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Critiques de Henry Musnik (107)
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Daniel Marsant contre le Grand Maître, tome 1..

Pourquoi ai-je choisi de lire ce livre ? Parce que je poursuis l'exploration de la littérature fasciculaire et populaire. Je ne connaissais ni le grand maître, ni Daniel Marsant, j'ai donc fait connaissance, et même si l'intrigue est classique, elle n'est pas forcément décevante.

Le grand Maître ressemble à beaucoup de "méchants" de romans d'espionnage ou d'aventures. Cela ne me dérange pas. Il est à la tête d'une organisation aux nombreuses ramifications, avec des collaborateurs soigneusement numérotés, dotés d'une identité d'emprunt. Chacun n'a de contact ou de communication avec d'autres membres que si cela leur est nécessaire. Compartimenter, l'autre clef du succès quand on dirige une organisation maléfique.

Ce n'est pas pour autant que son organisation est passé inaperçue, et les services secrets français sont sur sa piste. Le commandant Monneret charge Daniel Marsant de le trouver, le débusquer, bref, le mettre hors d'état de nuire. Vaste projet. Il faut d'abord empêcher qu'il s'empare des plans d'un sous-marin que le Grand Maître convoite. Cela semble plus facile. Il faut se méfier des apparences. Le Grand Maître n'a aucun scrupule, à chaque problème, sa solution radicale.

J'ai aimé suivre les aventures de ses deux antagonistes, les multiples rebondissements et autres retournements de situations. Je ne me suis pas ennuyée du tout, et j'ai très envie de poursuivre la découverte de ces héros et de cet auteur.
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Inspecteur Gaspin, tome 1 : Le danseur mond..

J'aime à me replonger dans la littérature fasciculaire, j'ai l'impression que cela faisait longtemps que je ne l'avais pas fait. Qu'à cela ne tienne ! Me voici à la découverte de l'inspecteur Gaspin, qui doit enquêter sur un meurtre et un vol de bijoux. Monsieur Lespot, le directeur du grand hôtel parisien où le crime a eu lieu a une piste à proposer, ce fameux danseur mondain qui a disparu "comme par hasard" le jour du meurtre, Mirlobar. L'inspecteur Gaspin peut compter sur Despeaux, son fidèle lieutenant, pour le seconder, c'est à dire pour faire ce qu'il lui demande, voire même pour prendre des initiatives au cas où son chef ne serait pas joignable. C'est qu'il doit se déplacer pour enquêter, l'inspecteur Gaspin, et, dans ses années-là, l'on allait beaucoup moins vite que maintenant - même si Gaspin s'empresse bien de suivre la piste qu'il a trouvée.

Cette enquête nous permet de découvrir des personnages pittoresques, comme ce plombier-zingueur qui est peut-être compétent (l'on ne l'a pas vraiment vu à l'oeuvre) mais qui est surtout grand amateur de boisson, et pas très très méfiant. Quant au danseur qui donne son titre au roman, on le verra finalement très peu, tout en entendant beaucoup parler de lui. Non, il n'est pas l'Arlésienne de cette oeuvre, il a sa place à part entière, il est même l'un des personnages les plus étonnants de cette oeuvre, offrant un dénouement qui tranche avec ce que l'on peut découvrir dans la littérature policière.
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Daniel Marsant contre le Grand Maître, tome 6..

Henry Musnik, je ne cesse de le rabâcher, est un auteur majeur de la littérature populaire fasciculaire française, bien que né au Chili à la fin du XIXe siècle.



Sa production immense fut dispersée au gré des éditeurs et des collections et signée de nombreux pseudonymes (Pierre Olasso, Jean Daye, Pierre Dennys, Gérard Dixe, Alain Martial, Claude Ascain…)



Pour augmenter sa célérité, nourrir son inspiration, et respecter la concision des formats fasciculaires, il n’hésita jamais à calquer ses personnages sur des héros reconnus comme Arsène Lupin, les détectives de romans noirs à l’américaine, le commissaire Maigret ou… Fantômas.



C’est ce dernier qui sert de modèle à l’auteur pour développer le Grand Maître, un génie du crime surnommé aussi l’Homme aux cent masques, l’Homme aux mille noms. Pour remplacer l’inspecteur Juve, Henry Musnik crée Daniel Marsant, un agent du Deuxième Bureau.



La lutte entre les deux hommes durera 17 épisodes disséminée au sein de la collection « Police et Mystère » des éditions Ferenczi, en 1939, sous la forme de fascicules de 64 pages contenant des récits indépendants d’environ 18 000 mots.



« Toujours lui ! » est la 6e confrontation entre les deux antagonistes.



Une explosion dans la forêt de Saint-Germain, deux témoins auditifs, un ingénieur belge de passage, un notaire de Versailles…



La chose aurait pu passer inaperçue, ou presque, mais Daniel Marsant, agent du Deuxième Bureau, imagine que cela puisse être du fait de son ennemi, le génie du Crime, le Grand Maître. Il faut dire qu’il voit la patte de l’Homme aux cent masques derrière chaque méfait et il n’est pas loin d’avoir raison.



Aussi, Daniel Marsant décide-t-il de suivre la piste de l’ingénieur belge, mais il apprend, bientôt, que celui-ci vient de mourir dans un accident de voiture…



Toujours lui ? La question est bien posée. Car la réponse n’est pas sûre et l’auteur promène son personnage à travers la France et la Belgique pour l’obtenir.



Certes, le récit est mouvementé, bien qu’il s’appuie un petit peu trop sur le hasard (le Dieu des policiers, comme aiment à le rappeler les écrivains usant de ce dit hasard pour faire avancer leurs intrigues), mais l’histoire s’avère un peu moins intéressante que les précédentes et les enchaînements un peu moins crédibles, du fait de ce hasard incessant et du manque de jugeote de notre espion quand il s’agit de tomber dans un piège grossier. Là encore, le hasard ou la chance le servira pour se sortir des griffes du Grand Maître, mais d’une façon bien moins glorieuse que de coutume. D’autant qu’on se demandera ce qui empêchait le Grand Maître de terminer sa tâche avant de fuir…



Mais le récit respecte les codes du jeu du gendarme et du voleur cher à Pierre Souvestre et Marcel Allain pour leurs aventures de Fantômas ainsi que la multiplicité des fausses identités et des grimages.



Alors, on ne va pas bouder notre plaisir et se contenter de ce que nous propose Claude Ascain pour cet épisode, d’autant que, dans l’ensemble, pour de la littérature fasciculaire, ce n’est pas si mal, mais on ne pourra regretter quelque peu que cet épisode soit un peu en deçà des précédents. En espérant que le suivant relèvera la barre.



En attendant, on aura goûté à quelques expressions belges. Ce qui n’arrive pas tous les jours.



Au final, un épisode un petit peu décevant, mais qui demeure dans le haut du panier de la production d’Henry Musnik et qui remplit tout de même son office d’occuper agréablement un petit moment de lecture..
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Daniel Marsant contre le Grand Maître, tome 1..

Henry Musnik fut un des principaux fournisseurs de récits fasciculaires entre 1930 et la moitié des années 1950.



Son immense production (principalement dans le genre policier, mais pas que), il la signa de nombreux pseudonymes dont Claude Ascain, Jean Daye, Pierre Dennys, Alain Martial, Pierre Olasso, et bien d’autres encore.



S’il a gonflé sa bibliographie en reprenant certains de ses récits en changeant le nom des personnages et en les signant d’un autre pseudonyme pour les proposer à d’autres collections chez d’autres éditeurs, le nombre de ses récits originaux demeure impressionnant, d’autant qu’il écrivit également des articles pour des journaux et des magazines.



Pour écrire vite et court (les fascicules de 32 pages contiennent des récits de 10 à 12 000 mots et les 64 pages environ 18 000 mots), Henry Musnik a souvent fait vivre des personnages inspirés de héros connus de la littérature policière. Principalement le policier ou le détective de romans noirs américains ou des gentlemen cambrioleurs à la Arsène Lupin.



Dans le cas de Daniel Marsant, agent du Deuxième Bureau, en lutte contre le génie du crime, le Grand Maître, le chef d’une organisation criminelle internationale qui a l’habitude de prendre de multiples personnalités sous de nombreux déguisements, l’inspiration est indéniablement à retrouver du côté de Fantômas.



