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Critiques de Henri Queffélec (70)
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Un recteur de l'île de Sein

Un roman un peu oppressant ou le personnage principal est l’île en fait. Ille de Sein à l'écart du continent, balayée par les tempêtes. l’île et ses habitants des êtres durs qui n'ont qu'un seul et unique repère : la religion (catholique).

Seulement les curés de l'époque ne s'y précipitent pas alors la vocation va naître sur place en la personne de Thomas Gourvennec, simple pêcheur et sacristain qui décidera de prendre en charge ces âmes à la dérive. Il va se heurter à ces hommes et à ces femmes encerclés par les rochers... Sous la plume d'Henri Queffélec vous allez vivre des histoires de femmes, d'enfants d'hommes, d'amour, de jalousies, de religion et les récits de grandes tempêtes apocalyptiques.

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Un royaume sous la mer

Dans ma liste " Les grands prix littéraires l'année de ma naissance"



Grand prix du roman de l'Académie française.



La Bretagne ça vous gagne...

C'est un livre qui parle de la mer et de l'amour. L'amour de la mer, l'amour de la pêche, l'amour que Madeleine et Jean, le patron de pêche, ont l'un pour l'autre mais qu'ils ne peuvent exprimer. Parce que sur la mer ou à quai ces hommes sont des taiseux. Et le drame se déroulera sous nos yeux impuissants.

C'est un très beau roman d'un auteur oublié que les Éditions des régionalismes viennent de rééditer. Une histoire prenante et sensible. Une écriture dans un beau français dont ont a perdu l'habitude

Si vous avez le mal de mer, évitez la scène de la tempête, d'un grand réalisme!

Un auteur à re-découvrir et un très beau roman.
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Un recteur de l'île de Sein

Belle lecture que ce roman-ci. J'ai passé deux ans de suite mes vacances d'été à l'île de Sein avec ma compagne. Que de bons moments avons nous passé là. Le roman nous remet dans l'ambiance, la mer, le vent qui s'acharnent depuis toujours sur ce bout de rocher en pleine mer.

L'île dans le passé a manqué d'un prêtre, et c'est Thomas, un simple pêcheur devenu sacristain qui se charge de servir de prêtre pour les iliens.
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Le Phare

Bel hommage aux pionniers du Service des Phares et Balises.

L'histoire particulière du phare de la Jument, au large d'Ouessant, vient d'une clause du testament de Mr Charles-Eugène Potron. En effet, en 1904, il léguait 400 000 francs-or pour l'édification d'un phare à condition que celui-ci soit construit dans un délai de 7 ans. Un vrai cadeau empoisonné !

Dans un récit bien documenté sans être rébarbatif, Henri Queffelec nous fait revivre l'édification de ce phare aux côtés des hommes qui en ont eu la charge, entre les bureaux feutrés de la rue du Trocadéro et la pointe bretonne. Certaines visites de chantier sont vraiment épiques.

Les aventures, entièrement fictives, d'Alain Creignou fils de marin de Molène et de Françoise Mescam fille de paysan d'Ouessant m'ont moins convaincue. Leur destin est lié de façon trop artificielle au phare pour être crédible. Cependant, il n'y a rien de rédhibitoire et cela permet de découvrir un peu de la vie sur ces îles.

Le gros problème, c'est qu'à la fin de ce roman, le phare de la Jument n'est pas opérationnel. Il y a une suite : « La Lumière enchaînée ». Pourquoi avoir scindé ce récit en deux parties ? Mystère, mais c'est frustrant !
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Un recteur de l'île de Sein

Henri Queffelec est un auteur français mort en 1992 et, accessoirement, père de l'écrivain Yann Queffelec. Il a beaucoup écrit, notamment sur sa Bretagne natale. Cela fait longtemps que le titre de ce livre avait attiré mon attention: j'ai fini par me décider. Au début, j'ai trouvé la lecture très peu attrayante. Le sujet parait étonnant. En ces temps déjà lointains, les habitants de l'île de Sein, confetti isolé au large de la Bretagne et battu par les tempêtes, sont privés de curé: aucun titulaire nommé par l'évêque ne veut rester sur place. Ce manque fait souffrir les îliens, ça parait bizarre mais c'est ainsi. L'auteur illustre à cette occasion l'immense influence de l'Eglise "ancien style" sur le petit peuple.

