AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

3.16/5 (sur 31 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Laon , le 29/05/1877
Mort(e) à : Paris , le 13/01/1947
Biographie :

Henri-Georges Jeanne, plus connu sous le pseudonyme H. J. Magog, est un auteur de romans populaires et policiers, .

Il a aussi utilisé les pseudonymes Henri Jeanne, Jean de La Tardoire, Jean Noal, Jacques de Brevalles, Yves Chorsin, Jean de Laon et Paddy Wellgone.

Ajouter des informations
Bibliographie de H.J. Magog   (25)Voir plus

étiquettes

Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Dans la portière d’un wagon de première classe, une silhouette s’encadra ; une main empoigna solidement la barre de cuivre verticale, destinée à faciliter la descente ; un pied s’engagea entre elle et la paroi et l’homme, soudain se précipitant hors du wagon, demeura suspendu dans le vide, accroché à la barre et se balançant.
Un cri jaillit de la bouche de Violette.
— Roland !
C’était bien Roland Missandier, en effet, mais combien étrange d’aspect et d’attitude !
D’abord, il avait fait un mouvement comme pour sauter à terre. Mais, frôlé, presque heurté par le défilé incessant des voyageurs pressés, il s’était rejeté en arrière et, cramponné peureusement à la barre de cuivre, il contemplait le va-et-vient avec une sorte d’effroi indécis.
Ses yeux semblaient égarés : sa face, agitée de tics nerveux, se convulsait en effroyables grimaces. Ses lèvres se retroussaient en un rictus qui n’avait rien d’humain ; parfois, la mâchoire inférieure se détendait et tombait, puis, dans une brusque contraction des muscles, elle remontait et les deux rangées de dents, violemment rapprochées, faisaient entendre un claquement sec.
C’était étrange et encore plus effrayant.
Mais, le regard surtout, faisait frissonner – un regard hallucinant, de bête ou de démoniaque ; un regard morne et fou, sans expression, sans intelligence, où se succédaient en éclairs des effrois et des colères sans suite comme sans cause apparente.
Ces yeux-là voyaient, mais ne comprenaient point ; ils n’exprimaient que des lambeaux d’impressions, éparses et spontanées, brèves, chaotiques, heurtées, naissant et s’éteignant sans lien avec le passé, ni l’avenir. Il n’y avait en eux que du vertige et du vide.
Certes ! c’étaient les yeux de Roland. Mais sans la pensée de Roland.
Il n’aurait point suffi de dire qu’ils ressemblaient à des yeux d’aliéné. On ne pouvait les comparer à rien, car jamais semblable regard n’avait paru dans des yeux d’homme.
Et c’était cela qui épouvantait. [...]

Il eût été logique de supposer que ce primitif, que cette bête entraînée aux attitudes humaines bien plus par la contrainte que par goût, devait, une fois seule, revenir à sa nature, reprendre ses habitudes d’animal, en un mot redevenir singe.
Chose étrange, il n’en était rien.
Le gorille était assis sur la chaise ; un de ses bras démesurés accoudé sur la table, supportait sa tête, dans une pose méditative.
Quand il se tenait debout, sa taille devait dépasser celle de l’homme ; mais, plus large de poitrine, il avait une apparence massive ; ses bras étaient longs et énormes, ses jambes très courtes. Son corps formidable, couvert de poils noirs longs et rudes, ne paraissait point gêné par le complet qu’il portait comme à la scène : son crâne allongé – dolichocéphale – dont la face prognathe, à haute crête et à arcades sourcilières saillantes semblait le prolongement, sortait d’un col largement échancré.
Sa pose était d’une humanité frappante ; mais ce qui ensuite, étonnait et retenait l’attention c’était l’expression des yeux, extraordinairement intelligents, lucides même, en même temps que profondément tristes. Il y avait en eux de la souffrance et du désespoir.
Le regard errait dans le vague, à la façon de l’être qui songe : mais, parfois, il rencontrait l’énorme main velue, posée à plat sur la table. Alors le gorille frémissait des pieds à la tête ; ses yeux reflétaient l’horreur et l’effroi, et soudain, d’un geste convulsif, il saisissait entre ses mains son front – ou plus exactement ce qui eût été la place de son front s’il avait été un homme – et il l’étreignait en poussant un long gémissement plein d’une détresse indicible.
Après ces explosions de désespoir, il se relevait brusquement et se mettait à marcher tout autour du cabinet, en faisant, avec ses longs bras, des gestes insensés et en roulant des yeux égarés.
Était-ce la bête qui reparaissait en lui ?
Non ! Car, même alors, son attitude n’avait rien de simiesque. Au lieu de marcher à quatre pattes ou d’avancer, le corps courbé vers le sol, à la façon de ses congénères, il se redressait, autant que le lui permettait sa conformation, et même davantage, comme si un exercice journalier, qui n’avait pu être que volontaire, l’avait rapproché du type humain.
Cette nouvelle crise durait quelques minutes ; puis, lassé ou calmé, il retombait sur sa chaise et s’abandonnait, prostré, à ses éternelles méditations. [...]

