu'abus de pouvoir.
Ce que montre la clinique, c'est que l'analyste prend au sérieux ce que souvent la famille n'entend pas. Il est en effet toujours insupportable pour les parents de concevoir le malaise de leur enfant. Il y a une sorte de refus de croire à sa souffrance, dès lors qu'on l'aime et qu'on lui veut du bien. Il y a malentendu.
Si le point de départ de l'existence d'un enfant s'inscrit le jour où il sort du ventre maternel, la psychanalyse stipule qu'il avait déjà pris place comme objet du désir de ses parents. Il était déjà là, parlé par l'Autre parental. De cette inscription dans le désir, s'enracine la place qu'il aura dans l'Autre.
La voiture , c’est une salle d’attente roulante , le déambulatoire des pensées sous pare - brise .
J'ai rencontré la psychanalyse avec les enfants dans les débuts de ma pratique en institution. L'angoisse était au rendez-vous. Celle qui indique que l'objet dont il s'agit est consistant, absolu. L'enfant me touchait de près, même si je ne le savais pas encore avec certitude. Je n'avais d'ailleurs pas d'autre expérience de l'enfance que la mienne.
Allongé, le corps est mis en veilleuse, au repos, le temps de la séance d'analyse. De ce fait, c'est la parole qui incarne le corps.
Elle ne répond pas. Elle fait l’analyste. Celle qui ne parle ni avant ni après une séance. Celle qui ne communique pas. Les mots sont trop importants à ses yeux pour qu’on bavarde de ce qu’elle appellerait les détails de la vie quotidienne. Elle a bien raison, sauf que les détails de la vie quotidienne, parfois, ça vous tombe dessus et vous n’y pouvez rien. La vie n’est pas faite que d’inconscient. Il y a la réalité.
En général, ce phénomène disparaît à l'âge adulte, sauf quand le sujet répète de façon itérative la première expérience qui l'a troublé et lui a fait monter le rouge aux joues. Julia a fini par découvrir la scène qui cherchait ainsi à ne pas tomber sous la barre du refoulement : elle en avait oublié le sens, mais la honte et l'événement de corps continuaient à la traverser sans qu'aucune cause ne lui paraisse de prime abord évidente.