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Critiques de Henri Queffélec (70)
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À quoi rêvent les navires

L’écrivain Henri Quéffélec, dans À quoi rêvent les navires ? (1983), un recueil de nouvelles, a revisité avec poésie et humour l’histoire de l’arche de Noé. Le récit s’intitule Ça remonte au déluge : Noé et ses fils ont construit une arche immense, et sont prêts à affronter le déluge ; le moment est venu de distribuer aux animaux leurs billets d’embarquement. Grand ami des lapins, Eleff, le petit-fils de Noé réussit à convaincre son grand-père d’embarquer sept paires de lapins au lieu d’une seule. Ces lapins vont profiter de leur séjour dans l’arche pour se reproduire à vitesse grand V, et très vite l’espèce lapine va pulluler à bord, transformant la croisière en cauchemar…
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Au bout du monde

Une jeune institutrice brestoise voit son fiancé, devenu soldat, être porté disparu pendant la première guerre mondiale. Elle accepte alors un poste dans un hameau du littoral au fin fond du Finistère, chez les "sauvages", face à l'île Molène. Ce sont les quatre années de guerre vécues par cette femme seule, ses difficultés et ses succès professionnels, qui nous sont racontés ici.

Un roman du terroir somme toute assez banal, mais très bien écrit par H. Queffelec, qui se lit aisément.
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Ce sont voiliers que vent emporte

Cet ouvrage est, avant-tout, une très belle biographie qu'Henri Queffélec offre à Antoine-Dominique Bordes mais c'est aussi un formidable morceau de littérature.

Henri Queffélec est un aristocrate de l'écriture.

Il est fin dans ses choix, élégant dans son style. Il s'attarde longuement. Il décrit l'enfant, le jeune homme, les circonstances qui feront de lui un immense armateur.

Antoine-Dominique est l'avant dernier "drôle" de la famille Bordes.

Au début de ce récit, il a neuf ans. On le surnomme Toinapaul.

Son père lui a glissé dans les mains un livre. Derrière une belle couverture à odeur de cordonnerie, l'enfant découvre un titre : "vie et aventure de Robinson Crusoé".

Mais défense de lire une fois couché et dans la journée, il faut vaquer au travail de l'école.

Envoyé à Bordeaux, chez son frère et parrain, il n'aura de cesse que voir pour la première fois l'océan.

"L'esprit d'aventure n'a pas à se justifier ni à s'expliquer".

Pour un jeune homme pauvre du sud-ouest, Valparaiso semblait un nouvel eldorado, et c'est ainsi qu'à dix-huit ans, Antoine-Dominique Bordes s'embarqua vers la lointaine Amérique du Sud pour y travailler dans une agence maritime où il était recommandé.

S'associant avec le capitaine Le Quéllec pour vendre des marchandises importées du Chili, il fondera en quelques années l'armement "ADB" qui sera à son apogée le plus grand armement du monde de son époque.

De 1849 à 1925, la compagnie Bordes fera naviguer sous son guidon, 127 navires....

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Convoi pour Oslo

N°78

Septembre 1991







CONVOI POUR OSLO – Henri Queffelec – Editions Stock.





L'Histoire ne retient que les hauts faits, gomme les zones d'ombre, élude les actions humbles, les incertitudes pour ne conserver que le réel, l'établi, l'indubitable et le consacre par la mémoire collective. Il n'y a pas de place pour les états d'âme, les hésitations… Pourtant l'auteur fait observer que les Grecs avaient donné à Clio, muse de l'histoire, une fille qui était celle de la poésie, c'est à dire de l'imagination…



Avril 1940. Hitler décide d'envahir la Norvège. Il le fait à sa manière, sans déclaration de guerre, en pleine nuit, par une flotte de guerre naviguant tous feux éteints. Non seulement cette escadre, forte du plus récent bâtiment de guerre de la kriegsmarine (Le Blücher) viole les eaux territoriales norvégiennes, mais encore elle prend l'initiative des hostilités et coule un garde-côte… Au fond du fjord, Oslo, la capitale et l'espoir d'occuper rapidement le pays et de s'emparer de la personne du roi.

Dépourvu d'armée, ce peuple vivait dans une sorte d'expectative poétique face à l'embrasement de l'Europe. Sa neutralité rassurait et le sérieux le disputait à l'attente.



