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Critiques de Hélène Machelon (132)
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Envolée (Trois petits tours)



Dans le vocabulaire courant, quand on perd son père, sa mère ou ses deux parents, on dit qu'on est "orphelin". Quand on perd sa femme, on dit qu'on est "veuf" ou "veuve", si c'est son époux. En revanche, quand on perd ses enfants, on ne dit rien. Il n'y a pas de mot pour désigner cet état.



Avec des mots simples et limpides, c'est l'histoire d'une vie éphémère écourtée par la maladie. Rose était douce et facile avec de grands yeux bleus. Mais pour la petite Rose, le miracle n’est pas venu. Il a passé son chemin…



Chapitre après chapitre, Hélène nous fait partager les témoignages de sympathie des personnages qui se sont investis dans leur mission tout en accompagnant Rose agréablement dans les moments les plus éprouvants ; avec en alternance, elle nous décrit toute l’estime, le respect et l’admiration d’une mère dédiés à toutes ces personnes merveilleuses pour leurs qualités extraordinaires.



Les parents, dont personne n’envie leur sort, sont impuissants devant la maladie qui les ronge tout en se sentant coupables de ne pas l’avoir suffisamment protégée. Quand le pire est arrivé, Rose leur laisse un vide insondable… D’être soudain de vrais pantins désarticulés, des « parents à la retraite » et l’envie de ne plus vivre.

Extrait : Si nous avions su que ce fameux Noël était ton dernier, nous aurions déplacé la Laponie à l’hôpital, fait naître le petit Jésus dans ta chambre, allumé l’étoile pour dévier la route des rois mages afin qu’ils t’apportent myrrhe, or et encens.



Le récit qu’Hélène nous raconte n’est pas pour nous faire pleurer. C’est en effet toute l’originalité de ce roman dénué de pathos, qui nous livre un témoignage digne et bouleversant sur le deuil, la reconstruction et l’engagement.



Une histoire émouvante, d’une rare sensibilité et d’une grande profondeur qui nous laisse apaisé, sans colère, serein et une larme au coin de l’œil…

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Envolée (Trois petits tours)





Hélène Machelon, l'auteure, m’a, un jour, proposé de lire son roman.

Intéressée, bien que réticente, par le sujet je l'ai demandé sur NetGalley et commencé très vite.

Ceux qui me connaissent savent combien le sujet du décès d'un enfant peut me toucher, je suis toujours réservée sur la lecture de ce type d'histoire mais je ne sais pas pourquoi j'ai eu envie de découvrir celle-ci. Peut-être l'approche de l'auteure qui m'a plu.



L'auteure nous prévient que dans cette histoire les personnages du père et de la mère sont réels (part d’autobiographie ?) , pour le reste la part d'imagination est totale.

Nous sommes donc à l’hôpital Necker et la petite Rose est morte après bien des souffrances.

Enfant bulle elle n'a connu que l'enfermement dans cette bulle qui la protège des microbes et de tout contact avec un environnement qui la tuerait.

C'est à travers le témoignage de toutes les personnes qui 'l'ont côtoyée que nous allons faire connaissance avec cette enfant et ses parents. Cela va de l'infirmière, à la bénévole déguisée en clown, en passant par la personne administrative qui va enregistrer le décès de l'enfant.

C'est intense et tellement vrai dans la façon dont est abordé le travail remarquable de l'équipe médicale, des personnes qui donnent du temps pour amuser les enfants et même la « punaise » de l'administration joue son rôle même s'il est peu sympathique.



Première grande surprise pour moi, l'hôpital Necker que je connais comme ma poche puisque j'y ai travaillé pendant 38 ans, le service d'immunologie-hématologie je le connais parfaitement également car j'ai parcouru souvent ses couloirs pour y faire des prélèvements capillaires sur les enfants (y compris ceux en bulle).

Tout ceci à contribuer encore davantage à toute l'émotion ressentie dans cette histoire.

J'ai pu visualiser le parcours de cette famille, les lieux dans lesquels tout s'est joué et ce fut un vrai bouleversement pour moi.



L'histoire est terriblement touchante, la plume de l'auteure très belle et très juste. Pas de pathos ni d' apitoiement juste des sentiments sincères et vibrants.



Je remercie vraiment Hélène Machelon pour sa confiance et pour cette histoire qui montre combien la mort d'un enfant est injuste, combien il est impossible de s'en remettre mais aussi combien il est possible d'essayer d’avancer quand même avec sa douleur.


