— Voilà soixante-seize ans que M. Guizot vit dans la religion réformée.
Aujourd'hui il reconnaît qu'il s'est trompé et il entre dans la religion
catholique. Mais puisqu'il s'est trompé pendant soixante-seize ans, qui me
prouve qu'il ne se trompe pas encore?
Il me semble qu'un homme de la valeur de M. Guizot doit éprouver
quelque embarras à répondre à la foule :
— Eh bien ! oui, je me suis laissé égarer toute ma vie par le nommé Luther,
qui a abusé de ma crédulité et de mon innocence. Tout ce que j'ai dit et fait
jusqu'ici n'a pas le sens commun, permettez-moi de passer à autre chose.
L'étonnement de la foule cessera comme par enchantement le jour où elle
saura toute la vérité, c'est-à-dire que les hommes politiques n'ont jamais eu
et n'auront jamais d'autre religion que celle dont ils ont besoin pour le
triomphe définitif de leurs idées gouvernementales