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Critiques de Henry David Thoreau (338)
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Walden ou La vie dans les bois

" La richesse superflue ne peut acheter que des choses superflues. Il n'est besoin d'argent pour satisfaire les besoins vitaux de l'âme."

Henry David Thoreau figure emblématique de la philosophie américaine fait son grand retour dans les maisons d'éditions. Même Michel Onfray y va de sa plume pour nous faire découvrir " Thoreau le sauvage".

" Walden" est une expérience que fit le philosophe; pendant deux ans il vécu dans une cabane près de l'étang de Walden. Vivant chichement du produit de son travail Thoreau nous fait part de ses réflexions sur la richesse, le superflue qui inondent sa société du milieu du 19ème siècle

Ecologiste avant l'heure, marcheur insatiable il étudia la faune et la flore de la nouvelle Angleterre. L'auteur de " la désobéissance civile" était un homme intègre et méfiant envers ces congénères. Dans son oraison funèbre Ralph Waldo Emerso rend un bel hommage à son ami , luttant contre l'esclavagisme un homme atypique qui fit des émules comme Gandhi ou Martin Luther King.

Que dirait Thoreau de notre société consumériste ?

Un livre intéressant avec parfois quelques longueurs, on peut lui pardonner.

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La désobéissance civile

Je ne sais pas si c'est une lecture de saison, en climat électoral tel que nous le connaissons en ce moment en France (je précise pour nos amis francophones non français vivant en dehors du territoire où l'on n'entend parler en ce moment que de politique), car la lecture de ce livre ne risque pas d'augmenter le taux de participation à ladite élection. Est-ce un mal ? Est-ce un bien ? Je vous laisse le soin d'en juger par vous-même.



Dans cet opuscule, Thoreau fonce tête baissée, cornes en avant sur les chiffons rouges de l'arène politique. Il y met franchement en doute l'utilité d'un gouvernement et d'un état centralisé et, plus certainement encore, il affirme sa nocivité.



Je trouve son propos intéressant mais quelque peu confus car pas très structuré ; il dénonce pêle-mêle le fait que le gouvernement cautionne l'esclavage, la guerre impérialiste au Mexique, l'absence de sens moral de la justice, l'opportunisme économique, l'incompétence et l'étroitesse de vue des politiques, la pusillanimité des citoyens qui râlent de loin mais n'agissent jamais, l'infondé de l'impôt, l'entrave générale à la liberté et au libre arbitre qu'exerce l'autorité sur l'individu ou encore l'absence de référence aux préceptes moraux distillés dans le Nouveau Testament.



Ce dernier point en particulier me dérange particulièrement car lui qui se fait le champion de la liberté et de la défense du libre-arbitre de notre conscience, je ne vois pas particulièrement en quoi le Nouveau Testament est un modèle du genre, sauf peut-être, à la rigueur, à considérer les actes (supposés) de Jésus comme une forme pacifique de résistance à l'oppresseur romain.



Le point le plus intéressant selon moi, soulevé par La Désobéissance Civile (essai politico-sociétal intitulé à l'origine Résistance Au Gouvernement Civil) est celui, précisément de l'acte de résistance, dans les menus faits du quotidien et cela de manière non violente, sans se cacher derrière un groupe quelconque, sans se leurrer derrière des cris ou des banderoles pour mieux se fondre dans le moule par la suite.



Henry David Thoreau parle ouvertement de la fumisterie que constitue le vote dit « démocratique » car les choix devant toujours s'effectuer entre une poignée de larrons autoproclamés ou auto désignés par quelques-uns de leurs amis ayant des intérêts dans l'affaire. C'est dans les petites actions du quotidien que s'expriment le mieux nos choix politiques, en boycottant tel ou tel produit, telle ou telle décision gouvernementale, en ne contribuant pas à ce que nous croyons injuste, vu de notre fenêtre que nous faisons le mieux de la politique.



La grande limite malgré tout de la vision de Thoreau, qui défend fermement une non-ingérence de l'État dans les affaires individuelles est qu'elle concourrait tout droit à un hyper ultra libéralisme de l'espèce la plus sauvage qui soit et en ce sens, ne me semble pas franchement un remède tellement meilleur que le mal (justifié) qu'elle dénonce.



En somme, une contribution très intéressante, dont on sait qu'elle influencera des grands résistants pacifiques tels Gandhi ou Luther King, mais qui présente selon moi beaucoup de limites et de côtés sombres non élucidés.



Cependant, je vous invite civilement à désobéir à cet avis, car, tout bien considéré, il ne représente pas grand-chose.
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Walden ou La vie dans les bois

Un beau récit d'un auteur culte de la littérature américaine. J'ai passé un bon moment à Walden, l'étang près duquel Henry David Thoreau construisit sa cabane, pour deux ans durant, se contenter d'une vie simple en harmonie avec la nature. Un écologiste avant l'heure, qui au cours de son existence privilégiera la proximité avec elle plutôt que de trop côtoyer la comédie humaine ; le plaisir infini de fouler l'herbe du champs d'à côté, de la promenade dans les bois ou du concert des oiseaux du Massachusetts plutôt que l'ambition, la réussite et les faux-semblants de la société.
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La montagne - Une marche au Wachusett

"Au bord de la terre se dressent,

Les montagnes et les arbres, comme gravés dans l'air....",

Une marche à Wachusett en compagnie d'Henri-David Thoreau (1817-1862) durant l'été 1842, où l'on se sent en dehors du monde, s'émerveillant à la vue des montagnes et des ruisseaux, ramassant les framboises qui poussent abondamment au bord de la route, observant la falaise du New Hampshire qui longtemps hantera nos rêves, entendant le murmure de l'eau et la respiration somnolente des criquets à travers la nuit......du pur bonheur.