Avant d'arriver au fond du fjord, l'escadre allemande s'avance vers le petit fort d'Oscarborg sommairement armé de canons hors d'âge que les services de renseignements allemands ont réputés inoffensifs. Là, l'Histoire donne rendez-vous à un homme, Ericksen, colonel d'artillerie qui a connu dans ce pays neutre davantage de servitudes que de grandeurs militaires. Il connaît bien les atermoiements des politiques, plus soucieux de leur carrière que de l'avenir de la Patrie. Il connaît aussi sa faiblesse face à l'extraordinaire puissance de feu ennemie. Il sait aussi où est son devoir, celui de défendre le sol natal.



Dès lors, il sait qu'il vit un moment d'exception, un de ces moments décisifs qui transcendent les hommes de bonne volonté et font qu'ils sont exactement eux-mêmes, qu'ils sont réduits à l'accomplissement de leur seul devoir et qu'ils l'exécutent dans une sorte d'état second. « A certains moment, il faut agir » dit avec une simplicité paradoxale le colonel Ericksen !



En face, le commandant du Blücher, lui aussi fait son devoir de soldat, mais on se méfie de lui, et on le flanque d'un supérieur hiérarchique et surtout d'un général SS. Certes, il obéira aveuglément aux ordres, mais non sans avoir attiré l'attention de « ses gardiens » sur les erreurs stratégiques du Fürher ce qui fait douter de la qualité de son national socialisme. Non seulement la marine allemande ne sort pas grandie de cette manoeuvre mais encore le Blücher, au nom de l'invincibilité décrétée par Hitler lui-même est mis en avant avec une artillerie mal réglée et une insuffisance de gilets de sauvetage. « Les Norvégiens ne tireraient pas » avaient affirmé les Services Secrets allemands… C'était compter sans la détermination d'Ericksen qui fit son devoir tout comme le commandant du Blücher. La destruction du cuirassé allemand n'empêcha pas la Norvège d'être occupée par l'Allemagne mais le roi eut le temps de fuir pour organiser la résistance.



A partir d'un fait réel et pratiquement inconnu de nous, Henri Queffelec a écrit un roman exceptionnel où il parle certes de la Norvège, mais surtout de l'homme face à son devoir et jette sur lui un regard de poète et de philosophe. Il évoque aussi l'histoire du III° Reich, sa façon d'agir et de porter la guerre partout en Europe et de la détermination d'un homme qui seul s'oppose à l'invasion de son pays.

Si son exemple avait, à l'époque, été plus suivi, le sort du monde en eût été changé.



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Et les enfants joueront jusqu'à la nuit

Quel bonheur ce roman pour débuter l'année !

Je connaissais le fils, je découvre la plume du père.



Il nous emmène à la découverte d'un poète russe dont les écrits ont été remarqués en France, et va recevoir dans son pays une délégation d'écrivains français.

Un amitié va naître en Vassili et Simon, mais le premier sera obligé de mentir au second pour accéder aux désidératas de son régime, auquel il croit, même si des évènements l'ont traumatisé enfant.



La seconde partie du livre se passe en France, où Vassili est invité après cinq années de goulag.



Plus qu'une critique de gouvernance, c'est la difficulté d'être un homme juste dans un monde injuste qui nous est raconté. La vie, l'amour, la mort et tout le reste...



J'ai énormément aimé ce texte, qui résonne à travers les époques.
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François d'Assise : Le jongleur de Dieu

C’est l’évocation d’un être sur qui l’auteur a beaucoup lu. Porté par l’admiration qu’il lui porte,il s’emmêle dans ses souvenirs. Et de cette envolée lyrique ne se distinguent plus les détails de la conformation de la matière en contrebas. L’auteur a rejoint son sujet dans sa faveur pour le monde spirituel où rien ne s’explique autrement que par la certitude de savoir.
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Frères de la brume : S.O.S. Navire en péril

Ce livre fascinant nous raconte les exploits, les aventures et les mésaventures d'un puissant remorqueur de haute mer "l'Elan", basé dans un port du Pas-de-Calais.

Paru en 1960, ce roman palpitant d'Henri Queffélec est saisissant de vérité, il nous fait vivre les longues attentes de l'appel, les appareillages en urgence dans la nuit sinistre, les luttes contre la furie déchainée des flots du Channel mais aussi la concurrence et la solidarité des frères de la brume.

Il nous parle aussi de ces armateurs acharnés à payer le moins possible et à éluder tout engagement.

