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Critiques de Henri Laborit (49)
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Éloge de la fuite

Laborieux Laborit ?



Le neurobiologiste, à qui l'on doit en France l'introduction des neuroleptiques, égérie du film “Mon Oncle d'Amérique” vulgarisant ses découvertes avec de petits rats de laboratoire, n'a cessé de lier science, philosophie, politique et tant d'autres choses, au point même d'animer un séminaire sur l'urbanisme.



Dans Eloge de la Fuite, Henri Laborit expose sa vision du monde et de l'homme : dans des chapitres aux titres courts et essentiels comme “L'amitié”, “le temps”, “l'amour”, “la mort”, “la politique” ou encore “le travail”.



“Je souffre, et je cherche à me fuir” confessait le jeune Werther de Goethe. Laborit observe ses semblables, et en conclut que face aux évènements nous n'avons comme alternative que la lutte, le combat qui ne peut se solder que par la domination des uns sur les autres (d'ailleurs pour Laborit notre Histoire entière n'est que l'histoire de la dominance de l'homme sur l'homme). Laborit douche également les espoirs des révolutionnaires et autres anti-conformistes autoproclamés qui ne font qu'épouser un conformisme alternatif, construit en miroir de ce qu'ils dénoncent et reproduisant les mêmes échelles hiérarchiques de dominance et dès qu'il gagne sur un plan politique oublie les idéaux premiers qui l'avaient fait naître.



Si ce n'est pas la lutte alors c'est l'inhibition de l'action, mais contrairement à l'agressivité défensive, la rébellion, qui n'entrainent pas de problèmes psychosomatiques les paramètres vitaux restants stables, le repli sur soi lui engendre les maladies psychiatriques, stress, anxiété, dépression, maladies auto-immunes et chroniques, qui peuvent toucher tous nos organes (système immunitaire, estomac, cerveau, épiderme etc) et conduire à une violence envers soi-même, parfois irrémédiable.



Seule alternative ? La fuite. Mais dans le monde moderne, notamment celui du travail où la précarité menace et où le lien de subordination juridique va de pair avec a dépendance socio-économique on ne peut pas lutter contre son patron et on ne peut davantage fuir à sa guise du moins pas toujours et pas tout de suite... Alors où fuir ? dans l'imaginaire, avec ou sans drogues (rappelons que Laborit est à l'origine de la synthétisation médicale du GHB…), la fuite est aussi l'origine de l'art, de la créativité et elle permet de modéliser un monde débarrassé de prémisses contingents que l'on veut nous faire croire naturels et nécessaires.



En fuyant on réinvente, on réenchante, on recréé d'où le lien entre la science, la médecine et la politique. L'apport du scientifique sur les phénomènes de domination c'est encore l'analyse des stimulations neuronales induites par la gratification, que l'on veut pérenniser, que provoque la jouissance des objets et des êtres, ainsi la domination, l'appropriation d'un territoire et le sentiment de propriété que l'on peut ressentir vis à vis d'autrui viennent d'un déterminisme du à notre constitution psychique, dans notre cerveau reptilien, se dessine aussi une vision démystificatrice de “l'amour” notamment.



Démystifiée également sa vision libertaire de la société et du travail: la clé de la dominance est mise à nue : c'est la détention de l'information professionnelle, plus cette dernière est abstraite plus l'individu, le travailleur, grimpe dans l'échelle sociale : “quel que soit le type d'idéologie, toutes admettent que l'homme représente d'abord un moyen de production puisque toutes établissent leurs échelles hiérarchiques sur le degré d'abstraction atteint dans l'information professionnelle.”



Laborit participa à plusieurs reprises à des émissions sur Radio Libertaire mais n'aimait pas l'étiquette disqualifiante a priori “d'anarchiste”. Néanmoins indéniablement sa réflexion plurielle aide à comprendre ce qui est à l'oeuvre dans la domination que combat cette idéologie, et qu'il faut, selon la philosophe Catherine Malabou, distinguer du pouvoir, le pouvoir étant quelque part l'énergie vitale qui nous permet d'agir sur notre environnement mais d'abord de nous maintenir en vie, de la domination/oppression sur autrui.



Une balade exigeante, aussi séduisante que déconcertante, loin des idées pré-conçues, à relire pour sans doute arriver à s'imprégner plus amplement de la pensée complexe d'un intellectuel très singulier.



Qu'en pensez-vous ?

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Éloge de la fuite

L’éloge de la fuite aurait d’abord dû être l’autobiographie d’Henri Laborit. L’homme aurait pu se décrire en ces termes : médecin chirurgien et biologiste, philosophe du comportement animal et humain. Trop facile. Henri ne se laisse pas borner par ses croyances ni par ses états d’âme. A la limite peut-on croire au fonctionnement biologique de son corps, mais le scepticisme d’un observateur à l’analyse aussi pointue que celle de Laborit peut même se permettre de douter du positivisme. Toutefois, quitte à choisir le domaine englobant la plus grande quantité de certitudes, l’étude biologique des êtres est celle qui disperse le moins d’incertitudes.





Henri Laborit en vient rapidement à la justification de son éloge de la fuite. Dans un milieu fermé, confronté à une situation dangereuse ou angoissante parce qu’elle contient une menace physique et/ou psychologique, l’individu peut libérer ses tensions de deux manières : par l’agression ou par la fuite. La réaction adrénalinique de stress trouve alors une voie d’évacuation correcte. Mais lorsque l’individu, ne pouvant ni se montrer violent, ni prendre la fuite, n’a pas d’autre choix que celui d’endurer ce qui lui arrive, son organisme connaît une réaction endocrino-sympathique qui peut devenir préjudiciable si elle dure trop longtemps. Nous nous trouvons à la source des affections psychosomatiques et du sentiment d’angoisse.





