AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

3.81/5 (sur 61 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Versailles , 1945
Biographie :

Hélène Millerand est née à Versailles où elle a fait ses études. Pendant 23 ans, elle a été en charge de l'aide aux compagnies théâtrales, à la mairie de Paris.

Hélène Millerand a publié deux livres aux Éditions du Seuil : Les carnets d'une coquette raisonnable (1992) et Renonce avec grâce à ta jeunesse (2002).

Elle a publié aux éditions Stock « Vieille France » (2004), son premier roman et Modern solitude (2006).

Ajouter des informations
Bibliographie de Hélène Millerand   (7)Voir plus

étiquettes
Video et interviews (1) Voir plusAjouter une vidéo

B. Fontanel : Corsets et soutiens gorge - H. Millerand : Les carnets d'une coquette mémorable
Olivier BARROT présente le livre de Béatrice FONTANEL "Corsets et soutiens gorge", et celui de Hélène MILLERAND "Les carnets d'une coquette mémorable".

Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Huit mois durant, j'ai passé tous mes jeudis après-midi avec Henry Grandjean. […] À l'heure de nous quitter Henry vérifiait ma tenue, il ôtait de mes cheveux les brindilles qui s'y étaient prises, débarrassait ma jupe des traces de terre et de mousse, vérifiait les boutons un par un, et terminait l'inspection par une claque sur les fesses, « Vous pouvez y aller, militaire ». Je pense à lui chaque jour et je prie pour ce mécréant qui se moquait de ma foi, car il faut vous dire qu'Henry Grandjean mangeait du curé. Souvent, après nous être jetés l'un sur l'autre et dévorés par tous les bouts avec une fougue dont je ne suis toujours pas revenue, nous causions. Allongés dans l'herbe, couchés sur des aiguilles de pin, à l'abri sous un auvent, repus, heureux, nous discutions de choses graves. Henry apportait une gourde de fer-blanc qui donnait à l'eau un goût de métal, des reinettes de son jardin et, les jours de chance, un morceau de fromage. L'amour donne faim. Nous mangions, nous parlions, et nous n'étions d'accord sur rien. Même sur la guerre nous n'étions pas d'accord. Si notre souhait le plus ardent était de voir la France libérée, les raisons de notre colère étaient différentes, opposées. Il en tenait pour la liberté, j'en tenais pour l'honneur. Il citait Montaigne, Diderot et Benjamin Constant, dont je ne connaissais pas une ligne, et me riait au nez lorsque j'invoquais Bayard, Turenne, Jeanne d'Arc ou le Maréchal Foch. Quand j'enrageais de voir la France manquer à ses devoirs de « fille aînée de l'Église », il me traitait d'invétérée bigote, « elle est belle la fille aînée, une vraie pute, oui », il en profitait généralement pour me culbuter dans l'herbe une fois de plus.
Commenter  J’apprécie          220
Le quatorze mai quarante et un, la première rafle de juifs a eu lieu dans le onzième arrondissement de Paris, les Treives, français depuis toujours, se croyaient à l'abri, la vie continuait. Le douze décembre de la même année, quatre jours après l'entrée en guerre des Américains, sept cent quarante-trois notables juifs ont été arrêtés à leurs domiciles parisiens, dans les beaux quartiers cette fois. Quelques jours auparavant des étrangers venus de l'Est avaient commis une série d'attentats contre l'occupant. Il aurait été trop beau que les Français s'en soient chargés eux-mêmes.
[...]
Je guettais avidement les informations et je me réjouissais quand des attentats contre l'ennemi étaient signalés. J'aurais aimé que ces actes de guerre soient le fait de bons Français, malheureusement, dans bien des cas, c'étaient des communistes qui s'en chargeaient. Par parenthèse, ils auraient pu choisir le bon côté un peu plus tôt, mais que voulez-vous, Dolorès, en temps de guerre, on a les alliés qu'on peut.
Commenter  J’apprécie          190
J'étais scandalisée par la docilité et l'empressement de certains de mes compatriotes à obéir aux ordres de l'occupant, voire à les devancer. Le jeune abbé de Sainte-Marie-des-Batignolles me prêchait la résignation, et l'obéissance. Si Dieu avait donné le Maréchal Pétain aux Français, c'était bien la preuve qu'Il ne les avait pas abandonnés, disait-il avant de m'absoudre. Je n'ai pas discuté, mais j'ai changé de confesseur.