Cet ouvrage, plein du fracas de l'océan, est à mon sens un des meilleurs d'Henri Quéffélec.
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Ils étaient six marins de Groix... et la tempête

Je découvre, avec presque stupéfaction, à l'occasion d'une navigation ici, que je n'ai rien écrit sur ce livre alors qu'il m'imprègne depuis que je l'ai lu. Par le pouvoir de ses mots, on est en pêche, sur le pont de bois, avec ces hommes qui faisaient leur métier, avec ce patron qui en avait la responsabilité.. C'est un des écrits de Quéffelec père qui vous font sentir le goût salé et iodé de l'océan, quand il est tiède et vous donne une idée de la réalité de la vie de pêcheur. C'est, selon moi, un écrit qui est du "niveau" de Hugo et, parfois, de Rimbaud car il dit comme eux auraient pu le dire, ces réalités là et nous en transmettent, autant que les mots le peuvent, la puissance de réalité. Un chef-d'oeuvre absolu. Et ce n'est pas parce que j'avais vue sur Groix de ma chambre pendant mon adolescence que je dis cela (mais sans doute beaucoup quand même)..
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Ils étaient six marins de Groix... et la tempête

Ce livre nous embarque dans la tempête de 1930, à bord d'un thonier dundee groisillon. C'est l'histoire de cette île, du lien qui unit ces hommes et la mer, mais aussi du courage des femmes restées à terre. Un livre très bien écrit et qui donnerait presque le mal de mer tant on s'y plonge
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Ils étaient six marins de Groix... et la tempête

Le thonier dundee l'Aviateur Blériot avance dans le noroît de la mer Celtique. À son bord, six marins, tous groisillons ; l'île de Groix, petite terre détachée avec son vivier de marins. le patron Amédée, quatre matelots, le mousse Yves-Marie quatorze ans et déjà bien débrouillard, un bon petit gars. Avec ses deux tangons déployés, le dundee, loin des côtes, espère ferrer le thon germon mais celui-ci se fait désirer depuis des heures.

Le patron est soucieux mais s'interdit de descendre jeter un oeil au baromètre. Un mutisme s'installe en lieu et place des plaisanteries habituelles. le regard se perd vers le noroît, épiant au loin le ciel et la mer en pleine mutation, le gris s'épaississant.

Marée d'équinoxe 1930, aucune alerte météorologique n'a été diffusée avant le départ en mer. L'inquiétude monte pourtant. Le temps vire au changement. Le baromètre, lui, vire au sale coup, l'aiguille noire tombant dangereusement sur la gauche. Plus un cri de goéland… Un bien mauvais coup de chien se prépare. L'Océan s'emballe.



Henri Queffélec, grand romancier maritime, nous plaque à bord de ce thonier. On est là, pantelant, tenu par les mots, par ce texte si puissant, suspendu, en attente de la déferlante assassine.

L'objectif du patron n'est plus de remplir son dundee de thons mais de ramener tout l'équipage à terre. Il a ordonné de virer de bord juste avant d'atteindre le gros de la flottille de thoniers amassés autour des mattes de germons dans les flots du grand large. Est-ce une décision judicieuse, raisonnable, née d'une véritable expérience ? La zone est profonde, sujette aux lames déferlantes qui pourraient se former et chavirer les bateaux.

« Ma mission de marin pêcheur n'est pas de m'enfoncer dans la profondeur des mers pour ne plus en sortir. »



L'auteur, avec sa grande minutie et son immense vivier de termes maritimes nous fait réellement vivre cette tragique tempête d'équinoxe. C'est une exceptionnelle lutte pour contrer les vagues, une surveillance sans relâche face aux paquets de mer qui s'abattent.

Henri Queffélec utilise une narration qui questionne les marins, le dundee, les femmes à terre, le vent, la fureur de la mer. On navigue dans la tête d'Amédée où les années de multiples naufrages, tous ces hommes avalés par la mer, ressurgissent. Son esprit va aussi vers Aurélia, sa femme. On dérive alors sur les ravages à terre, le vent se déchaînant sur les pignons. La violence de ce temps surprend, réveille, à moins que ce ne soit l'anxiété qui tenaille celles et ceux qui craignent le pire.

On fait escale à Port-Tudy devant un beau tableau enthousiaste de ce port prospère. Un port thonier effervescent lors des campagnes de pêche, fier de son enchevêtrement de bateaux.

Pas de reprise de souffle possible car la peur, l'épuisement, le tapage du ciel et de la mer, les chocs sur la coque ne laissent aucun répit au lecteur.