Les deux protagonistes vécurent 17 aventures, sous le format fasciculaire de 64 pages qui parurent à la fin des années 1930, début des années 1940, au sein de la collection « Police et Mystère » des éditions Ferenczi, une collection réunissant plus de 400 titres d’auteurs différents.



Ces aventures étaient signées Claude Ascain.



« Un prince a été enlevé » est la 13e confrontation entre les deux ennemis.



Le jeune prince d’un pays imaginaire a disparu de sa chambre d’hôtel, à Nice, en pleine nuit. Son garde du corps a été assommé et chloroformé et son tuteur fait appel à la police pour le retrouver, tout en exigeant la discrétion la plus absolue.



Daniel Marsant est envoyé sur place pour retrouver le disparu, mais, bientôt, le tuteur reçoit une lettre du prince lui apprenant qu’il a fugué pour retrouver une jeune femme et passer quelques jours de liberté et de bonheur à ses côtés avant de rentrer docilement reprendre sa place.



Pourtant, Daniel Marsant décide de poursuivre son enquête et, pour se faire, s’intéresse au cas d’un jeune homme poignardé la même nuit dans un coin sombre de la ville…



Pas grand-chose à dire de plus sur cet épisode que sur les précédents tant Claude Ascain reprend exactement les mêmes ingrédients, dans le même ordre.



Effectivement, l’épisode débute par un fait divers plus ou moins banal (ici, deux, en fait, la fugue et l’agression) fait divers qui, bien sûr, implique le Grand Maître, le génie du mal, l’ennemi juré de Daniel Marsant.



Après moult déguisements de la part de l’un et de l’autre, un peu de chance, Daniel Marsant retrouvera la piste du Grand Maître. Le Grand Maître le capturera, mais Marsant, avant de mourir, s’échappera et, au moment où il pensera enfin arrêter le Grand Maître, celui-ci s’évaporera.



Bon, c’est comme toujours.



Toujours beaucoup de chances d’un côté (pour trouver les pistes, les indices et pour s’échapper des griffes du Grand Maître).



Toujours des atermoiements de l’autre, car, plutôt que d’abattre Marsant dès que possible, le Grand Maître lui laisse toujours du temps pour pouvoir s’échapper.



Rien de bien nouveau, donc, mais une recette que l’on accepte, si on enchaîne les épisodes, mais qui peut se montrer un peu lassante à force (raison pour laquelle il ne faut pas les enchaîner trop vite).



L’intrigue, bon, passe au second plan puisque l’on sait dès les premières lignes que le Grand Maître est derrière tout cela et qu’il parviendra à s’échapper à la fin.



Les personnages sont donc manichéens à souhait, comme voulu par le genre (le sous-genre) abordé et comme le veut la référence à Fantômas et consorts.



Dans le dernier chapitre, comme à l’accoutumée, Daniel Marsant expliquera à ses auditeurs comment il a fait pour tout comprendre et ce qu’il s’est réellement passé.



Au final, un épisode dans la lignée des précédents, ni meilleur ni plus mauvais.
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Michel Vaudreuil, tome 3 : L'ennemi secret

Résumé des épisodes précédents :



Il était une fois, dans un temps très lointain, c’est-à-dire vers le milieu du siècle dernier, un écrivain né au Chili en 1895 qui, à partir de 1930 et jusqu’à sa mort en 1957, abreuva de ses très nombreux récits, les diverses collections fasciculaires policières et aventures de plusieurs éditeurs.



Son nom, il le signait à la pointe de sa plume, d’un « M » qui veut dire Musnik, Henry Musnik ; ou d’un « O » qui veut dire Olasso, Pierre Olasso ; ou d’un « C » qui veut dire Ascain, Claude Ascain ; d’un « D » qui veut dire Dennys, Pierre Dennys ; d’un « D » qui veut dire aussi Daye, Jean Daye ; d’un « D » qui veut également dire Dixe, Gérard Dixe… et bien d’autres pseudonymes encore.



Henry Musnik, en plus d’être journaliste sportif (et parfois judiciaire), fut surtout un écrivain prolifique de la littérature fasciculaire, donc, et principalement des formats 32 pages et 64 pages.



Dans ces récits de 10 000 ou 20 000 mots, il fit vivre de très nombreux personnages récurrents : Robert Lacelle, l’inspecteur Gaspin, Jack Desly, Mandragore, l’espion Daniel Marsant, le commissaire Lenormand, le détective Yves Michelot, Max Berton, Robert Navarres…



Pour le compte de la collection de fascicules de 64 pages « Police », des éditions Ferenczi, entre 1937 et 1940, il écrivit 28 titres mettant en scène l’agent du Deuxième Bureau Michel Vaudreuil, un jeune homme de bonne famille qui devint espion par patriotisme et esprit d’aventure. Il se trouvait sous les ordres du capitaine Lhomet.



Certains de ces titres furent réédités dans les années 1950 dans la collection « Police et Mystère 2e série ». Ils étaient signés du pseudonyme Alain Martial (Claude Ascain pour la réédition numérique).



« L’ennemi secret » est la troisième mission de Michel Vaudreuil.



Michel Vaudreuil échappe à une tentative d’assassinat. Chez lui, un type s’est introduit et a tenté de le poignarder. Après l’avoir maîtrisé, et volontairement mal ligoté, Vaudreuil a surveillé l’individu qui, une fois libre, a téléphoné à un hôtel pour prévenir de son échec.



Vaudreuil se rend, déguisé, au fameux hôtel, mais, à sa sortie, il se rend compte qu’il est suivi…



Nouvelle mission de Vaudreuil, donc, dans laquelle il n’est pas réellement en mission, mais qui va devoir découvrir qui veut sa mort et pourquoi. Il en profitera pour retrouver la trace d’un collègue disparu, à échapper plusieurs fois à la mort, à charmer une jeune femme et à gagner à la fin.



Dans ce format et dans ce genre (récit d’aventures et d’espionnage), les histoires sont souvent redondantes, du moins, si ce n’est dans leur sujet, dans leur construction.



Comme on a pu le constater, par exemple, avec les aventures de l’espion Jim Paterson, de Louis de la Hattais ou, déjà, avec celle de Daniel Marsant, de Musnik, les récits fonctionnent beaucoup sur le hasard et sur le laxisme des ennemis qui, au lieu d’éliminer le héros dès qu’ils l’ont attrapé, lui laissent toujours le temps et l’occasion de s’en sortir.



Cette fois-ci, les heureuses ou malheureuses coïncidences sont nombreuses, trop pour être crédibles et donc trop pour être très agréables à lire.



Du coup, il faut ne pas être trop exigeant côté réalisme pour se laisser embarquer et, pour éviter le blasement, mieux vaut éviter d’enchaîner trop la lecture de ces aventures.



On évite ainsi de trop s’appesantir sur la facilité des coïncidences.



Pour le reste, rien de nouveau sous le soleil de la littérature fasciculaire, rien de nouveau, non plus, pour les lecteurs des aventures de Daniel Marsant, puisque Michel Vaudreuil est un héros calqué sur celui-ci : beau, charmant, fort, courageux, patriote, intelligent, chanceux… mais avec un brin de romantisme de cœur d’artichaut que l’on retrouve chez d’autres personnages du genre.



Au final, rien de révolutionnaire, juste un récit d’aventures et d’espionnage classique dans le genre, le format et l’époque, qui se lit vite et bien et puis c’est tout.
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Daniel Marsant contre le Grand Maître, tome 5..

Le Grand Maître, qui connaît ce personnage littéraire ??? Personne et c’est bien normal, car, à part le public friand de fascicules policiers qui sautait sur chaque titre de sa collection favorite, dès sa sortie… et quelques collectionneurs qui lisent les bouquins qu’ils achètent (car beaucoup s’intéressent à l’objet livre, mais pas tous au texte qu’il contient)…



En ce qui concerne le public d’origine, exceptés quelques nonagénaires ou, plus sûrement, centenaires, qui, de toute façon, ne se souviennent probablement pas de leurs lectures d’avant-guerre (les aventures du Grand Maître furent publiées en 1939)…



Bref, tout cela pour dire que les héros littéraires, tous comme les hommes et les femmes, ne sont pas égaux face à la vie et que, selon leurs origines, certains réussissent quand d’autres peinent à survivre.