Henri Laborit aurait pu choisir de faire l’éloge de l’agression ; mais dans la lignée du mouvement antipsychiatrique, il révèle la soif de puissance qui germe dans toute volonté révolutionnaire d’enlever au pouvoir ses privilèges.





« Se révolter, c’est courir à sa perte, car la révolte, si elle se réalise en groupe, retrouve aussitôt une échelle hiérarchique de soumission à l’intérieur du groupe, et la révolte, seule, aboutit rapidement à la suppression du révolté par la généralité anormale qui se croit détentrice de la normalité. Il ne reste plus que la fuite »





Par le prisme de son éloge de la fuite, Henri Laborit poursuit alors une progression philosophique plutôt classique. Il se penche sur les questions de l’amour, de l’identité, de l’enfance, des relations avec les autres, du travail, du plaisir, du bonheur…en cherchant toujours à ne pas se laisser berner par la tentation de la singularité. Je crois être un individu unique à cause de ma constitution biologique, qui est la même que celle de tous les autres hommes. Lorsqu’il en vient à la question du sens de la vie, Henri s’approche de concepts spirituels et redéfinit en termes modernes ce qu’on appelle parfois Atman et Brahman.





« Avant la quantité d’énergie absorbée et libérée par une structure vivante et le mode de distribution de la plus-value, ce qu’il est important de connaître c’est la forme, la fonction, le rôle de cette structure vivante. C’est la connaissance de cette information qui est fondamentale à acquérir, c’est la conscience d’être dans un ensemble, la participation à la finalité de cet ensemble par l’action individuelle, la possibilité pour un individu d’influencer la trajectoire du monde. »





Henri Laborit semble avoir compris qu’à l’orée des années 2000, toute démonstration spiritualisante ne peut plus s’appuyer sur des notions religieuses. Il remplace alors l’ancienne foi spirituelle par une de ces nouvelles religions modernes et valorisées que sont –parmi d’autres- les sciences biologiques. Le péché et la vertu sont remaniés. Sans se référer à une entité supérieure, mais en transformant l’organisme individuel en figure divine que nous devons sauvegarder, Henri Laborit déplace le devoir d’humilité et de compréhension du ciel à nos cellules. Rien d’égoïste : les cellules d’un organisme sont les mêmes que celles de l’ensemble des êtres vivants, et comme elles déterminent un comportement particulier, elles conditionnent le monde dans sa globalité.





Le point de vue original d’Henri Laborit permet de modifier notre perception du monde afin de l’envisager avec un recul parfois proche de l’ironie. Rien ne semble pouvoir être affirmé, si ce n’est le discours ultra-sceptique du scientifique moderne qui trouve le néant en dernier refuge de ses incertitudes.





« Peut-être d’ailleurs l’étude de la biologie des comportements à laquelle il fait si souvent référence, car il croit qu’elle le singularise, lui a-t-elle fourni cet alibi logique dont il parle souvent aussi, pour couvrir sa très réelle médiocrité sentimentale ? »





Humainement, Henri Laborit ne veut donc pas se laisser prendre au piège. Collectivement pourtant –socialement, politiquement-, sa critique du modèle actuel fait retomber son discours dans le schéma bien-pensant des utopistes humanistes qui relèvent davantage de la gageure que de l’achèvement concret. Heureusement, Henri Laborit réussit quand même à faire percevoir sa pensée lorsqu’il désigne l’abondance de l’information comme une agression face à laquelle nous ne pouvons pas réagir et dont nous pouvons difficilement nous préserver. Sa démarche permet encore une fois de rejoindre les conclusions de nombreux systèmes religieux avant lui : à savoir, l’immédiateté des préoccupations quotidiennes coupe l’individu de son être et de la Réalité. Mais lorsqu’Henri Laborit écrit, sur le ton de la dérision : « Allez demander à l’une de mes cellules hépatiques, le sens de sa vie», il soulève une question que les concepts religieux n’avaient encore jamais pu exprimer aussi clairement : quelle place occupe notre infiniment petit face à l’infiniment grand qui nous entoure ? L’éloge de la fuite est passionnant dans ses balbutiements de réponses parfois traversés d’un éclair de génie.







Citation :

« J’ai compris enfin que la source de l’angoisse existentielle, occultée par la vie quotidienne et les relations interindividuelles dans une société de production, c’était cette solitude de notre structure biologique enfermant en elle-même l’ensemble, anonyme le plus souvent, des expériences que nous avons retenues des autres. »





Citation :

« L’homme primitif avait la culture du silex taillé qui le reliait obscurément, mais complètement, à l’ensemble du cosmos. L’ouvrier d’aujourd’hui n’a même pas la culture du roulement à billes que son geste automatique façonne par l’intermédiaire d’une machine. Et pour retrouver l’ensemble du cosmos, pour se situer dans la nature, il doit s’approcher des fenêtres étroites que, dans sa prison sociale, l’idéologie dominante, ici ou là, veut bien entrouvrir pour lui faire prendre le frais. Cet air est lui-même empoisonné par les gaz d’échappement de la société industrielle. C’est lui pourtant que l’on appelle la Culture. »





Citation :

« Sommes-nous si intéressants que nous devions infliger notre présence au monde futur à travers celle de notre progéniture ? Depuis que j’ai compris cela, rien ne m’attriste autant que cet attachement narcissique des hommes aux quelques molécules d’acide désoxyribonucléique qui sortent un jour de leurs organes génitaux. »





Citation :