Lien : https://delcyfaro.blogspot.c..
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Envolée (Trois petits tours)

Portraits à l’hôpital Necker. Soignants, clown et thanatopracteur, compagne d’infortune et membre de la famille : huit personnes qui, tour à tour, prennent la parole. Parlent de Rose bien sûr, mais aussi – et surtout – de ce que la mort de la fillette fait remonter en elles, en eux. Se peignent alors des figures bouleversantes. Un désir d’enfant jamais comblé, la mort d’un petit frère ou d’une fille, la défaillance de leurs parents, des doutes, des craintes, de la culpabilité… Les tableaux dessinés par ses histoires de vie, ses histoires malheureusement de tous les jours, sont particulièrement réalistes, comme de chair et de sang et non d’encre et de papier (ou de pixels plutôt puisque je l’ai lu sur écran – ce qui n’est définitivement pas ma came).



J’ai tout particulièrement aimé le thanatopracteur, son application et sa compassion qui confère à son métier une vraie beauté ainsi que ce portrait amer d’une femme de l’administration détestée de tous et méprisée pour son apparente insensibilité. Elle est finalement le personnage le plus solitaire du récit, jugée de tous, sa carapace ne dissimulant rien d’autre d’une tristesse dévorante et acide. Finalement, elle est la seule dont le malheur ne semble pas prêt de toucher à sa fin.

Si l’histoire personnelle de l’aumônier m’a touchée au même titre que les autres, c’est malgré tout le chapitre qui m’a le moins parlé. Surtout lorsque la mère s’exprime. Même sa colère envers Dieu, je ne peux la comprendre tout à fait puisque sa foi m’est totalement incompréhensible. La référence aux colombes, aux anges… très peu pour moi. Je n’ai pas besoin de ça pour imaginer la douleur de cette perte. (Ce n’est pas une critique vis-à-vis du récit ; simplement, ce sont des passages qui m’ont laissée de marbre malheureusement.) Après un échange avec l’autrice, mon point de vue sur la question doit toutefois être nuancé. Elle m’a parlé de la forte présence des religions à l’hôpital, des lieux de culte installés sur les sites et de ce dernier espoir (ce fol espoir ?) que représente parfois la religion pour les malades et leurs proches. Donc, si cela ne change rien au fait que ces passages ne me parlent pas et ne m’émeuvent pas, cela semble être un élément intéressant pour une peinture réaliste de ce milieu hospitalier.



Dans chaque chapitre, il y a également la mère qui, par huit fois, se confie. Deux points de vue à chaque fois, deux visions de ses rencontres, de ses occasions manquées parfois de se comprendre, de se parler, de se soutenir. La mère exprime son chagrin, sa mort intérieure, ses souvenirs, les espoirs placés en Rose, le bonheur évaporé… Elle parle autant que le père se tait, muré dans un silence dont il ne sortira pas pour nous.



Il est difficile pour moi de chroniquer un roman dans lequel l’autrice a de toute évidence mis ses tripes et son histoire. Hélène Machelon donne la parole aux vivants dans ce texte grave et dur. La souffrance y est évoquée avec pudeur et dignité. Mais il n’est pas aussi sombre que ce que l’on pourrait croire. Ligne après ligne, ce roman raconte tout l’amour d’une mère pour sa fille. C’est douloureux, certes, indicible même. Pourtant, je n’en suis pas ressortie déprimée. Au contraire, il m’a laissée sur une émotion étonnamment lumineuse. Car, si Rose ne sera jamais oubliée de celles et ceux qui l’ont aimée, les rêves de bonheur ne sont pas exclus dans ce quotidien, cette vie, qui reprend irrésistiblement ses droits.



Un beau roman qui m’a touchée non pas tant par son sujet que par l’écriture délicate et sensible de l’autrice.
Lien : https://oursebibliophile.wor..
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Envolée (Trois petits tours)



Voilà un sujet difficile : un enfant est hospitalisé depuis des mois, subit un traitement douloureux qui s’avère inefficace. Son pronostic vital ne tient qu’à un fil.

L’auteure aborde le sujet à travers tous les intervenants : l’enfant, les parents, le personnel soignant, le personnel administratif. Chacun est ausculté avec attention et tendresse sans jamais tomber dans le pathos : c’’est le grand tour de force de l’auteure.