Le sacristain Thomas Gourvennec va peu à peu assumer (ou, du point de vue de l'évêque, usurper) la charge de curé. Thomas est un brave homme, qui bénéficie d'un soutien sans faille de ses ouailles - sauf d'un certain François qui le déteste. Le lecteur se trouve ainsi plongé dans la vie de cette micro-communauté, rude, agitée par quelques conflits et parfois en marge de la légalité; je ne raconterai pas la fin. Personnellement, je me suis vraiment intéressé aux personnages et à l'histoire racontée, qui est simple et pourtant originale. Et, en plus, Henri Queffelec écrit bien…
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Tempête sur Douarnenez

Ce roman ne vaut pas par l'histoire de la rencontre entre une oie blanche venue de la campagne et un marin pêcheur mûri par les expériences, de mer bien sûr mais aussi de vie. A terre, il use sa vie de femme en femme, et de bistro en bistro; sur mer, il la risque, et, en attendant d'éventuellement la perdre, il voit parfois disparaître ses camarades dont le bateau a été moins fort que la tempête: ainsi va la vie à Douarnenez. L'historiette d'amour ne serait que bien banale. Mais nous sommes en présence d'un auteur qui, d'une part, sait écrire, et d'autre part nous immerge dans cette ville, dans ce port, dans ses bistros, sur cette mer, avec un talent peu commun. Avec lui, nous y sommes, à Douarnenez, sur ses bâteaux ou dans ses bars. Nous sommes mêmes, parfois, le poisson qui file sous les vagues.... Quelles merveilles que ces descriptions poignantes, tellement vraies, tellement humaines. Notre héros a presque tous les défauts de la terre, mais nous l'aimons: c'est un homme, imparfait, mais si réel. Là est le talent du romancier: l'intérêt d'un roman ne vaut pas par l'histoire qu'il raconte, mais par la façon dont elle est racontée. Et là, à Douarnenez, Henri Queffelec nous prend par la main. Comme Louis Marzin, nous sommes un pêcheur, un buveur, un coureur, et, à la fin du livre, nous avons l'impression que nous savons tout de la mer et de la pêche. Ce livre, publié en 1951, n'est pas le plus fameux de H.Queffelec, mais c'est un ouvrage vraiment très beau, et dont on se souviendra.
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Un feu s'allume sur la mer

Une histoire d'hommes rudes aussi bien physiquement que moralement.

Ils sont à l’image du lieu qu'ils habitent. L'ile de Sein un bout de terre balayé par la mer et le vents. En ce milieu du 19ème siècle la liaison avec la terre n'est pas toujours commode, l'isolement est total quand la mer se déchaine et que le raz devient impraticable.

Une histoire d'un homme trop fier qui perd celle qu'il voudrait épouser, on ne s'épanche pas tous les sentiments restent bien enfermés à l'intérieur de soi.

Et en parallèle la construction de ce phare mythique AR MEN. Bâtir un phare sur une roche qui ne découvre que quelques jours par ans et que l'on ne peut aborder que lorsque les éléments le veulent bien. C'est la ténacité de ces ingénieurs des Ponts et Chaussées, celle de ces conducteurs de travaux qui pendant 12 ans vont se succéder, celle des Sénans qui bien qu'hostiles au début vont s'accrocher de toutes leurs forces à la pierre, qui fit que le lumière puisse enfin briller.

Une superbe histoire un style d"écriture qui surprend au début mais qui "colle" bien à l'époque.
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Frères de la brume : S.O.S. Navire en péril

Ce livre fascinant nous raconte les exploits, les aventures et les mésaventures d'un puissant remorqueur de haute mer "l'Elan", basé dans un port du Pas-de-Calais.