Une retraite dans les Alpes suisses avec Élisée Reclus (1830-1905) en l'année 1880, alors que triste, abattu , las de la vie, il quitte la ville pour la nature et la solitude. Le voilà dans la montagne, le pas plus allègre, le regard plus assuré, éprouvant un moment de joie réel non ressenti depuis longtemps, écoutant respirer la terre et ses habitants non homo sapiens, le végétal et l'animal.



Ode à La Montagne ( symbole du lieu de l'appel et de la rencontre avec le divin dans La Bible et le Coran, divinité dans le bouddhisme himalayen ....) de deux écrivains l'un américain, l'autre suisse.

Deux courts récits intéressants aux styles et sensibilités différentes dans cette approche à la nature.



Merci Bison.









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Walden ou La vie dans les bois

En 1845, Henry David Thoreau prit la décision d’abandonner non seulement la plupart de ses biens matériels, mais aussi toutes ses certitudes et assurances morales pour se retirer dans les bois autour de l’étang de Walden. Il rêve de construire une habitation qui soit comme le wigwam des indiens : un édifice rapidement construit et aussitôt démontable, qui s’adapte à une existence de semi-nomadisme ne dépendant que de la volonté de ses habitants ; un édifice empruntant tout ce qu’il peut aux offrandes de la nature et de la sympathie humaine et dépendant le moins possible de ces facilités modernes qui épargnent du temps et du savoir en requérant de l’argent, et donc du travail.





Henry David Thoreau renverse la conception d’émancipation généralement liée au travail : et s’il était la cause de la pauvreté ? Lorsqu’il professait à l’université, Henry David Thoreau avait dû se contraindre à investir dans une présentation de soi soignée, à prendre régulièrement un transport pour se rendre sur son lieu de travail ou, s’il cheminait à pieds, et de toute façon en s’éreintant à l’enseignement, à dépenser son énergie vitale. Le coût cumulé de la tenue, des bains, des transports ou de la nourriture nécessaires en plus grande quantité était-il vraiment moindre que le salaire octroyé en conséquent ? S’il l’était, la différence ne semblait toutefois pas assez significative pour compenser la perte de temps et de liberté dévorés par le travail. Ce qu’il a compris, Henry David Thoreau essayera de l’expliquer au paysan Baker, un de ses proches voisins :





« Je tentai de l’aider de mon expérience, lui disant qu’il était l’un de mes plus proches voisins, et que moi aussi qui venais ici pêcher et avais l’air d’un fainéant, gagnais ma vie tout comme lui ; que j’habitais une maison bien close, claire et propre, qui coûtait à peine plus que le loyer annuel auquel revient d’ordinaire une ruine comme la sienne ; et comment, s’il le voulait, il pourrait en un mois ou deux se bâtir un palais à lui ; que je ne consommais thé, café, beurre, lait, ni viande fraîche, et qu’ainsi je n’avais pas à travailler pour me les procurer ; d’un autre côté, que ne travaillant pas dur, je n’avais pas à manger dur, et qu’il ne m’en coûtait qu’une bagatelle pour me nourrir ; mais que lui, commençant par le thé, le café, le beurre, le lait et le bœuf, il avait à travailler dur pour les payer, et que lorsqu’il avait travaillé dur, il avait encore à manger dur pour réparer la dépense de son système ; qu’ainsi c’était bonnet blanc, blanc bonnet — ou, pour mieux dire, pas bonnet blanc, blanc bonnet du tout — attendu qu’il était de mauvaise humeur, et que par-dessus le marché il gaspillait sa vie […]. »





Henry David Thoreau pose les bases d’un nouveau système de valeurs : l’argent représente non pas de nouvelles potentialités de vie, mais le coût de la vie requise en échange du temps perdu pour l’acquérir. Cette conception draine un rejet de la communauté en amont et en aval. Refuser de travailler, c’est refuser de croire aux valeurs en vigueur, qu’il s’agisse de celles de nos ancêtres comme de celles de nos contemporains.





« Nulle façon de penser ou d’agir, si ancienne soit-elle, ne saurait être acceptée sans preuve. Ce que chacun répète en écho ou passe sous silence comme vrai aujourd’hui, peut demain se révéler mensonge, simple fumée de l’opinion, que d’aucuns avaient prise pour le nuage appelé à répandre sur les champs une pluie fertilisante. Ce que les vieilles gens disent que vous ne pouvez faire, vous vous apercevez, en l’essayant, que vous le pouvez fort bien. Aux vieilles gens les vieux gestes, aux nouveaux venus les gestes nouveaux. Les vieilles gens ne savaient peut-être pas suffisamment, jadis, aller chercher du combustible pour faire marcher le feu ; les nouveaux venus mettent un peu de bois sec sous un pot, et les voilà emportés autour du globe avec la vitesse des oiseaux, de façon à tuer les vieilles gens, comme on dit. »





Quiconque voudrait essayer de vivre sans aucune source de revenu se rendrait en même temps indépendant de ce mimétisme qui veut nous faire croire qu’un homme ne peut pas se suffire à lui-même. Mais ce n’est pas encore le plus outrageant. En refusant de se mettre à contribution de la communauté par le travail, l’individu autosuffisant menace les constitutions mêmes de la société et rejette ce que Rousseau appelle le « contrat social ». Cette attitude éminemment égoïste stipule que le don de son âme et de son temps ne vaut pas la considération de la communauté, qui n’est qu’un résidu mal organisé de préjugés, d’illusions et de craintes. On ne gagne rien à se donner pour cet amas de poules picoreuses alors que la vie attend, à proximité, recouverte par les bois étranges.





