Le tableau que Charles Dickens brossa des orphelinats du XIXe siècle est aussi remarquable que l'enfer dépeint par Dante, et ces deux thèmes présentent effectivement des similitudes surprenantes.
Ce qui choque le plus dans le partage de l'Afrique n'est peut-être pas ce que l'on fit, mais la légèreté avec laquelle on le fit.
Installer le Portugal dans la région du Congo pour empêcher que la France n'y pénètre, cela revenait, sur le plan commercial, à invoquer Belzébuth pour exorciser le diable. Mais la France était un diable redoutable et le Portugal un minuscule Belzébuth et cela faisait toute la différence.
L'expansion européenne en Afrique occidentale avait été précédée par une autre expansion : celle de l'islamisme. Au Soudan, le XIXe siècle avait été un siècle de djihads, de guerres saintes menées pour propager l'islam et contribuer à la formation d'Etats islamiques.
La meilleure façon de définir l'impérialisme de Léopold est de parodier la formule célèbre de Lénine en disant qu'il représentait le "stade suprême de l'opportunisme".
Après l'abolition de la traite des esclaves, l'Afrique occidentale entra elle aussi dans l'ère du legitimate trade. La révolution industrielle avait engendré une nouvelle forme d'esclavage et une nouvelle génération d'esclaves : les esclaves du salaire.
Le partage de l'Afrique commença en Afrique du Nord. L'établissement du protectorat français sur la Tunisie en 1881 et l'occupation de l'Egypte par l'Angleterre l'année suivante constituèrent les premières étapes d'un long cheminement qui s'achèverait en 1912 par la soumission du Maroc.
(début du chapitre 1 page 25)
La nouvelle-Calédonie [deviendra au XIXEME siècle], abstraction faite de l'Algérie, la seule véritable colonie de peuplement française outre-mer. Il s'en était d'ailleurs fallu de peu pour que la nouvelle Calédonie ne fût une colonie de la France, mais du pape. [p. 232]
Civiliser au sens moderne du terme signifie apprendre aux gens à travailler pour pouvoir acheter, échanger et dépenser.
(Déclaration du président de la chambre de commerce de Lyon, son nom n'est pas cité)
La Réunion avait connu une économie d'esclaves.[...] Le sucre y était la denrée la plus importante. Après l'abolition de l'esclavage, la main d'oeuvre arriva essentiellement d'Inde.[...] mais la baisse du prix du sucre eut [...] des répercussions. [...] Voilà pourquoi les habitants de La Réunion jetèrent assez vite leur dévolue sur la gigantesque île voisine de Madagascar qui offrait des possibilités d'expansion.
Par conséquent, l'impérialisme des habitants de La Réunion fût à l'origine de l'expansionnisme français à Madagascar. [p. 344]