Citations de Henri Enjalbert (30)
Il est fort vraisemblable que la colline qui sert de socle à la ville de Rodez attira l'attention de l'homme dès son arrivée dans la région.
En ce mois d'avril 1815, on s'aperçut à Rodez que le prestige de Napoléon était intact dans les milieux populaires et que, parmi les notables, il avait beaucoup de partisans.
Avant d'être romaine, Rodez fut gauloise. Son nom primitif de Segodunum nous a été transmis au IIe siècle par le géographe alexandrin Ptolémée et au IIIe par le document routier connu sous le nom de table de Peutinger.
On pouvait avoir l'impression, en cette fin du mois de juin 1793, que Rodez, ville républicaine, s'opposait d'elle-même aux campagnes royalistes et qu'elle présidait seule à son destin.
Alors que, le 17 août 1944, les troupes allemandes préparent leur départ, à la longue liste de ses crimes, la Gestapo en ajoute un dernier à Rodez et qui les dépasse tous en horreur : l'exécution à Sainte-Radegonde des trente détenus de la prison de Burloup. Rodez ne peut oublier ni la noblesse du sacrifice des victimes qui tombent, la "Marseillaise " aux lèvres, ni la barbarie de leurs bourreaux nazis.
L'adhésion de Millau au calvinisme (1561) et l'incertitude où l'on est sur le choix des Villefranchois isolent Rodez moralement et militairement.
Le préfet Sainthorent eut à mettre en oeuvre dans le département de l'Aveyron et d'abord, à Rodez, la politique religieuse d'apaisement voulue par le Premier Consul, qui signa le Concordat en juillet 1801.
Rodez a été la première ville du Midi à proclamer son détachement du "Prince Noir" et de l'Aquitaine anglaise, et son retour au "royaume".
Dans notre vieille Europe, un grand nombre de villes occupent des sites de défense naturels, qu'il s'agisse de boucles de méandres fluviaux comme celle de Besançon et de Cahors ou de buttes rocheuses comme celles de Laon ou d'Angoulême. Rodez participe des deux modes de protection par la rivière d'Aveyron qui l'enserre de trois côtés et par le relief en "montagne" qui impose à toute voie d'accès une grimpée sur de très fortes pentes.
L'obstination est une vertu des Ruthénois, pour le meilleur et pour le pire.
Dans le domaine de l'économie, les activités du préfet de l'Aveyron et du maire de Rodez furent à la mesure de la réorganisation voulue et conduite par Napoléon.
Tel que nous le révèlent l'observation directe, l'examen de la carte et l'expérience humaine, le site de Rodez est surprenant. Il est même invraisemblable.
Dans ces années 1580, les Ruthénois vivent un temps d'incertitudes économiques et de pestes pour eux, d'inquiétude pour le royaume des lis dont l'héritier présomptif est le huguenot Henri de Navarre.
La tranquillité et la prospérité revenues, la ville avait retrouvé, en 1795, ses anciennes activités artisanales et marchandes.
La guillotine fonctionna sur la place du Bourg; le 16 janvier 1794, neuf têtes tombèrent, celles des révoltés d'Arvieu.
Entre deux révolutions qui, en 1871 comme en 1848, eurent leur écho à Rodez, les 18 années du Second Empire furent des années de prospérité économique et de modernisation.
Le premier préfet de l'Aveyron, François Godefroy de Sainthorent, exerça l'un des plus longs "règnes" de l'histoire préfectorale de l'Aveyron. Il siège à Rodez de 1800 à 1808.
Dans la nuit du 16 au 17 février 1814, les royalistes de l'Aveyron, anciens émigrés ou jeunes monarchistes, Chevaliers de la Foi, se préparaient à marcher sur Rodez et à se saisir du pouvoir afin de prouver que les Bourbons ne revenaient pas "dans les fourgons de l'étranger".
La "Belle Epoque" qui correspond, à Rodez, aux derniers temps de la Convention et à ceux du premier Directoire, fut assez brève.
Pendant neuf mois, de novembre 1793 à juillet 1794, Rodez vécut sous le régime de la dictature révolutionnaire imposée du dehors.