Le lecteur est très touché par le sort douloureux réservé à cette famille et découvre que chacun porte en lui ses chagrins et ses douleurs.

Dans le respect de chaque personnage, l’auteure démontre que nous avons tous une raison de souffrir et que se soulager est aussi aider les autres à porter leur fardeau.

Bravo



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Envolée (Trois petits tours)

*****



Rose a cessé de lutter... L'hôpital Necker est en deuil aujourd'hui... Rose s'en est allée... Tout le personnel soignant s'accordera à dire que cette petite fille était belle, sage, courageuse. Qu'elle ne méritait pas ça, comme n'importe lequel de ces enfants qui sont ici, au service d'immunologie pédiatrique...



Trois petits tours est un magnifique roman... Et avant d'évoquer son sujet, c'est avant tout pour son auteur et son talentueux travail d'écriture que l'on remarque ce livre.



Hélène Machelon a un ton juste, ni larmoyant ni détaché, avec toute l'émotion que l'on peut mettre sur des mots.

Elle couche sur le papier avec pudeur et poésie, tout l'amour d'une mère, sa tendresse et son désespoir. Mais aussi le sentiment d'impuissance d'un pédiatre, le détachement d'une secrétaire, la culpabilité d'un clown triste ou encore la compassion d'un thanatopracteur...



La maladie et la mort d'un enfant est des sujets sensibles. Mais la construction du récit, alternant les mots des professionnels et de la mère, rendent ce roman humain...



J'ai refermé trois petits tours cette nuit, et c'est en pensant à toutes les belles petites Rose du monde, à leurs parents, que je suis allée embrasser mes enfants, appréciant un peu plus intensément ma chance et mon bonheur...



Merci Hélène de nous rappeler avec talent que nous sommes si petits dans ce monde, que le temps nous est compté et qu'il faut savourer chaque seconde...



Merci à Netgalley et à Librinova pour leur confiance...
Lien : https://lire-et-vous.fr/2019..
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Envolée (Trois petits tours)

C'est la première fois que je lâche un livre en ayant honte de ne pas l'avoir terminé... il était pourtant plus d'une heure du matin, j'avais le droit d'être fatiguée, je pouvais le reprendre le lendemain, mais je ne voulais pas le refermer, je voulais continuer le récit et surtout je ne voulais pas abandonner la maman de Rose à sa solitude.

Je l'ai donc terminé le lendemain matin dès mon réveil et à présent j'ai besoin de partager mon avis, de rendre hommage à Hélène Machelon pour le courage de son écriture.

Le thème du livre est LE sujet que je redoute le plus de lire, autant dans une peur d'identification, que d'un trop plein de larmoyant ou de pathos, rien de tout cela ici. J'y ai trouvé un bel hommage à plusieurs niveaux, du courage, de la finesse, beaucoup de compréhension. Y compris dans les descriptions des ressentis du personnel de l'hôpital Necker.

Chaque chapitre nous présente une personne de l'hôpital puis son interaction avec la maman de Rose. Comment réagir face à une maman qui vient à peine de perdre sa fille, même formé, même préparé, même (c'est horrible à écrire) "habitué", ces personnes restent humaines et peuvent commettre le faux-pas, prononcer la phrase insupportable, ne pas être en mesure de dire un seul mot ou noyer les parents sous un flot de banalités qui ne sont réconfortantes que pour celles qui les disent. Dans ces premières heures, les rencontres se succèdent et les sentiments aussi. A travers ces lignes, et notamment via l'épilogue, on ressent le besoin de l'auteure de les remercier (peut-être pas tous...) a posteriori, parce qu'il était impossible de le faire ce jour-là.

L'épilogue justement apporte la lumière, nous permet de revenir lentement à notre quotidien car il n'est pas question de nous culpabiliser, simplement de nous faire partager et de nous éclairer sur des situations dont nous préférons nier la réalité.

L'émotion est montée plusieurs fois lors de la lecture, par forcément quand je m'y serais attendue, un autre signe d'une belle écriture. Merci de m'avoir touchée par vos mots.
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Envolée (Trois petits tours)

Merci à Hélène Machelon de m'avoir proposé de lire son livre "Trois petits tours".

Merci pour ce livre poignant, sensible, qui au travers de différentes tranches de vie, différents portraits, nous présente tous ceux qui ont pu côtoyer Rose.

