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Citations de Henri Gougaud (457)


Henri Gougaud
La vie ! L'enfant qui apprend à marcher, c'est elle qui le tient debout. La femme qui apprend les gestes de l'amour, c'est elle qui l'inspire. Et le vieillard qui flaire devant lui les brumes de l'inconnaissable, c'est elle qui tient ses yeux ouverts.
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Je n'aime pas les pleurnicheurs. Si je n'étais pas pacifique, je leur ferais des cours pratiques de fouet ferré, de vraie douleur, à ces regarde-moi-je-meurs. Qu'ils se bavent sur la chemise en jouant les scandalisés, à qui cela fait-il du bien ?
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Qu'est-ce donc que ce Dieu, ce Père Tout-Puissant qui ne sait même pas parler aux enfants qu'Il a mis au monde ? Quel être en vérité est ce Compatissant, ce Miséricordieux qui nous laisse croupir sans jamais de secours dans nos trous de douleur, nos effrois de perdus, nos espérances folles ? Comment honorer de bon cœur ce vagabond stupide, aveugle, cette ombre terrible qui va de famine en peste puante et de guerre sainte en bûcher, fauchant ça et là au hasard, jamais rassasié de morts ?
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Servons la vie, Dieu l'a créée, et oublions les religions, elles sont des inventions du diable.
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— Donc le père Aymar, ce jour-là, était allé rendre visite au frère d'Arnaud Colomer qui se mourait de diarrhée verte et ne mangeait plus que ses poux. Tu n'as pas connu sa cabane, dans la clairière des Martoux. Il pleuvait dedans, elle puait. pire qu'une tanière d'ours!
— Mais tout de même pas autant que les latrines du couvent.
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Sarsenbaï.
C'est un conte. Il nous vient du pays des steppes.
N'essayez pas de le comprendre.
Ecoutez-le plutôt comme un ami qui parle.
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L'étoile

Cet homme cheminait, le front bas, sur la plage, le long de l'océan. De temps en temps il se penchait, il ramassait au bord des vagues, sur le sable, on ne savait quoi et le jetait au loin dans l'eau. Un promeneur qui l'observait vint à lui, il le salua, puis :
- Que faites-vous ? lui dit-il.
- Vous le voyez, répondit l'autre, je rends à l'océan des étoiles de mer. La marée les a amenées, elles sont restées là, sur le sable, et je dois les remettre à l'eau, sinon c'est sûr, elles vont mourir.
Le promeneur, surpris, lui dit :
- Des étoiles de mer, rien que sur cette plage, il y en a des milliers. Et le long des côtes du monde, combien de millions de ces bêtes, que vous ne pouvez pas sauver, s'échouent tous les jours sur le sable ? Mourir ainsi est leur destin, et vous n'y pouvez rien changer.
L'homme ramassa une étoile, la tint un instant dans la main.
- Oui, sans doute, murmura-t-il. Et la rejetant dans les vagues :
- Mais pour elle, ça change tout.
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Dernier conseil de Cardenal, conteur et trouveur de chansons : vois les gens comme des jardins, n'y sème pas des grains de mort.
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Cheminant sur le sentier du désert, le roi Salomon rencontra une fourmilière et aperçut une fourmi restée à l'écart, toute occupée à déplacer, un grain après l'autre, un tas de sable. «Un labeur exagéré pour une faible fourmi » commenta Salomon, ce à quoi la fourmi lui répondit :
« C'est pour l'amour de ma bien-aimée que je travaille ainsi. Cet obstacle me sépare d'elle. Rien ne pourra donc me distraire de son effacement. Et si à cette œuvre j'use toutes mes forces, au moins je mourrai dans l'étrange et bienheureuse folie de l'espérance. » Ainsi parla la fourmi amoureuse. Ainsi le roi Salomon découvrit, sur le sentier du désert, le feu de l'amour véritable.
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Il se leva, sortit sur le pas de la porte. Pas un bruit, pas un souffle d'air. Il lui sembla qu'il y avait là, dans la lumière du matin, quelque chose d'éberlué, comme si le jour s'étonnait d'être à nouveau parmi les choses, comme s'il n'en revenait pas d'avoir échappé à la nuit.