Car, le Grand Maître, ne nous voilons pas la face, est un avatar de Fantômas de Pierre Souvestre et Marce Allain (qui lui-même était inspiré de Zigomar de Léon Sazie et de bien d’autres encore).



Mais rien d’exceptionnel à cela puisque la littérature populaire en général et la fasciculaire encore plus, s’est toujours nourrie d’elle-même. Les personnages inspirent les personnages ; les auteurs inspirent les auteurs… et ce ne sont pas forcément les premiers apparus qui ont le plus de succès (Maximilien Heller et son auteur Henry Cauvain vous le diront puisqu’ils se sont magistralement fait voler la vedette par Sherlock Holmes et Conan Doyle alors que ce second héros était issu d’un plagiat éhonté du premier).



Tout cela pour dire… rien du tout, juste pour faire un préliminaire différent autour de Henry Musnik, un auteur dont j’ai tellement parlé qu’il m’est difficile d’innover dans sa présentation.



Aussi, je me plagierais en disant que Henry Musnik, né au Chili à la fin du XIXe siècle, fut, par l’ampleur de sa production, un grand auteur de la littérature populaire fasciculaires à partir du début des années 1930 jusqu’au milieu des années 1950.



L’auteur livra énormément de fascicules, principalement policiers, mais pas que, qu’il signa de nombreux pseudonymes (Alain Martial, Pierre Olasso, Florent Manuel, Gérard Dixe, Jean Daye, Claude Ascain, Pierre Dennys…)



Pour gonfler artificiellement sa production (et toucher un peu plus de pépettes) il n’hésita pas à reprendre certains de ses textes en changeant le nom des personnages, les titres, en les signant d’un autre pseudonyme pour les proposer à d’autres éditeurs.



Pour écrire plus vite et coller au mieux à la concision inhérente aux formats fasciculaires (des textes entre 8 000 et 18 000 mots), il développa plusieurs personnages récurrents calqués sur des héros de papier déjà dans l’esprit des lecteurs : Arsène Lupin, commissaire Maigret, le détective de romans noirs à l’américaine et… Fantômas.



Ici, le génie du crime prend le nom de Grand Maître et son ennemi devient un agent du Deuxième Bureau français nommé Daniel Marsant.



La lutte entre les deux hommes durera 17 épisodes disséminés au sein de la collection « Police et Mystère » composée de plusieurs centaines de titres d’auteurs variés.



Ils seront publiés à partir de 1940 dans un format fasciculaire de 64 pages contenant des récits indépendants d’environ 18 000 mots.



« L’énigme du train de Brest » est le 5e épisode de cette course-poursuite.



L’inspecteur Rodier est appelé en urgence à la consigne de la gare Montparnasse. Un employé a repéré une grande malle d’où s’écoule un liquide visqueux rouge. Rodier, arrivé sur place, apprend que la malle a été déposée à la consigne par un voyageur en provenance de Brest durant la nuit. Alors qu’il s’apprête à faire ouvrir la malle, le propriétaire débarque pour récupérer son bien. Face à Rodier, celui-ci panique, l’assomme d’un coup de poing et disparaît. Revenu à lui, Rodier fait ouvrir la malle… qui contient le corps d’un homme enveloppé d’un drap blanc.



Le médecin légiste chargé d’inspecter le corps est surpris d’apprendre que du sang coulait puisque le corps ne révèle aucune plaie et qu’en plus, la victime est morte depuis plusieurs jours et a été momifiée à l’aide de formol injecté dans la carotide…



Voici donc un épisode de la lutte entre Daniel Marsant et le Grand Maître qui débute, tambour battant, par un mystère qui ne semble avoir aucun rapport avec l’un ou l’autre et qui n’est pas sans rappeler d’autres énigmes contenant les mots « malle sanglante » qui ont défrayé les chroniques des faits divers ou bien les textes d’autres auteurs auparavant. On pensera, dans la réalité, à l’affaire Gouffé, par exemple et dans la fiction, « Le crime des 4 jeudis » de Louis Roubaud (qui date d’un peu plus tard)…



Et quel mystère : un corps enfermé dans une malle déposée à la consigne d’une gare ! Du sang qui s’écoule d’un corps ne présentant pas de plaie et, qui plus est, dont le décès remonte à plusieurs jours ! Corps qui a été momifié !



Mais alors, que vient faire Daniel Marsant dans l’histoire ? Bah, il est envoyé ailleurs, pour une autre affaire même si on se doute bien que les deux sont liées.



C’est vraiment un atout dans la série que l’auteur ne se contente pas d’une éternelle course-poursuite entre les deux hommes et qu’il alterne avec des faits divers différents qui, certes, à la fin, auront rapport avec le Grand Maître, mais qui, en attendant, permettent d’éviter une certaine redondance à la série. Cette hétérogénéité est amplifiée, en plus, par les différents lieux visités par les deux antagonistes. Paris, Londres, New York, Marseille et maintenant Bayonne et Brest.



Si l’ensemble est mené sans temps mort et si le mystère est intrigant (ce qui est le principe d’un mystère) on pourra légèrement regretter la résolution un peu simple (notamment l’explication sur la présence de sang), mais ce serait vraiment pour faire le difficile.



Car Henry Musnik, sous le pseudonyme de Claude Ascain, mène parfaitement sa barque et si on avait pu lui reprocher, sur des formats fasciculaires de 32 pages, une narration manquant de fluidité et des textes à l’insipidité relative, on constate ici (comme on avait pu le faire encore plus dans la série « Mandragore ») qu’il était bien plus à l’aise dans un format un peu plus conséquent.



18 000 mots à la place de 10 000, cela n’a l’air de rien, mais cela change tout et permet un développement emballant pour peu que l’auteur sache y faire.



Et Ascain a su y faire notamment en s’appuyant sur cette intrigue toute policière et en délaissant, du moins pendant un temps, ses deux personnages.



Car, si le Grand Maître apparaît toujours tardivement et furtivement, Daniel Marsant le véritable héros de la série, mais l’auteur n’hésite jamais à le reléguer un peu au second plan pour proposer des histoires variées et divertissantes.



Et c’est particulièrement le cas dans cet épisode qui n’est pas loin d’être le meilleur, pour l’instant, de la série.



Au final, un épisode très plaisant à lire et qui s’appuie sur une intrigue très intéressante…
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Daniel Marsant contre le Grand Maître, tome 4..

La littérature populaire est adepte d’Antoine Lavoisier ou, du moins, de sa maxime « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme » qui était elle-même inspirée par les propos d’un antique philosophe grec.



Cette entrée en matière pour dire que cette paralittérature, plus que tout autre, s’est longtemps nourrie d’elle-même pour continuer à vivre.



Ainsi les auteurs se sont inspirés d’auteurs et leurs personnages, d’autres personnages…



Les personnages de cambrioleurs mondains pullulent depuis le succès d’Arsène Lupin, ceux de détectives intelligents, observateurs et perspicaces également, depuis la déferlante Sherlock Holmes et les génies du mal, eux, avec la popularité de Fantômas.



Il est amusant de constater que ces deux derniers héros sont déjà des inspirations de personnages plus anciens. Sherlock Holmes est même un plagiat éhonté de Maximilien Heller de l’écrivain français Henry Cauvain. Quant à Fantômas, n’a-t-il pas été inspiré par ses ancêtres Zigomar ou même de Sir Williams dans Rocambole (sans parler du Dr Quartz et consorts dans les Nick Carter)…



Mais passons.



S’il est un auteur de littérature populaire qui s’est fait sienne la maxime (et les personnages préférés des lecteurs), c’est bien Henry Musnik, né au Chili à la fin du XIXe siècle et principal pourvoyeur de la littérature populaire fasciculaire française avec une prédilection pour le genre policier.



Dans ce domaine il créa plusieurs clones d’Arsène Lupin (Robert Lacelles, Jack Desly, Mandragore) et aussi, entre autres, un de Fantômas avec le personnage du Grand Maître, un génie du crime et du déguisement, l’homme aux cent noms et aux mille masques, poursuivit sans cesse par son grand ennemi l’agent du Deuxième Bureau Daniel Marsant.



