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Savez-vous quel écrivain qui dirigea un Etat aux penchants autoritaires a réussi à nous divertir dans un roman qui fait pleurer et rire et est devenu un classique de la littérature africaine ?
« le pleurer-rire » d'Henri Lopes, c'est à lire en poche chez Présence Africaine.
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"....Le colonialisme a imposé un système économique qui a asservi nos soeurs. C'est à nous, les hommes, qu'il revient dans l'étape actuelle de libérer économiquement nos couches fondamentales en général, et nos femmes en particulier. (Applaudissements...)
Les étrangers s'étonnaient de notre insouciance. Les malheureux n'avaient pas au compris qu'au Congo si on danse pour courtiser, pour célébrer la lune, la moisson, le nouveau-né, le mariage, on danse aussi pour exprimer sa tristesse. On danse pour prier. On danse pour pleurer ses morts. On danse pour se recréer, on danse pour dire sa mélancolie. Selon la manière dont on remue sa ceinture, la rumba exprime la joie ou le chagrin.
Page 103, éditions Gallimard
J'écris pour assumer ma négritude, pour recouvrer mes ''poupées noires"
Je suis né dans une ville en forme d'orange. A l'époque, ses maîtres, pour mieux en presser le jus, l'avaient coupée en deux. D'un coté la partie blanche, de l'autre la noire
Sous son portrait, plus grand que celui de ses pairs, les feux de la presse détaillaient le visage de Tonton. Différenciant bien les é des è et des ai d'une part, les au des o d'autre part, les i des u enfin, relevant la tête de temps à autre pour regarder la salle, le général se mit à lire le discours que lui avait tendu son officier d'ordonnance.
Chez nous, on ne rompt pas à la suite d'une colère. Quand la tornade de la palabre éclate, que soufflent les vents, que la pluie lave à grande eau, la lumiere revient , on quitte guéri l'arbre à palabres et la famille se ressoude.
...les constitutions reflétaient plus les vœux de leurs auteurs que la réalité d'un pays
Au lieu de restituer le passé dans sa réalité où des zones d’ombre côtoyaient celles de lumière, elles le peignent comme un âge d’or vers lequel revenir. Il n’y a pas de paradis perdu, il est à conquérir, à édifier….
Nous avions des héros, des sages, mais aussi des esprits retors, vils et peu reluisants. Sans la complicité de certains de nos ancêtres, la traite négrière n’aurait jamais fait d’aussi gros profits.
Je viens d’une planète où chaque être à plusieurs mères, plusieurs pères, où ce sont les hommes, et non les femmes qui apportent la dot, où l’on chante et danse aux obsèques, où les neveux héritent des veuves de leur oncle, où des femmes épousent d’autres femmes sans être lesbiennes; une planète où les gens parlent des langues que vous passeriez votre vie à tenter d’apprendre, mais où les indigènes apprennent vite votre alphabet, votre langue, vos coutumes; une planète où les gens n’ont qu’une tête, un seul tronc, deux bras, deux jambes, un seul coeur et dont le sang est rouge, comme le vôtre; une planète où les femmes enfantent dans la douleur, ont des règles; où les indigènes souffrent quand on les blesse, rient quand on les chatouille, où les hommes se rebiffent et tuent quand on les humilie…
Je ne suis pas un Congolais typique. Ni mon nom ni ma couleur n'indiquent mon identité. Et c'est bien ainsi, comme vous je descends du chimpanzé.