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Critiques de Henri Bachelin (3)
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Jules renard 1864-1910 - son oeuvre



Jules Renard (1864-2010) : éléments de biographie





« – Il faut me prendre comme je suis et ne pas trop serrer. » [1]



1864. Après la naissance d’Amélie-sœur Ernestine et de Maurice-grand frère Félix [2], la famille Renard accueille son troisième enfant – non désiré selon Mme Renard- : Jules.

1866. Il a deux ans quand son père s’installe avec toute sa famille à Chitry-les-Mines (Nièvre) où Jules-Poil de Carotte passe toute son enfance. Il restera, sa vie durant, attaché à sa petite patrie qui va servir de décor à la plupart de ses œuvres : J’ai le droit de me dire […] enfant par le cœur de Chitry-les-Mines. C’est bien là que sont nées mes premières impressions.

1875-1883. Avec son frère, Jules est pensionnaire au lycée de Nevers où il fait de bonnes études classiques. Reçu bachelier ès lettres en 1883, il renonce finalement à se présenter au concours de l’Ecole Normale Supérieure. Je suis de la vieille école, moi, de l’école qui ne sait pas lire, écrira-t-il dans Les Bucoliques.

1884-1888. Quatre ans de petits métiers et de demi-misère. Résolu à ne pas quitter Paris, il hante les cafés littéraires et, après une parenthèse d’un an pour cause de service militaire, il fréquente à nouveau journalistes et écrivains mais peine à se faire publier et ronge son frein : Dans les salles de rédaction, il me semble que je perds mon temps sous moi, lance-t-il, désabusé, à ses confrères.

1888-1889. Une certaine embellie, enfin. Il épouse la jeune Marie Morneau (Marinette), qui lui apporte des espérances de dot, et parvient à faire publier le Crime de village. Il commence son Journal [3]et fonde, avec un groupe de jeunes écrivains, le Mercure de France dont il est le rédacteur en chef, l’administrateur et le plus important actionnaire.

1890-1896. Premières réussites avec Sourires pincés (1890), L’Ecornifleur (1892), Coquecigrues et La Lanterne sourde (1893), Le Vigneron dans sa vigne et Poil de Carotte (1894), Histoires naturelles (1896). Jules Renard fréquente Rostand, Allais, Capus, Lucien Guitry, Sarah Bernhardt et devient une figure parisienne originale. Pour des séjours de plus en plus longs dans la Nièvre, il loue à Chaumot, une petite commune limitrophe de Chitry, une maison de curé qu’il baptise « la Gloriette ». Tout un programme… Sur les autres comme sur lui-même, il pose un regard acide, aussi impitoyable que désabusé. Je cours les dangers du succès, note-t-il dans son Journal. Et d’ajouter : J’espère bien en sortir vainqueur, c’est-à-dire dégoûté. Comme tout homme aigri… par le succès !

1897. Le soleil et les nuages. Mon pays, c’est où passent les plus beaux nuages, note-t-il. Sa comédie Le Plaisir de rompre est plébiscitée par le public. Mais le suicide de son père (une mort toute stoïque, qu’il admire) le rappelle à Chitry chez ses frères farouches. Il engage à son service, pour « la Gloriette », le couple Chalumeau : Philippe et Ragotte, qui apparaîtront si souvent par la suite dans son œuvre.

1898-1900. Des succès, encore, avec sa pièce Le Pain de ménage, ses Bucoliques, qui mettent en scène les paysans de Chitry et de Chaumot, et Poil de Carotte, réécrit pour le théâtre. Avec ses amis de la Revue blanche, dont fait partie Léon Blum, il est passionnément dreyfusard et soutient l’action de Zola. En 1900, le rouge au front, il finit par obtenir la Légion d’honneur. Oui, je porte ma décoration. Il faut avoir le courage de ses faiblesses. Heureusement, pour se remettre de toutes ces émotions, il passe la fin de l’année à Chaumot où il voit Philippe tuer le cochon. Un rouge chasse l’autre…

1901-1903. Théâtre et politique. Je vaux peu par les pièces que j’écris, beaucoup par celles que je n’écris pas, dit-il. Plusieurs sont reprises avec succès. Une nouvelle comédie, Monsieur Vernet, est donnée au Théâtre Antoine, et il commence à rédiger, pour le journal local L’Écho de Clamecy, des articles marqués par ses engagements laïcs, républicains et anticléricaux. Mais il soupire : Ah ! que j’écrirais de belles choses dans un journal qui n’aurait pas de lecteur... Il se partage toujours entre Paris et Chaumot. Jules de la ville déjeune avec Jaurès. Et Jules des champs se promène, chasse, prend des notes sur Ragotte et Philippe…

1904. Il succède à son père François à la mairie de Chitry et prend sa fonction très à cœur. Se rapprochant un peu plus des socialistes Jaurès, Briand, France, Mirbeau, Blum, il collabore au journal L’Humanité. Emporté par une fébrilité qui inquiète Marinette, il prend la parole sous les préaux d’écoles, donne des conférences, et anime des banquets républicains. Dans la belle automobile de Guitry, le sédentaire qu’il est va même jusqu’à visiter Versailles, la Normandie et la Bretagne ! Mais, tout compte fait, l’auto est pour lui d’un ennui vertigineux.