Dans le dénuement ascétique qu’il recherche, Henry David Thoreau se dépouille de tous les costumes trop lourds nécessaires à la vie en société. Il faut être fou pour piétiner ces vestiges de l’humanité –il faut être fou ou il faut avoir été profondément déçu par ses récompenses puériles. La démarche est celle d’un mystique qui fonctionne à l’énergie de l’espoir, habitant des lieux physiques ou spirituels qui continuent à creuser en lui le manque jusqu’à ce qu’il trouve le lieu de son bien-être absolu. Pour cela, il faut se détacher de la vie profane qui se traîne sur les routes pouilleuses de la civilisation. Qu’est-ce que la culture, sinon un sucre lancé en pitance à un pauvre chien affamé pour satisfaire provisoirement son besoin de vivre ? Quelques hommes ont peut-être su mener une existence à la hauteur de ce qu’ils méritaient, et ceux-ci ont transmis leur expérience authentique aux générations suivantes par le biais de leurs écrits, mais l’erreur consiste à nous faire croire que nous pouvons nous contenter de l’expérience abstraite de ces récits. Il nous faudrait plutôt les vivre à nouveau ! et les transcender ensuite, en leur conférant le grain de sel supplémentaire de notre âme. Le rejet de la facticité engendrée par la vie en société nécessite peut-être de connaître une solitude accrue mais elle permet de saisir pratiquement le sentiment cosmique de son appartenance à l’univers. La vie peut alors et seulement exploser.





« Ce qu’il me fallait, c’était vivre abondamment, sucer toute la moelle de la vie, vivre assez résolument, assez en Spartiate, pour mettre en déroute tout ce qui n’était pas la vie, couper un large andain et tondre ras, acculer la vie dans un coin, la réduire à sa plus simple expression, et, si elle se découvrait mesquine, eh bien, alors ! en tirer l’entière, authentique mesquinerie, puis divulguer sa mesquinerie au monde ; ou si elle était sublime, le savoir par expérience, et pouvoir en rendre un compte fidèle dans ma suivante excursion. »





Lorsqu’il avait fini de vaquer à ses quelques occupations quotidiennes –ramasser des haricots, se promener, parfois pêcher ou recevoir un ami-, Henry David Thoreau se plongeait dans des états de contemplation proches de la méditation. Riche de connaître l’interconnexion des choses, il peut observer toute chose dans l’immédiat et dans l’absolu et retrouver ici ce qui existe là-bas. Une vie devient la vie et si les autres savaient, ils n’auraient pas besoin de vivre avec leurs illusions de progrès, de luxe ou d’abondance.





« Je regardai par la fenêtre, et voyez ! où hier c’était la glace froide et grise, là s’étendait l’étang transparent, déjà calme et rempli d’espoir comme en un soir d’été, reflétant d’un soir d’été le ciel en son sein, quoiqu’il n’en fût pas de visible là-haut, comme s’il était d’intelligence avec quelque horizon lointain. J’entendis tout là-bas un merle, le premier que j’eusse entendu depuis des milliers d’années, me sembla-t-il, et dont je n’oublierai l’accent d’ici d’autres milliers d’années, — le même chant suave et puissant qu’au temps jadis. »





Henry David Thoreau a vécu deux ans, deux mois et deux jours dans les bois qui entourent Walden. Il semble n’avoir pas eu besoin de défaire son prototype de wigwam européen pour s’installer ailleurs dans les bois. L’expérience de contemplation semble lui avoir finalement permis de comprendre que le nomadisme est un mouvement similaire à celui qui happe ses contemporains en quête de progrès, et que l’homme spirituellement accompli ne trouve plus le besoin intrinsèque de se confronter à ce qui semble être l’étranger. Il peut éventuellement vouloir se déplacer, voir d’autres contrées, rencontrer d’autres personnes, mais s’il a vraiment compris le sens de l’unité, il ne le fera pas en réponse à un pressant besoin intérieur mais comme manière poétique d’éprouver l’harmonie du monde. Mais ceci, Henry David Thoreau le savait, tout le monde n’est pas prêt à vouloir le comprendre. Il faut alors retourner auprès de l’humanité et accomplir ce retour transcendé que le Zarathoustra de Nietzsche effectue lui aussi : "Ainsi parlait Zarathoustra et il quitta sa caverne, ardent et fort comme le soleil du matin qui surgit des sombres montagnes. »
Lien : http://colimasson.blogspot.f..
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Sept jours sur le Fleuve

« Sept jours sur le fleuve » est le premier récit de thoreau. Sept jours qui correspondent au temps de la genèse, des mythes et de la création. Sept jours durant lesquels il remonta en compagnie de son frère, qui allait décéder peu après, les eaux de la Concord River – la Musketaquid des Indiens ou rivière herbeuse – et celles du fleuve Merrimack. Sept jours à vivre sous le ciel, à vagabonder, au milieu des bois, le long des berges. Thoreau aspirait à une vie plus naturelle, plus sauvage. Certains Wigwams évoquent encore la présence des indiens qui semblaient plus adaptés à ces paysages. Pour l’auteur la nature est un spectacle, qu’il observe en poète, en philosophe, en naturaliste, un spectacle plein de prodiges et de bienveillance. Ce récit prend souvent une forme déroutante. Les digressions, nombreuses, y forment de larges méandres. Au simple récit d’excursion, qui ici a un caractère initiatique, se mêlent maintes citations, des essais, des poèmes, des réflexions et des anecdotes qui s’enchainent au gré des lieux et des courants : souvenirs de pionniers, des guerres indiennes et d’indépendance, évocation de la Grèce et de L’inde, des penseurs de la Perse ou de la Chine, du vieux continent et naissance d’une vocation, d’un écrivain.
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Walden ou La vie dans les bois

