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Citation de araucaria


- Soyez la bienvenue chez nous, Martine, reprit Igor Dimitrievitch en levant son verre.
Et soudain il s'avisa qu'il la vouvoyait encore, alors qu'il avait toujours tutoyé ses belles-filles.
- A présent que vous êtes tout à fait entrée dans la famille, reprit-il, je vais vous dire tu.
Elle eut ce demi-sourire velouté qu'il aimait tant et répondit :
- Je vous en remercie, père.
Il enchaîna avec une rude bonhomie :
- Un bon conseil : tâche de grossir un peu! Tu es si mince! Un souffle te casserait en deux!
Tout le monde rit. On trinqua encore. La gorgée de champagne qu'Igor Dimitrievitch avait bue lui piquait agréablement la langue. Bien sûr, il s'agissait là d'un mariage au rabais, d'un mariage à la sauvette. Sans prêtre, sans chants liturgiques, sans robe blanche. Homme d'un autre temps, Igor Dimitrievitch eût préféré les fastes d'or et d'encens de l'église de la rue Daru. Mais deux divorcés ne pouvaient prétendre à la splendeur de ce rituel. Tant pis, il fallait, à l'occasion, savoir se montrer moderne. Les yeux d'Igor Dimitrievitch parcoururent l'assistance et se posèrent sur Eric. L'enfant avait un air penaud et un peu triste parmi tous ces étrangers surexcités. "A quoi peut penser un fils de douze ans dont la mère se remarie?" se demanda Igor Dimitrievitch. Il eut pitié du gamin. Et aussi de lui-même. Tous deux étaient de trop dans cette fête des adultes.
- Viens ici, toi! lui dit-il.
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