Cette lutte implacable entre les deux hommes dura 17 épisodes signés Claude Ascain (un des très nombreux pseudonymes de l’auteur avec Pierre Olasso, Gérard Dixe, Jean Daye, Pierre Dennys, Florent Manuel, Alain Martial…) noyés au sein de la collection « Police et Mystère » des éditions Ferenczi à la fin des années 1930, sous la forme de fascicules de 64 pages contenant des récits indépendants d’environ 18 000 mots.



L’antre de la drogue est le 4e épisode de cette traque.



Daniel Marsant a laissé échapper le Grand Maître aux États-Unis, mais il sait que celui-ci était en train de mettre en place un trafic d’opium d’envergure avec transport de la marchandise par l’océan. Sachant que Marseille était une escale, il se rend là-bas et fouine autour du Vieux-Port dans l’espoir d’y dénicher un indice. Son attention est retenue par un boui-boui, un restaurant chinois. Pour y pénétrer sans se faire remarquer, il décide d’infiltrer le milieu des dockers en se faisant passer pour un petit truand en provenance de Paris pour fuir les roussins…



Claude Ascain nous propose donc une nouvelle confrontation entre les deux hommes. J’ai nommé, dans le coin à droit, Daniel Marsant, agent du Deuxième Bureau. Et, à gauche, le Grand Maître, génie du crime.



Si cette course poursuite pourrait s’avérer, à la longue, lassante, l’auteur a le bon goût de diversifier les lieux et les activités. Après Paris, Londres, New York, c’est au tour de Marseille de servir de ring aux deux antagonistes. Mais il change également de milieu, d’activités et de personnages secondaires, n’hésitant pas à mener son intrigue vers le genre policier à travers une enquête sur le meurtre d’une jeune femme de bonne famille, qui sera, bien évidemment, en rapport avec le trafic du Grand Maître.



Ainsi, le Grand Maître apparaît souvent tardivement, et sous couverture, laissant la grande part du récit à l’aventure et à l’enquête.



La confrontation entre les deux hommes tourne donc court, mais c’est un avantage pour faire durer le plaisir, et s’ouvre sur un nouveau duel à venir.



L’histoire suit donc plusieurs voies, plusieurs pistes et plusieurs genres, évitant la redondance que l’on pourrait craindre d’une telle traque.



Il faut avouer que j’ai souvent eu la dent un peu dure sur l’auteur, notamment sur ses récits destinés aux collections fasciculaires de 32 pages. Cependant, il s’avère bien plus à l’aise dans le format supérieur du fascicule 64 pages qui lui laisse plus de latitude pour développer son histoire et sa plume.



Sans flirter avec des sommets du genre, ni dans l’intrigue ni dans le style, il propose tout de même un texte très agréable à lire et sans temps mort avec des personnages certes un peu caricaturaux (genre oblige), mais dont on suit les aventures avec plaisir.



Au final, un bon épisode qui offre ce que l’on attend de lui…
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Jack Desly, tome 5 : L'aventure sur la route

Le lecteur désireux de suivre toutes les aventures de son personnage favori pense qu’il suffit de se procurer tous les titres d’une collection dédiée à ce personnage, ou, du moins, de se fier aux encarts des premières de couvertures ou la 4e de couverture des différents romans de l’auteur afin d’identifier ceux mettant en scène ledit personnage ou, encore, de faire quelques recherches sur un quelconque moteur de recherche pour obtenir satisfaction.



Oui, mais pas forcément. Déjà, parce que ces démarches ne fonctionnent, bien souvent, qu’avec des ouvrages récents.



Effectivement fut un temps où les livres ne disposaient pas de 4e de couverture, du moins, qu’aucun résumé n’y était inscrit. Il n’était pas rare, non plus, que des romans mettant en scène un même personnage étaient noyés dans une collection plus généraliste (« Spécial Police » ou « Espionnage » chez Fleuve Noir, « Série Noire » chez Gallimard, la collection « Le Masque »…)



De plus, certains auteurs utilisaient un même héros sous plusieurs pseudonymes…



Enfin, certains personnages récurrents ne voient même pas leurs aventures listées sur quelque site que cela soit.



C’est le cas (c’était ?) de Jack Desly, le cambrioleur aventurier né de la plume de Claude Ascain, alias Henry Musnik, un pilier de la littérature populaire fasciculaire né à la fin du XIXe siècle au Chili et qui, sous de nombreux pseudonymes (Alain Martial, Pierre Olasso, Jean Daye, Pierre Dennys, Gérard Dixe…) abreuva de nombreuses collections chez différents éditeurs d’un nombre incalculable de récits.



Si l’auteur s’essaya à différents genres, c’est avant tout dans le domaine policier qu’il exerça sa plume.



Mais une telle production nécessite du travail, de l’abnégation, un certain talent et quelques astuces.



Parmi ces dernières : utiliser des personnages récurrents, souvent calqués sur des personnages littéraires ancrés dans l’esprit du lecteur (Arsène Lupin, Sherlock Holmes, Jules Maigret, Marlowe… pour faciliter l’attachement du public et aussi, de réutiliser certains de ses textes, en changeant les noms et en signant d’un autre pseudonyme afin de gonfler sa production, ses contrats et, surtout, ses rémunérations.



Bref, Henry Musnik était le spécialiste de cette dernière tendance, mais là n’est pas la question.



Jack Desly est donc un personnage inspiré par Arsène Lupin, comme plusieurs autres récurrents de l’auteur [Robert Lacelles, Mandragore…] et qui, par esprit d’aventure, vole les riches tout en n’hésitant pas à jouer les justiciers…



Il est secondé par son serviteur annamite, Nan-Dhuoc et pourchassé par l’inusable inspecteur Arthème Ladon…



« L’aventure sur la route » est la 5e aventure de Jack Desly dans l’ordre de première parution [en 1937 dans la collection « Police et Mystère » des éditions Ferenczi sous la forme d’un fascicule de 64 pages contenant un récit de 18 000 mots].



Mais c’est surtout la suite directe de « La double gageure » publié un peu auparavant dans la même collection.



Si « La double gageure » fut réédité, en 1952, dans la seconde série de la collection « Police et Mystère » du même éditeur, « L’aventure sur la route », elle, n’eut pas cette chance.



En échangeant le testament dans le coffre du riche vieillard Leroy, dans sa précédente aventure, Jack Desly avait récupéré une seconde enveloppe contenant un message crypté. Sylviane Leroy, l’héritière qu’il avait aidé à récupérer le bien dont elle avait été spoliée, ne voulant pas de ce document, Jack Desly est bien décidé à le décoder, persuadé qu’il indique l’endroit où se trouve un trésor.



Alors qu’il commence à entrevoir de quoi il s’agit, Jack Desly, après une panne de sa voiture provoquée par une main malintentionnée, est kidnappé et conduit dans une maison isolée dans les bois pour le forcer à rendre le message…



On retrouve donc Jack Desly dans la suite directe du précédent épisode. Jack Desly et les lecteurs voulaient savoir à quoi correspondait ce message et ils vont le savoir.



Car Jack Desly va vivre de nouvelles aventures trépidantes, se retrouver face à un ennemi qu’il a déjà combattu tout en étant une nouvelle fois poursuivi par l’inspecteur Arthème Ladon, en risquant sa vie et en étant bien aidé par son fidèle Nan-Dhuoc.



Claude Ascain reprend donc les mêmes ingrédients pour une même recette même si, cette fois, Nan-Dhuoc prend enfin un peu plus d’importance dans l’histoire.



Mais, si Jack Desly est un cambrioleur, ici, il fera office de chasseur de trésor.



Aussi, retrouve-t-on une histoire assez classique dans un genre souvent utilisé dans le récit fasciculaire, les chasses au trésor ne nécessitant pas forcément un grand espace pour s’épanouir.



Arthème Ladon, lui aussi, est présent, et l’on n’arrive toujours pas à se faire une bonne idée du personnage. Parfois intelligent, parfois ridicule, toujours tenace, on peine à comprendre son obsession pour l’arrestation de Jack Desly alors qu’il sait que celui-ci ne commet jamais des délits graves et encore moins contre les petites gens et, qu’en plus, il l’a déjà aidé plusieurs fois à arrêter des brigands.



Le lecteur se retrouve donc face à une histoire classique, traitée de façon classique, mais sans temps mort et narrée de façon agréable.