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Le père Lamennais fut excommunié et ses -Paroles d'un croyant- estimées impies par l'Eglise. Qu'importe. Louise, ce soir-là, découvre son saint Evangile. Elle le baptise de ses pleurs. De sa vie elle n'en aura d'autre. C'est ce livre cent fois relu qui lui a ouvert le chemin dont elle ne déviera jamais. [Livre de poche, avril 2016, p.22]
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Qui regarde derrière lui perd de vue l'ange qui le guide.
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La vérité ? Allons, mon fils, es-tu assez naïf pour la croire accessible ? Elle prend les couleurs des saisons, elle se travestit, se flétrit, meurt malheureuse et revient forte. Les juges l'aiment indiscutable, bien plantée en pleine lumière, immobile, droite, sévère. Tu n'es pas juge, Dieu merci.
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Quel drôle de siècle, vraiment, où sont nés sous le même ciel et quasiment à la même heure le bourreau et le troubadour, l'inquisition, le vide d'âme, et le chant des cœurs accordés.
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Je connais des gens qui prennent la vie en horreur sous l'étrange prétexte que le monde leur déplait.Comme si le monde et la vie étaient sortis jumeaux du même ventre!Le monde n'est que le lieu où la vie s'aventure.Il est rarement accueillant.Il est même parfois abominable.Mais la vie!L'enfant qui apprend à marcher c'est elle qui le tient debout.
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Perdu d'avance est l'homme qui ne suit pas ses rêves.
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L'angoisse est une vieille louve, teigneuse, galeuse, affamée.
Montre ta peur, elle te dévore.
Crache lui dessus, elle s'enfuit.
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Il était un jour une jeune fille nommée Jayda. Elle n’avait aucun bien sur terre , sauf ses deux mains, son corps agile et son regard sans cesse étonné par la lumière du monde. Elle vivait dans une hutte de branches au bord d’un ruisseau, se nourissait de l’eau que lui donnait la source, des fruits que lui donnaient les arbres. Sa pauvreté était rude mais elle ne s’en plaignait pas. Elle l’estimait ordinaire. Elle ignorait qu’en vérité un esprit maléfique l’avait prise en haine et s’acharnait sans cesse à faire trébucher ses moindres espérances, troubler ses moindres bonheurs, à tout briser de ce qui lui était destiné, pour qu’elle n’ait rien, et qu’elle en meure. Or un matin, comme Jayda dans la forêt faisait sa cueillette d’herbes pour sa soupe quotidienne, elle découvrit dans un buisson une ruche sauvage abandonnée par ses abeilles. Elle s’agenouilla devant elle, vit qu’elle était emplie de miel tiédi par le soleil. L’idée lui vint de le recueillir. Elle pensa, bénissant le ciel : “J’irai vendre cette belle provende au marché de la ville, j’en gagnerai assez pour traverser l’hiver sans peine ni souci.” Elle courut chez elle , prit une cruche , s’en revint au buisson et la remplit de miel. Alors l’esprit méchant qui veillait à sa perte sentit se ranimer sa malfaisance quelque peu endormie par la monotonie des jours. Comme Jayda s’en retournait, sa récolte faite, il ricana trois fois, esquissa autour d’elle un pas de danse invisible, empoigna une branche au-dessus du sentier, et agitant cette arme de brigand, comme passait la jeune fille il brisa la cruche qu’elle portait sur l’épaule. Le miel se répandit dans l’herbe poussièreuse. L’esprit mauvais, content de lui, partit d’un rire silencieux, se tenant la bedaine et se battant les cuisses, tandis que Jayda soupirait et pensait : “ Quelle maladroite je suis ! Allons, ce miel perdu nourrira quelque bête. Pour moi, Dieu fasse que demain soit meilleur qu’aujourd’hui.” Elle s’en retourna, légère, les mains vides. Comme elle parvenait en vue de sa cabane elle s’arrêta, tout à coup sur ses gardes. Un cavalier venait entre les arbres, au grand galop. A quelques pas d’elle il leva son fouet, le fit tournoyer, traversa le feuillage d’un mûrier, fit claquer sa lanière sur la croupe de sa bête et lui passa devant, effréné, sans la voir. De l’arbre déchiré tomba une averse de fruits. “Bonté divine, pensa Jayda, le Ciel a envoyé cet homme sur ma route. Voilà qu’il m’offre plus qu’une cruche de miel !”