C’est au printemps de l’an de grâce 1845 que je me retrouve, ici, seul dans les bois, à Concord, Massachussetts. Un lieu parlant pour tout amateur de littérature américaine. Une cabane en bois, construite de ses propres mains, au bord de l’étang de Walden. D’abord, la hache, je la pose à mes pieds. Il me faut en premier lieu comprendre le lieu. Regarder le soleil, regarder la lune bleue, sentir le vent et ses fragrances cheminées afin de définir les délimitations de son petit lopin sur lequel terrasser sa nouvelle vie. Maintenant, je prends ma hache, relève les manches de ma chemise à carreaux, en mode bucheron même en c’temps-là, et commence à couper quelques arbres. Mais avant, je sens son écorce, je caresse sa mousse, je parle à sa sève, pour demander poliment si je peux l’abattre, son cycle est ainsi fait, dans le respect des bonnes manières, vous avez-dit une bière ? Au bout d’une heure, et d’un soleil brillant, le corps en sueur, j’enlève ma chemise, attention les filles, ne vous évanouissez pas tout de suite vous n'avez pas fini de me lire, afin de continuer mon dur labeur. Car de tout temps, tout labeur se fait dans la difficulté et la sueur.



Maintenant que j’ai assemblé ensemble mes rondins, mis un toit et fini ma pièce qui servira, de chambre, de cuisine, de bar et de bibliothèque, je me rends compte que j’ai oublié les chiottes. Tant pis, j’irai pisser contre un arbre, la nature, et me laverai directement dans l’étang au milieu des poissons qui fourniront également un peu de mon diner, de temps en temps. Pécher, cueillir, chasser et semer. Je prépare, la saison s’y prêtant, à faire pousser quelques haricots et plans de maïs. C’est aussi ça la nature, apprendre à recevoir ce qu’elle veut vous donner, en échange d’un soin particulier à travailler la terre, à y mélanger son compost naturel et sa sueur. Et ainsi, je pourrais aller en ville, échanger quelques barquettes de mûres cueillies de ci de là, contre un bon vieux whisky, le temps de distiller le mien. C’est l’économie de marché. J'installerais même trois chaises et peut-être voudras-tu être mon invité(e).



En attendant, je me pose sur ma terrasse, un vieux rocking-chair, avec un bouquin et un verre, et je lis, je bois, je regarde les étoiles, complètement à poil, comme un retour à la nature, sans chaussettes dans le Massachussetts.



Et maintenant que je suis presque installé, il ne me reste plus qu’à balayer toute la poussière autour de moi. Une poussière qui va pis s’en va, pis revient, Alors je continue de balayer, une vie sans fin. Entre temps, je regarde le soleil se coucher, je bois une bière en compagnie des étoiles, ces âmes endormies au-dessus de ma tête. J'observe le silence de ma vie. Je balaye la poussière, je rebois une bière. Je sors un livre de ma bibliothèque, prend une nouvelle bière, Henry David Thoreau, un roman d’un autre temps qui n’a pas pris une ride, Walden ou la vie dans les bois, une œuvre bien plus poétique que la poussière de ma vie, tout aussi enivrant que les bibines que je m’enfile en regardant, les yeux baissés, la lune bleue qui illumine toujours mes nuits. Et ainsi sous son regard absent, je m'étends nu dans l'étang de Walden.
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Walden ou La vie dans les bois

J'avais envie de grands espaces après des semaines d'enfermement, et j'espérais en trouver avec Thoreau à l'étang de Walden. J'y ai trouvé de l'espace, oui, mais autant un espace de réflexion qu'un espace pour folâtrer. L'auteur m'a sortie de mon engourdissement pour explorer les questions de la pertinence et du sens de nos choix de vies civilisées.





«  Une fois que l'homme s'est procuré l'indispensable, il existe une autre alternative que celle de se procurer les superfluités ; et c'est de s'aventurer dans la vie présente. »





Thoreau part du constat qu'il ne comprend plus la société occidentale dans laquelle il vit. A-t-on d'autres options que de poursuivre ce chemin toujours plus artificiel et consumériste ? En quête d'un sens à sa propre vie, l'auteur cherche une voie plus raisonnable. Quand le faste et l'ostentatoire servent d'écran de fumée à une société terne et creuse, une vie plus simple et dépouillée à l'extérieure peut-elle nous enrichir de l'intérieur, en se concentrant sur l'essentiel ? Et qu'est-ce que l'essentiel ?





