Citations de Henri Enjalbert (30)
Alors que, le 17 août 1944, les troupes allemandes préparent leur départ, à la longue liste de ses crimes, la Gestapo en ajoute un dernier à Rodez et qui les dépasse tous en horreur : l'exécution à Sainte-Radegonde des trente détenus de la prison de Burloup. Rodez ne peut oublier ni la noblesse du sacrifice des victimes qui tombent, la "Marseillaise " aux lèvres, ni la barbarie de leurs bourreaux nazis.
Entre deux révolutions qui, en 1871 comme en 1848, eurent leur écho à Rodez, les 18 années du Second Empire furent des années de prospérité économique et de modernisation.
En ce mois d'avril 1815, on s'aperçut à Rodez que le prestige de Napoléon était intact dans les milieux populaires et que, parmi les notables, il avait beaucoup de partisans.
Dans la nuit du 16 au 17 février 1814, les royalistes de l'Aveyron, anciens émigrés ou jeunes monarchistes, Chevaliers de la Foi, se préparaient à marcher sur Rodez et à se saisir du pouvoir afin de prouver que les Bourbons ne revenaient pas "dans les fourgons de l'étranger".
Dans le domaine de l'économie, les activités du préfet de l'Aveyron et du maire de Rodez furent à la mesure de la réorganisation voulue et conduite par Napoléon.
Le préfet Sainthorent eut à mettre en oeuvre dans le département de l'Aveyron et d'abord, à Rodez, la politique religieuse d'apaisement voulue par le Premier Consul, qui signa le Concordat en juillet 1801.
Le premier préfet de l'Aveyron, François Godefroy de Sainthorent, exerça l'un des plus longs "règnes" de l'histoire préfectorale de l'Aveyron. Il siège à Rodez de 1800 à 1808.
La "Belle Epoque" qui correspond, à Rodez, aux derniers temps de la Convention et à ceux du premier Directoire, fut assez brève.
La tranquillité et la prospérité revenues, la ville avait retrouvé, en 1795, ses anciennes activités artisanales et marchandes.
La guillotine fonctionna sur la place du Bourg; le 16 janvier 1794, neuf têtes tombèrent, celles des révoltés d'Arvieu.
Pendant neuf mois, de novembre 1793 à juillet 1794, Rodez vécut sous le régime de la dictature révolutionnaire imposée du dehors.
On pouvait avoir l'impression, en cette fin du mois de juin 1793, que Rodez, ville républicaine, s'opposait d'elle-même aux campagnes royalistes et qu'elle présidait seule à son destin.
Après la mort de Louis XVI, dans les campagnes aveyronnaises et en Lozère, les royalistes et les prêtres réfractaires s'agitaient.
De mars à juillet 1789, les Ruthénois suivirent dans le calme, mais avec beaucoup d'intérêt, les événements versaillais et parisiens.
En mars 1789, Rodez n'avait encore que la moindre part dans les élections aux Etats généraux.
Tandis que, de 1777 à 1787, se développe, partout en France, la "révolte nobiliaire", la ville de Rodez semble se tenir à l'écart de cette pré-révolution.
A leurs débuts, les temps révolutionnaires donnèrent satisfactions aux ambitions de Rodez.
L'adhésion de Millau au calvinisme (1561) et l'incertitude où l'on est sur le choix des Villefranchois isolent Rodez moralement et militairement.
Dans ces années 1580, les Ruthénois vivent un temps d'incertitudes économiques et de pestes pour eux, d'inquiétude pour le royaume des lis dont l'héritier présomptif est le huguenot Henri de Navarre.
Rodez a été la première ville du Midi à proclamer son détachement du "Prince Noir" et de l'Aquitaine anglaise, et son retour au "royaume".