Le premier Européen qui aurait découvert l'île Saint-Jean, s'il faut en croire les écrivains anglais, serait Sébastien Cabot. Les Français, de leur côté, attribuent cette découverte à Vérazzani ; mais ni les uns, ni les autres n'ont jamais pu donner de preuves certaines de leurs avancés.
Les États-Unis, dit-il dans son Voyage, sont destinés à devenir une Chine occidentale. En 1775, il y avait trois millions d'habitants ; cette population a doublé huit fois depuis (1854). A ce compte il y aurait vers 1925, deux cents millions d'habitants ; mais cet accroissement se ralentira probablement...
Il existe au monastère des Ursulines de Québec, un petit tableau qui rappelle une touchante tradition des premiers temps du Canada: c'est une peinture faite par un artiste canadien, d'après d'anciens croquis conservés depuis longues années au monastère. Le sujet, du reste, en est bien connu ; car un grand nombre d'élèves des Ursulines en ont crayonné des miniatures, que nous retrouvons aujourd'hui suspendues dans leurs salons en souvenir de leur vie de couvent.
Vous souvient-il des jours de votre enfance,
Objet constant de regrets superflus,
Si chers, si purs, si doux quand on y pense,
Si beaux enfin quand nous n'y sommes plus?
Car le bonheur dans l'humaine carrière
Marche toujours ou devant ou derrière ;
La même loi toujours nous le défend ;
On le regrette, ou l'attend, on le nomme !
Que dit l'enfant ? Oh ! quand serai-je un homme ?
Que dit son père? Oh ! quand j'étais enfant ! . ..
Le souvenir du vieil ami, qui vient de me quitter pour toujours et que tons
mes compatriotes pleurent avec moi, se perd dans le crépuscule de ma première enfance. Malgré ce que cette réminiscence a de personnel, je veux la raconter ; car elle nie donnera l'occasion de décrire l'antique manoir des seigneurs de Gaspé, et d'ouvrir au lecteur un aperçu dans l'intérieur de cette famille aux habitudes si étrangères à notre temps.
Montcalm présenta au gouverneur trois mémoires sur la défense des trois points principaux par où le Canada pouvait être attaqué : le lac Ontario, le lac Champlain et Québec. Ses vues s'accordèrent en somme avec celles de Vaudreuil et avec les mesures que celui-ci venait de prendre. Leurs relations parurent moins tendues, et les amis de l'union et de la concorde curent quelque espoir d'un rapprochement. Le premier à s'en réjouir, le chevalier de Lévis mandait au prince de Beauvau : « M. de Montcalm a demandé son rappel au mois de juillet par un mécontentement avec M. de Vaudreuil; depuis ce temps ils sont de meilleure intelligence, et il a demandé à rester... Quant à moi, j'ai trouvé le moyen de bien vivre avec tout le monde. »
Le succès de nos armes, sur un ennemi incomparablement plus fort en ressources de tout genre, durait depuis cinq ans. Quelques poignées d'hommes avaient défendu, presque toujours victorieusement, les frontières canadiennes contre des voisins quinze fois plus nombreux. L'ère des revers, commencée avec la prise de Louisbourg, se continua bientôt par la destruction des forts Frontenac et Duquesne, défendus par de trop faibles garnisons.
Le fort de Frontenac était sous le commandement de M. de Noyan, gentilhomme de Normandie, âgé et infirme, mais conservant dans sa vieillesse toute son énergie et sa liberté d'esprit, capable de faire honneur à un poste qu'on lui donnerait à défendre avec des forces suffisantes.
Notre peuple ne date que d'hier, et déjà il compte toute une génération de ces martyrs de la science. Honorons l'héroïque fondateur, le défricheur intrépide, les hardis pionniers qui ont fait notre patrie si riche et si belle ; c'est u n devoir sacré. Mais n'oublions pas le savant modeste, l'archéologue laborieux, ces travail leurs sans trêve, qui nous ont fait connaître notre noble histoire, qui l'ont conservée pour l'avenir. Ils sont les fondateurs de la patrie intellectuelle , comme les premiers sont les défricheurs de nos forêts.
Quand aux plus beaux jours de l'été, la végétation a mûri sous les rayons d'un soleil resplendissant, que chaque tige plie sous le fardeau des fruits, c'est l'heure où du sein de chaque plante s'exhalent, avec les parfums, les germes de l'avenir. Alors s'élève un souffle mystérieux qui passe sur ces toisons d'or, les balance, les agite ; et sur les ailes de ces tièdes haleines s'envolent les semences qui vont porter au loin les espérances des futures moissons.
Ceux qui étaient alors en âge de goûter les beautés littéraires, peuvent redire encore tout ce qu'il y avait de charme dans la voix de ce barde canadien, debout sur le rocher de Québec, et chantant avec des accents tantôt sonores et vibrants comme le clairon des batailles, tantôt plaintifs et mouillés de larmes, comme la harpe d'Israël en exil, les bonheurs et les gémissements de la patrie.