Certes, les personnages ne sont pas très originaux et la lutte entre le gendarme et le voleur ne cesse de défrayer les chroniques littéraires, mais quand on se penche sur cette littérature, ce n’est pas dans le but de découvrir de l’originalité ni de la perfection.



Pour le reste, une lecture agréable, des personnages suffisamment attachants qui font passer un bon moment. Que demander de plus ?



Au final, la série se poursuit sur un même rythme et donne envie de continuer à la découvrir.
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Michel Vaudreuil, tome 6 : Le bijoutier de ..

Henry Musnik (1895 - 1957) est un auteur prolifique de la littérature populaire qui alimenta de son immense production de nombreuses collections fasciculaires dans tous les genres ou presque et pour divers éditeurs.



Il usa de très nombreux pseudonymes (Alain Martial, Pierre Olasso, Jean Daye, Gérard Dixe, Claude Ascain… et bien d’autres) et, notamment dans le genre policier, fit vivre quelques personnages récurrents parfois inspirés de personnages marquants de la littérature populaire tels Arsène Lupin ou Fantômas.



Dans le genre espionnage (même si les récits sont parus dans des collections policières), il mit en scène au moins deux espions français : Daniel Marsant, qui lutta contre un Génie du Crime, clone de Fantômas et Michel Vaudreuil, le personnage dont il est question aujourd’hui.



Michel Vaudreuil est un riche jeune homme qui par goût de l’aventure, désœuvrement et patriotisme a accepté de s’engager au Deuxième Bureau…



Il vécut 28 missions parues à l’origine, en fascicules de 64 pages, entre 1937 et 1940 dans la collection « Police » des éditions Ferenczi (certains titres furent réédités dans la collection « Police et Mystère 2e série » dans les années 1950.



« Le bijoutier de Berlin » est la 6e mission de Michel Vaudreuil…



Vania-Thé, l’artiste de danse profite de sa tournée en Allemagne pour se rapprocher du baron von Sirtos afin de lui soutirer des renseignements importants pour le Deuxième Bureau pour lequel elle travaille secrètement.



De son côté, Michel Vaudreuil, agent du Deuxième Bureau également et l’amour de Vania-Thé, a revêtu l’identité d’un bijoutier de Berlin pour entrer en contact avec la danseuse afin de lui faire passer les messages et les ordres.



Mais, dans l’ombre, un homme de main du baron soupçonne la bayadère et le bijoutier et va se mettre à les surveiller…



On retrouve donc Michel Vaudreuil dans une nouvelle mission, cette fois-ci accompagné par Vania-Thé, la danseuse orientale qu’il a rencontrée dans une aventure précédente et dont il est tombé amoureux et qu’il a fait entrer au Deuxième Bureau.



Le lecteur aura le droit à tous les passages obligés de la série et du genre avec l’éternel piège dans lequel le héros va tomber, mais dont il se sortira parce que le méchant, trop confiant ou trop bête, plutôt que d’éliminer son ennemi dès qu’il le peut, lui laissera toujours la possibilité de retourner la situation, grâce à la chance ou à l’intervention d’un tiers qui, forcément tombera à pic.



Rien de bien original, donc, mais une recette un peu éculée qui a pour principal intérêt de ne laisser aucun temps mort au récit.



On passera donc sur ce genre de travers, d’autant plus du fait qu’il s’agit d’un fascicule de 64 pages [récit de 19 400 mots], un récit court et vite écrit.



Au final, un épisode dans la veine des précédents et de l’autre série d’espionnage de l’auteur.
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Michel Vaudreuil, tome 5 : La toile d'araignée

On ne dira jamais assez combien la production de l’écrivain Henry Musnik (1895-1957) fut immense et alimenta, pour le plaisir des lecteurs, la littérature fasciculaire de son époque dans les genres policier et aventure, principalement, mais pas que…



Henry Musnik, plus personne ou presque ne le connaît, mais cet auteur, né au Chili, écrivit un nombre impressionnant de récits.



Faire une liste exhaustive de sa bibliographie est une tâche si ce n’est impossible, du moins, rendue très difficile du fait des très nombreux pseudonymes qu’il utilisa (Claude Ascain, Alain Martial, Gérard Dixe, Jean Daye, Pierre Dennys, Pierre Olasso et bien d’autres) sans que l’on soit certain de tous les connaître, par les multiples rééditions de ses textes, et, aussi par le fait que, pour multiplier ses contrats, il réutilisa certains de ses textes, parfois en les réécrivant, la plupart du temps en se contentant de changer les noms des personnages, les signant d’un autre pseudonyme pour les proposer à un autre éditeur…



Bref, une production immense, donc, surtout dans le genre policier. Et, pour ce faire, l’auteur mit en scène énormément de personnages récurrents, parfois inspirés de héros de la littérature populaire comme Arsène Lupin (Robert Lacelles, Mandragore, Jack Desly…) ou le commissaire Maigret (Commissaire Lenormand…).



On le soupçonne même d’avoir fait des traductions pirates de récits anglophones comme ceux de la série « Sexton Blake » pour les utiliser à son compte (mais cette rumeur n’a pas, je crois, été confirmée)…



Mais Henry Musnik a également développé au moins deux personnages d’espions appartenant au Deuxième Bureau : Daniel Marsant (qui lutta contre un clone de Fantômas : Le Grand Maître) et le personnage qui nous intéresse aujourd’hui : Michel Vaudreuil, un jeune et riche oisif qui par ennui autant que pour servir sa patrie s’est lancé dans l’espionnage. Il vécut 28 missions, parues initialement dans la collection « Police » des éditions Ferenczi entre 1937 et 1940 sous la forme de fascicules de 64 pages.



« La toile d’araignée » est la 5e mission de Michel Vaudreuil.



Un dangereux espion étranger a été repéré en France. Michel Vaudreuil, agent du Deuxième Bureau, en apprenant que le professeur Manroy est sur le point de créer un gaz mortel, imagine que l’ennemi veut mettre la main sur cette invention. Comme il a déjà rencontré le professeur Manroy par hasard il y a quelques jours, il décide de retourner voir le scientifique et commence à suspecter sa belle secrétaire qui est entrée en contact avec un employé du Ministère de la Défense.



On retrouve donc Michel Vaudreuil dans une nouvelle mission.



La lecture de cet épisode confirme l’impression laissée par les précédentes, c’est-à-dire la corrélation entre cette série et celle mettant en scène Daniel Marsant en lutte contre le Grand Maître.



Outre le genre espionnage, l’appartenance des deux personnages au Deuxième Bureau, c’est avant tout le style d’écriture, le système narratif, le système de chapitrage et les histoires qui pourraient interchanger leurs héros.



En effet, difficile, à part les noms des personnages, de faire la différence entre les deux séries.



D’ailleurs, le chapitrage est le même : 10 chapitres ; le format également : fascicule de 64 pages (environ 18 000 mots) ; et le système narratif avec un petit prologue qui est ou semble indépendant de l’histoire puis l’aventure elle-même et, enfin, un ultime chapitre dans lequel un personnage (généralement le héros, mais pas toujours) raconte comment il est parvenu à déjouer l’ennemi.



Les seules différences notables ne résident que dans les fascicules originaux : deux collections différentes, « Police et Mystère » d’un côté, « Police » de l’autre (bien que des épisodes de chaque série furent réédités plus tard, chez le même éditeur, dans la collection « Police et Mystère - 2e série ») et le pseudonyme avec lequel l’auteur a signé ses textes : Claude Ascain d’un côté, Alain Martial de l’auteur.



On retrouve donc les mêmes qualités et les mêmes défauts dans les deux séries : des récits sans temps morts plutôt basés sur l’action et l’aventure bien que de genre espionnage, avec un héros sans peur et sans reproche, qui gagne toujours à la fin grâce à sa force, son intelligence, sa résistance et, surtout, beaucoup de chances ; des méchants trop bavards et qui laissent toujours une occasion au héros de s’échapper de leurs griffes… et un côté un peu redondant des aventures…



Au final, un épisode dans la veine des précédents et qui plaira donc aux lecteurs de la série ou bien d’une autre série de l’auteur : « Daniel Marsant contre le Grand Maître »…
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Jack Desly, tome 24 : La mystérieuse cachette



Et voilà ! j’approche lentement mais sûrement de la fin d’une autre série de Henry Musnik, signé de l’un de ses pseudonymes, Claude Ascain : « Jack Desly » avec la 24e aventure sur 25 du gentleman cambrioleur : « La mystérieuse cachette ».