« A l'état sauvage toute famille possède un abri valant les meilleurs, et suffisant pour ses besoins primitifs et plus simples ; mais je ne crois pas exagérer en disant que si les oiseaux du ciel ont leurs nids, les renards leurs tanières, et les sauvages leurs wigwams, il n'est pas dans la société civilisée moderne plus de la moitié des familles qui possède un abri. »





Peut-on être plus satisfait en s'inspirant de l'état de nature, en se dépouillant de tout ce qui n'est pas indispensable, et en travaillant soi-même à satisfaire ses propres besoins ? Pour le savoir, Thoreau part vivre dans les bois de son enfance. Nous expliquant son choix, il interroge sur la société de consommation (il vivait au 19ème siècle…!), sur le sens de nos « richesses » extérieures quand nous nous sentons toujours plus pauvres à l'intérieur. Il nous parle de coquilles vides, de grandes maisons ornementées et d'âmes grises et minuscules qui ne pourront jamais les remplir. Et il pose même déjà la question du végétarisme.





Une fois dans les bois, Thoreau construit son récit autour des thèmes qui fondent sa nouvelle vie : la lecture, les sons, la solitude, ses cultures, le village, les étangs, ses voisins sauvages… Chacun permet de comparer l'ancien et le nouveau mode de vie dans un but de réflexion. Ces thèmes sont autant de cases de marelle destinées à nous mener jusqu'au Ciel, pour en observer les étoiles un peu plus en astronomes qu'en astrologues. Alors enfin, nous nous immergerons tout entiers dans cette nature et son étang, qui purifieront autant nos corps que nos esprits. Et nous finirons par nous livrer corps et âme à cette nature omniprésente, vivante, immortelle.





*****



Ces trois étapes assez nettes ne découpent pourtant pas l'ouvrage : elles s'y fondent, lentement mais sûrement, au fil des thèmes abordés et de notre acceptation, pour ne former qu'une seule et unique expérience : celle de l'auteur. Plus on avance dans l'expérience, plus on pénètre l'esprit des forêts et plus la nature nous enserre. On aimerait qu'elle ne nous libère plus jamais, car c'est finalement en elle qu'on est le plus libre d'être nous-mêmes. Elle est tellement belle, apaisante et vibrante, décrite par Thoreau. Jamais le combat à mort des fourmis, les ruses de la bécasse, le chant des hiboux ou les orgies de grenouilles n'ont été plus passionnants. On joue même aux échecs sur le lac avec le facétieux plongeon huard, ou à cache-cache avec une chouette !





Au total son oeuvre nous offre autant de quoi nourrir notre esprit - avec des réflexions consistantes sur nos modes de vie occidentaux - que de quoi nourrir nos rêves - avec cette nature inspirante qu'il personnalise comme la muse qu'elle est pour lui, et qui nous attire telle une amante mystique dont nous voulons, nous aussi, apprendre les charmes et percer les mystères… Le propos est plus que jamais d'actualité 150 ans plus tard. Mais cette lecture ne consiste pas seulement à se demander si, et comment, l'on peut choisir de vivre autrement ; Ce peut être plus simplement la prise de conscience, d'une part, que la course à la consommation et aux richesses extérieures ne suffit pas à nous rendre heureux ; et d'autre part, de notre besoin vital et constant de nous inspirer de la nature, et des raisons de ce besoin, afin de pouvoir l'écouter et l'assouvir lorsqu'il se fait sentir.





Sur la forme, ce récit pourrait sembler dogmatique autant que visionnaire, et il souffre parfois de contradictions de façade nées de la confrontation avec l'expérience mais qui, en réalité, s'expliquent probablement par l'expérience elle-même (prendre du recul sur les choses et les gens, pour les apprécier mieux à plus petite dose). Mais en réalité, cette mise au vert reste un débat ouvert avec le lecteur. Thoreau ne cesse de répéter que son choix et sa façon de vivre n'ont pas vocation à être ceux de tout le monde : son oeuvre a seulement pour but de l'aider à redonner de la valeur aux choses comme aux gens (moins, mais mieux), et de questionner chacun sur le sens de sa propre vie. D'ailleurs, il passera lui-même à d'autres expériences lorsque celle-ci lui aura apporté ce qu'il était venu y chercher. « Explorez-vous vous-mêmes » exhorte-t-il.





Vous êtes prévenus, lecteurs, vous n'entrez pas dans les bois de Walden uniquement pour vous détendre, mais pour apprendre à regarder, à méditer sur ce que vous voyez et en tirer profit !
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Je suis simplement ce que je suis : Lettres..

Henry David Thoreau, précurseur de l'écologie, philosophe, enseignant, le Diogène du siècle industriel d'après Michel Onfray.

Ce rebelle amoureux de la nature, apôtre de la non violence, contre l'esclavage

a eu le mérite d'aller au bout de ces convictions.

" Je suis simplement ce que je suis" ce petit livre au titre accrocheur avec une jolie aquarelle en couverture m'a fait craquer.

Dans ce récit épistolaire nous faisons la connaissance de monsieur Thoreau.

A travers ses lettres envoyés à Harrison Blake son ami il nous fait découvrir ces paysages de nouvelle Angleterre, ces montagnes, ces forêts, ces côtes sauvages.

Ce vagabond solitaire chère à Kerouac, ce promeneur solitaire entre deux escapades distille à son disciple Blake les conseilles pour une vie idéale faite de travail de vie saine et sans excès.

J'ai trouvé ce livre assez inégal, des lettres intéressantes, d'autres lassantes où la bigoterie côtoie un personnage hautain, comme dans cette critique sur un poème de Walt Whitman : " mais il y a deux ou trois textes dans ce livre dont le moins qu'on puisse dire est qu'ils sont déplaisants, purement sensuels. il ne célèbre pas du tout l'amour."

Si vous voulez connaitre ce personnage emblématique il vaut mieux commencer par le petit fascicule " la désobéissance civile" ou encore " Walden ".

merci à FX encore une fois de m'avoir fait découvrir ce personnage atypique.