« La Pitié permet à celui qui l’éprouve de se retrouver en situation de dominance subjective et de placer celui qui en est l’objet en position de dépendance. C’est un sentiment réconfortant. Mais ne devrions-nous pas être plutôt envahis d’une certaine tendresse pour celui qui tente de convaincre les autres, même avec suffisance, afin de se convaincre lui-même ? Car il n’y aurait pas d’angoisse sans déficit informationnel, et sans angoisse, pas de certitude mythique à faire partager. »





« Tout homme qui, ne serait-ce que parfois le soir en s’endormant, a tenté de pénétrer l’obscurité de son inconscient, sait qu’il a vécu pour lui-même. »
Lien : http://colimasson.over-blog...
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Éloge de la fuite

Athée je le suis depuis mes 13 ans, bref sursaut de maturité qui me condamna à l'incompréhension de ma chère et délicieuse maman qui entre deux baffes éducatives se convainc que je retournerais fissa dans l'asservissement de la foi religieuse qui à elle seule pouvait m'expliquer bien des tourments existentiels de la vie, mais pas la misère , ni la guerre, condamnant la tolérance à l'intolérance intolérable de toute religion dogmatique que j'emmerde profondément depuis maintenant quelques années.



Apolitique, je donnerai mes préférences au socialisme pour des raisons purement narcissique, pour donner à ma conscience bonne figure, solidaire d'une société figée dans un libéralisme déconcertant ou la marchandise est spéculée sur la misère du monde, toujours plus avec toujours moins, les gens sont emprisonnés dans un modèle social qui leur promet bien des illusions, qui leur fabrique des rêves délicieux aux saveurs matérielles, occupés à survivre dans ‘abrutissement d'une mondialisation ahurissante, la connaissance n'a plus de valeur, les plus-values pleuvent sur les puissants, qui se "palaitisent" d'une domination erronée, car l'individualité n'a que faire des autres… Et pourtant on nous emprisonne dans un modèle social pour le bien de notre espèce, emprisonnés d'un inconscient formaté par l'éducation culturelle et depuis les siècles des siècles…



AMEN



Que les gens se rassurent, nous ignorons ce que les autres savent, docile nous gambergeons dans la superficialité de l'existence régie par nos pulsions, nos acquis, et notre innée, notre système nerveux est incorruptible, il se joue de nous en toute impunité, il nous leurre d'un libre arbitre, d'une liberté qui nous échappe depuis bien des chaos…



on courre après le bonheur qui n'existe que dans notre imaginaire, seule échappatoire à l'aliénation de notre monde, et moi je rêve que l'on se réveille de notre léthargie, ou alors je m'enfonce dans cet imaginaire qui me rend la vie plus douce, par la fuite, je n'aime pas la révolte, car elle s'instrumentalise de nos idées reçues, débattre est une aberration, l'un veut dominer l'autre car détenteur d'une prophétie idéologique forgée par la passé et l'histoire mais pas de notre propre grandeur ou de notre sur-moi, en tout cas j'en doute…



en toute objectivité on se leurre d'un statut individuel qui berce notre égo d'un narcissisme déroutant de cupidité mensongère dont on se gave sur le chemin de notre vie, mais le berger n'est jamais loin, il brille au loin d'un sourire, car l'absolu n'existe que dans les dictionnaires de philosophie, combien de vérités, combien de chemin sinueux…



Picasso était un grand peintre ! je vous le dis avec toute ma certitude… Enfin surtout parce quelqu'un en toute subjectivité à trouvé les mots pour en faire un grand peintre voilà tout, l'art du sophisme, du snobisme, c'est toujours musical quand il nous parle, l'artiste fuit dans son propre imaginaire par la création, une sorte de rébellion, d'autres se droguent, d'autres sont fous…



Les gens cultivés vous diront que vous êtes bien con, car ils détiennent une valeur dans l'échelle sociale, celle du savoir qui se revendique comme une vérité sur le monde, ils gardent le savoir pour eux, ils occupent les autres avec des loisirs, poudre de bonheur éphémère aux yeux, ils promettent merveilles et illusions au plus grande nombre pour le bien de leur propre existence…



Je vous l'ai dit, il y le « Moi » et le « Nous : le Moi n'a que faire du Nous, il est plus fort que tout, égoïste, ambitieux, il survie, s'adapte aux codes sociaux, moraux, à la culture, il apprend, mais l'apprentissage est long, parfois la clé de la liberté se trouve dans la fuite, dans notre imagination fertile loin cette réalité dramatique, qui berce toute notre vie dans la passivité ignorée de notre propre moi.



Henri Laborit vulgarise Nietzsche, pour ma part les deux se ressemblent dans leurs idées… Laborit vous passe la corde au cou, d'un pessimisme passionnant, il dresse un portrait de l'espèce humaine assez déconcertant, bien sûr tout le monde s'en branle sinon on en serait pas là…



mais moi je me suis retrouvé la dedans, souvent dans mes critiques je rejoins ses points de vue, avec tout l'objectivité et le recul nécessaire pour admettre que je suis un mouton, un tas de molécules ordonnée, mais que je ne suis rien à l'échelle du cosmos, bref comme tout à chacun je suis la victime d'une éducation mal branlée, lobotomisé depuis mon plus âge par la domination de l'ignorance, instrumentalisée par la cohésion sociale qui bercée par les héros, les mythes, les légendes, et par toutes ces fables passionnantes vous promettant l'ascension de votre individualité au détriment d'une véritable liberté de pensée.



Mais au final on va tous crever, arrêtons de l'ignorer et faisons-nous à l'idée que ça peut faire mal et que après c'est le néant.



Quel livre passionnant.



A plus les copains

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Éloge de la fuite

Encore un petit livre (186 pages) essentiel pour moi ! de par sa formation de médecin, puis chercheur en biologie, Henri Laborit rapporte les émotions humaines aux réactions du système nerveux central, et en tire une philosophie de vie. 



