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Citations de Hélène Dorion (218)


Mes forêts sont le bois usé d'une histoire
que racontent des lunes tenues à bout de bras
quand s'approchent la nuit et le hurlement
de nos peurs mes forêts
sont la mise en terre de vagues immenses
et de mots que je ne reconnais pas
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toute feuille est désir
de fleur et de fruit
le monde surgit
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J'écoute un chant de vagues
qui chutent
à l'horizon
l'éternité
flotte sur la montagne.
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Les mots naissent de paysages déchirés
qu'ils éclairent et reconstruisent
le long de la pente que gravissent les ans.
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Un jour j'ai vu ma mère entrer dans la mer comme si elle enlaçait un corps aimé, comme si les coups violents des vagues contre ses hanches étaient ceux d'un amant auquel elle s'abandonnait. Pour elle, l'eau n'était pas glaciale, le soleil ne brûlait pas sa peau. Le vent balayait ses cheveux , révélait la beauté de ses traits et la forçait à ancrer ses pieds plus profondément dans le sable.
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De l’émoi traversé ...



De l’émoi traversé que sais-je
sinon l’incohérence
de ce lieu où j’étais
quoi que tu en penses
à la fois confuse et lucide
sous des dehors si peu féroces
selon l’expression
que tu choisis alors
ce fut un jour que dis-je
des semaines entières
à se mettre sous la dent
les fissures de chacun
les points de fuite et tu sais
mieux fuir que moi
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Comme résonne étrangement la vie
que tu vois se lever, au milieu du brouillard
de l'enfant que tu étais, hier encore
à la table où ton père, où ta mère
fouillaient le quotidien, sarclaient
la terre, arrachaient les herbes égarées
parmi les tulipes hautes
qui flottent encore dans le jardin comme
des étoffes, et mesurent les vents à venir.

Alors, comme résonne étrangement la vie
derrière la tempête qui broie ton corps
d'enfant, jette des marées de solitude
sur tes rêves, crois-tu, un mouvement
de lumière gagne sur la brume
peu à peu tu défriches la forêt
du passé, vois le chemin
où naissent et glissent
dans la terre les fragiles espérances.

Tu entends soudain la pulsation du monde
déjà tu touches sa beauté inattendue.
Dans ta bouche fondent les nuages
des ans de lutte et de nuées noires
où tu cherchais le passage
vers l'autre saison

et comme résonne étrangement l'aube
à l'horizon, enfin résonne ta vie.
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Puis ce j'attendais depuis six longtemps arriva : bien que je n'aie que le souvenir précis du moment où, enfin, un premier mot jaillit devant mes yeux, je devine que soudain les lettres, les syllabes se sont soudés les unes aux autres, et de cette union a surgi le sens ! Vingt-six lettres, et tout pouvait être nommé, éprouvé, habité. De la beauté de l'ordonnance naissait le sens.
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Le livre nous porte d'un mot à un autre, imagine des ailleurs qu'il transfigure en ici. Mais la phrase s'achève, et sans quitter l'ici, on est de nouveau ailleurs. Lié à l'inconnu qui nous rélève. Qui nous enserre en nous-mêmes et aussitôt nous délivre.
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Les lieux de l'écriture ne sont jamais que des ailleurs. Compagnons de l'intranquillité , les mots prennent la mesure de la vie qui nous traverse.
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Je sais maintenant, ajoute Hanna, que chaque pas redéfinit le chemin. Nulle force ne nous empêche d’aimer. Et nulle force ne nous empêche de mourir.

(Alto, p.162)
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Puis j’ai voulu écrire, ouvrir moi aussi la fenêtre des mots pour qu’ils réinventent l’horizon. C’est ainsi qu’a commencé cette étrange entreprise qui, d’un livre à l’autre, m’incite à creuser dans la langue des sillons d’espoirs et de questions.

(Alto, p.48)
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Vivre est un visage qui manque. Il faut s'inquiéter du moindre corps, chercher l'objet le plus proche comme s'il était une issu, savoir nommer l'heure d'un jour et la blessure qui traverse.
Il arrive que je ferme les yeux sur la vie, fatiguée d'être en deçà de ce qui accueille et éclaire. Parfois je longe une ombre; - je ne sais plus être proche.
Un regard qui frôle et s'éloigne, une parole balancée dans l'oubli; aussi quelques objets endommagés, une pièce déserte, l'horizon sans écho. Et toujours le trouble devant ce qui peut nous avaler, ajouter ce que nous sommes au poids du vide.
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Allongée sur le dos, les bras en croix, ouverts comme des voiles à la surface de l'eau, la tête immergée, Simone n'entend plus que le bruit sourd du monde .C'est le son des souvenirs, des voiles déchirées, des mâts cassés, les vagues trop hautes qui broient les navires. Elle se met à réciter spontanément un poème qu'elle a recopié dans un cahier :

Homme libre, toujours tu chériras la mer !
La mer est ton miroir; tu contemples ton âme
Dans le déroulement infini de sa lame,
Et ton esprit n'est pas moins un gouffre moins amer.
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Les poèmes nous sauvent-ils de la violence tapie au fond des êtres ?
se demande Juliette. Elle sait qu'un poème a la force de nous chasser brutalement de l'enfance.
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À l'intérieur de chaque être vibre un silence dur et compact. PARFOIS SI INTENSE QU'ON NE PEUT LE VOIR OU L'ENTENDRE. IL EST FAIT DE CHAQUE GRAIN DE SABLE QUI A GLISSÉ ENTRE LES DOIGTS, de chaque poussière montée dans le ciel, et comme tout ce qu'on ne peut le voir ou l'entendre, ce silence est immense et sans limite.
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Hélène Dorion
Le livre nous porte d'un mot à un autre, imagine des ailleurs qu'il transforme en ici. Mais la phrase s'achève , et sans quitter l'ici, on est de nouveau ailleurs. Lié à l'inconnu qui nous révèle . Qui nous enserre en nous-même et aussitôt nous délivre.
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Hélène Dorion
Ainsi que je pouvais voir dans un paysage la rencontre des couleurs, des formes multiples, j'arrivais maintenant à percevoir les mots comme une matière d'où émerge le sens. Ce jour-là, je reçus comme un choc cette rencontre avec la poésie.
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Les lieux de l'écriture ne sont jamais que des ailleurs. Compagnons d'intranquillité, les mots prennent la mesure de la vie qui nous traverse.
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Je raconterai des histoires, car n'est-ce pas ce que nous laissons , des récits ?
N'est-ce pas ce qui reste de nos vies, ces histoires de naissance, d'amour et de mort qui en sont les tissus ? Je confierai aux mots cette étrange aventure pour qu'ils lui donnent sens, pensait-elle, ils la garderont vivante. au-delà de nos pas qui s'effaceront , les mots en réservera la mémoire, et ce qui a vécu avant moi , je le donnerai à qui viendra après moi.
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