Heureusement que l'équipage est soudé, du doyen au jeune mousse. La préoccupation du patron vis-à-vis de ce dernier est attendrissante, surtout ne pas perdre un mousse qui n'a vraiment pas l'âge de mourir ! Car les vents désastreux de cette tempête d'équinoxe de septembre 1930 soufflent la mort, un mot qu'il faut pourtant bannir à bord, de peur de l'attirer.



Près d'une trentaine de bateaux des côtes atlantiques ont péri corps et biens lors de ce funeste coup de vent. Et l'Aviateur Blériot, a-t-il pu sauver sa belle coque et son équipage ?



Autour d'un fait climatique réel, ce roman, à l'écriture vivante et vibrante, est un magnifique hommage aux marins de cette pêche à voile qui vivait ses derniers instants.

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Ils étaient six marins de Groix... et la tempête

on se rapproche beaucoip plus de la littérature que dans bon nombre de nos lectures contemporaines. On est de moins en moins habitués à une telle densité et force dans le style : on est réellement embarqué dans cette tempête du siècle en Septembre 1930 qui vit près de 30 thoniers et plus de 200 marins disparaître corps et biens . L'art de Henri Queffelec est de nous faire partager l'angoisse des familles de marins et de nous faire revivre une période pas si lointaine où la technologie n'avait pas encore sa place et n'aurait rien changé à l'impuissance des hommes en face des éléments déchainés
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Journal d'un salaud

C'est là un livre fort caustique dont l'action se déroule dans un Marseille figé d'avant-guerre. Cynique, le héros et narrateur (nommé Boudot de La Mothe - ou peut-être réellement Boudot), y livre ses réflexions peu amènes sur le monde qui l'entoure et au passage sur lui-même, petit combinard étriqué et complaisant, à l'appétit trop grand pour sa frêle carcasse. C'est fin, drôle, lucide. Ambitieux également. Lorsque je l'ai lu la première fois, vers 20 ans, j'avais été scandalisé que cet ouvrage ne soit jamais cité parmi les romans français majeurs du XXéme siècle. Jamais la moindre référence. Sans doute à cause de sa moralité douteuse. Et pourtant...



Je l'ai relu le mois dernier, l'enthousiasme est resté intact. C'était toujours à mon sens un bon livre, un livre fort, dérangeant, du même tonneau que "Le Chemin des écoliers de Marcel Aymé"...



Un roman qui me semble avoir complétement et injustement disparu.



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La Boudeuse ou le tour du monde de Bougainv..

Très bien documenté mais horriblement long, avec d'innombrables anecdotes lassantes par leur répétition. Qu'on ne me parle plus jamais de scorbut !
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La Boudeuse ou le tour du monde de Bougainv..

J'ai un problème avec Queffélec, c'est son style. Je l'avais déjà souffert en lisant "Le Grand départ : Charcot et le Pourquoi pas ? ".

Attention, Queffélec écrit plutôt bien mais, comme dirait Kool Shen, c'est son flow qui ne passe pas. Je trébuche sur les virgules, je perds le fil des adjectifs, sans cesse je dois revenir sur les phrases, bref tout le contraire de fluide.



Heureusement son sujet m'est passionnant, j'ai trouvé ici un précieux complément au "Voyage autour du monde" de Bougainville que j'ai lu plusieurs fois.

Queffélec a multiplié les sources, il apporte un éclairage politique et géostratégique que Bougainville ne pouvait exposer publiquement à ses contemporains. Il relativise, précise ou questionne le récit de Bougainville en le comparant aux souvenirs transcrits par ses compagnons de voyage.



Queffélec suggère, sans doute à juste titre, l'influence décisive du passage du récit consacré à la "Nouvelle Cythère" sur l'imaginaire des Européens.

Petit bémol, il semble moquer cet exotisme issu de quelques lignes plus ou moins artificiellement sublimées par l'intelligentsia parisienne mais, dans le même temps, il sacrifie allègrement au fantasme élimé de la Vahiné en consacrant d'aussi nombreux que dispensables passages à de scabreuses évocations et autres anecdotes grivoises dignes d'une chambrée de soudards avinés.



Lecture syncopée en raison du style mais néanmoins intéressante.
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La cache éternelle

Un bon livre du romancier breton paru en 1973.
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La faute de monseigneur

En Bretagne sous l'Empire, un jeune préfet et sa police traquent des Chouans receleurs d'armes anglaises. L'évêque du lieu obtient des confessions, et commet une faute.

Tout le roman tourne autour de la culpabilité du prélat, et des avanies consécutives à son attitude.