Paru en 1960, ce roman palpitant d'Henri Queffélec est saisissant de vérité, il nous fait vivre les longues attentes de l'appel, les appareillages en urgence dans la nuit sinistre, les luttes contre la furie déchainée des flots du Channel mais aussi la concurrence et la solidarité des frères de la brume.

Il nous parle aussi de ces armateurs acharnés à payer le moins possible et à éluder tout engagement.

Cet ouvrage, plein du fracas de l'océan, est à mon sens un des meilleurs d'Henri Quéffélec.
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François d'Assise : Le jongleur de Dieu

C’est l’évocation d’un être sur qui l’auteur a beaucoup lu. Porté par l’admiration qu’il lui porte,il s’emmêle dans ses souvenirs. Et de cette envolée lyrique ne se distinguent plus les détails de la conformation de la matière en contrebas. L’auteur a rejoint son sujet dans sa faveur pour le monde spirituel où rien ne s’explique autrement que par la certitude de savoir.
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Un royaume sous la mer

Il faut aimer le milieu des marins pour bien apprécier ce roman, ou aimer la mer ce qui est mon cas, car tout tourne autour de cet élément, la mer est le personnage principal de ce roman, sans elle pas de frères tombés, pas de convoitises ni trahisons. L’auteur est un amoureux de la mer et ça se ressent, il aime aussi ses racines bretonne, lieu où se déroule le roman. J’ai trouvé les personnages humains très clichés en revanche, le pêcheur Jean Modénou qui ne supporte pas sa femme, sa vie à terre, elle, Madelaine, au caractère acariâtre qui ne laisse pas place à la douceur des bretons que j’ai pu rencontrer. L’ouvrage est dur, jusqu’à la découverte d’un coin à pêche qui viendra mettre un peu de piment entre les personnages.

A part la mer, rien ne m’a vraiment plu dans ce roman et sans elle, je ne l’aurais pas terminé. Il manque de consistance à mon goût, surtout dans la première partie qui parle en gros de pêche et rien d’autre, par la suite le récit se concentre plus sur les trahisons et les travers de l’humain. La plume est bonne cela dit, il y a de belles tournures de phrases, peu de répétition, on sent un vocabulaire variés chez l’auteur.

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Suite armoricaine

Voici un livre autobiographique qui réunit père et fils comme ils ne l'ont pas été dans la vie. Publié cette année, plus de 20 ans après la mort d'Henri Queffélec, il n'aurait pas été possible de le faire de son vivant. L'assemblage des deux récits répond à un désir du fils, à une nostalgie et un profond chagrin. Ce n'est pas une conversation ou un échange, juste une juxtaposition de textes, distants de 50 années, "deux monologues" comme l'indique Yann Queffélec dans l'introduction.



Il lui avait déjà consacré un ouvrage en 2015, intitulé L’Homme de ma vie. En 2009, il avait été contacté par un éditeur qui souhaitait publier Mémoires d'Enfance d'Henri Queffélec, mais c'est Philippe Héraclès qui le fait finalement en 2021, avec le texte de Yann à la suite. D'où le titre de Suite armoricaine.



Il faut un peu de temps pour avaler le volume. Les mémoires du père sont riches en enseignement sur la vie de la Bretagne au XIX-ème siècle et début XX-ème. L'auteur a grandi aux côtés de ses grand-mères paternelle et maternelle, a même partagé la chambre de l'une d'elles, P'tit Gwède. La proximité a créé une complicité et a été propice aux confidences. Il évoque longuement et en détail ses années d'école et les maîtres et profs qui les ont marquées. Privé tôt de son père, il recherchait parmi ceux-ci un substitut.



Il est inévitable de comparer le texte du fils à celui du père. D'autant qu'il lui fait écho. On y retrouve les toilettes au fond du jardin, avec la mer pour chasse d'eau, l'oncle André et ses deux yachts, de retour d'Indochine dans le texte de Yann, l'éducation catholique et ses rituels. Aux deux homards pêchés par Henri répond celui de Yann, puis un troisième à Molène. L'écriture du fils est plus nerveuse, plus libre. Elle chahute la chronologie et est beaucoup moins académique que celle du père.



