e suis stupéfaite par la connaissance qu'a le petit peuple des affaires du royaume et la façon dont circule l'information. C'est un bien en ce sens que le peuple a conscience des difficultés auxquelles le roi doit faire face et de son souci de faire des économies mais c'est aussi un grand péril car ainsi, avec les pamphlets, circulent aussi les calomnies venant des salons versaillais et qui ternissent l'image royale :
« Enfin, quoi qu'il en soit, l'opéra est achevé et sera inauguré lors du mariage du dauphin. »
Seules les femmes sont admises pour cette cérémonie particulière, et pour cause, car dans la pièce voisine, côté autrichien, la dauphine va être entièrement dévêtue pour entrer nue et sans rien de son pays. Déjà, les femmes de chambre ont préparé sa robe et les jupons et chaussures qu'elle portera en sortant. Mon cœur se serre en pensant à la pauvre princesse qu'on va dépouiller en un instant de tout son passé et ensuite jeter nue vers l'inconnu dans ce pays dont elle parle à peine la langue.