Pour rappel, Henry Musnik (1895-1957), né au Chili fut journaliste sportif en France, mais, surtout, l’un des principaux piliers de la littérature fasciculaire entre 1930 et son décès.



En moins de 30 ans, il écrivit un nombre considérable de récits fasciculaires, pour la plupart dans le genre policier, mais pas que, signant les divers titres de nombreux pseudonymes tels que Claude Ascain, Pierre Olasso, Jean Daye, Alain Martial, Pierre Dennys et j’en passe et j’en passe.



Pour s’assurer plus de revenus et concocter plus rapidement des titres à proposer à divers éditeurs, il n’hésita pas à réutiliser certains de ses textes soit dans leurs intégralités en changeant le nom des personnages, en les signant avec un autre pseudonyme pour les fournir à un autre éditeur, soit par morceau, tels que ou réécris, pour les intégrer dans d’autres récits…



Malgré toutes les astuces de l’auteur, sa production demeure immense.



Pour la collection « Police et Mystère » des éditions Ferenczi, il développa plusieurs personnages récurrents souvent inspirés de héros de la littérature populaire.



Entre 1937 et 1938, le lecteur, au milieu des centaines de titres de la collection, titres signés par différents auteurs, put découvrir 25 aventures de Jack Desly, un gentleman cambrioleur souvent épaulé par son fidèle serviteur annamite Nan-Dhuoc.



Comme tout bon personnage du genre, il est sans cesse poursuivi par un policier borné, ici, l’inspecteur Arthème Ladon.



« La mystérieuse cachette », parue fin 1938 sous la forme d’un fascicule de 64 pages, est la 24e et avant-dernière aventure de Jack Desly.



Alors que Gladys, la compagne et complice de Jack Desly, choisit, dans une bijouterie, une bague que Jack veut lui offrir, elle surprend la conversation entre le patron de la boutique et le secrétaire d’un riche lord anglais. Ce dernier est là pour organiser une présentation des plus riches pièces du joaillier, dans la chambre d’hôtel qu’a réservé incognito son patron de passage à Paris.



Jack, apprenant l’affaire de la bouche de la jeune femme, décide de la suivre de près, mais l’employé chargé d’apporter les joyaux à l’hôtel est attaqué et dévalisé en chemin…



On retrouve donc Jack Desly pour une avant-dernière aventure.



Dans ce récit de presque 19 000 mots, Jack Desly va une nouvelle fois se confronter avec des confrères qui l’auront devancé dans un coup qu’il avait préparé. Il devra, en parallèle, se défier d’Arthème Ladon qui sera chargé de l’enquête.



Rien de nouveau, une nouvelle fois, dans le monde de Jack Desly où, quand il n’a pas à rendre justice pour aider un jeune homme ou une jeune femme en détresse, se charge de délester des confrères moins scrupuleux que lui de leur butin.



Henry Musnik, sous le pseudo de Claude Ascain, mène son récit sur le même schéma que les précédents tant dans l’histoire que dans la narration.



Pourtant, le récit se lit avec plaisir d’autant que Nan-Dhuoc, le personnage par lequel passe l’humour dans la série, est un peu présent et fait tourner l’inspecteur Ladon en bourrique.



Certes, le lecteur difficile pourra se plaindre du manque d’originalité de l’intrigue et de la plume de l’auteur, mais un lecteur difficile se tournera-t-il vers ce genre de littérature qui n’a d’autre but que d’occuper agréablement un petit moment de lecture ?



Et si vraiment un lecteur difficile s’essayait à la littérature fasciculaire, choisirait-il un texte d’Henry Musnik ? Je n’en suis pas certain.



Car il faut bien avouer que, malgré le plaisir que je trouve à lire la plupart des textes de l’auteur, celui-ci est revu à l’aulne du genre, du format et de l’auteur.



Dans le genre policier et le format fasciculaire, si je devais chercher à tout prix de réelles qualités, je me pencherais de préférence vers des auteurs tels Maurice Lambert, Charles Richebourg ou J. A. Flanigham plutôt que vers Henry Musnik.



Pour autant, il ne faut pas bouder la production de l’auteur et encore moins les aventures de Jack Desly qui, dans sa bibliographie, est ce qui se fait de plus sympathique avec la série « Mandragore » un clone de Jack Desly…



Au final, une série sympathique avec un personnage secondaire, Nan-Dhuoc, attachant et des aventures qui se lisent avec plaisir.
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Le Professeur Famyaloh - Yodo-Kouri

Je poursuis mon expédition au sein de la collection « Bi-Polar » chez « OXYMORON Éditions », une collection qui regroupe, deux par deux, des récits fasciculaires policiers d’un même auteur.



Les premiers opus permirent aux lecteurs de découvrir la plume d’auteurs prolifiques de la littérature fasciculaire comme Henry Musnik (sous le pseudonyme de Claude Ascain) ; H. R. Woestyn ; Marcel Priollet et Jean Daye (un autre pseudonyme de Claude Ascain).



Et comme Henry Musnik eut une des productions les plus conséquentes de la littérature fasciculaire, rien d’étonnant à le retrouver une nouvelle fois aux baguettes avec deux titres issus (comme la plupart des précédents) de la collection « Mon Roman Policier » des éditions Ferenczi comptant plus de 550 titres parus entre 1942 et 1959.



Les deux titres du jour sont composés de noms exotiques puisque le premier s’intitule « Le professeur Famyaloh » et le second « Yoko-Douri » tous deux initialement parus en 1950.



Le professeur Famyaloh :



Les inspecteurs de la Sûreté Nationale Denieux et Lemur cherchent à mettre à bas une bande d’espions dont le chef semble être le fakir Famyaloh…



Œuvrant à la fois dans les genres policier et espionnage, ce court récit de moins de 9 000 mots s’inscrit dans la lignée des fascicules de l’époque et de la collection de laquelle il est issu. Intrigue simple, récit linéaire, personnages à peine esquissés, l’auteur va droit au but, n’ayant de toute façon pas le temps de broder.



Pas de suspens ou peu, une révélation en guise de fin, il faut bien avouer que l’on ne lit pas ce genre de texte pour demeurer en apnée pendant des heures, mais plutôt pour occuper un petit moment de lecture sans prise de tête.



Je ne reviendrai pas sur la plume de Claude Ascain, que j’ai longtemps trouvé un peu plate avant de me rendre compte que l’auteur s’épanouissait mieux dans les longs récits, mais qui n’est pas plus indigente que celle de la plupart des fascicules de 32 pages, car peu d’auteurs sont parvenus à s’épanouir dans ses contraintes (Charles Richebourg, J.-A. Flanigham, Maurice Lambert, René Byzance).



Pas grand-chose, non plus, à ajouter à l’histoire qui, là aussi, n’est pas pire que celles que l’on trouve usuellement dans ce genre de fascicules pour les mêmes raisons…



Yodo-Kouri :



L’inspecteur Montferrand est à la poursuite d’un dangereux criminel qui, après s’être échappé du bagne, a décidé de faire son retour en France.



Alors que ce dernier lui a plusieurs fois échappé, le policier ne voit plus qu’une seule façon de retrouver son homme : faire appel aux dons de voyance du fakir Yodo-Kouri…



Autre fascicule de 32 pages, sorti peu de temps après le précédent (le premier porte le n° 120 de la collection « Le Roman Policier », celui-ci le n° 124), autre récit centré sur un fakir…



Si le premier était tourné vers l’espionnage, celui-ci s’axe parfaitement sur le genre policier puisque l’on retrouve un inspecteur de la Sûreté qui cherche à arrêter un dangereux évadé du bagne.



Le lecteur assiste donc à une courte course poursuite (dans les environs de 9 000 mots) dans laquelle, malheureusement, le lecteur s’attend au rebondissement final. M’enfin, comme dirait l’autre, on ne lit pas un fascicule de 32 pages dans l’espoir d’y trouver du suspense.