Alors que les souvenirs sont ensoleillés chez le père, le fils évoque, lui, la pluie, le vent et le froid de la côte bretonne. On note plus d'impertinence et de distance dans le regard du fils sur la famille et ses pratiques religieuses. Est-ce un rapprochement qu'a cherché Yann Queffélec, ou au contraire cultive-t-il la volonté de se démarquer de ce père qui n'a jamais pu combler ses attentes? L'amertume transpire dans son texte, sans qu'il vire, toutefois dans le règlement de comptes.



Le rapprochement aura presque lieu, finalement, à Molène, autour de l'histoire du naufrage du Drummand Castle, aussi dramatique que celui du plus célèbre Titanic. Yann Queffélec a soigné sa fin. L'émotion est grande.
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Le Phare

Au récit de la construction du phare de la Jument au sud-ouest de l'île d'Ouessant, l'ouvrage d'Henri Queffélec ajoute une histoire d'amour entre Alain, fils d'un pêcheur de Molène, et Françoise, la fille d'un agriculteur d'Ouessant. Deux histoires en une, donc, mais la seconde est de trop. J'ai en effet trouvé que la première -véridique et passionnante- se suffisait à elle-même, et rendait l'autre fade.

L'histoire relate le legs de 400.000 francs que Charles-Eugène Potron fit à l'Etat en 1904 pour la construction -en sept ans maximum- d'un phare en mer d'Iroise, où des écueils mortels sont responsables de nombreux naufrages. Là-bas, les îliens se souviennent tous du naufrage du paquebot Drummond Castle, sur les Pierres Vertes, à l'ouest de Molène, le 16 juin 1896, seize ans avant le drame du Titanic. Potron lui-même, lors d'une navigation dans cette zone, avait bien cru voir sa dernière heure arriver.

Pour le choix de l'emplacement, le récif des Pierres Vertes n'est finalement pas retenu, ni celui de Men-Tensel. C'est celui de la Jument, Ar-Gazek en breton, à l'entrée sud du courant du Fromveur, qui est choisi. Peu importe, ce qui est impératif, c'est de prévenir les marins des dangers invisibles et de leur donner des points de repère.

Les pages 93-94 (de l'édition France Loisirs), qui nous indiquent les difficultés à construire un phare en pleine mer, montrent à quel point il s'agit d'une prouesse : le repérage du rocher sous-marin qui servira de socle au phare, puis les travaux de construction, exigent une grande marée basse, c'est-à-dire d'un coefficient assez élevé pour permettre au rocher d'émerger, et un beau temps, c'est-à-dire une mer peu agitée et une faible houle, qui permettent d'y accoster. Autant dire que ces conditions sont rarement réunies, voire jamais entre novembre et mars. Lorsqu'elles le sont, on découvre une roche très étroite, constamment balayée par la mer, sur laquelle on ne peut jamais rester plus de quatre heures, le temps qui sépare de la marée suivante...



Une fois le livre refermé, tout un vocabulaire spécifique nous est devenu familier : l'étoc (le récif, l'écueil), le jusant (la marée descendante), l'étale (le temps pendant lequel la mer ne descend plus, ni ne monte). le roman se termine au 28 décembre 1917, date à laquelle le phare est temporairement évacué pour des raisons de sécurité, et donc éteint. On assiste, juste avant, aux premiers essais du phare, fin 1911, où les cinq premiers occupants, dont un monteur-électricien et un cuisinier, furent bloqués deux mois dans des conditions dantesques (coups de boutoir de la mer en furie, oscillations du phare, suintements d'eau de mer, vitres cassées, fuites de mercure, etc.).



Si le fond du récit est d'un grand intérêt, je n'ai pas aimé sa forme. le style un peu hâché rend parfois le récit peu fluide, obligeant à relire certaines phrases pour en comprendre le sens. Parfois, ce sont des phrases incomplètes, des allusions, des mots abstraits, des images. On a parfois du mal à avoir prise sur le récit. Mais le plus important n'est-il pas que les travaux de maçonnerie du phare aient bien prise sur le rocher ?