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Walden ou La vie dans les bois

Cette lecture d'un homme qui se contente de peu et qui prend ce que la nature lui donne, qu'il s'agisse du bois pour se chauffer ou de ce qu'elle apporte à ses cinq sens reste une leçon de vie qui fouette la raison de l'homme du XXIe siècle. Je ne vais pas sortir le couplet sur la société de consommation, Thoreau narrateur est un anachorète qui vit tellement loin de ça que ça n'aurait pas de sens. Mais quand on regarde la date, 1854, et ce que les USA sont devenus, ça laisse pensif. On se demande comment est reçue/étudié cette oeuvre aujourd'hui.

Ce qui m'en reste, les descriptions très concrètes de la nature, le passage des saisons, un vent de fraîcheur dans le cerveau.

Thoreau se permet de longs développements sur l'économie, puis il passe à de belles descriptions de la nature, le réveil du printemps, les étangs gelés et les beautés du dégel, les cendres encore ardentes de l'été, les animaux, chats-huant sages sorciers de minuit, le soliloque de l'écureuil rouge, le retour des pinsons et des gélinottes . L'écrivain a des talents de menuisier, de bûcheron, et il construit lui-même sa maison. Puis il publie dans le corps de son texte le tableau de ce qu'elle lui a coûté. Son plus grand talent est de se contenter de peu.



Ce qui l'entoure devient le monde entier, les Bruits, la Solitude, son Champs de haricots, le Village, les Étangs ..Quand il rencontre un tourbier qui vit difficilement, il lui vante son mode de vie frugal, sans café, ni thé, ni viande. Il préfère se passer de tout et élève cette ascèse à une forme de philosophie sévère, monomaniaque et têtue. L'homme pousse l'austérité jusqu'à son extrémité plutôt que de subir la loi de la société.



Ce n'est pas une lecture facile, c'est le genre de classique où il faut parfois accepter de s'ennuyer, s'accrocher en vrai bon lecteur, parce que c'est ton socle, ce qui te fonde, le réservoir de mot-images qui reste en soi, comme un sédiment mémoriel. Et on est récompensé par des bonheurs d'écriture. Au détour d'une page, on tombe sur la description d'une chouette qu'il épie dans un paysage de neige, ou de l'écureuil rouge qui vient se nourrir à sa fenêtre.
Lien : http://killing-ego.blogspot...
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La désobéissance civile

L’air du temps étant au questionnement et parfois à la remise en cause de ce qui paraît être parfois des oukases gouvernementaux, j’ai eu envie de relire la désobéissance civile, ce court texte de Henry David Thoreau. Il ne défend pas l’anarchie et l’absence de gouvernement, mais bien un gouvernement plus juste et meilleur qui agit au nom et pour le peuple. Aujourd’hui, la faible représentativité des hommes politiques, si mal élus, quel que soit l’échelon territorial rend impossible de prétendre être une émanation de la volonté populaire. Crise de régime au changement de paradigme nécessaire, les prochaines échéances apporteront peut-être une réponse ?
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La désobéissance civile

Difficile pour moi de rédiger un billet sur cette Désobéissance civile. Je repousse le moment mais, comme je tiens à laisser une trace de chacune de mes lectures, je me lance !



Henry David Thoreau rédige ce pamphlet en 1846 après son séjour en prison. La raison de cet enfermement ? Le professeur et écrivain avait refusé de payer un impôt en signe de protestation contre l'esclavage et la guerre du Mexique.



Thoreau s'interroge sur le rôle des gouvernements, sur le respect de la loi qu'il oppose au respect du bien moral, sur l'utilité du vote...

Toutefois, ce qui m'a le plus marquée, ce sont ses réflexions sur le fait que beaucoup de personnes râlent mais ne font rien de concret pour changer le monde. Je me suis sentie visée et ça m'a fait mal. Trois choix sont possibles face à une loi injuste : obéir, obéir jusqu'à obtenir réparation et désobéir immédiatement. Thoreau choisit sans hésiter la 3ème là où je reste encore trop souvent bloquée à la seconde.



Et même si je suis parfois restée perplexe devant la théorie de Thoreau qui voudrait que chaque individu jouisse d'une liberté absolue (je crois effectivement que chaque individu est à même de savoir ce qui est juste ou non, en revanche je suis absolument convaincue que l'être humain ne ferait sciemment pas le choix de la justice la plupart du temps), j'ai embrassé passionnément son rêve de résistance par les petits actes du quotidien. Je m'en vais de ce pas tenter de mettre en pratique !
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Walden ou La vie dans les bois

Ce livre emprunté à la bibliothèque devrait intégrer prochainement ma bibliothèque personnelle tant j'aurai le plaisir de replonger dans la prose de Thoreau tout comme IVRE DE LIVRES dont la critique démontre l'attachement à ce texte perpétuellement méditatif.

Thoreau nous fait l'apologie d'une vie saine loin de l'agitation des villes et des contraintes liées à la société moderne et castratrice. La vie comme on devrait la savourer avec le rien et le tout qui nous entourent et qui nous échappent quand les autres par profit veulent nous en interdire la jouissance.

A la différence de nombreux philosophes compréhensibles pour une minorité intellectuelle prétentieuse, Thoreau parle vrai à tous de la vie originelle qui nous habite de façon simple et "naturellement poétique".

Une bible indispensable !
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Myrtilles : La beauté des petites choses

Les myrtilles comme un symbole.

Celui de la liberté de folâtrer, de se promener sans les entraves de la propriété privée, de cueillir plutôt que thésauriser.

On imagine mal aujourd’hui les états unis du dix neuvième siècle et les courants de pensée s'y étant développés : Emerson et le transcendantalisme...

Ce petit livre en deux parties, l'une botanique qui nous parle de baies et d'histoire, de réécriture occidentale, d'appropriation culturelle débouchant sur la deuxième plus politique et philosophique : que faire de notre société une fois que tout sera privatisé?

C'est un joli sujet de réflexion, tellement vieillot et décalé mais paradoxalement tellement d'actualité...
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Walden ou La vie dans les bois

Il y a quelque chose d'assez bouleversant à considérer la portée de ce livre, pierre fondatrice de la culture américaine en même temps que vigie dédaignée contemplant déjà en 1850 la dérive de ce continent vers un capitalisme effréné, de même que l'actualité de son propos qui ramène aux fondamentaux d'une vie minimaliste et philosophique, maintenant que les limites du modèle consumériste sont atteintes.

Et que de pages merveilleuses sur la Nature, les lacs, la faune, la lumière de Walden, sur la sérénité de l'épure matérielle, sur la richesse de l'attitude contemplative, sur l'essentialité du travail de la terre à la seule mesure de ses besoins.

Les deux ans que Thoreau aura passés dans sa cabane à Walden et la narration éclairée qu'il en a faite dans ces pages ont un parfum d'éternité, à savourer et méditer sans modération.
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De la marche



Henry David Thoreau, l'auteur du grand Walden, déroule dans un petit opuscule l'éloge de la marche. Ce grand pionnier de l'écologie moderne, nous livre plus qu'un amour de la marche, un essai en forme d'éloge, où la marche est devenu l’indispensable instrument de sa liberté.



Qui ? mieux que Sylvain Tesson pouvait illustrer l'art de la marche, la libération de l'homme en mouvement, le disciple de Thoreau, prend corps après son accident. Sa reconstruction semble s’imprégner de ce balancement si particulier dans le silence des chemins de bois noirs.



Celui qui avait vécu dans les forêts de Sibérie, comme Thoreau dans sa cabane de Walden, s'est nourri de toute les vibrations de la nature, envahissant terreau de liberté en recréant au milieu des congères sa propre bibliothèque.



La marche c'est aussi la possibilité d'aller vers de nouvelles réalités, aller vers les autres, vers l'ailleurs. Par le non retour arrière, la fuite, l'individu peut libérer ses tensions, rechercher une reconstruction, une nouvelle énergie, la marche invite ainsi à vivre autrement. L'éloge de la fuite d'Henri Laborit, complète bien la pensée de Thoreau.



La fuite, devient solution et chemin, car "pour retrouver l'ensemble du cosmos, pour se situer dans la nature, l'homme doit s'approcher des fenêtres étroites que, dans sa prison sociale, l'idéologie dominante, ici ou là, veut bien entrouvrir pour lui faire prendre le frais. " H Laborit.



Sylvain tesson et Henri Laborit montent toute l'actualité de la pensée de Thoreau. Il m'apparaissait intéressant de montrer une continuité de sensibilité, d'un continent à l'autre d'un siècle éloigné au notre.



L'ouvrage est si court, qu'il pourrait être considéré comme un résumé. Il s'adosse au contraire à de multiples références philosophiques, naturalistes qui amplifient le propos.



Ainsi dans un second mouvement, Thoreau évoque la force exercée par la volonté d'aller vers l'ouest, comme une fascination de la lumière, celle qui est à la naissance de toute vie. " chaque crépuscule dont je suis le témoin m' inspire le désir d'aller vers un ouest assez lointain et plus beau que celui où le soleil descend". P28



La vie sauvage est aussi questionnée. Mis en avant, la marche est la rencontre de cette nature sauvage , ce sont les chemins noirs de Tesson .

"Comme ce qui est sauvage est proche de la beauté P39 "

La nature sauvage n'est pas mauvaise, c'est notre regard qui voit des nuisances entre les animaux nuisibles, et les mauvaises herbes. La nature, est à cette époque l'objet de nombreuses recherches comme l'interdépendance ou les l’interaction des espèces entre elles.



Enfin la fin de son voyage littéraire, évoque l'ignorance utile, car les croyances opaques ou les connaissances opaques sont bien plus dangereuses pour l'homme en marche, les fausses routes comme les idées fausses ne peuvent nous faire avancer !



Pour ceux qui lisent en marchant, c'est le livre idéal qui tient dans une poche !

Pour tous ceux qui aiment marcher, puis lire, cette invitation de partir sans se retourner, sans vouloir revenir à son point de départ est un défi.

Rassurez vous Thoreau parle par image comme dans la bible où la femme de Loth fut cristallisée pour avoir regardé en arrière.



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La désobéissance civile

Court essai écrit par Thoreau, après son emprisonnement pour avoir refuser de payer les impôts qu'il devait depuis six ans à l'état américain, en guise de protestation contre l'esclavage et la guerre du Mexique. J'ai trouvé l'essai un peu confus, Thoreau défend l'idée qu'on ne doit pas obéir à un gouvernement injuste, tout en prétendant qu'il ne recherche de conflit avec personne.