Le style est clair, mais analytique et les idées sont très denses. Il manque un esprit synthétique, à mon avis. La lecture est donc lente pour moi. Cependant, nous sommes récompensés par de petites phrases percutantes à la limite du génie, et qui me font penser aux phrases de Nietzsche. 



Il développe plein de "modèles" de force, d'action, de stress, de l'homme, de l'éducation, des "automatismes socioculturels", des réactions aux obstacles, un discours surprenant sur l'amour, un autre sur le bonheur, puis un beau développement sur le travail, de petits chapitres intéressants sur le sens de la vie, la politique, le temps, la société idéale, un beau chapitre sur sa foi. Bref, ça part un peu dans tous les sens, mais c'est très intéressant. Enfin, un merveilleux hommage au soleil qui termine le livre en une très belle parabole. 



Pourquoi est ce que j'aime ce livre, lu au moins deux fois, et qu'il m'a été nécessaire pour faire des choix, à un moment de ma vie ? 

Parce qu'il fait l'éloge de la fuite. Mais pas n'importe comment. 

Laborit part d'une expérience sur les souris, et l'étend à la communauté humaine pour en faire un système philosophique : 

si le stimulus est douloureux, la souris prendra la fuite, l'évitement.Mais si la fuite est impossible, la situation provoquera l'agressivité défensive, la lutte. Si cette action est efficace, et restaure le bien-être, elle sera mémorisée. Il y a apprentissage. Sinon, un processus d'inhibition motrice sera mis en jeu, c'est l'évitement passif qui génère du stress. 

Etendu à la société humaine, ce système développe trois solutions : lutte, stress, fuite. Dans bon nombre de cas, nous, dominés, ne pouvons lutter contre le système mis en place par les dominants. Nous sommes donc condamnés au stress....A moins que nous nous évadions dans la fuite et l'imaginaire, la création. 

.

Très proche d'une perverse narcissique il y a quelques années, j'ai été perturbé pendant un bout de temps sans savoir que cette femme était malade. Elle me disait que c'était moi qui avait un problème. 

Je suis alors tombé sur un livre de Marie France Hirigoyen, et j'ai appris qu'au vu de son comportement, ce n'était pas moi, mais elle qui était malade et dangereuse, car elle avait de nombreux points communs avec les pervers narcissiques. 

Je suis ensuite tombé sur "Eloge de la fuite" et j'ai senti que j'étais bien stressé, et que LA solution était la fuite. 



Il fallait m'enfuir au plus vite.... 



Merci Henri et Marie-France !
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Éloge de la fuite

Laborit y pousse à l'extrême le déterminisme biologique, mais derrière le scientifique annoncé se cache un moraliste désabusé. Faussement dogmatique et d'un pessimisme à faire passer Cioran pour un naïf de cour d'école, l'auteur détruit un à un les mots qui portent des majuscules imméritées : Bonheur, Amour, Raison...à la trappe. A lire la corde au cou peut-être?
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Éloge de la fuite

Un livre ES-SEN-TIEL.



Henri Laborit, chercheur du XXème siècle qui a étudié entre autre les molécules psychotropes et leurs usages thérapeutiques, passe tous les grands thèmes de nos vies à travers le prisme des découvertes (les siennes mais pas que) scientifiques sur le cerveau et le comportement des hommes en situation sociale.



Il explique d’abord brièvement quelques théories, à savoir que la seule motivation des êtres vivants est leur survie, avec la recherche de l’expérience agréable, dictée par les pulsions ou par les besoins acquis et souvent influencés par le cadre socio-culturel. Cette recherche implique une concurrence avec les autres vivants, les objets ou les êtres gratifiants étant en nombre limité, avec pour conséquence soit la soumission au plus fort, soit l’affrontement avec celui-ci, soit l’inhibition et l’absence de (ré)action (aux conséquences désastreuses pour la santé) ou soit la fuite dans un monde imaginaire et sublimé. (Tiens, cette histoire de fuite dans un monde imaginaire, n’est-ce pas un des points communs aux amateurs de fiction ?)



Ensuite l’auteur analyse tous les thèmes de réflexion de nos vies, comme la liberté, la foi, la mort, l’amour (y compris l’amour de la patrie), l’éducation, la famille, le sens de la vie, la politique, … Les concepts abordés sont variés et franchement je pense que tout le monde y trouvera un intérêt et matière à réflexion, quels que soient ses goûts, son histoire, ses angoisses.



Laborit consacre notamment tout un chapitre au travail (thème qui m’est cher), où il avance des pistes de réflexions sur son rôle (oui le travail n’est pas que la production de biens …) dans nos sociétés hyper-productives et hyper industrialisées, où l’on peut s’interroger sur la durée du temps de travail, qui a peu évolué malgré des machines toujours plus efficaces, et sur la frilosité de dominants à changer de paradigme économique, malgré l’urgence climatique. Les syndicats, les communistes (le livre a été rédigé dans les années septante, avec une URSS encore puissante) et les révolutionnaires en prennent aussi pour leur grade. Ce passage m’a d’ailleurs fait penser au roman « Moi et lui » de Moravia, assez critique sur les communistes italiens.



C’est un essai intelligent, et, qui plus est bien, écrit. L’auteur s’exprime en toute simplicité, avec humilité et reconnait ses limites. Il n’impose rien, partage juste ses analyses rondement menées, qui parfois bousculent certaines convictions, voire même les ébranlent. Un essai extrêmement lucide sur les rapports entre les hommes, sur le sens de nos vies, sur notre liberté réelle. Mais aussi un essai qui se veut optimiste, malgré tout.