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Tempête sur Douarnenez

L'histoire se passe a Douarnenez, port de peche breton a la sardine: histoire de pecheurs, de mer, de tempete en mer et dans les coeurs, histoire du quotidien de cette petite ville du temps ou il restait des sardines dans la baie. Henri Queffelec decrit toujours la mer de facon magistrale et ses livres se lisent bien. Ici, cependant, l'intrigue amoureuse est un peu faible, et l'orgueil tetu du marin breton devient quelque peu caricatural. Cet homme qui boit et qui bat une femme est decrit comme un homme "bien"... bon, ce livre a quelques annees deja... Henri Queffelec n'est pas franchement feministe, mais il a le merite de decrire avec precision ce qui peut se passer dans la tete d'un homme, et c'est hautement instructif, et assez confondant pour nous autres femmes.
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Journal d'un salaud

C'est là un livre fort caustique dont l'action se déroule dans un Marseille figé d'avant-guerre. Cynique, le héros et narrateur (nommé Boudot de La Mothe - ou peut-être réellement Boudot), y livre ses réflexions peu amènes sur le monde qui l'entoure et au passage sur lui-même, petit combinard étriqué et complaisant, à l'appétit trop grand pour sa frêle carcasse. C'est fin, drôle, lucide. Ambitieux également. Lorsque je l'ai lu la première fois, vers 20 ans, j'avais été scandalisé que cet ouvrage ne soit jamais cité parmi les romans français majeurs du XXéme siècle. Jamais la moindre référence. Sans doute à cause de sa moralité douteuse. Et pourtant...



Je l'ai relu le mois dernier, l'enthousiasme est resté intact. C'était toujours à mon sens un bon livre, un livre fort, dérangeant, du même tonneau que "Le Chemin des écoliers de Marcel Aymé"...



Un roman qui me semble avoir complétement et injustement disparu.



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Les îles de la miséricorde

Aïe ! Aïe !!!

Pas que je n'aime pas les histoires de vieux loups de mer .. mais là, je n'aime pas le style d'écriture de l'auteur ...

Queffelec fait trop d'apologie sur la religion ...

Aucun rapport avec le sujet du drame maritime.

J'ai mieux à lire, je ferme le livre !
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Tempête sur la ville d'Ys

Aux temps lointains des débuts du christianisme en Bretagne, la ville d'Ys, située à la pointe du Finistère, non loin de l'emplacement actuel de Douarnenez, vit ses dernières heures d'insouciance et de volupté. Plusieurs secousses sismiques l'ont déjà ébranlée sans faire trop de dégâts mais chacun sent que la nature ne va pas en rester là. Son seigneur et maître, le roi Gradlon, est en route vers elle pour évaluer la situation. Sa fille, la belle et volage Ahès, se réveille entre les bras de Gudolf, son amant du moment. Elle le quitte pour aller chevaucher dans la campagne. Ce qu'elle y voit est loin de la rassurer : les quais du port sont délabrés, la grande écluse perd ses clous, les digues se fissurent et se rompent un peu partout. Comment Ys pourra-t-elle résister aux assauts furieux de la mer ?