1905-1906. La fièvre politique n’est pas retombée. Il soutient activement dans la Nièvre les candidats républicains. Il fait à Corbigny un petit discours contre les curés. Mais, parallèlement, son activité littéraire décroît : Je vis comme un vieux, écrit-il. Quarante-deux ans. Qu’est-ce que j’ai fait ? Pas grand-chose, et déjà je ne fais plus rien… Un jeune compositeur, Maurice Ravel, met en musique cinq de ses Histoires naturelles, mais cela le laisse indifférent.

1907. Jusqu’où la compromission ne va-t-elle pas ! Le voici académicien Goncourt au fauteuil laissé libre par la mort de Huysmans. Mais il prend ses fonctions, comme celles de maire, très au sérieux et travaille avec acharnement, lisant, prenant des notes et participant à toutes les réunions.

1908-1909. Vieillesse prématurée. Fatigue extrême. Sa mère, Madame Renard-Lepic, qui n’a plus toute sa tête, se noie, sans doute par accident, dans le puits de la maison familiale qu’il désire maintenant restaurer et habiter. Sa pièce, La Bigote, jouée à l’Odéon, suscite de vives polémiques.

1910. L’année commence mal pour Jules Renard, condamné au lit et au lait. Dans sa poitrine, le cœur fait le diable à quatre et il entend le galop des valvules. Épuisé, il éteint le monde le 22 mai, à quarante-six ans en regardant jusqu’au bout, froidement, ironiquement, la mort en face : […] j’ai fini. Je pourrais recommencer, et ce serait mieux, mais on ne s’en apercevrait pas. D’ailleurs, la mort est douce : elle nous délivre de la pensée de la mort. Mais attention, rien ne sert de mourir : il faut mourir à point !



J.L.P.

notes:



[1] Jules Renard, Le Hérisson, Histoires Naturelles, 1896



[2] La sœur et le frère de Poil de Carotte (le roman paraît en 1894). Jules Renard, dans ses propos et son Journal a souvent accrédité ces assimilations. N’oublions pas, cependant, que les personnages de Poil de Carotte sont des projections romanesques de membres de sa famille ayant réellement existé. L’auteur a certes cruellement manqué d’affection maternelle, mais il n’a sûrement pas été un enfant martyr !



[3] Le dessinateur Fred, qui a bien saisi le paysage moral de l’auteur, nous en propose une remarquable lecture en images. Le Journal de Jules Renard lu par Fred, Flammarion, 1988



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Le Serviteur

L'auteur rend un hommage à son père, journalier et sacristain, qui mena une vie humble et résignée de « serviteur » dans une bourgade du Morvan à la fin du XIXe siècle. Ce livre - qui n'est pas un roman mais plutôt un récit autobiographique - retrace les travaux et les jours d'un homme qui fut, pour son fils, une manière de saint.

http://www.efele.net/ebooks/livres/000288/index.html
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Le Village





Henri Bachelin

Description de cette image, également commentée ci-après



Henri Bachelin en 1929

Données clés Activités Écrivain, romancier, critique littéraire, musicologue

Naissance 27 mars 1879

Lormes (Nièvre)

Décès 21 septembre 1941 (à 62 ans)

Paris

Langue d'écriture Français

Genres Roman, nouvelle, poésie, essai

Distinctions Prix Femina, Prix Jean Revel, Légion d'honneur



Œuvres principales



Pas-comme-les-autres (1906)

Le Serviteur (1918)

Le Village (1919)

Les Grandes Orgues (1925)



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Henri Bachelin est un écrivain français né le 27 mars 1879 à Lormes (Nièvre) dans le quartier de La Grange Billon dans la maison de son grand-père. Il est décédé à Paris le 21 septembre 1941.

Biographie



Après des études au séminaire de Nevers, suivies de quatre années dans l'armée, il exerça la profession d'employé de banque, qu'il abandonna en 1911 pour se consacrer exclusivement à la littérature. Il publia une quarantaine de livres, essentiellement des romans et des nouvelles, mais aussi des ouvrages de critique littéraire et de musicologie. Ce sont souvent des œuvres régionalistes où il dépeint le Morvan avec beaucoup de réalisme comme dans Sous d'humbles toits, Juliette la jolie ou Le Village. Il est également l'auteur de romans historiques (L'Abbaye-Vézelay au XIIe siècle, La mort de Bibracte), de romans de mœurs (Le Péché de la Vierge, La Vénus rustique) et de romans de formation nourris d'éléments autobiographiques (L'Héritage, Le Chant du coq). Il a reçu le prix Femina en 1918 pour Le Serviteur, récit dans lequel il rend un hommage très émouvant à son père.