À défaut, on suit les petites mésaventures du policier sans déplaisir, même si sans surprise, et c’est déjà pas mal puisque le seul but de ces récits est d’occuper un petit moment de lecture (environ une heure) sans se prendre la tête.



Au final, petits fascicules, petit récit, petit plaisir, mais plaisir quand même…
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Inspecteur Marcellin, tome 4 : L'étrange Denise

Je poursuis ma découverte des enquêtes de l'inspecteur Marcellin, un des nombreux personnages nés de la plume de l'incontournable Henry Musnik (1895-1957).



Je dis « incontournable » car, comme moi, quand on adore la littérature fasciculaire du siècle dernier, quand on ne jure que par le genre policier et quand, par-dessus tout, on affectionne tout particulièrement les personnages récurrents, alors, on ne peut pas ne pas connaître Henry Musnik, un journaliste et écrivain né au Chili et qui fut, entre 1930 et sa mort, l'un des principaux pourvoyeur des collections fasciculaires de nombreux éditeurs, dans le genre policier, donc, mais pas que.



Effectivement, Henry Musnik, sous son nom ou de nombreux pseudonymes (Claude Ascain, Alain Martial, Pierre Olasso, Jean Daye, Gérard Dixe, Pierre Dennys et bien d'autres encore) a signé un nombre incroyable de texte (nombre à peine gonflé par les rééditions et les réécritures)...



Ainsi, depuis des années, je plonge régulièrement dans la bibliographie de l'auteur pour lire les aventures de Jack Desly, Robert Lacelles, l'inspecteur Gaspin, Yves Michelot, Daniel Marsant ou encore Mandragore.



Ces derniers jours, c'est au tour de Michel Vaudreuil de passer à la casserole et... l'inspecteur Gaspin.



Ce dernier apparaît en 1941 dans la collection « Police-Express » des éditions A.B.C., dans un fascicule de 32 pages : « La potion n°18.099 ».



On le retrouvera dans au moins 5 autres enquêtes, dans la même collection ou d'autres.



Ce qui n'en fait pas l'un des personnages les plus présents de l'auteur (certains vécurent pas loin d'une trentaine d'aventures), mais probablement l'un des plus intéressants développé par l'auteur dans le format si contraignant du fascicule de 32 pages.



« L'étrange Denise » est la 4ème enquête de l'inspecteur Marcellin, du moins chronologiquement dans les textes que j'ai pu découvrir le mettant en scène.



Ce fascicule de 32 pages est paru en 1945 dans la collection « Un roman Policier » des éditions S.A.G.E.D.I..



Gilbert aime Denise et Denise aime Gilbert. Ils sont fiancés et vont bientôt se marier. Mais, Gilbert était un simple représentant, ils sont destinés à ne vivre que d'amour et d'eau fraîche, ce qui va un temps, mais pas plus.



C'est d'autant plus dommage que Denise est issue d'une famille riche, mais son père a été déshérité, avant sa naissance, par son grand-père qui lui reprochait de s'être amouraché d'une femme du peuple (la mère de Denise). Le père est mort peu après sa naissance et sa mère est depuis décédée.



Alors, quand le grand-père de Denise, bien malade, décide de se racheter et de rappeler Denise auprès de lui, Denise voit là un moyen, en plus de renouer avec sa seule famille, d'assurer un avenir à son couple.



Mais Gilbert redoute qu'une fois riche, Denise ne le délaisse.



Aussi voit-il la démarche du grand-père d'un mauvais œil... surtout quand Denise est appelée à Cannes pour rejoindre l'ancêtre.



Alors, Gilbert prend quelques congés pour rejoindre sa fiancée mais, très vite, il ne donne plus de nouvelles à sa chère mère.



Quand, au moment de reprendre son travail, il ne se présente pas à son entreprise, la mère de Gilbert s'inquiète et fait appel à l'inspecteur Marcellin pour retrouver son cher fils.



Marcellin va demander à ses confrères de la Riviera de rechercher le jeune homme mais celui-ci ne s'est inscrit dans aucun hôtel de la région ni pension de famille.



Alors, l'inspecteur Marcellin décide de se rendre à Cannes pour mener son enquête.



Bon, on retrouve donc l'inspecteur Marcellin dans une 4ème enquête.



Enfin, on retrouve, façon de dire, car Marcellin est au final peu présent dans l'histoire, celle-ci se concentrant sur Denise, sur Gilbert et sur d'autres mystérieux personnages.



Marcellin apparaît donc tardivement, brièvement, avant, dans une finale confession habituelle, expliquer tout ce qu'il a compris au cours de son enquête.



Je dis "finale confession habituelle" car, dans un format aussi court que le fascicule de 32 pages, c'est la méthode la moins papivore de tout expliquer aux lecteurs.



De toute façon, le lecteur féru de récits policiers aura déjà compris bien tôt les tenants et les aboutissants de l'intrigue, ce qui n'est pas catastrophique puisqu'on ne lit pas ce format de textes pour être surpris ou tenu en haleine.



Dans les trois précédentes enquêtes, je vantais la fluidité du texte, une fluidité rarement atteinte par l'auteur dans ce format-là.



Je ne peux malheureusement pas en dire autant cette fois-ci car, à la lecture, on sent que l'auteur a soit fait des coupes drastiques soit à éludé quelques passages pour gagner de la place.



Ainsi, la confession finale vient à point pour expliquer des détails que le lecteur n'a pas vu passer (et pour cause), renforçant cette impression.



De même, les réflexions de Marcellin qui rythmaient les précédentes enquêtes sont ici totalement absentes, purgeant un peu le récit de cette légère ambiance qui donnait du corps à l'ensemble.



C'est à tel point que l'on retrouve, ici, un récit dans la lignée de ceux que l'auteur a proposé aux différentes collections de fascicules de 32 pages alors qu'avec les précédentes enquêtes de Marcellin, il s'était démarqué en mieux. Dommage.



Ce n'est pas pour autant que le texte est déplaisant à lire, juste, il semble plus plat. Un peu comme s'il s'agissait d'une réécriture d'une aventure d'un autre personnage, dans lequel le nom du héros aurait été remplacé par celui de Marcellin. On sait que l'auteur a déjà utilisé ce stratagème pour multiplier les contrats auprès de divers éditeurs mais l'on a du mal à comprendre cet artifice ici pour le cas où artifice il y aurait.



Au final, un épisode moins fluide, moins rythmé, avec une ambiance moindre, rendant le tout un peu plus plat que les enquêtes précédentes sans pour autant que celle-ci soit indigeante.
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Michel Vaudreuil, tome 2 : Le document intr..

Si vous lisez toutes mes chroniques, ce qui est une preuve de bon goût, vous dirais-je, ou de masochisme littéraire, vous assureront certains, vous devez connaître l’écrivain Henry Musnik (1895-1957), un auteur de littérature fasciculaire dont l’immense production abreuva de nombreuses collections policières ou aventures de divers éditeurs. Il usa pour cela de très nombreux pseudonymes tels Claude Ascain, Alain Martial, Pierre Olasso, Jean Daye, Pierre Dennys, Gérard Dixe…



Effectivement, je vous ai déjà parlé d’un nombre considérable de ses récits appartenant aux séries « Inspecteur Gaspin », « Yves Michelot, détective », « Robert Lacelle, gentleman cambrioleur », « Jack Desly », « Daniel Marsant contre le Grand Maître » ou, encore « Mandragore »…



Désormais, je m’intéresse à une autre série (du moins, aux fascicules mettant en scène un autre personnage récurrent), « Michel Vaudreuil ».



Le personnage de Michel Vaudreuil apparaît pour la première fois en 1937 dans la collection de fascicules de 64 pages « Police » des éditions Ferenczi.



Jusqu’en 1940, il vivra 28 aventures dans cette collection dont une partie sera rééditée dans la collection « Police et Mystère 2e série » du même éditeur, dans les années 1950.



Michel Vaudreuil est un jeune homme de 26 ans, fils de bonne famille, aisé, élégant, intelligent, beau, courageux, mais qui s’ennuie dans son travail de bureau à l’usine paternelle.



Après avoir rencontré, dans le premier épisode, un ami de régiment qui lui a proposé d’intégrer le service de contre-espionnage français, Michel Vaudreuil est devenu un espion prometteur…



« Le document introuvable » est le second épisode de la série.