Bref, c’est un essai qui ne laisse pas indifférent. Un essai qui fait appel à notre raisonnement et non à nos émotions. Un essai qui fait réfléchir, et donc potentiellement dangereux. Et donc à lire de toute urgence.



Ou à relire, encore et encore.

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Éloge de la fuite

Ca s'en va et ca revient

ET

C'est fait de tout petits riens ...



Henri Laborit était beaucoup de choses :médecin, chirurgien, biologiste du cerveau humain. Chercheur et vulgarisateur. Ecrivain, philosophe. Ennemi de l'enfermement en catégories et pourfendeur des hiérarchies. Grand amoureux de l'imaginaire qui, seul, permettrait d'échapper aux unes et aux autres.



Ceci ne l'empêche pas de voir l'humain, son vécu, son comportement, à travers les catégories de sa science. Pour Henri, nous sommes nos structures neurologiques. Certaines nous poussent à rechercher le plaisir, d'autres à éviter la souffrance. Pour y réussir, nous cherchons à dominer notre environnement immédiat. D'ou conflit avec ceux qui s'y trouvent aussi. Et émergence inévitable d'hiérarchies pour gérer ce conflit. Seul l'imaginaire - de l'artiste, du scientifique, du drogué ou du psychotique - échappe à cet enfermement. Fuyons donc !



Henri utilise ce schéma basique - la neurobiologie des années 1970 - pour expliquer l'ensemble du comportement humain, individuel ou collectif, maintenant et toujours. Il dit des choses intéressantes sur la vie, l'amour, la lutte, la mort, la société ... et malgré ses efforts pour rattacher ces observations à son modèle, je me demande si elles ne procèdent pas tout simplement de son vécu. De son sens commun. De sa jugeotte.



Un livre écrit dans un style précis et serré, bien compréhensible quand même, où le même schéma d'explication revient encore et toujours. Ca s'en va et ca revient, chantait Clo-Clo en '73...C'est bien, mais je ne vais peut-être pas en reprendre, du Laborit. Mes structures neurologiques m'incitant à éviter la souffrance ...
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Éloge de la fuite

Après avoir travaillé toute sa vie comme médecin, spécialisé dans les neurosciences, Henri Laborit nous livre son constat : l'homme est en grande partie conditionné par son système nerveux, et les petites parties de l'individu qui y échappent sont conditionnées par la société, le milieu social et l'éducation. La part de liberté est pratiquement nulle. L'amour, la liberté, et toutes les autres grandes idées, ne sont que des couches intellectuelles sur des instincts « animaux » qui s'exprimeraient de toute façon. Devant les normes sociales en cours, deux possibilités : les bouleverser en groupe, et donc supprimer des règles pour en imposer d'autres ; ou la fuite, s'en écarter et vivre éloigné des autres.



Un livre intéressant sur le déterminisme et le libre-arbitre, mais assez répétitif, et rapidement déprimant. L'auteur parle de temps en temps de la foi et de Christ, mais je dois l'avouer, je n'ai pas très bien compris leur place dans la pensée de l'auteur.
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Éloge de la fuite

Et bien merde, ça c'est con. Je viens d'écrire mon billet sur l'"Éloge de la fuite" d'Henri Laborit et alors que je m'apprêtais à le relire pour vérifier si je n'avais pas écrit trop de bêtises, paf ! Perdu, disparu.



Voici donc un condensé de mes notes.



Pour autant que je m'en souvienne, c'est en écoutant Albert Dupontel qui évoquait Henri Laborit et son "Éloge de la fuite" dans une interview que je me suis dit que cette lecture pourrait me plaire. Merci donc d'abord à lui.



Première impression : comment associer "éloge" et "fuite"?

En effet, fuir selon moi n'a rien d'elogieux ou de glorieux. Jusqu'à cette lecture évidemment.



Et au fur et à mesure que j'avançais dans ma lecture, je pensais à cette phrase de Jiddu Krishnamurti" : Ce n'est pas un signe de bonne santé mentale d'être bien adapté à une société malade."



Et donc, pour s'adapter à cette société malade, basée sur la compétition et le rendement, on peut faire autrement que se goinfrer d'antidépresseurs, de tranquillisants ou autres anxiolytiques...



Je cite l'auteur :

"Il y a plusieurs façons de fuir. Certains utilisent les drogues dites psychogènes. D'autres la psychose. D'autres le suicide. D'autres la navigation en solitaire.

Il y a peut-être une autre façon encore : fuir dans un monde qui n'est pas dans un monde, le monde de l'imaginaire."



Et là, je suis redevenu Peter Pan. Waouw!!



Et puis, je me souviens avoir lu cette réflexion de Georges Brassens qui va, il me semble dans le même sens que ce qu'écrit Laborit:

" J'écris parce que, le monde dans lequel on est, ne me convenant pas, je créais un monde parallèle dans lequel je fais ce que je veux."



Je pensais aussi à Jean Genêt qui parle de la prison comme de son "havre de paix" et qui s'évade à force de fantasmes et d'imagination.



Enfin, je repensais à Morel, le personnage des "Les racines du ciel", le roman de Romain Gary.

Morel, militant jusqu'au-boutiste, épicentre du roman avec sa quête absolue de la fin de la destruction des éléphants, raconte une histoire qui lui est arrivée dans le camp où il était prisonnier des nazis. Un certain Robert rentre un jour dans le block comme s'il avait une femme à son bras, exhorte ses camarades d'infortune à reconsidérer leur quotidien en fonction de cette femme imaginaire, et de se conduire en hommes. Refusant de livrer l'image au commandant mécontent de la métamorphose trop positive du moral des prisonniers, Robert se retrouve enfermé un mois en cellule, en revient affaibli mais «sans trace de défaite dans les yeux». Pour résister, il avait trouvé autre chose : «Donc, quand vous commencez à souffrir de claustrophobie, des barbelés, du béton armé, du matérialisme intégral, imaginez ça, des troupeaux d'éléphants, en pleine liberté, suivez-les du regard, accrochez-vous à eux, dans leur course, vous verrez, ça ira tout de suite mieux…»



Pour celles et ceux qui me feront le plaisir de lire ce billet, désolé de ces écarts mais c'est parfois à travers des exemples que je m'iprègne mieux de que je viens de lire.