Ces éminents vivisecteurs, accoutumés à épier les tressaillements de douleur de leurs « sujets », à suivre à travers la matière palpitante le fil conducteur des nerfs qui les menaient jusqu’au siège de la pensée – les centres supérieurs – à démontrer, en quelque sorte le mé­canisme de la vie consciente – ou tout au moins sen­sible –, dans l’espoir d’en surprendre le secret, lisaient comme dans un livre ouvert dans les yeux du singe. Impitoyables, parce que la science expérimentale exige qu’on fasse abstraction du facteur douleur, ils suivaient avec un prodigieux inté­rêt les tortures du gorille : elles étaient pour eux les manifestations prévues, attendues même, de phénomènes d’ordre purement scientifique. Ils étaient aussi froidement attentifs que dans leur laboratoire devant les réactions successives révélant la com­po­sition chimique du corps analysé.
Épaule contre épaule, leurs deux têtes se frôlant, ils échangeaient leurs réflexions à voix basse, sans quitter des yeux le gorille.
— C’est bien lui ! répétait de temps à autre le professeur Fringue.
— C’est bien lui ! confirmait la tête du docteur Clodomir, en s’agitant de haut en bas.
— Remarquez les transformations déjà subies par le corps, dont le cerveau a violenté les habitudes. La taille s’est redressée ; le port de la tête n’est plus le même ; les articulations des genoux se sont disloquées pour permettre des attitudes nouvelles. La flamme du regard, reflet d’une activité intellectuelle, a suffi pour enlever à la face son caractère de bestialité. Une loi s’impose, mon petit Silence : l’influence cérébrale domine l’être et détermine son caractère physique. La forme n’est qu’une adaptation de la matière selon le vœu du cerveau. Cette adaptation commença au début des espèces ; elle est devenue spontanée et parfaite dès la naissance par suite des lois ataviques ; mais elle doit être lentement modifiable et nous le prouverons par une suite raisonnée d’expé­riences à laquelle celle-ci servira de point de départ.
Commenter  J’apprécie          20
Laissons les rêves, dit l'inconnu. C'est un escalier formidable, dont le palier se perd dans les nuages.
Commenter  J’apprécie          61
Folle! qui croit que le bonheur peut se passer d'argent.
Commenter  J’apprécie          30
Le saltimbanque se gratta l'occiput en signe d'embarra.
Commenter  J’apprécie          20

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de H.J. Magog (28)Voir plus

Quiz Voir plus

Quiz Harry Potter (difficile:1-7)

De quoi la famille Dursley a-t'elle le plus peur?

des voisins curieux
des hiboux
de Harry
de tout ce qui peut les faire paraître étranges

20 questions
8132 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *}