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Citations de Henri Michaux (1636)


Henri Michaux
JE SOULIGNE

Ce n'était pas orienter sa vie,
c'était la déchirer.
Si un contemplatif se jette à l'eau,
il n'essaiera pas de nager,
il essaiera d'abord de comprendre l'eau.
Et il se noiera .
C'est pourquoi les donneurs de conseils doivent se méfier.

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Henri Michaux
LES YEUX

Là je vis les véritables yeux des créatures, tous, d'un coup; enfin!

Les yeux de la drague, les yeux de lait du ventre, les yeux d'encre, les yeux d'aiguille de l'urètre, l'œil roux du foie, les yeux de mer de la mer, l'œil de beurre des tonneaux,
l'œil d'ébène du menton, l'œil englouti de l'anus, les yeux à plis, l'œil fessu des femmes acrobates, les yeux d'huile, les yeux de drap des mondains, la classe
moyenne aux yeux de meuble, le pianiste aux yeux de frites, les yeux de soupe, les yeux lointains de l'artillerie lourde, les yeux de betterave de la foule, les grues aux yeux de menthe,
l'œil bifteck de la cinquantaine, des yeux de haute taille, et les regards montaient comme une brume.

Et ils se mirent à bouger, car ils étaient devenus autonomes.

Il y avait là des yeux grimpeurs, il y avait les bêcheurs (chassieux), et la terre se mettant dans leur chassie les surchargeait continuellement; ils la secouaient constamment, qui
tombait comme un paquet de tripes, ou comme bras à la guerre.

Il y avait les yeux planteurs et attentifs qui circulaient sur de hauts pédoncules, des yeux gourmands bourrés de marrons, des yeux comme des péritoines, enfin, à
l'écart, toujours fins et fignolants, des yeux de lotus jolis à ravir.

Des yeux cornés qui y allaient carrément, et se buter contre un mur n'était pas pour les effrayer; des yeux à cinq rangs de paupières qu'ils abaissaient successivement
en les comptant suivant l'hommage plus ou moins important qu'ils devaient à chacun; les yeux de velours, les yeux poilus, l'œil-aluminium de l'avenir, l'œil eunuchoïde
écœurant et à poches; les yeux innombrables des
Flises reines-marguerites de la vision; l'œil monté sur botte (il bascule lentement comme un gyroscope et est englué dans une sorte de séreuse); les yeux à clous qui se
blessent eux-mêmes continuellement, les yeux des
Bélines qui ne songent qu'à se tremper, à faire de l'eau et à mouiller tout ce qui est en dessous; les yeux des
Corvates, tout en dents et qu'il faut engraisser sans relâche, les yeux écornifleurs qui ne vivent que sur les sentiments des autres, les yeux concaves, les yeux à la prunelle
conique, les yeux empierrés, les yeux mères et d'autres qui allaitaient déjà.

Certains étaient gros comme des ballons de football, d'autres très hauts sur pattes, d'autres pas plus gros que des yeux de fourmis.

Tout ça est bon pour la marmite, dit une voix.

La plaine fut aussitôt raclée et nettoyée et plus rien ne subsista, que le sol obscur qui était de l'argile.

Puis, un peu après, d'autres yeux se mirent à apparaître.
Ils affleuraient d'abord timidement.
Bien vite, ils furent nombreux.

Des yeux lourds, des yeux ternes d'où sortaient les mites, des yeux à dentelles et à falbalas, des yeux à pendeloques, des yeux pleins d'écume en train de se raser (la
partie droite déjà nette, rasée de près, et bonne à poudrer); les yeux explosibles dont tous les autres s'écartaient vivement, criant « poudre! » sans un
mot de plus, les yeux volatiles qui partaient au moindre vent pour des pays lointains, et leurs amis s'accrochaient vainement à eux, en les implorant, emplissant le lieu d'une lamentation
telle que l'on se serait cru sur
Terre.

Les yeux aquatiques où l'épinoche fait son nid, l'œil saugrenu, l'œil à peigne, l'œil trombone, l'œil à soufflets, et partout des carcasses d'yeux
vidés par les oiseaux de nuit, des dépôts d'yeux frais qu'on venait de sortir des caves, les yeux malheureux se frottant d'une craie toujours renaissante, les yeux bouleversants
de vide-poches, des yeux cadenassés où n'entre rien, et les yeux secrets qui vivent dans les mares.

De grosses bandes d'yeux échassiers poursuivaient les yeux ronds et courts sur pattes, les boulant vivement devant eux, jusqu'à les faire se prendre au loin, tout d'un coup, dans une
ligne de barbelés qu'on n'avait pas vue et qui stoppait tout.
Comme le bêlement d'un mouton qui est fort, mais qui s'arrête quand le loup est là.

Tout ça est bon pour la marmite, criait à ce moment la voix.

Les yeux étaient enlevés, la plaine était balayée, la plaine redevenait nue.

Puis, petit à petit, elle se repeuplait; d'yeux toujours différents, de races nouvelles; de toutes les structures, des fignolés comme des minarets, des pleins comme des tambours,
des rouges comme des cerises, de toutes sortes, emplissant la plaine rapidement, à petits bouillons, puis tout d'un coup, à nouveau :
Tout ça est bon pour la marmite, disait la voix.

Et la plaine était immédiatement léchée et lisse, et prête à être réensemencée.

Ah! cette nuit!

Le rythme surtout était étonnant. «
Grande foule », puis pftt... rien, la plaine comme une dalle, puis ça renaissait...
Mais un temps strictement mesuré et implacable s'accomplissant les fauchait d'un coup jusqu'au dernier.

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PENSÉES

Penser, vivre, mer peu distincte ;
Moi – ça – tremble,
Infini incessamment qui tressaille.

Ombres de mondes infimes,
ombres d’ombres,
cendres d’ailes.

Pensées à la nage merveilleuse,
qui glissez en nous, entre nous, loin de nous,
loin de nous éclairer, loin de rien pénétrer ;

étrangères en nos maisons,
toujours à colporter,
poussières pour nous distraire et nous éparpiller la vie.
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Je me fiance à nouveau
aux sources, aux collines
à la nature odorante, rajeunie, pulpeuse, je me fiance
mais le multiple à une seule se subordonne

Le Livre de Vie à présent s'ouvre sur ses prunelles
visage, port aux nombreux vaisseaux
et il donne sur le large
où je m'enfonce
d'où je reviens
pour qu'à nouveau en elle j'appareille

Ses légers seins ocres m’appellent
m’ensoleillent
m’ensorcellent
jardins de noce, épées de lys
fuseaux dans le foin
cabane par intimité
palais par préciosité
une main va toucher
une bouche va bouger
toutes les eaux du monde
récitent les versets de la félicité

Mon savoir a maintenant de nouvelles nourrices
Avec elle, je descends le fleuve extrême-oriental
Le Tao, elle le sait de naissance
L'enseignant sans le savoir, l'enseignant en aimant
retenue
silencieusement close,
silencieusement notre
au seuil des landes, au seuil des temples

Jonques alourdies
jonques allégées
nos jonques jointes
nous remontons vers l'origine.
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La vieille haine venue de l'enfance remontait en eux petit-à-petit, tandis qu'ils passaient l'un sur l'autre la lèpre gluante de la terre et le danger montait au nez, aux yeux, aux oreilles, sombre avertissement. Et tout d'un coup ce furent deux démons. Mais il n'y eut qu'une prise. Emporté par l'élan, l'aîné tomba avec l'autre dans la boue. Quelle frénésie en-dessous! Immenses secondes! Ni l'un ni l'autre ne se releva. Le dos de l'aîné apparut un instant, mais sa tête ne put se détourner du marécage et s'y renfonça irrésistiblement.
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Sans motifs apparents, tout à coup un Emanglon se met à pleurer, soit qu'il voie trembler une feuille ou tomber une poussière, ou une feuille en sa mémoire tomber, frôlant d'autres souvenirs divers, lointains, soit encore que son destin d'homme, en lui apparaissant, le fasse souffrir.
Personne ne demande d'explications. On comprend et par sympathie on se détourne de lui pour qu'il soit à son aise.
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Ce qui est divin est la nature. Les choses immédiates sont la nature. La transsubstantiation est la nature. Les miracles sont la nature. Les miracles, la lévitation . La joie parfaite. La fusion dans l'amour est la nature. La libération de l'âme.
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Carlos vit en Argentine, presque de l'autre côté du monde, plus loin encore que les sommets de l'Himalaya.Quand c'est l'hiver chez nous, chez lui, c'est l'été. Il dessine et peint sans arrêt, il sait aussi inventer des histoires.
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NUIT DE NOCES

Si, le jour de vos noces, en rentrant, vous mettez votre femme à tremper la nuit dans un puits, elle est abasourdie. Elle a beau avoir toujours eu une vague inquiétude…
« Tiens, tiens, se dit-elle, c’est donc ça, le mariage. C’est pourquoi on en tenait la pratique si secrète. Je me suis laissé prendre en cette affaire. »
Mais, étant vexée, elle ne dit rien. C’est pourquoi vous pourrez l’y plonger longuement et maintes fois, sans causer aucun scandale dans le voisinage.
Si elle n’a pas compris la première fois, elle a peu de chances de comprendre ultérieurement, et vous avez beaucoup de chances de pouvoir continuer sans incident (la bronchite exceptée) si toutefois ça vous intéresse.
Quant à moi, ayant encore plus mal dans le corps des autres que dans le mien, j’ai dû y renoncer rapidement.
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PLUME PRÉCÉDÉ DE LOINTAIN INTÉRIEUR

LA RALENTIE

Non, oui, non. Mais oui, je me plains. Même l'eau soupire en tombant.