L'essai de Henri Laborit ne se limite bien sûr pas à mes quelques élucubrations. C'est un petit livre écrit en tout petit avec un interligne très serré mais c'est un livre dense, très dense.



Livre qui fait partie des rares bouquins que je relirai parce que j'en apprendrai encore bien davantage tant les différents concepts développés par Henri Laborit sont riches, qu'il s'agisse du libre arbitre, de la foi, de la liberté, l'amour, la mort pour n'en citer que quelques uns.
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Éloge de la fuite

Du gloubiboulga! Pour moi c'était du gloubiboulga: un gros mélange de tout et n'importe quoi: des notions scientifiques, des interprétations, des jugements à l'emporte-pièce, des formulations alambiquées; on mélange allègrement et on parsème de quelques mots qui font bien et voilà un superbe gloubiboulga immangeable.

Autant dire que je n'ai pas apprécié ce livre indigeste.



Voilà un exemple de phrase:

"Et pour retrouver l'ensemble du cosmos, pour se situer dans la nature, il doit s'approcher des fenêtres étroites que, dans sa prison sociale, l'idéologie dominante, ici ou là, veut bien entrouvrir pour lui faire prendre le frais. Cet air est lui-même empoisonné par les gaz d'échappement de la société industrielle. C'est lui pourtant que l'on appelle la Culture."



Pour ajouter à l'inconfort: l'impression est immonde: police bavante, lignes ondulées... pour une impression de 2015 (folio essais).

Illisible sur le fond et les formes. J'ai rapidement arrêté ma lecture.
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Éloge de la fuite

Dans cet essai, les grandes questions de la vie dont : l'amour, la liberté ,la mort, le travail, la politique, la foi sont abordés par Henri Laborit éminent biologiste à l'aune de son expérience, de sa culture scientifique et de son ouverte au monde, de sa curiosité.

L'auteur nous prévient dès son avant- propos : Dans une tempête le voilier à deux solutions soit la cape en se soumettant à la dérive du vent et de la mer, soit la fuite avec un minimum de toile. La fuite est de loin la meilleure solution car non seulement elle sauve, le plus souvent, le bateau et l'équipage et de surcroît elle fait découvrir d'autres rivages, ce que la route toute droite sans imprévu, interdit irrémédiablement.

L'auteur nous rappelle sans cesse au fil des différents sujets de société abordés que nous sommes des êtres très vite déterminés et bridés par notre éducation, notre système de gratification qui construit notre inconscient. En conséquence, nos marges de liberté sont très réduites, nos choix nous échappent, leurs motifs profonds nous restent pratiquement inaccessibles.

Nous passons donc le plus clair de notre temps à entretenir ou à subir passivement notre système hiérarchique de dominance.



Le chapitre consacré à la mort m' a particulièrement intéressé, Laborit y développe les raisons pour lesquelles nous sommes littéralement amputés d'une partie de nous mêmes qui s'étaient introduites dans notre système nerveux du fait les relations innombrables produites par l'être cher. Nous pleurons donc cette partie du disparu qui était en nous mêmes.



Les raisonnements que nous apporte Henri Laborit nous amène à decouvrir et nous incite à développer finalement ce qui est l'essentiel du sens de la vie : contribuer à l'enrichissement des connaissances, les plus humbles et inattendues comprises. Osons d'autant plus que nous connaissons aujourd'hui le poids énorme des conformismes et la manière dont ils se construisent qui nous enferment trop tôt malgré nos potentialités extraordinaires d'humain richement dotés en héritage biologique et culturel .



Henri Laborit, avec une rigueur toute scientifique ce qui requiert du lecteur une attention soutenue et quelques relectures fait au déjà de la fuite, l'éloge du désir, de l'imaginaire, des chemins parallèles, des détours qu'il nous invite le plus possible à emprunter.

La lucidité sur la condition humaine ne nous autorise pas à espérer sans ménager notre peine et il faut garder à l'esprit que si nous sommes fertiles au sens propre que bien peu de temps , il est patent qu'il vaut mieux laisser tomber l'idée d'idéal tant pour l'organisation politique de la société que pour mener nos vies et sans tarder, la vie est courte, reconnaître ou admettre tout ce que nous apporte, inconsciemment, nos amours mortes et celles purement virtuelles fruits de notre imaginaire, paradoxalement s'y laisser aller est la part la plus féconde de notre passage ici bas.

Je remercie en tout cas l'ami babéliote qui m'a recommandé cette lecture, et vous invite à découvrir cet ouvrage à la fois austère, très honnête, bienveillant et sans détour, non politiquement correct et qui ouvre de multiples pistes de réflexions sur des fondements qui m'ont semblés à la fois robustes et bien étayés.