Les frasques adultères du préfet viennent inutilement alourdir et allonger le récit.
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La faute de monseigneur

En 1969 Henri Quéffélec se consacre - c'est le cas de l'écrire - aux portraits d'hommes d'Eglise au temps de la Révolution, de la chouannerie et, ici, du début du"règne" de l'Empereur Napoléon. Il fait beaucoup de recherches documentaires et s'inspire de faits réels s'étant produits dans le diocèse de Vannes en 1806, mais ils changent les noms des lieux et des personnages par rapport à la réalité historique ( ça m'agaçait un peu de ne pas arriver à situer le récit..). L'écriture est toujours proche d'une poésie en prose, originale, singulière, audacieuse, surtout dans les descriptions. Les dialogues sont "intelligents" (tous les personnages parlent "justement", quelle que soit leur condition.. La structure du récit est régulièrement découpée en courtes scènes et déconcertante car le lecteur doit faire un effort de réflexion pour comprendre souvent qui parle etc.. mais finit toujours par le faire. Son sujet est le portrait d'un Haut responsable de l'Eglise qui a (je n'en dis pas plus - ne lisez pas la 4ème de couverture), fait "une faute", mais c'est aussi une énième occasion de brosser le caractère de Bretons dont on ne sait s'ils sont simples croyants naïfs ou individus madrés aux valeurs solides comme le granit. J'ai songé à 93 de Victor Hugo, pour l'époque et les lieux mais le roman de Quéffélec est bien différent, pas seulement par le style (rien à voir avec l'emphase, souvent délectable de Hugo) mais par le sujet : la Conscience d'un homme d'Eglise, le lien entre les paysans bretons et l'Eglise, la résistance tenace à l'exercice du pouvoir par "Paris", qu'on soit sous la République menacée de la Révolution" ou sous les débuts de l'ancien officier républicain qui s'est fait Empereur et qui a permis la reprise du culte par le Concordat. L'importance du rôle de la police de Fouché - dont des personnages disent que c'est un ancien moine, ce qui est largement faux - donne au récit un côté policier, enquête, que je n'avais pas rencontré jusque-là Chez H.Quéffélec, ayant lu surtout ses romans dans le milieu de la mer (mais un recteur de l'Île de Sein met déjà en scène un homme d'Eglise à la personnalité complexe). Bien écrit (comme toujours), une vraie histoire (mais non l'Histoire Vraie), bon livre qui se lit avec attention et intérêt, pour qui s'intéresse à l'époque, à ce qui se passe dans le cerveau des Ecclésiastiques et à La culture de la Bretagne.
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La mouette et la croix

La vie du curé de l’île d’Hoedic (Morbihan) avant, pendant et après la révolution française, avec un nombre invraisemblable de personnages et du latin non traduit à profusion ; voilà le brouet indigeste et ennuyeux que nous fait avaler Henri Queffelec, pour notre plus grande affliction.
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Laissez venir la mer

1ère partie . Dans un style volontairement haché, sans doute pour évoquer les paquets de mer qui viennent heurter la coque du chalutier breton, l'auteur nous offre la chronique d'une mort annoncée dont nous ne saurons jamais les détails. L'hypothèse de départ est d'ailleurs totalement fausse: jamais depuis qu'existent des matelots quelqu'un imputerait à un capitaine une décision de non renouvellement d'embarquement dont chacun sait qu'elle ne relève que des armateurs.

2ème partie = la recherche et la découverte des corps sur la côte irlandaise. Ici aussi tout est fait pour empêcher le récit d'avancer, m'enfin on respire un petit peu mieux.

3ème partie toujours en Irlande = l'enquête (ou l'arnaque au lecteur ?)

J'ai fait l'effort de ne pas abandonner la lecture, parce que c'était Monsieur Henri Queffelec, écrivain autrefois respecté dans ma ville et dans ma famille. (Mais quelle déception...)
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Le Grand départ : Charcot et le Pourquoi pas ?



Décidément j'ai du mal avec les auteurs ces jours-ci.

La saga de Charcot à bord de son "Pourquoi pas ?" m'a évidemment captivé mais la plume heurtée d'Henri Queffelec n'a cessé de contrarier ma lecture.

Qu'importe, au final, l'admiration et la passion qu'il porte à son sujet remisent ce désagrément au second plan.

Car surgissent de ces pages, la mer, la banquise, l'Islande et les rivages groenlandais, terribles et magnifiques, mais aussi, insignifiants dans ces immensités glacées, ces hommes, marins et scientifiques, passionnés et intrépides.

Jusqu'au drame final.

A lire bien sûr.
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