« La première chose que vous faites en arrivant dans une ville, après si longtemps, c’est d’aller voir les filles. Les Indochinoises nous semblaient belles, quel dépaysement ! Pousse-pousse, chaleur, bruits, klaxon, cette foule qui bouge sans cesse, on avait envie de se mettre dans le bain tout de suite sans penser à ce que nous étions venus faire ici. »
Le soir je retrouvais mes copains de l'autre commando. Et en groupe, on discutait de notre séjour à la caserne en Bretagne et des filles que nous avions fréquentées. La grand blonde, la petit brune. En une soirée, notre séjour d'un an en Bretagne y passait, mais on riait bien.
« Il s’est levé une fraction de seconde avant moi et une balle en plein cœur le coucha après une volte-face : il est mort dans mes bras, après avoir voulu me dire quelque chose. C’est moi qui lui faisais ses lettres, car il ne savait ni lire, ni écrire. »
Cette nuit-là j'avais peur : je ne voyais rien et tenu par la corde, j'étais nerveux. Soudain j'ai entendu parler viet, "ça y est, ils viennent pour nous" me dis-je. J'ai tiré sur la corde pour avertir celui d'en haut, qui lui, a averti tous les autres.