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Éloge de la fuite

Très daté, le livre de Laborit ne se comprend qu'en temps qu'expression des courants de pensée à la mode à l'époque, principalement le behaviorisme de Skinner, lui-meme héritier du pavlovisme, ce dernier expression psychologique du matérialisme dialectique alors "religion d'État en Union Soviétique, le tout largement dépassé aujourd'hui, mais très prégnant à l'époque (1976)



Ce livre a surtout le mérite d'avoir inspiré le film de Resnais, "Mon Oncle d'Amérique",pour lequel il n'est en réalité qu'un prétexte, et où Laborit apparaît personnellement, ainsi que ses rats bien-aimes. Ils n'empêchent ni l'un ni les autres le film, dont le comportement des personnages démontre à peu près le contraire, d'être un chef-d'oeuvre, pas plus que les théories pseudo,-scientifiques sur l'hérédité dont s'était inspiré Zola n'ont nui aux Rougon-Macquart



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L'homme imaginant

Les amateurs du cinéaste Alain Resnais connaissent bien Henri Laborit (même sans le savoir, comme Monsieur Jourdain). En effet, ils se souviendront des scènes de « Mon oncle d’Amérique », palme d’or à Cannes en 1980, où un scientifique fait quelques apparitions et compare l’existence des hommes à celle de rats en cage.

Henri Laborit est un médecin biologiste connu en particulier pour avoir décrit dans ses ouvrages les effets de la société sur le corps humain. Il est à l’origine du concept de biologie politique, donnant des clés militantes pour contrer les dérives productivistes de notre société. Dans « L’homme imaginant », Il fait l’éloge de l’imagination, seule liberté humaine à ses yeux, car « l’homme a surtout la chance de pouvoir fuir dans l’imaginaire créateur d’un nouveau monde dans lequel il peut enfin vivre ». Conscient du rôle utopique de l’imaginaire, il accorde même à la folie un statut privilégié de refuge à la vie sociale et ses contraintes.

Pas toujours facile à lire, cet essai est pourtant très intéressant pour ses idées souvent radicales sur le fonctionnement de la société et les alternatives utopistes proposées pour emprunter d’autres voies.

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Éloge de la fuite

J'ai bien aimé cet espèce d'essai philosophico-scientifique, avec son découpage en chapitres tels que l'amour, la mort, le plaisir, le bonheur, le travail. Cela permet une relecture partielle thématique. Par contre son titre est mal choisi. Plutôt qu'un éloge de la fuite, on est plutôt face à une critique du système hiérarchique, de l'éducation, des institutions, de la religion... C'est très soixante-huitard, très gauchiste dans l'esprit. L'avantage c'est que l'auteur n'est pas irresponsable, il n'incite pas à une fuite sans intérêt, dans les divertissements par exemple. Au contraire, il a un vrai projet politique, écologique, humaniste, anticapitaliste, basé sur la connaissance et aboutissant à un gouvernement mondial. Ce livre est aussi très déterministe et peu donc sembler pessimiste : il n'y a pas d'amour, pas de liberté, il n'y a que le plaisir, notre seul véritable moteur. Malheureusement on ne prend pas beaucoup de plaisir à lire cet ouvrage. Car l'auteur radote beaucoup et qu'il n'est pas toujours très clair et concis. C'est donc un bouquin inégal, qui peut être parfois passionnant et parfois compliqué ou hors-sujet.



Pour essayer de résumer (ou plutôt de caricaturer) brièvement la pensée de l'auteur : les êtres humains fuient l'angoisse de l'inaction ainsi que la souffrance. Ils recherchent le plaisir mais aussi les règles pour savoir comment se comporter ; ce faisant ils assurent leur conservation. Mais ils sont en compétition car souvent, le bonheur des uns fait le malheur des autres. Il y a une donc hiérarchie qui se met en place (selon un critère qui n'est plus la force mais l'intelligence) pour déterminer les dominants des dominés. Les dominants ont accès à plus d'espaces et d'êtres gratifiants et donc source de plaisir, mais ont aussi des responsabilités plus importantes, ce qui produit du stress. Les dominés eux aussi subissent beaucoup et développent ainsi des maladies psycho-somatiques. Dans cette compétition organisée par les dominants, il faudrait donc soit se battre (avec tous les inconvénients que cela comporte) soit fuir.
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Éloge de la fuite

Où comment professer des généralités vaseuses sur l'Homme en procédant par induction... à partir d'expériences sur les rats!!! Un seul paragraphe de Canguilhem suffirait à démonter ce chateau de cartes, et Claude Bernard a dû se retourner dans sa tombe.



Une belle illustration des méthodes foireuses auxquelles l'esprit scientiste d'une époque pas si lointaine a pu conduire certains... tandis qu'à la même époque, Popper publiait sa "connaissance objective".



Eloge de la fuite est tout de même ludique à lire, et a malgré tout sa place dans le gigantesque débat sur le déterminisme neurobiologique. Les démonstrations sont faiblardes, mais le propos, lui, plus que jamais d'actualité.
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Éloge de la fuite

L’auteur accède au lyrisme dans les dernières pages de son essai cela me plait et me surprend. Je pose trois étoiles pour cette raison. L’ensemble de l’essai se tient se comprend même si l’auteur rabâche un chouia sur ce qu’il sait de la vie. J’ajoute qu’après la lecture de cet essai un ton professoral m’atteint pour vous écrire, je viens de le terminer. J’ai pris plaisir à lire son essai. Il a pris le temps de décrire ce qu’il pense de la société humaine et des sous- ensembles la composant.



Je saisis l’occasion pour vous confier ce que je pense des différentes notions qu’il développe. Je pense que son enseignement s’apparentant à une fable à la fin de son essai influence un chouia ce que je pense de la vie.

Ces quelques mots là en dessous sont donc un mélange de qu’il pense lui et de ce que je pense moi.

Je constate que d’autres avant moi on fait un travail remarquable pour expliquer cet essai, je passe donc par un procédé plus succinct et surtout moins exhaustif.

Je ne discours pas sur toutes les notions qu’il développe.