Ce livre pourrait apparaître comme le récit d'une défaite, et uniquement le récit d'un drame, d'un deuil, d'un départ.

Mais il est aussi émouvant, lumineux, humain.

Car tous ont un caractère, une histoire, des anecdotes et souvenirs (de la vie de Rose, ou de leur propre vie, avec leurs douleurs, leurs deuils aussi ...), et tous aimeraient pouvoir faire plus pour le père et la mère de Rose.

J'ai aimé connaître les différentes personnes, le ballet de la vie qui continue, malgré tout. Les différentes personnes, encore vivantes, maladroites, muettes, désolées ...

On trouve plein de choses très belles chez ces personnes : la foi (foi en la science pour la pédiatre, foi en l'avenir pour l'autre maman d'enfant malade, foi religieuse pour le prêtre), l'engagement auprès des enfants et le rire (la clown de l'hôpital, ses complices, les autres clowns, chanteurs, danseurs), l'humilité devant la mort qui emporte même les enfants (le thanatopracteur, le prêtre), l'espoir (la famille, les amis ...)

Enfin, j'ai aimé la note d'espoir en fin d'ouvrage, apaisante après ce drame et ce tourbillon d'émotions.

Bravo ! Un très beau livre que je vous recommande
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Envolée (Trois petits tours)

« Saviez-vous que les petites filles naissent pour faire tourner leur jupon de princesse jusqu'à s'étourdir, pour massacrer les bâtons de rouge à lèvres en se tordant les chevilles sur les escarpins de leur mère, pour sauter sur les lits et s'admirer dans le grand miroir de l'entrée en récitant des poèmes ? »



Ce passage, premier d’une longue série qui m’aura serré la gorge jusqu’aux larmes témoigne du tableau idyllique que chaque parent peint pour ses enfants, pour sa princesse.

J’ai lu d’une traite ce roman qui m’aura captivée des premières pages jusqu’à la toute dernière. Une vraie claque.



Rose n’aura pas cette chance. Comme si tous les enfants ne naissaient pas tous sous la même étoile protectrice.

Rose n’était pas née pour cette vie. Même si Rose n’était que fécondité.



Un premier roman pour Hélène Machelon que je remercie du fond du cœur pour m’avoir adressé si gentiment son roman. Du fond du cœur oui, car ce roman m’a émue et serrée le cœur comme jamais.



Sur la grande et triste scène de la mort grappillent des gens de l’ombre qui à leur façon raconte leur sollicitude, leur travail, leur malheur pour ceux qui regardent s’envoler les anges au ciel. Une infirmière, une bénévole déguisée en clown, une mère, une employée administrative, un aumônier, une tante, un thanatopracteur, le cœur sec ou bien mouillé, ils ont brodé avec ce qu’ils ont et ce que la vie a fait d’eux les ailes de Rose pour son grand départ. Le malheur bat aux portes des parents sur le mauvais trottoir de la vie. On ne pourra pas t’enrober tes cheveux dans un beau chignon, toi Rose qui les perdais par poignée. Rose dans un petit tiroir de la morgue au milieu d’autres voisins fantômes. Rose dans un minuscule cercueil blanc.



Le malheur frappe à coups de massue quand un enfant lâche ses derniers battements de cœur après des mois de traitement. Même à son pire ennemi, on ne lui souhaite pareil malheur.



L’infirmière fera ce qu’elle peut en ayant conscience qu’elle ne peut avaler toute la misère de ces parents déchus. Prendre de la distance, se blinder. Un constat réaliste quand on sait la réalité harassante qui fouette au quotidien en milieu hospitalier.

Une femme clown qui ne souhaite rien de mieux rien de plus que de rendre le sourire à ces enfants malades. Parce qu’ils sont enfant avant d’être malade.

Une employée qui ne supporte plus le malheur des autres car comme bon nombre, elle se suffit de son lot de malheurs et tourne le dos à celui des autres.



Tout un monde qui gravite autour des parents de Rose nous délivrant des messages forts.



Un roman qui parle au cœur, qui réveille notre humanité endolorie, pas de pathos, pas de pitié, non, l’écriture d’Hélène se boit, se gorge d’émotions, se fond sur le cœur. Pas un mot de trop. Une précision dans la construction et dans la qualité d’écriture qui mérite l’attention du plus grand nombre. Des mots qui entortillent le chagrin et le deuil pour qu’au seuil des lendemains viennent se chiffonner et danser la lumière d’un possible où les souvenirs auront tant à aimer qu’ils ne pourront habiller la vie que d’amour.