Son intérêt pour la musique religieuse s'est traduit par un roman (Les Grandes Orgues) et par un ouvrage théorique de référence (L'Orgue, ses éléments, son histoire, son esthétique) écrit en collaboration avec Alexandre Cellier. En 1925, il fut chargé de préparer l'édition du Journal de Jules Renard, dont il avait été à ses débuts l'ami et le disciple. Il collabora à de nombreuses revues comme le Mercure de France et la NRF.



Bien que « monté » à Paris, où il fréquenta Charles-Louis Philippe, Jules Romains, André Gide et Paul Léautaud, il resta toujours très attaché à sa ville natale. Lormes a édifié un buste à sa mémoire à côté des « Promenades » devant la maison où il passa son enfance. Il a laissé plusieurs manuscrits inédits. Le premier tome de son Journal (rédigé de 1926 à 1941) est paru en 2009.



L'Association Henri Bachelin, que préside Jean-Pierre Lacroix et dont le siège est à Lormes, a pour objet de faire connaître son œuvre ; elle publie deux bulletins par an et organise chaque été une journée "Rencontres Henri Bachelin".

Montsauche-les-Settons, Rue Henri Bachelin

Œuvres



Poésie



Horizons et coins du Morvan (Paris, 1904 ; 2de éd. Nevers, 1909)



Contes et nouvelles



Pas-comme-les-autres (1906 ; 2de éd. 2012)

Les Manigants (1907)

Robes noires (1910)

La Bancale (1910)

Les Sports aux champs (1911)

Sous d'humbles toits (1913)

La Guerre sur le hameau (1917)

Sous les marronniers en fleurs (1920)

Vieilles images d'un canton de France (1999)



Romans



Juliette la jolie (1912)

L'Héritage (1914)

Le Serviteur (1918 ; 2de éd. 1944), Prix Femina

L'Eclaircie (1918)

Le Village (1919 ; 2de éd. 1981), Prix Jean Revel

Le Petit (1919)

Le Bélier, la brebis et le mouton (1920)

Les Rustres (1922)

Le Chant du coq (1923)

Le Péché de la Vierge (1924)

Les Grandes Orgues (1925)

La Cornemuse de Saulieu (1925)

La Vénus rustique (1926)

Dondon Juan (1926)

La maison d'Annike (1927)

Le Taureau et les bœufs (1927)

L'Abbaye - Vézelay au XIIe siècle (1927)

L'Eté de la Saint Martin (1928)

L'Orage d'hiver (1929)

La mort de Bibracte (1930 ; 2de éd. 1985)

Le Sergent Valentin (1931)

Monsieur Ildefonse (1937)

Le Sabreur (1938)

Les Parsonniers (1981)



Etudes littéraires



Jules Renard et son œuvre (1909)

Gustave Flaubert (1909)

J.-K. Huysmans. Du naturalisme littéraire au naturalisme mystique (1926)

Charles-Louis Philippe. Son oeuvre (1929)

Jules Renard (1864-1910). Son oeuvre (1930)

Nos paysans d'après Jules Renard, précédé de Jules Renard en Nivernais (1945)



Musicologie



Les noëls français (1927)

Les Maîtrises et la musique de chœur (1930)

L'Orgue. Ses éléments, son histoire, son esthétique [en collab. avec Alexandre Cellier] (1933 ; rééd. 1980 et 1997)



Divers



P.-J. Proudhon, socialiste national (1809-1865) (1941)

Collines et buttes parisiennes (1944)

Correspondances avec André Gide et Romain Rolland (1994)

Journal - tome I - 1926-1929 (éditions du Pas de l'Âne, Autun, 2009)



Bibliographie



Sur les autres projets Wikimedia :



Henri Bachelin, sur Wikisource



Jules Bertaut, Le roman nouveau (Paris, Renaissance du Livre, 1920)

André Billy, La terrasse du Luxembourg (Paris, Arthème Fayard, 1945)

Jean Drouillet, Pages choisies d'Henri Bachelin (Moulins, Crépin-Leblond, 1948)

René Dumesnil, Préface à l'édition définitive du Serviteur (Mercure de France, 1944)

Maurice Le Blond, Henri Bachelin, poète et romancier du Morvan (conférence donnée en 1943 et publiée dans L'Horizon de pourpre, n°18, 2000)

André Pasquet, Deux romanciers morvandiaux : Henri Bachelin - Le marquis de Montmorillon (Autun, Impr. Taverne & Chandioux, 1939)

Jean Séverin, Henri Bachelin ou le triomphe de l'oubli (Académie du Morvan, n°14, 1981)

Jean-François Vacquer, À la découverte d'Henri Bachelin (Association H. Bachelin, 1996)

Jean-François Vacquer, Le Morvan vu par Henri Bachelin (Académie du Morvan, n°46-47, 1999)

L'Horizon de pourpre, bulletin semestriel de l'Association Henri Bachelin (44 numéros parus de 1991 à 2013).



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