Conférence animée par François Angelier, de France CultureUn nouveau cycle de conférences invite à une plongée dans les «mauvais genres» littéraires polars, littérature érotique, science-fiction. Cette première séance explore le registre de la peur à travers les romans policiers, les films d'horreur
Par Antoine Guillot, historien de la bande dessinée, Nicolas Martin, cinéaste, critique de cinéma, et Hélène Frappat, philosophe, romancière et critique de cinéma.Rencontre animée par François Angelier, producteur sur France Culture, et Monique Calinon, chargée de collections en littérature française à la BnF.Séance enregistrée le 11 octobre 2023 à la BnF I François-Mitterrand.
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En 2013, sur la scène d’Hollywood- sur-Tibre élargie au plateau des oscars hollywoodiens, La Grande Bellezza résuma en un film les présages que Toni Servillo annonçait depuis plus de vingt ans. Depuis son apparition au cinéma dans Mort d’un mathématicien napolitain de Mario Martone, cet acteur-monstre n’a cessé de réaliser, clandestinement, le « Servillo-film » au sein duquel ses masques et métamorphoses revêtent une unique fonction. Parce que l’infinité de ses rôles renvoie une semblable obsession, Toni Servillo est plus qu’un acteur : un monstre.
Le casino est un mouroir où des vieillardes échangent leur retraite contre des jetons d'écoliers. A travers les fentes des machines, elles balancent des années de travail triste, comme on jette aux ordures des cartons de souvenirs encombrants.
C'est au grenier que les maris bigames des romans gothiques enferment leur femme "folle" (Jane Eyre, Charlotte Brontë). C'est au grenier que l'épouse "parfaitement belle" du "si laid et si terrible" Barbe Bleue ne peut s'empêcher de monter, découvrant le sang caillé, dans lequel se miraient les corps de plusieurs femmes mortes et attachées le long des murs (La Barbe Bleue, Charles Perrault). C'est au grenier que sont dissimulés les bijoux de la femme que son mari bigame rend folle pour la dévaliser (Gaslight, George Cukor)
Ainsi marchons-nous en exil, sur des trottoirs qui ne nous appartiennent pas, accompagnés par une foule indifférente et anonyme, regrettant le lieu où nous ne sommes pas, magnifiant les époques défuntes, à l'affût d'une étincelle de nostalgie qui, en auréolant les promesses non tenues du passé d'une lumière illusoire, plonge le présent qui n'existe déjà plus dans l'ombre. (p.49)
On l'a vu durant la grave crise politique occasionnée par la réforme des retraites en 2023. Alors que la bienveillance est au cœur du programme d'Emmanuel Macron, la mise en œuvre brutale d'une réforme majoritairement perçue comme injuste s'était exprimée, dans les faits, par la négation du dialogue parlementaire ( recours massif aux 49.3 et la répression policière.
Si la proie n'a pas la force de "rompre le fil" de la toile d'araignée, il ne lui reste qu'à faire semblant : de parler, d'aimer, de vivre, d'être heureuse, d'être libre, d'être une égale, d'être respectée.
"Comment vivrez-vous quand vous connaîtrez votre avenir? Comment éviterez-vous que votre vie ne devienne un programme? Comment continuerez-vous à aimer? à rêver?"
Le dimanche, en fin d’après-midi, personne n’est sûr d’atteindre la nuit. Des particules de nuit recouvrent lentement votre journée de cendres. La cendre ternit l’éclat des lampes. Vous contemplez votre vie comme un passant observe des inconnus derrière une fenêtre. Votre vie soudain étrangère à vos yeux.
Quelle différence existe- il entre un fait alternatif et un mensonge ? Le fait alternatif est un scénario de rechange, dans un schéma idéologique où le contenu du scénario n'a aucune importance, seul comptant la finalité électorale (le nombre de vues ou de votes).
Dans l'ennui, le temps cesse d'être une énigme. Il devient substance molle, informe, que chaque jour, semblablement, on traverse, oublieux du labyrinthe de mystères que les journées offraient à notre imagination d'enfant.