L'écrit a au moins le mérite de nous faire réfléchir : que faire quand notre gouvernement prend des décisions totalement à l'encontre de nos valeurs ? Protester pour la forme de temps en temps en attendant que d'autres règlent la situation à notre place n'est certainement pas la bonne solution. Les contestataires sont rarement bien vus, mais on a tous en tête des situations dans lesquelles on est bien content qu'il y ait eu des gens pour aller à l'encontre des règles. Apprendre la désobéissance, ça peut toujours servir !
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La Vie sans principe

Ce petit livre est en fait le texte d'une des nombreuses conférences que l'auteur a pu donné au cours de sa vie. Celle-ci a pour thème la remise en question de la vie telle qu'on pouvait la vivre au milieu du XIXe siècle autour de Boston. C'est-à-dire une vie entièrement tournée vers le profit marchant. Gagner toujours plus, pour consommer toujours plus pour satisfaire à la bien-pensance et au conformisme de l'époque. Thoreau explique à travers certains thèmes en quoi ce mode de vie va droit dans le mur, individuellement et collectivement. Il estime que gagner sa vie juste pour faire un travail non épanouissant est une manière de la rater et de passer à côté de ce qui fait réellement la marque de l'homme, qui est de s'élever spirituellement, pour vivre au plus près de la nature et de nos besoins fondamentaux. Tout le reste n'est que du superflu inutile. Il remet en question les institutions qui commencent à s'échafauder dans ce pays nouveau qui vient d'accéder à l'indépendance. "Ce qu'on appelle politique est si superficiel et inhumain que, dans les faits, je n'ai jamais vraiment reconnu que cela me concerne le moins du monde". On voit bien ici ce qui pousse Thoreau à s'éloigner du monde agité de la vie politique, bourgeoise et industrieuse, pour vivre dans sa cabane de Walden. On retrouvera ici, en condensé, tout ce Thoreau souhaite fuir pour retrouver un esprit intact, l'esprit humain tel qu'il se conçoit, sans les erreurs de la civilisation. C'est ce qui inspirera Gandhi et Martin Luther King entre autres, et son message n'a pas fini de prendre de l'ampleur dans notre monde ultra standardisé et conformiste. C'est une leçon à retenir.
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La désobéissance civile

Je n'avais encore jamais lu ce pamphlet. Effectivement, comme il est dit en postface, on peut comparer Thoreau à Gandhi ou Martin Luther King. Cet essai me fait sentir lâche. Effectivement, même si Thoreau dénonce essentiellement l'esclavage, à notre époque, en Europe, il y aurait tant à faire et tant de raisons pour s'opposer à la pensée dominante, agir pour plus de justice entre les humains, ici en Europe, en France. Cela demanderait à s'opposer vigoureusement aux décisions gouvernementales - gouvernement rendu à peine légitime par le si faible nombre de votants. Plus tard, dans quelques décennies, qui sait si notre génération ne nous verra pas reprocher d'avoir accepter les injustices écœurantes dues à notre système capitaliste ? Thoreau nous incite à nous rebeller. C'est peut-être cela, agir en citoyen, agir selon ses principes et ne pas hésiter à s'opposer à la majorité silencieuse. D'ailleurs, cette idée est également reprise dans l'Anti-manuel de philosophie de Onfray que je lis en parallèle.
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Walden ou La vie dans les bois

Je voulais aimer ce livre, le premier de Thoreau, ce philosophe qui revient à la mode et qui, nous promet-on, a beaucoup à nous dire sur ce qui fait l’essentiel de la vie, sur ce qui est important. Je voulais aimer ce livre, j’espérais, je crois, y trouver un penseur qui aurait su mettre des mots sur des choses que je pressens, qui aurait su me pousser plus avant dans ma réflexion. Et je me suis accrochée, je le jure… Mais rien n’y fait, j’ai à peine pu dépasser la page 100, et les sirènes d’autres livres m’ont irrésistiblement appelée vers d’autres horizons livresques. Je m’étais dit en matière d’excuse que j’y reviendrai, mais deux mois plus tard, je dois bien m’avouer que c’était un leurre.



Pourquoi cette déception ? Parce que le propos de Thoreau est trop docte et souvent caricatural. Il a tout compris et nous rien, et il nous le fait sentir. Pourtant, il n’est pas à l’abri de calculs économiques (qu’il nous détaille par le menu) plus qu’approximatifs. Ces vérités assénées mais basées sur des arguments fallacieux (alors qu’ils n’auraient pas été nécessaires pour développer un raisonnement convainquant) m’a vite lassée et je n’ai pas aller plus loin dans ma lecture.

Je dois aussi qu’une émission de radio de cet été où il était dit que Thoreau a été bien loin de vivre comme un ermite près de son lac (il était connu dans sa petite ville de Concord pour voler les tourtes mises à refroidir sur le bord des fenêtres, et il passait presque tous les jours chez lui où sa mère lui donnait un petit panier repas car elle s’inquiétait pour son régime alimentaire… L’idée d’autarcie ou de vie en autonomie en prennent un sacré coup !) m’a convaincu de ne pas reprendre cette lecture. Et que ce soit clair, ce n’est pas les entorses à une doctrine trop stricte que je reproche à l’écrivain, mais plus l’imposture que je ne peux m’empêcher de flairer à la lecture de ce livre.



Je ne peux que déplorer ce rendez-vous manqué bien qu’espéré, et j’irai chercher ma nourriture philosophique dans d’autres pages. Thoreau restera par moi incompris, et j’en suis presque la première désolée. Peut-être essayerai-je tout de même de lire La Désobéissance civile, qui est déjà sur mes étagères, mais les quelques pages que j’ai lues sur son passage en prison ne me mettent pas l’eau à la bouche…
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