. Elle emplit son tablier de mûres et reprit vivement le chemin du marché. Aussitôt, l’invisible démon qui n’avait cessé de la guetter se mit à s’ébouriffer, pris de joie frénétique, à se gratter sous les bras comme font les singes, puis se changeant en âne il s’en vint braire auprès de Jayda. Elle le caressa entre les deux oreilles. Il en parut content. Il l’accompagna jusqu’au faubourg de la ville. Là elle fit halte un instant au bord de la grand-route pour regarder les gens qui allaient et venaient. L’hypocrite baudet, la voyant captivée, profita de l’aubaine. D’un coup sec du museau dans le panier il fit partout se répandre la provision, et se roulant dedans la réduisit en bouillie sale. Après quoi, satisfait, il s’en fut vers le champ. “Tant pis, se dit Jayda. On ne peut tout avoir. J’ai l’affection des ânes, un vieux croûton de pain m’attend à la maison. Mes malheurs pourraient être pires.” Or, tandis qu’elle s’apprêtait à rebrousser chemin, vint à passer la reine du pays dans son carrosse bleu orné de roses peintes. Elle vit les mûres répandues, l’âne trottant, l’échine luisante de suc. Elle en fut prise de pitié. “Pauvre enfant, se dit-elle, comme le sort la traite durement !” Elle ordonna à son cocher de faire halte et invita Jayda à monter auprès d’elle. La reine fut tant émue par l’innocence de cette jeune fille qui n’osait rien lui dire qu’elle lui fit offrir une demeure de belle pierre. Jayda s’y installa, et devint bientôt une heureuse marchande. Mais le mauvais génie veillait, ruminant des fracas. Il découvrit un jour où étaient les biens les plus précieux de sa maison : dans une remise, derrière le logis. La nuit venue, il y mit le feu. Jusqu’au matin il dansa autour de l’incendie, sans souci de roussir les poils de ses genoux. A l’aube, il ne restait que cendres et poutres noires où s’était élevée une belle bâtisse. Jayda, contemplant ce désastre, se dit que décidément elle n’était pas faite pour la richesse. Elle s’assit sur une pierre chaude. Alors elle vit une colonne de fourmis qui transportaient leur réserve de blé, grain par grain, de dessous les gravats en un lieu plus propice. Jayda pour les aider, souleva un caillou qui encombrait leur route, et se vit aussitôt éclaboussée d’eau fraîche. Sous la pierre bougée se cachait une source. Les gens autour d’elle assemblés s’émurent et s’éxtasièrent. Une vieille prophétie avait situé en ces lieux une fontaine de vie éternelle que personne n’avait jamais su découvrir. Le grimoire disait que seule la trouverait un jour, après un incendie, au bout de longues peines, une jeune fille autant aimante qu’indifférente à ses malheurs. Cette jeune fille était enfin venue. On lui fit une grande fête. Jayda depuis ce temps est la gardienne de cette source, la plus secète et la plus désirable du monde. A ceux qui viennent la voir, s’ils savent aimer, et s’ils savent que le malheur ne vaut pas plus que poussière emportée par le vent, on dit qu’elle offre à boire l’immortalité dans le creux de ses mains
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Henri Gougaud
Il est parfois de purs instants de transparence où semble s'effacer toute frontière entre le dehors et le dedans, où l'âme et le jardin se regardent, se découvrent accordés et s'accueillent dans la paisible évidence d'une amitié plus ancienne et fidèle que la mémoire des jours.

( " Paramour")
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— Tu m'as l'air flapi, mon garçon. Ou tu viens de braquemarder avec une sacrée diablesse, ou tu as oublié ton sang dans un souci plus grand que toi. Tu es pâle comme un Noël.
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