« Tempête sur la ville d'Ys » est un roman dramatique ou mélodramatique basé sur une ancienne légende mythologique qui a assez peu de fondements historiques. Le lecteur pouvait s'attendre à ce que Queffélec fasse preuve d'imagination et nous retrace les dernières heures de la cité dans un contexte sociologique et anthropologique plus large. Il se contente de raconter cette version bretonne de Sodome et Gomorhe ou d'Herculanum et Pompéï en ne s'attachant qu'à un nombre restreint de personnages, la plupart peu sympathiques comme Ahès, fille gâtée, égoïste et meurtrière, Gradlon, roi veule et pas à la hauteur de la situation quand il laisse l'initiative à un homme peu recommandable, etc. Seuls Guénolé, l'ermite et son confrère druide représentent les héros positifs, ceux qui tentent de calmer la folie des hommes et d'apaiser la fureur de la nature à leurs dépens bien entendu. Beaucoup de descriptions peu utiles et un certain manque de rythme rendent la lecture un tantinet laborieuse. Il faut dire également que le style de ce livre un peu ancien (1962) a assez mal vieilli et que, dans ce registre « catastrophiste », d'autres auteurs plus « punchy » comme Richard Harris et quelques autres ont brillé. Cet ouvrage ne supporte malheureusement pas très bien la comparaison.
Lien : http://lemammouthmatue.skyne..
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Tempête sur Douarnenez

Oh quelle rudesse, quelle âpreté dans ces vies de marins -pêcheurs bretons au début du XXe siècle ! Les joies tout aussi bien que les désillusions de ces hommes que bouscule la houle sont diablement décrites par Henri Queffellec.

Douarnenez est ici le théâtre d'une rencontre : Louis, ouvrier de la pêche, aperçoit Maria, celle qui vient d'ailleurs. Plomodierne, à quelques kilomètres dans les terres. Homme, femme, terre, mer.



Lire ce roman aujourd'hui a presque une valeur de voyage anthropologique dans un coin de terre du bout du monde, où l'on vit entre soi soudé par le malheur, l'alcool, les sardines, le thon, l'Église et le parti et enfin uni par la haine envers les Camaretois.

Le parler français sonne parfaitement juste : la construction de la phrase en breton exprimée en français.

L'exactitude des termes prononcés par les pêcheurs fait contrepoint à leur incapacité à dire ses sentiments. Tout ça, c'est des affaires de bonnes femmes, "nom dé chien" !
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Ils étaient six marins de Groix... et la tempête

Je découvre, avec presque stupéfaction, à l'occasion d'une navigation ici, que je n'ai rien écrit sur ce livre alors qu'il m'imprègne depuis que je l'ai lu. Par le pouvoir de ses mots, on est en pêche, sur le pont de bois, avec ces hommes qui faisaient leur métier, avec ce patron qui en avait la responsabilité.. C'est un des écrits de Quéffelec père qui vous font sentir le goût salé et iodé de l'océan, quand il est tiède et vous donne une idée de la réalité de la vie de pêcheur. C'est, selon moi, un écrit qui est du "niveau" de Hugo et, parfois, de Rimbaud car il dit comme eux auraient pu le dire, ces réalités là et nous en transmettent, autant que les mots le peuvent, la puissance de réalité. Un chef-d'oeuvre absolu. Et ce n'est pas parce que j'avais vue sur Groix de ma chambre pendant mon adolescence que je dis cela (mais sans doute beaucoup quand même)..
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Un recteur de l'île de Sein

« Le vent souffle où il veut : tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d’où il vient ni où il va. » Ainsi Jésus parla-t-il à Nicodème pour expliquer le mystère de l’incarnation.

Ainsi Thomas, le sacristain de l’île de Sein, abandonnée de son curé, devient-il prêtre à son tour pour faire face aux besoin de spiritualité en tout homme.

Ce livre, on le connaît surtout par le film qui en é été tiré : Dieu a besoin des hommes. C’est un livre court, mais c’est un grand livre. Les paysans et les pêcheurs y deviennent les héros d’un récit rude, violent et émouvant.
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Le Phare

Je suis tombé par hasard sur ce roman dans une boîte à livres et j’en suis très content. C’est un peu un électrochoc. On se rend compte, dès les premières lignes, que les auteurs d’aujourd’hui nous habituent à des lectures faciles, le style, le vocabulaire sont devenus simpliste. Du coup la lecture n’est pas toujours simple, c’est parfois un peu long, mais l’histoire est très intéressante. Un auteur feel good pourrait s’en emparer et le mettre au goût du jour pour toucher un large public…ce serait dommage…

Il y a visiblement une suite mais rien n’oblige à la lire…
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