« Elle s’arrêta devant le hall des départs, alluma une cigarette, et regarda de nouveau le smart-phone. Sur BFM, un couple s’exprimait avec colère : « On peut vouloir un enfant par amour, mais pas pour une raison égoïste ! » Ce propos la heurta : il visait les homosexuels, certes, mais il pouvait tout aussi bien s’adresser à elle, une femme seule qui allait recourir à la science pour obtenir un enfant. Cette Manif pour tous se voulait l’expression de sa mauvaise conscience, pensa-t-elle, en aspirant une dernière bouffée, avant d’écraser son mégot sous son talon. »
Florence a consacré la première moitié de sa vie à son travail. Un an après avoir brutalement perdu son compagnon, elle éprouve le désir d’un enfant. Mais est-ce possible, seule, et à quarante-cinq ans ?
C’est ce qu’elle va découvrir, loin de son pays, la France, loin du climat hostile créé par la Manif pour tous, et loin de son père, pathologiquement possessif.