Rose, tu n’étais que fécondité et de toi la vie continue à battre là où tu l’as laissée. Tu ne souffres plus. Tu es en paix auprès des colombes qui sèment pour tes parents la promesse de jours meilleurs.



Bravo Hélène ! Pour votre courage, vos espérances, votre dévouement, votre premier roman digne des plus grands.



À vous mes amis, foncez, lisez ce roman, partagez cette histoire, approchez les colombes, écoutez les anges. Un roman auto-édité qui mérite vraiment un succès digne des plus grands. Vous l’aurez compris, c’est un franc coup de cœur.

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Envolée (Trois petits tours)

Il n’existe aucune recette pour apprendre à gérer la mort d’un enfant.

Chacun fait comme il peut, englué dans une chape de tristesse ou de rage, avec l’ envie de tout détruire, de tout réduire en miettes, de tout faire cramer autour de soi, et en même temps le besoin irrépressible de se rouler en boule et de rester inerte en attendant qu’une vague immense vienne nous submerger et nous anesthésier définitivement de cette douleur sans fond.

Trois petits tours...et puis s’en vont, certains enfants ne font que de brefs passages sur cette terre, leur vie n’en est que plus intense mais celle de leurs proches s’en trouve irrémédiablement changée pour toujours.

J’ai été très émue par cette lecture qui donne la parole à ceux qui s’occupent au quotidien de ces enfants malades, le médecin, l’infirmière, la femme clown, celle qui gère les dossiers administratifs, le thanatopracteur, l’amie qui elle aussi a un enfant malade et bien sûr la maman.

Ces voix se croisent et sont comme les différents morceaux d’un patchwork, ce sont comme d’étranges petits bouts de tissus colorés, aux formes improbables qui, mis bout à bout, forment un motif subtil, un dégradé de nuances qui donne des couleurs et de la texture à la vie.

L’écriture est belle, simple, brutale par moment, empreinte de douceur à d’autres, toujours juste, jamais mièvre.

J’ai lu ce livre d’une traite, presque en apnée, tant le sujet est difficile, mais j’en ressors avec l’envie de serrer très forts ceux que j’aime, d’aller marcher sous la pluie, de sentir le vent balayer mes cheveux, de penser à ceux qui ne sont plus là en me disant « Qu’est-ce que tu me manques, mais putain, ce que c’était bon de t’avoir connu ».

Je remercie mille fois l’auteur qui m’a proposé et envoyé son ouvrage.
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Envolée (Trois petits tours)

Je remercie sincèrement Hélène Machelon pour ce roman en échange d'une de mes nombreuses critiques. Je suis du genre à refuser les auto-éditions car on a plus de mauvaises surprises que de bonnes. Mais l'auteure m'a fait mentir et je l'en félicite. J'ai lu un roman douloureux mais bien écrit et surtout très humaine. Une agréable surprise.

Surprise sur la qualité. Une jolie plume sans en faire trop. Simple et douce. Le sujet est dur mais l'auteure ne veut pas pousser outre mesure le lecteur dans les sanglots. Quel est le sujet : la perte d'un enfant. Mais ici, on ne verra pas que le témoignage de la mère mais aussi les personnes du milieu hospitalier qui ont côtoyé la petite Rose.

Je ne sais pas si Hèlène Machelon est docteur mais je trouve vraiment bien qu'elle nous invite à découvrir ce qu'il se passe dans la tête de ces personnes qui doivent prendre soin de nos enfants dans cet hôpital réputé Necker.

L'auteure rentre dans le vif du sujet et nous savons que Rose a perdu la bataille face à la maladie. Donc, nous voyons l'impact de ce décès. Des personnes dont on s'attend pas ont la parole. Et pendant que les parents rentrent en plein deuil, nous avons la réaction d'autrui. Chaque personne a son vécu et réagit en fonction.

J'ai beaucoup aimé comment l'auteure a entrepris son roman choral. Il est réaliste. J'ai eu l'impression d'avoir ces inconnus me parler en face, comme un témoignage filmé.

Je souhaite à l'auteure beaucoup de réussite. Et surtout qu'elle se fasse découvrir par une maison d'édition. Elle s'est engagée dans une pente savonneuse mais a su éviter le piège du roman trop larmoyant. Beaucoup d'humanité se dégage de Trois petits tours.
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Envolée (Trois petits tours)

Trois petits tours c’est ce que représente la courte vie de la petite Rose , de la bulle stérile du service de l’hôpital des enfants jusqu’au service de réanimation où l’espoir rétrécit comme peau de chagrin .

C’est aussi un roman choral avec le ressenti de la pédiatre , de la jeune artiste qui vient égayer le quotidien des enfants malades en faisant ´ le clown ´ , la préposée administrative austère et maladroite , de l’aumonier qui réconforte mais sur qui se déverse la colère légitime des parents quand l’issue est fatale , du thanatopracteur un peu magicien qui essaye de donner une dernière belle vision de l’enfant , cadeau qu’il fait aux parents avec son cœur et son âme .

Il y aussi l’infirmière qui était en charge de Rose et qui était absente quand la petite est morte , j’hésite à écrire ce mot , envie d’écrire partie pour rester dans la douceur du livre .

Il y a la maman d’un adolescent qui fait des séjours réguliers dans le service , maman d’un jeune qui oscille entre rémissions et nouvelles inquiétudes , maman qui connaît tant de choses sur la maladie , les effets de la chimio mais qui a le tact nécessaire pour ne jamais s’imposer , d’ailleurs il y a toujours une grande retenue entre les mamans des enfants malades , le grand malheur ne se partage pas et enfin même si ce n’est pas dans l’ordre , la vieille tante qui elle - même a perdu une fille , histoire que je ne révèle pas ici mais qui m’a fort touchée , cette histoire de pardon .

Mon avis : le sujet est sensible mais il m’a semblé qu’il était traité avec une grande justesse , pas de pathos , de l’émotion mais tellement bien dosée .

Parents meurtris mais pas fermés définitivement à la vie , la perte , le deuil sont terribles mais ils seront surmontés , jamais ils n’oublieront le combat courageux de leur petite fille , ils garderont à vie son souvenir malgré tout la vie reprendra ses droits .

Portrait très juste des soignants qui ne sont pas des héros mais des êtres humains faillibles qui essayent de donner le meilleur d’eux et qui eux aussi une histoire .

Je souhaite le meilleur à l’auteur , très beau premier roman .

Merci à NetGalley.

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Envolée (Trois petits tours)

Grande première pour moi, j'écris mon premier avis sur Babelio. J'ai suivi vos recommandations et j'ai lu Trois petits tours. Comment dormir après cela ? Je suis fière de commencer mes premières aventures littéraires avec ce livre que j'ai adoré. Je sors grandie même si je me sens si petite à côté de certains portraits.

C'est comme une vague mais je n'ai pas vu la tasse. Je me pince et je vis. Merci !

Longue vie à ce tout petit livre très beau.
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Envolée (Trois petits tours)

Un livre que j'ai d'autant plus apprécié qu'il m'a été remis et dédicacé par son auteure, que j'ai eu la chance de connaitre.

Un thème poignant que l'on redoute et qui peut même être obsédant lorsque l'on devient mère à son tour: la mort de son enfant....Dès les premières pages jusqu'aux dernières, j'ai été emportée par la fluidité, la délicatesse et la simplicité des mots qui racontent l'inqualifiable, l’inacceptable face à cette tragédie.

La figure de Rose est centrale, on pourrait presque la voir, la sentir, la toucher. Elle s’adressera même à nous lecteurs, à la fin du livre… « La vue est belle d’ici, elle vaut la peine de prendre de la hauteur »….. « séchez vos larmes, je n'étais pas née pour cette vie".

Le combat de ses parents, et celui de toute une équipe mobilisée parfois impuissante, ou chaque personnage autour de Rose est dévoilé dans son intimité parfois, certains très attachants, pour montrer leur importance dans cette épreuve....un très bel hommage leur est rendu.

Pour finir, je partagerai un passage de ma dédicace par son auteure : « ce livre saura te rappeler que tu es une mère comblée », ne l’oublions jamais.

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Envolée (Trois petits tours)

Difficile de juger ce récit sur ses qualités littéraires, pourtant bien présentes : comment dire l’indicible, de partager l’indécente douleur qui accompagne l’une des plus injustes peines que nous vaut la faculté d’être mère, lorsque Dieu ou diable, ou est-ce la cruelle fatalité de notre destin de mortel, vous ravissent le petit être qui vous a été pour un court moment confié?