Commenter  J’apprécie          90
En juin,le jeune homme avait été admis au conservatoire de Paris,pour suivre le conservatoire de composition de Fromental Halévy.A l'idée de savoir son ainé,son préféré,laché à vingt ans dans la grande ville,Madame Lavollée ne dormait plus.Elle le voyait victime,tour à tour,du choléra,des prostituées,des voleurs et des républicains.Elle chercha durant l'été un compromis qui la tranquilliserait et finit par obtenir d'un parent éloigné,curé de Saint-Nicolas-des-Champs que son fils soit hébergé au presbytère contre un peu de musique à la messe de sept heures.
Commenter  J’apprécie          60
Comme je surveillais le chargement de la limousine le matin du départ, Monsieur Hervé s'est approché de moi pour la cérémonie du pourboire. J'étais certainement la première des Drot de Fezinzac à en recevoir, mais, de toutes les humiliations subies, celle-ci n'a pas été la plus difficile à surmonter, au contraire.
Commenter  J’apprécie          60
Légère et raisonnable, la coquette marche sur un fil. Il lui arrive de croiser, venant en sens inverse, un homme, sur un fil. Il se peut alors qu'elle change de fil pour le rejoindre, à moins que ce ne soit lui qui vienne sur le sien. Exercice qui demande habileté et habitude. On tombe souvent.
Commenter  J’apprécie          30
J'avais vingt-six ans, j'allais me placer pour la première fois, je n'en menais pas large et je ne souhaite cette épreuve à personne. Ca n'est pas à vous que je devrais le dire, Dolores, mais je vous le dis quand même, parce que c'est ce que je pense, et que peut-être, vous le pensez aussi.J'étais jolie femme, je le savais, mais je savais aussi que pour trouver un emploi de gouvernante il ne fallait être ni trop belle, ni trop bien mise. Ce jour-là j'ai été très attentive à ce que ma tenue reflète la modestie de ma position. Née dans le camp des patrons, j'en avais été chassée depuis peu, et ce que je venais chercher, ce jeudi dix juin mille neuf cent trente-huit, 27 avenue de Villiers, au domicile de Monsieur et Madame Treives, dans le dix-septième arrondissement de Paris, loin de mon Versailles natal, c'était une place de domestique.
Commenter  J’apprécie          10
Du torse aux entrailles, j'ai ressenti d'un coup un vide immense au point que j'ai dû me tenir des deux mains au bord de la banquette pour n'en pas glisser sur le sol, puis la douleur est arrivée sans se presser, et elle s'est tranquillement logée dans ce vide que mon corps venait de lui préparer.
Commenter  J’apprécie          20
Début octobre nous avons regagné Paris. L'imminence de la guerre s'éloigna avec les accords de Munich. Les Français soupiraient de soulagement. J'ai repris ma vie parisienne, et les visites à ma fille les apres-midi de congé.

Lorsque je m'approchais d'elle les coins de sa petite bouche s'abaissaient. Ses pleurs ne cessaient plus, jusqu'à ce que Soeur Claire la prenne dans ses bras et lui parle à voix basse. "Là, c'est fini Marie-Cécile, c'est fini."
Commenter  J’apprécie          10
J'en ai fini , Dolorès , je suis lasse , j'ai hâte de me reposer et de retrouver ceux que j'aime . Ils sont avec les justes , à la droite de Dieu , abrités sous Son grand manteau bleu brodé d'or . Ils m'attendent depuis longtemps , Henry , Mère Marie - Joseph , et Madame , qui rira en me voyant venir .
Commenter  J’apprécie          10

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Hélène Millerand (92)Voir plus

Quiz Voir plus

Prenons de la hauteur

Toute sa vie il a rêvé de voir le bas d'en haut

Nino Ferrer
Hugues Aufray
Eddy Mitchell
Jacques Dutronc
Johnny Halliday
Jean-Jacques Debout

12 questions
29 lecteurs ont répondu
Thèmes : haut potentiel , littérature , chanson , cinema , mots , utilité , jeux de motsCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *}