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Citations de Hélène Dorion (218)


L'ocre

dit la saison
l'usure lente
des mémoires
que l'on piétine

Le vent nous invente
des dénuements

déchire les feuilles
casse les branches
casse même le tronc

pour mieux vois
le paysage que l'on trahit
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Les racines

fendent le sol
comme des éclairs

avancent dans leur solitude
et tremblent

pareilles à une vaste cité de bois
les racines
s'accordent à la sève
qui les fouille

observent-elles les nuages
pour rapprendre
la langue de l'horizon
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Toute ma vie, j’ai tangué
entre le port et le grand large,
l’ancrage et l’inconnu.

Je veux montrer la vie humaine
a travers les mots,
dire ce que nous sommes.

J’aimerais saisir le sens
de cette humanité,
lui donner une voix,
lui donner ma voix.
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Il n'existe aucun chemin
la quête que nous poursuivons
repose en chaque chose approchée
en chaque instant qui délivre ses clartés.

Le temps ne s’écoule pas.
Le temps brûle à nos côtés,
silencieux
et bordé de roc qu’il fissure
lentement,
dans le désert intérieur.

Aucun chemin.
Juste quelques pas
à la lisière de l’aube.
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À moins que ce soit cela, vivre, entrer dans le courant sans contourner les récifs et les hauts-fonds, sans éviter les pierres que la marée aura tôt fait de projeter sur la grève ?
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Par le fleuve on refait le trajet de l’amour et celui des conquêtes, on voit le bien et le mal au fond des mêmes eaux embrouillées du temps .
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L’onde du chaos



extrait 2

il fait refus et rejet
un temps de pixels d’algorithmes
qui nous projettent
sur des routes invisibles
avec l’avenir comme promesse
que le vent dévore aussitôt
un peu d’écorce et de feu
au creux de la main
il fait chimère
et rêve de rien du tout
un siècle de questions rudoyées

le bord d’une falaise
où chutent nos poèmes
et la neige
nous apprend à perdre
tout ce que l’on perdra
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L’onde du chaos



extrait 1

Il fait un temps d’insectes affairés
de chiffres et de lettres
qui s’emmêlent sur la terre souillée
un temps où soufflent des vagues
au-dessus des vagues

dans nos corps
il fait un temps d’arn
de ram zip et chus
sdf et vip
il fait triple K
usa made in China
un temps de ko
pour nos émerveillements
il fait casse-gueule
un bruit de ferraille
déchire le paysage
comme un vêtement usé
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Les poèmes rendent-ils plus légère la part qui pèse sur nous? Sont-ils plus grands que le réel, plus puissants que l'amour pour le transformer, ou sont-ils le réel, l'amour même ?
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Les mots, je le pressentais, allaient m'inventer d'autres chemins que celui qui apparaissait chaque matin alors que j'assistais, impuissante, à une cassure que je ne pouvais réparer. En les pétrissant comme de l'argile, je recréais le sens des choses. Chaque poème que j'écrivais perçait déjà une brèche dans l'obscurité, soufflait sur le brouillard qui pesait dans la maison.
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Simone avait plusieurs visages. Le premier , triste et ténébreux, celui des bords de mer et des crépuscules, le deuxième coléreux, celui des corvées ménagères et de l'existence matérielle, le troisième, radieux, celui de l'apéro et des soirées bien arrosées entre amis, celui aussi des voyages avec son amie Charlotte ou avec sa sœur Agathe, quand elle se laissait porter loin de sa réalité -Malaga, Grenade, Lisbonne, Faro-, elle en rapportait de la force, des fous rires et des éclaircies pour le cœur.
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Combien de temps dure la nuit ? Et sait-on un jour traverser ces heures où l'on ne peut plus avancer, où l'on reste immobile en attendant que revienne la clarté ?
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Il lui a fait voir la lumière qui cisèle la surface de l'eau et le silence des étoiles.
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Elle semblait aux aguets devant toutes les fractures possibles de l'existence, cet instant où la digue lâche, où le barrage se fissure, et le moindre mouvement en ce sens la jetait dans un état de stupeur dont la profondeur m'étonnait chaque fois
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Il lui a fait voir la lumière qui cisèle la surface de l'eau et entendre le silence des étoiles.
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Hélène Dorion
Est-ce toi dans ce paysage de vastes montagnes
qui traces du doigt les courbes de l’horizon,
est-ce toi devant la mer qui regardes le ciel s’effilocher,
au bout du jour,
serais-tu soudain dans une forêt dense
que secouent les vents forts,
sur la face cachée des mots
ou derrière une lunette d’approche
est-ce toi qui arpentes, cartographies, mesures le néant
où tu éprouves ta gravité et rêves d’autres univers,
est-ce toi qui dessines ces étoiles dans tes cahiers,
toi qui cherches et désires et touches,
touches comme une lumière dans le poème