Je balbutie, je lape la vase à présent. Tantôt l'esprit du mal, tantôt l'événement ... J'écoutais l'ascenseur. Tu te souviens, Lorellou, tu n'arrivais jamais à l'heure.

Forer, forer, étouffer, toujours la glacière-misère. Répit dans la cendre, à peine, à peine; à peine on se souvient.

Entrer dans le noir avec toi, comme c'était doux, Lorellou…

Ces hommes rient. Ils rient.
Ils s'agitent. Au fond ils ne dépassent pas un grand silence.
Ils disent "là". Ils sont toujours "ici".
Pas fagotés pour arriver.
Ils parlent de Dieu, mais c'est avec leurs feuilles.
Ils ont des plaintes. Mais c'est le vent.
Ils ont peur du désert.

… Dans la poche du froid et toujours la route aux pieds.

Plaisirs de l'Arragale, vous succombez ici. En vain tu te courbes, tu te courbes, son de l'olifant, on est plus bas, plus bas…

Dans le souterrain, les oiseaux volèrent après moi, mais je me retournai et dis : "Non. Ici, souterrain. Et la stupeur est son privilège."

Ainsi je m'avançai seule, d'un pas royal.

Autrefois, quand la Terre était solide, je dansais, j'avais confiance. A présent, comment serait-ce possible ? On détache un grain de sable et toute la plage s'effondre, tu sais bien.

Fatiguée on pèle du cerveau et on sait qu'on pèle, c'est le plus triste.

Quand le malheur tire son fil, comme il découd, comme il découd !

(Extrait/8, suite... p. 577-578)
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Retour à l'effacement
à l'indétermination

Plus d'objectif
Plus de désignation

Sans agir
sans choisir
revenir aux secondes
cascade sans bruit
îlots coulants
foule étroite
à part dans la foule des environnants

Habiter parmi les secondes, autre monde
si près de toi
du coeur
du souffle

Perpétuel incessant impermanent
train vers l'extinction

Passantes
régulièrement dépassées
régulièrement remplacées
passées sans retour
passant sans unir
sobres
pures
une à une descendant le fil de la vie
passant...

Pp. 89-90
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(Poteaux d'angle).

Cherchant une lumière, garde une fumée.

Même si tu as eu la sottise de te montrer, sois tranquille, ils ne te voient pas.
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 La couleuvre qui s'enroule autour d'une souris, ce n'est
pas pour jouer. C'est — après l'ingestion qui suivra — pour
répondre à la demande de son organisme en graisses, pro-
tides, sels minéraux assimilables, etc. Sans doute, sans
doute. Mais sûrement la réponse que se donne à elle-
même la couleuvre est plus belle, plus émouvante, plus
digne, plus excitante, plus cérémonielle, plus sacrée peut-
être, et assurément plus « couleuvre ».

Poteaux d'angles, p.1049
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Parfois on rencontre un immense précipice, mais
au-dessus il y a un peu de terre, sur quoi même on bâtit. À
Quito, il y a ainsi deux longues quebradas, six mètres de
terre superficielle et trente mètres de précipice. Quand il
pleut on arrête les tramways et on regarde la terre qui plie.
Ça tiendra peut-être encore quelque temps.
Parfois dans une rue, vous entendez un bruit lointain
mais net d’eau furieuse ! Vous ne voyez d’abord rien. Vous
êtes près d’un petit trou. Machinalement vous prenez un
petit caillou et vous le lancez. Il faut, pour entendre le
bruit, tellement de secondes que vous préférez partir.
Vous vous sentez pris par le dessous, tous vos pas aus-
cultent, vous murmurez en vous d’un ton terne et bête :
Le plancher des vaches... le plancher des vaches...

p.186
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Quand les motocyclettes rentrent à l’horizon

La seule chose que j’apprécie vraiment, c’est une motocyclette. Oh ! Quelles jambes fines, fines ! A peine si on les voit.

Et pendant qu’on admire, déjà, tant elles sont rapides, elles regagnent prestement l’horizon qu’elles ne quittent jamais qu’à grand regret.

C’est ça qui fait rêver ! C’est ça qui fait pisser les chiens contre le pied des arbres ! C’est ça qui nous endort à tout le reste, et toujours nous ramène, recueillis aux fenêtres, aux fenêtres, aux fenêtres aux grands horizons.
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CONDUITE A TENIR

Celui qui est fait pour être fils unique et qui a sept frères, voici ce qu'il doit faire :

Non, tout compte fait je ne lui conseille rien.
S'il m'a lu, il sait déjà, il connaît la vie plastique.
La véritable vie plastique.
Sept frères!
Quelle aubaine que tant d'ennemis, à portée de soi, toujours!

