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Citation de Mondaye


— Franchement, je me demande pourquoi vous ne m’avez pas dit la vérité depuis le début, papa et toi, plutôt que de me laisser croire que plein de gens étaient comme moi.

— Mais comment aurait-on pu te le dire à l’âge d’un an, ou même de six ans ? répondit sa mère avec une pointe d’impatience. Il valait mieux que tu le devines peu à peu, comme tu l’as fait, d’ailleurs.

— Comme pour le Père Noël, tu veux dire ? fit Mélissandre en haussant un sourcil ironique.

— Oui, un peu comme ça, concéda sa mère en soupirant. Il était évident que tu finirais par trouver étrange qu’on ne parle jamais de cela ni dans les livres, ni aux informations, ni nulle part.

— Alors, je suis vraiment la seule ? insista Mélissandre d’une toute petite voix.
Sa mère fuyait son regard, se resservant distraitement une troisième tasse de thé tiède. Elle poussa un long soupir avant de planter son regard bleu dans celui, vert émeraude, de sa fille.

— À notre connaissance, oui. Absolument la seule.
Mélissandre se leva d’un bond et commença à arpenter le salon à longues enjambées nerveuses. Elle sentait la colère monter en elle, nourrie par l’injustice de la situation.

— Arrête de déambuler comme ça, protesta sa mère ; tu sais bien que ça me rend nerveuse.

— Comme un lion en cage, c’est ça ? siffla Mélissandre, ses longs cheveux ondulant autour d’elle comme une cape de soie noire.

— Assieds-toi, insista Laurence en tapotant le canapé à côté d’elle. Tu vas finir par te mettre vraiment en colère.

— Et alors ? J’ai peut-être justement envie de faire quelques bonds, histoire de me dégourdir les pattes ?

Les yeux de Mélissandre, dans la pièce faiblement éclairée par le feu de cheminée, luisaient farouchement.
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