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Citations de Henri Laborit (533)


Aimer l’autre, cela devrait vouloir dire que l’on admet qu’il puisse penser, sentir, agir de façon non conforme à nos désirs, à notre propre gratification, accepter qu’il vive conformément à son système de gratification personnel et non conformément au nôtre.
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Finalement, on peut se demander si le problème du bonheur n’est pas un faux problème. L’absence de souffrance ne suffit pas à l’assurer. D’autre part, la découverte du désir ne conduit au bonheur que si ce désir est réalisé. Mais lorsqu’il l’est, le désir disparaît et le bonheur avec lui. Il ne reste donc qu’une perpétuelle construction imaginaire capable d’allumer le désir et le bonheur consiste peut-être à savoir s’en contenter. Or, nos sociétés modernes ont supprimé l’imaginaire, s’il ne s’exerce pas au profit de l’innovation technique.
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Quand il ne peut plus lutter contre le vent et la mer pour poursuivre sa route, il y a deux allures que peut encore prendre un voilier : la cape (le foc bordé à contre et la barre dessous) le soumet à la dérive du vent et de la mer, et la fuite devant la tempête en épaulant la lame sur l'arrière avec un minimum de toile. La fuite est souvent, loin des côtes, la seule façon de sauver le bateau et son équipage.
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La vie quotidienne pour le plus grand nombre est ainsi remplie par un travail sans joie qui permet l’approvisionnement en substrats, et pour certains par un espoir de satisfactions narcissiques, de gratification matérielles ou d’exercice de la dominance. Ce pouvoir ne s’exerce d’ailleurs que dans l’environnement professionnel immédiat et ne possède aucune influence sur l’évolution de la structure sociale puisqu’il ne peut être que conforme aux règles d’établissement de celle-ci, sous peine pour l’individu d’être exclu, marginalisé. Si la vie professionnelle n’apporte pas les satisfactions matérielles ou narcissiques attendues, l’individu peut encore se replier sur la structure de base de la société, la famille. Il y retrouvera un système hiérarchique établi entre ses membres, et qui donne au mâle une dominance sur laquelle s’établit l’ensemble de l’édifice social. A tel point que la femme qui aujourd’hui revendique une égalité avec l’homme, ne l’envisage le plus souvent que dans le cadre de l’ascension hiérarchique professionnelle, celui des satisfactions matérielles liées au statut hiérarchique, qui est fonction lui-même du degré d’abstraction atteint dans l’information professionnelle. Ce que la femme exige avant tout, c’est d’entrer à armes égales dans le processus de production et de bénéficier des mêmes gratifications que ce processus octroie. Comme une telle vie quotidienne fondée sur l’ascension hiérarchique est loin de satisfaire le plus grand nombre, car la pyramide en est très étalée sur sa base, on essaie de compenser, en pays capitalistes, l’insatisfaction narcissique par la possession d’objets de plus en plus nombreux, produits de l’expansion industrielle et pour lesquels une publicité effrénée est entreprise de façon à éveiller le désir de posséder. Il est d’ailleurs nécessaire que la masse consomme plus, pour que le profit s’accroissant du fait d’une consommation de plus en plus généralisée, les investissements augmentent et que l’échelle hiérarchique de dominance se perpétue.
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Nous ne vivons que pour maintenir notre structure biologique, nous sommes programmés depuis l'œuf fécondé pour cette seule fin, et toute structure vivante n'a pas d'autre raison d'être, que d'être.
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En pays capitaliste, […] le système, cimenté par la puissance adhésive de la marchandise, accepte, pourvu qu’elle se vende, toute idée, même révolutionnaire. Sa vente ne peut que favoriser la cohésion du système et montrer le libéralisme idéologique de la société qui l’autorise.
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D’abord, l’homme que l’on dit cultivé est celui qui a le temps de le devenir, celui que sa vie professionnelle laisse suffisamment disponible, ou dont la vie professionnelle est elle-même inscrite dans la culture. Dans la société marchande, être cultivé, c’est déjà appartenir à la partie favorisée de la société qui peut se permettre de le devenir.
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La seule objectivité acceptable réside dans les mécanismes invariants qui régissent le fonctionnement de ces systèmes nerveux, communs à l’espèce humaine. Le reste n’est que l’idée que nous nous faisons de nous-mêmes, celle que nous tentons d’imposer à notre entourage et qui est le plus souvent, et nous verrons pourquoi, celle que notre entourage a construit en nous.
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La sensation fallacieuse de liberté s'explique du fait que ce qui conditionne notre action est généralement du domaine de l'inconscient, et que par contre le discours logique est, lui, du domaine du conscient.

(p.72)
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Imaginaire, seul méchanisme de fuite, d'évitement de l'aliénation environmentale, sociologique en particulier, utilisé aussi bien par le drogué, la psychotique, que par le créateur artistique ou scientififque.

(P.13)

Il me semble que ce qui peut être intéressant dans l'histoire d'une vie, c'est ce qu'elle contient d'universel.

((p.14)

Personne n'est capable d'ailleurs de refaire l'histoire du système nerveux d'un de ses contemporains, à commencer par ce contemporain lui-même. Tout au plus peut-on utiliser ce qu'il vous a dit pour écrire un roman interpretatif.

(p.15)
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La vraie famille de l'Homme, ce sont ses idées, et la matière et l'énergie qui leur servent de support et les transportent, ce sont les systèmes nerveux de tous les hommes qui, à travers les âges se trouveront « informés » par elles. Alors, notre chair peut bien mourir, l'information demeure, véhiculée par la chair de ceux qui l'ont accueillie et la transmettent en l'enrichissant, de génération en génération.
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L'Amour.

Avec ce mot on explique tout, on pardonne tout, on valide tout, parce que l'on ne cherche pas à savoir ce qu'il contient... C'est un mot qui ment à longeur de journée et ce mensonge est accepté la larme à l'oeil , sans discussion, par tous les hommes.

(p.18)
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Le danger de l’histoire, c’est de faire croire après coup à une causalité linéaire qui n’existe jamais.
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C’est une banalité de dire que c’est en définitive un choix de civilisation devant lequel se trouve aujourd’hui placée l’espèce humaine. Il semble curieux de me voir ici parler de choix. Il s’agira, compte tenu d’un accès à la connaissance, d’une certaine conscience diffuse de ce vers quoi nous mènent nos comportements anciens, de la compréhension tardive des mécanismes qui les gouvernent, d’une nouvelle pression de nécessités à laquelle nous devrons obéir si l’espèce doit survivre.
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J’ai reçu [des hommes] plus de choses par le livre que par la poignée de main. Le livre m’a fait connaître le meilleur d’eux-mêmes, ce qui les prolonge à travers l’Histoire, la trace qu’ils laissent derrière eux.
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Sommes-nous si intéressants que nous devions infliger notre présence au monde futur à travers celle de notre progéniture ? Depuis que j’ai compris cela, rien ne m’attriste autant que cet attachement narcissique des hommes aux quelques molécules d’acide désoxyribonucléique qui sortent un jour de leurs organes génitaux.
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La seule raison d'être d'un être, c'est d'être, c'est-à-dire de maintenir sa structure.
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La vie quotidienne pour le plus grand nombre est ainsi remplie par un travail sans joie qui permet l'approvisionnement en substrats, et pour certains par un espoir de satisfactions narcissiques, de gratifications matérielles ou d'exercice de la dominance.
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On devine ainsi la tromperie que peut constituer ce qu’il est convenu d’appeler la démocratie. L’opinion « politique » d’un individu n’exprimant le plus souvent que sa satisfaction ou son insatisfaction en fonction du niveau qu’il a atteint dans l’échelle hiérarchique, suivant l’image qu’il s’est faite de lui-même, l’opinion d’une « majorité » n’est jamais le fait d’une connaissance étendue, à la fois globalisante et analytique des problèmes socio-économiques, mais le résultat de l’intégration d’innombrables facteurs affectifs individuels et de groupe, qui trouve toujours un discours logique ensuite pour valider son existence.
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La douleur morale est bel et bien une douleur physique, une amputation, sans anesthésie au sein des relations neuronales gratifiantes établies par apprentissage dans notre système nerveux.
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