En plus, je fais vite car le but est de donner envie :



La liberté



Comment être libre quand on sait que ce que nous possédons dans notre système nerveux, ce ne sont que nos relations intériorisés avec les autres ? Quand on sait qu’un élément n’est jamais séparé d’un ensemble ? Que chaque cellule dépend de l’autre pour survivre, les phénomènes d’ingestions entre les organismes vivants sont la base même de la vie ?

En d’autres termes je vous informe, rien ne se créer rien ne se perd tout se transforme.

Le néant n’existe pas et toute matière mouvante, vivante, chargé d’influx électrique aspire à sa transformation.

Alors aucune vie n’est libre de devenir éternelle comme l’univers l’est peut-être ?

L’issu pour nous les humanoïdes est d’accepter notre condition et d’utiliser notre fabuleuse capacité à imaginer par exemple un meilleur confort pour nos enfants, une économie de ce que la Terre peut encore nous offrir, des espaces physiques et temporels ou nous pouvons nous reposer et vivre longtemps.



Le travail



L’homme est un être de désir. Le travail ne peut qu’assouvir des besoins. Rares sont les privilégiés qui réussissent à satisfaire les seconds en répondant au premier. Ceux-là ne travaillent jamais. Ou il le remarque moins en effet. Je suis assez en accord avec ce passage. Pour les uns travail ne rime pas avec plaisir et cela peut se comprendre mais pour prendre du plaisir ailleurs il faut le payer et avec quoi ? Avec l’argent que l’on te donne en travaillant. Le mieux étant peut-être de prendre son pied en travaillant, certaines personnes y parviennent, j’en suis convaincu.

Perso, j’appartiens à la catégorie de personnes qui fait la part des choses et qui prend de plus en plus de plaisir à faire ce que je fais pour les autres. En plus je peux prendre le temps de me documenter (avec cet essai par exemple) sur ces notions hyper-humaines. Le travail devra perdurer comme l’occupation qu’occupe le plus grand nombre d’humanoïdes pour à la fois répondre à ses besoins et tenter de s’élever à travers la structure économique ou institutionnelle de son choix intellectuellement ou physiquement ou les deux.



Le plaisir



Il est lié à l’accomplissement de l’action gratifiante. Comprenez, il y a échange, ou en pratique je te donne cela, j’attends ceci en retour. De cet échange peut naître plaisir ou frustration.

Ce que l’on attend de l’autre ?

A mon humble avis on peut aussi prendre du plaisir quand on ne fait que donner sans rien attendre en retour.

Tout dépend des circonstances et de la personnalité de chacun ? Non ?

A quel point pouvons-nous supporter la privation de plaisir ?

J’entends plaisir social, financier, familial, musical, culturel, traditionnel, charnel et cetera et cetera.

Répondez-y, moi je ne sais rien.

Je pense que l’être est capable et c’est encore mieux si la démarche est volontaire de sa part de se priver de nourriture par exemple comme de se gaver (idem) pour son plaisir ou pour démontrer quelques choses aux autres êtres.

L’abordable, le raisonnable, l’épanouissant est le plaisir partagé avec les autres.



La politique



Il semble du point de vue économique, qu’aussi longtemps que la propriété privée ou étatique des matières premières, de l’énergie et de l’information technique, n’aura pas été supprimée, aussi longtemps qu’une gestion planétaire de ces trois éléments n’aura pas été organisée, subsisteront des disparités internationales qui ne peuvent que favoriser la pérennité des disparités internationales.



Et du coup l’émergence de conflits internationaux.

La dessus je vous laisse, ne pas penser excessivement à ces nœuds coulants politiques sert à mieux dormir la nuit.
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Éloge de la fuite

Un essai très lucide sur la nature humaine, les mécanismes mentaux individuels et les constructions sociales.

Laborit analyse le rapport de l'homme à l'amour, à la liberté, aux autres, à la mort, au travail et au bonheur... Tantôt cynique et désabusée, tantôt pleine d'espoir, une lecture qui m'est apparue étonnamment réconfortante.

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La colombe assassinée

Un essai sur la violence par ce grand professeur en neurobiologie spécialisé dans le comportement humain. Ouvrage qui m'avait parfois dérangé à la lecture car nous renvoie à nos propres failles. Mais livre extrêmement intéressant, même si le propos reste pessimiste, en ce sens que l'auteur se demande si quelque chose peut véritablement changer.
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Éloge de la fuite





Ce livre vous réconcilie avec la fuite, la seule manière de s'émanciper, de se libérer d'un monde où règne le principe de réalité. Pour le fuyard, la soumission et la révolte, la dominance et le conservatisme perdent alors leur caractère anxiogène, ce qui lui permet à la fin de se faire accepter par les autres comme « normal ».

Surtout ce comportement de fuite met à distance tous ceux qui voudront établir leur dominance sur soi. Pour expliciter sa théorie, Laborit n'hésite pas à faire appel à ses connaissances scientifiques et médicales qu'il applique à différents thèmes de la vie, connus pour induire des maladies dites « psychosomatiques ». Que de mieux que notre instinct inné, animal, pour nous élever au-dessus des vicissitudes de la vie.
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Éloge de la fuite

La puissance d'un livre ne se mesure pas à l'aune du nombre de pages: cet ouvrage en compte 186 (en poche) et il offre à son lecteur un champ de réflexion immense. Laborit est un grand scientifique mais ,bien au-delà de son impressionnante expertise c'est un homme qui s'interroge .Et à travers le prisme de ses recherches en neurobiologie et appuyé sur un ferme matérialisme ,il observe ,l'amour,la mort,le plaisir,le bonheur,le travail, le sens de la vie . On peut ne pas partager ses conclusions mais le lire ne peut qu'enrichir notre reflexion et notre connaissance de nous-même et du monde.Un grand monsieur, un grand petit livre.
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