(Portraits imaginaires).
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Hélène Dorion
je sais la transparence de la mer,
celle des feuilles ivres qui s’engouffrent dans un ciel,
je sais la transparence de l’orage ou du silence
des ombres parfois,
et toujours celle du cœur
de la langue par laquelle je regarde le monde embué,
je sais la transparence de l’hiver
qui nous dénude jusqu’au rien
ce bord léger des choses que l’on touche
pour ne cesser d’entendre les voix humaines qui nous broient
la stupeur qui traverse l’histoire,
la souffrance serait-elle nouée à la beauté,
je sais la transparence de la mémoire tatouée de lumière
qui nous happe,
je sais si peu
de celle des heures et du mystère
qui s’ouvre telle une lampe au bout des doigts
le désordre n’atténue pas le don lumineux
ni ces vents durs contre lesquels on écrit
je sais la transparence que l’on caresse,
celle où l’on baigne comme au milieu des vagues
qui soufflent et nous révèlent
ce qui est libre et vaste.

(Portraits imaginaires).
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Tu aurais lu tous les livres sur les rayons
les nouveaux comme les anciens, les grands
et petits formats, ceux qui traînent
depuis des mois, entamés
ou pas même ouverts, ceux
d’auteurs complices

Tu aurais lu les plus sombres
les légers, les illisibles et même ceux
qui cassent comme
glaces du fleuve, t’inventent un estuaire
ceux qui bousculent
t’abandonnent au milieu ou te poussent
du haut d’une falaise vers ton dénouement
ceux qui creusent, touchent ton cœur
remuent encore, une fois rangés
sur le rayons, ceux

qui ont mis ta vie sens dessus dessous
et ne se referment pas, tournent encore
autour de toi, ceux qui s’accumulent
sur la table du sommeil
que tu croyais connaître
par cœur, n’entrent pas
dans la poche des heures, courbent
l’échine, ont l’épine à l’envers, restent
sur le dos de la couverture
cachent leur vrai visage, ceux qui
à la fin, te diront que la vie tient aussi
aux histoires qui la racontent,
aux mots qui surgissent par la fenêtre
à ce qu’ils éclairent
dans la forêt de tes pas.
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Les mots dans la bouche
d’un livre qui les abrite et les confie
à l’or et au plomb, tu ouvres
la porte du jardin d’encre
et de papier, jardin de roses et de soie.

Une phrase recompose l’espace
en détache le passé incertain
comme une empreinte rejoint ce qu’il efface
il est temps de rendre les mots
à ce qui les tient à l’abri

comme un nid fragile
au bout de la branche, de les recueillir
qu’ils épuisent le manque
et couvrent chaque chose
de leur souffle, disent
la matière lumineuse
qu’ils ramènent vers nous.
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Il fait un temps de foudre et de lambeaux
d'arbres abattus
au-dedans de soi
il fait pluie maigre
un temps de glace
et de rêves qui fondent
dans le labyrinthe des miroirs
le dos courbé le poids des silences
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