Mais peut-être n'ai-je pas tout dit de la vie plastique.
Il faut savoir que je n'ai pas la réputation de sculpteur que je mérite.
Cela ne tient pas aux propos dégoûtés que j'ai pu tenir sur les autres sculpteurs dont les œuvres m'apparaissent comme... mais ne cherchons pas à les qualifier... car elles ne m'apparaissent pas.
Ils travaillent, c'est indéniable, mais leurs sculptures ne m'apparaissent toujours pas.

Ces pauvres gens travaillent une matière ingrate, ingrate et terriblement lente à prendre forme.

Moi, je travaille les corps vivants, de prime abord et sur place.
Douce matière qui inspire, qui fascine, et il faut plutôt craindre de s'y engloutir.
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La nuit est un grand espace cubique.
Résistant.
Extrêmement résistant.
Entassement de murs et en tous sens, qui vous limitent, qui veulent vous limiter.
Ce qu'il ne faut pas accepter.

Moi, je n'en sors pas.
Que d'obstacles pourtant j'ai déjà renversés.

Que de murs bousculés.
Mais il en reste.
Oh! pour ça, il en reste.
En ce moment je fais surtout la guerre des plafonds.

Les voûtes dures qui se forment au-dessus de moi, car il s'en présente, je les martèle, je les pilonne, je les fais sauter, éclater, crever, il s'en trouve toujours d'autres par-derrière.
De mon énorme marteau jamais fatigué, je leur assène des coups à assommer un mammouth s'il s'en trouvait encore un... et là.
Mais il ne s'y rencontre que voûtes, voûtes têtues, cependant qu'il faut qu'elles se brisent et s'abattent.
Il s'agit ensuite de désencombrer ce lieu conquis des débris qui masquent ce qui vient au-delà, que je ne devine d'ailleurs que trop, car il m'est évident qu'il y a encore une voûte plus loin, plus haut, qu'il faudra abattre aussi.



Ce qui est dur sous moi, ne me gêne pas moins, obstacle que je ne puis, que je ne dois supporter, matière du même immense bloc détesté où j'ai été mis à vivre.

A coups de pic, je l'éventre, puis j'éventre le suivant.

De cave en cave, je descends toujours, crevant les voûtes, arrachant les étais.

Je descends imperturbable, infatigué par la découverte de caves sans fin dont il y a un nombre que depuis longtemps j'ai cessé de compter, je creuse, je creuse toujours jusqu'à ce que, un travail immense fait, je sois obligé de remonter pour me rendre compte de la direction suivie, car on finit par creuser en colimaçon.
Mais arrivé là-haut, je suis pressé de redescendre, appelé par l'immensité des réduits à défoncer qui m'attendent.
Je descends sans faire attention à rien, en enjambées de géant, je descends des marches comme celles des siècles — et enfin, au-delà des marches, je me précipite dans le gouffre de mes fouilles, plus vite, plus vite, plus désordonné-ment, jusqu'à buter sur l'obstacle final, momentanément final, et je me remets à déblayer avec une fureur nouvelle, à déblayer, à déblayer, creusant dans la masse des murs qui n'en finissent pas et qui m'empêchent de partir du bon pied.

Mais la situation un jour, se présentera différente, peut-être.
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Toujours périphérie chercher centre ! Dans grand Jour vide, pleine à éclater.
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“Il cherche la jeunesse à mesure qu'il vieillit. Il l'espérait. Il l'attend encore. Mais il va bientôt mourir.”
Plume, Difficultés
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En marge d'« Épreuves, exorcismes »


On t'a vu, homme, peseur d'étoiles lointaines ;
On a vu tes études, mais c'était pour crocheter les coffres ;
On a vu ton social, mais c'était pour plus avilir ;
On a vu tes religions, mais c'était pour mieux haïr ;
On a vu tes arts, mais c'était pour te chatouiller ;
On a vu ta philosophie, mais c'était pour se lever plus de
poussière.

Fais la paix avec la mort ;
Fais la paix avec toi-même ;
Fais la paix avec la paix, ô homme, à l'amour si semblable
à la haine !
Fais la paix tu en auras besoin.
Et fais-toi les pieds solides, ô homme !
Fais-toi les pieds solides comme les paysans labourant en
terre argileuse ;
Fais-toi les pieds solides, comme le sont les pieds des
paysans, des rhinocéros, des pianos à queue, et ce ne sera pas
de trop.

p.823-824
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