C’est avec délicatesse et mesure qu’Helene Machelon donne la parole à tous ceux qui furent les témoins éphémères de ce chemin de croix : la pédiatre qui ouvre le récit, l’infirmière, le clown qui vient chercher les sourires, et même la « punaise » de l’administration, maladroite s’il en fût. Les parents enfin, pris dans un cataclysme qui les dépasse, les broie sans indulgence.



Loin de toute rancoeur, c’est plutôt un hommage rendu à tous ceux qui ont accompagné, écouté, pris soin, soulagé et qui se sont unis pour croire jusqu’à la fin au miracle.



Le temps est loin où, avant de me lancer avec passion dans ces longues années d’études, je me délectais des romans de Soubiran, Journal d’une femme en blanc, vivant comme autant de promesses les cas désespérés qui créaient le pathos de cette série naïve. Quelques décennies plus tard, ce sont des prénoms gravés à jamais qui surgissent au fil des pages, des prénoms d’enfants réels, dont les histoires font parfois douter de soi. C’est pourquoi ce récit me touche beaucoup, plus sans doute que ne pouvait l’imaginer l’auteur en me proposant la lecture de ce récit.



Merci à elle pour la délicatesse et la justesse , et pour ce vibrant hommage à la petite Rose, qui a cessé de souffrir mais qui quelque part perçoit peut-être combien elle a été aimée.
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Envolée (Trois petits tours)

Un très joli texte.

Rose est le fil conducteur, Rose est cependant absente, déjà partie et pourtant tellement présente.

Tout en douceur, tout en délicatesse, ce livre exprime le décès d'une enfant. On ne connait vraiment pas son âge, pas vraiment sa maladie. On découvre quelques personnes dans l'entourage, non pas de l'enfant ou de la mère, mais dans l'entourage de cette mort. Alors, effectivement, la mort est aussi synonyme de tristesse, de perte, d'abandon, de descente aux enfers, mais au-delà, il y a la vie. Chaque personne autour de Rose a sa propre histoire, ses propres réactions, ses pourquoi et comment si personnels.

Et oui... la vie continue... Mais Rose, et chaque personne décédée, font et feront toujours partie de la vie des survivants, dans les souvenirs et par ces souvenirs. Rose est vivante et a transformé la vie des personnes croisées.

Un très bel hommage...
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Envolée (Trois petits tours)

J'ai découvert ce roman-témoignage grâce à l'auteur qui m'a très gentiment fait parvenir la version PDF. Et je l'ai trouvé puissant.



L'histoire de cette petite Rose qui lie à jamais, malgré une vie courte, des gens qui ne se connaissent pas, est poignante. La petite fille sème une graine en chacun d'eux et l'auteur évoque très bien ce qu'une personne peut laisser derrière elle chez un tas de gens sans en avoir conscience. Psychologiquement et sociologiquement, l'auteure a bien cerné l'humain.



Hélène Machelon retrace beaucoup d'étapes possibles de la vie dans cette histoire : le bonheur, le combat, l'espoir, l'attente, le deuil, le réconfort, le mal-être, la reconstruction, la vie qui reprend malgré tout, etc. Elle le fait par petites touches mais avec intensité. Et chaque personne évoquée apporte sa pierre à l'édifice.



Quant à l'écriture, au style de l'auteure, je peux avouer que j'ai été subjuguée par tant de douceur et de beauté. On sent qu'il y a un vrai talent. C'est un réel plaisir d'enchaîner des phrases qui font mouche à chaque fois.



Merci à vous, Hélène Machelon, pour m'avoir fait découvrir ce livre magnifique.
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Envolée (Trois petits tours)

L’auteure, pour son premier roman, signe une autofiction poignante. Un jeune couple, parents d’une petite fille prénommée Rose, doivent faire face à sa maladie.



Dès le premier chapitre, nous sommes directement plongés dans l’univers du service d’immunologie pédiatrique, lieu que tout le monde respecte mais que tous redoutent et fuient avec effroi. La narratrice, au début du roman, se trouve être le médecin responsable dudit service. Elle tente de soigner Rose. On ressent directement ses émotions, elles nous traversent tout le corps : ses hésitations, ses doutes, son envie dévorante de sauver tous ses petits patients. Et, pourtant, sans tenter de nous cacher ses angoisses et ses craintes, elle nous renvoie rapidement à sa qualité première : celle d’être humain.



Très vite, dès les premières pages du récit, nous apprenons avec douleur que Rose est décédée. Le souffle se coupe. Le cœur bat à mille allures. Des sueurs froides nous traversent. Ainsi, le poids du roman s’écroule déjà sous nos épaules. On sent déjà que ce récit, à la première de couverture frivole et au titre presque enfantin, renferme une douleur indicible et inexprimable.



Les différentes scènes sont détaillées avec soin. Elles semblent réelles : nous sommes sur le canapé avec ce couple à tenter d’assimiler cette funeste nouvelle, derrière l’épaule du médecin qui vacille de douleurs de ne pas avoir pu la sauver, dans la chambre de Rose, dans le cœur de ces infirmières dévouées…



Puis, au fur et à mesure des chapitres, les narrateurs se succèdent. Les portraits des différents acteurs de ce drame, tous aussi bien dressés, s’enchaînent. Les voix s’entremêlent : la mère, l’infirmière, la mère d’un autre patient, l’aumônier, le thanatopracteur, etc. Cette polyphonie leur laisse à tous, chacun à leur tour, un espace considérable pour évoluer, exposer leurs sentiments et nous les partager. Elle permet également d’établir en parallèle les différents points de vue des protagonistes sur une même situation, de révéler leurs non-dits et leurs questionnements intimes.



Ce livre est d’abord un hommage fort au personnel soignant qui donne leurs cœurs et leurs temps à leurs patients et leurs proches. Face à la douleur insurmontable de l’entourage, ils cachent leurs peines et problèmes, travaillent dans l’ombre et tentent au mieux de répandre la joie. Ce message ne saurait être accueilli autrement que dans l’approbation, surtout actuellement, où leur désespoir et fatigue sont tant médiatisés.



C’est ensuite, peut-être, ou du moins ce que j’ai voulu voir, un auto-questionnement sur la place de la religion dans une douleur aussi injuste que celle de la perte d’un enfant. A la lecture de ce roman, il semble impossible de se questionner soi-même et de Le questionner.



C’est enfin, et surtout, un roman très poignant, très bien écrit qui relate avec une sincérité incroyable, ce sujet. Il est vecteur d’un message fort d’espoir et de lumière, qui donne envie de prendre du recul sur les futilités de la vie, de dire bonjour plus souvent à son voisin quelque peu ennuyant et d’emmagasiner toute sa force et son courage pour l’envoyer aux parents de toutes les Rose.
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Envolée (Trois petits tours)

Alors me revoilà... J'ai attendu de faire reposer mon cœur qui était à vif, partagé entre bondir de joie et hurler d'impuissance.

Quel livre ! Vraiment chapeau.

On y est, j'ai eu l'impression d'écouter aux portes mais dans voyeurisme jamais.

En tous les cas, ça remue. Je ne regrette pas, ça valait le coup de plonger dans le grand bain.

😍😍😍😍
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Envolée (Trois petits tours)

Je tenais à remercier Hélène Machelon de m'avoir fait parvenir son très beau roman.

Un roman très émouvant qui évoque la perte terrible d'un enfant. J'ai souvent eu la gorge nouée pendant ma lecture.

J'ai apprécié le point de vue des différents protagonistes autour de la mort de la petite Rose. La mère de Rose, bien sur, mais aussi la pédiatre impuissante face à la maladie, du personnel soignant, de l’aumônier ...

Une bien belle écriture et une auteure avec beaucoup de talent.

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Envolée (Trois petits tours)

Coup de coeur.

Je viens vous remercier car c'est grâce à vous tous et à vos critiques sur Babelio que j'ai mis ce livre sur ma liste de l'été. Je suis fraîchement inscrite sur Babelio mais je viens glaner vos bonnes idées depuis des années.

J'ai adoré Réparer les vivants et avec Trois petits tours, j'ai ressenti un peu les mêmes émotions brutes et délicates à la fois. Je me suis sentie vivante, embarquée sur le même navire que tous les autres personnages. J'avais envie de rester avec eux, de les comprendre.

Il faut dire que l'auteure a une très belle écriture et jamais on ne décroche.

Je souhaite un beau succès à ce petit livre très réussi,

Bravo
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