Michel Vaudreuil a une nouvelle mission : retrouver les plans d’un avion révolutionnaire que des espions étrangers ont volés. Ceux-ci n’ayant pu sortir de France grâce à une surveillance drastique, le capitaine Lhomet est persuadé qu’ils se trouvent encore dans le pays, probablement dans le coffre d’un homme d’affaires dénommé Samuel Rodofir.



Michel Vaudreuil est chargé d’approcher Rodofir pour mettre la main sur les plans avant que ceux-ci passent à l’étranger.



Alors qu’il est au volant de sa voiture, son véhicule est accroché par une limousine de luxe, celle appartenant à Samuel Rodofir et dans laquelle se trouve sa charmante épouse. Une occasion rêvée d’être introduit dans les aîtres de sa proie…



Henry Musnik, sous le pseudonyme d’Alain Martial, dans le fascicule original (Claude Ascain, dans la réédition numérique) nous livre un nouveau récit d’espionnage dans lequel Michel Vaudreuil va avoir forte partie pour retrouver un document introuvable…



Dans ce récit de 19 000 mots, l’auteur utilise la chance pour permettre à son personnage d’avancer dans sa mission (et aussi de se sortir des moments difficiles), comme il le fit avec ses autres héros récurrents et comme il est habituel dans le format fasciculaire où la concision oblige les auteurs et les personnages à aller souvent droit au but.



On pourra reprocher ces coïncidences, mais elles sont le lot de tous les récits policiers de ce format et voire même de formats bien plus longs.



Le personnage de Michel Vaudreuil est dans la lignée des héros Musnikien, c’est-à-dire courageux, charmant, intelligent, intègre… un peu lisse, donc.



Malheureusement, contrairement à certaines séries où la platitude du héros est contrebalancée par certains traits de caractères d’un partenaire (Nan-Dhuoc chez Jack Desly, par exemple), ici, Vaudreuil travaillant seul, le lecteur n’a pas d’aspérités auxquelles s’accrocher. Dommage.



Pas de note d’humour, non plus, comme pouvait en apporter toujours Nan-Dhuoc.



Du coup, le récit est à l’image de son héros, sympathique, mais manquant cruellement si ce n’est d’originalité, du moins d’un petit quelque chose pour le démarquer un peu.



Dommage.



Pour ce qui est de l’intrigue, on ne s’étonnera pas qu’elle soit linéaire (époque et format obligent) et qu’elle se compose principalement d’action et d’aventures.



Pour le reste, on se retrouve face aux défauts inhérents à ce genre de littérature : des méchants trop bavards, la chance comme principale alliée du héros, le gentil qui gagne toujours à la fin…



Au final, un récit plaisant à lire, mais loin d’être original, on ne peut pas tout avoir dans le monde du fascicule…
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Michel Vaudreuil, tome 1 : L'espion HY 29

Qui est passionné par la littérature fasciculaire policière du siècle dernier, et plus encore celui qui aime les personnages récurrents, ne peut pas ne pas connaître l’écrivain Henry Musnik (1895 - 1957)…



Né au Chili, il fut, en France, journaliste sportif et surtout, l’un des principaux pourvoyeurs de fascicules de son époque.



Sa production fut immense et signée d’un nombre incroyable de pseudonymes (Alain Martial, Claude Ascain, Pierre Dennys, Jean Daye, Gérard Dixe, Pierre Olasso, Florent Manuel… pour les plus connus, mais bien d’autres encore).



L’auteur destina ses récits principalement aux collections policières et d’aventures de nombreux éditeurs.



Certes, sa bibliographie fut gonflée à coups de rééditions, de réécriture (ou reprise intégrale) de certains textes signés d’un autre pseudonyme après avoir changé le nom des personnages (ou pas) et l’on dit même, par des traductions pirates d’épisodes de séries anglophones…



Malgré tout, ses textes originaux sont extrêmement nombreux.



Et, Henry Musnik appréciait manipuler des personnages récurrents, ce qui fait qu’il en créa également un grand nombre.



On pouvait retrouver une bonne partie d’entre eux dans les diverses collections policières fasciculaires des éditions Ferenczi entre 1930 et 1960.



Chez Ferenczi, bien souvent, l’auteur prenait un pseudonyme pour faire vivre un même personnage sur plusieurs aventures disséminées au sein des dizaines d’autres titres d’autres auteurs d’une même collection.



Ainsi, dans la collection « Police et Mystère », on peut suivre la carrière de Jack Desly (un voleur) ou Daniel Marsant (un espion).



Mais, dans une autre collection de l’éditeur, « Police », on découvre, dans les presque 400 fascicules de 64 pages qu’elle contient 28 titres signés Alain Martial et mettant en scène le personnage de Michel Vaudreuil, entre 1937 et 1940.



« L’espion HY 29 » est la première aventure de Michel Vaudreuil, celle le lançant dans la carrière de… espion, comme le laisse entendre le titre.



Michel Vaudreuil servira sous les ordres du capitaine Lhomet, du contre-espionnage français.

Michel Vaudreuil s’ennuie. Il a une bonne situation à l’usine paternelle, est élégant, intelligent, parle plusieurs langues, a du succès auprès des femmes, mais, il s’ennuie quand même.



Un jour, il rencontre un ami de régiment à qui il confie sa lassitude. Celui-ci lui explique alors qu’il fait partie du contre-espionnage et pense qu’il serait une très bonne recrue.



Michel Vaudreuil accepte et passe avec succès les tests d’aptitude.



À peine intégré, il reçoit sa première mission : identifier le terrible espion HY 29…







Après le personnage de Daniel Marsant (qui luttait contre le Grand Maître), Henry Musnik use de son pseudonyme de Alain Martial (Claude Ascain dans les rééditions numériques) pour mettre en scène un autre espion : le jeune Michel Vaudreuil, 26 ans et toutes ses dents (du moins, je le suppose), un fils à papa intelligent, courageux et beau gosse qui s’ennuie dans sa vie de bureau.



Avec « L’espion HY 29 », l’auteur ne nous propose pas un héros déjà établi comme dans la plupart de ses « séries ».



Non, ici on découvre Michel Vaudreuil en tant que civil et on le suit en train de devenir espion, après son recrutement et durant sa première mission.



Une mission assez linéaire et sans grande surprise, mais pas désagréable à suivre pour autant.



On se demandera pourquoi écrire une série d’espionnage pour une collection se nommant « Police », mais l’auteur nous a déjà fait le coup avec les aventures de Daniel Marsant pour la collection « Police et Mystère ».



Ce récit d’un peu plus de 19 000 mots, paru en 1937, est donc plutôt de facture classique, notamment si on a déjà lu les aventures de Daniel Marsant, et confirme s’il en était besoin que l’auteur s’épanouit mieux dans le format fasciculaire de 64 pages que dans celui de 32…



On ne s’attardera pas sur le rebondissement final que l’on sent un peu venir, ce format n’ayant pas pour prérogative de surprendre le lecteur.



Cette première aventure, sans être exaltante, se révèle suffisamment plaisante pour donner envie de retrouver le personnage de Michel Vaudreuil dans d’autres aventures en espérant que celles-ci soient un peu plus enlevées. Cela tombe bien, il en reste encore 27 à disposition.



Au final, un début de série qui manque un peu de punch, mais qui est suffisamment agréable à lire pour qu’on poursuivre les aventures de Michel Vaudreuil.
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Jack Desly, tome 22 : Le fauteuil de tapiss..



Jack Desly est un personnage de gentleman cambrioleur né de la plume d’Henry Musnik (1895-1957) un des principaux pourvoyeurs de la littérature populaire fasciculaire entre 1930 et la fin des années 1950.



L’auteur, né au Chili, devenu journaliste et écrivain en France, a signé sous de nombreux pseudonymes (Pierre Olasso, Jean Daye, Alain Martial, Pierre Dennys, Gérard Dixe…) un nombre incroyable de récits fasciculaires, principalement policier, mais pas que, nombre que l’on peut tout de même minorer du fait qu’il réemployait certains de ses textes en changeant les noms des personnages, en les signant d’un autre pseudonyme pour les proposer à un autre éditeur.



Il travailla beaucoup pour les éditions Ferenczi et on le retrouve, vers la fin des années 1930, dans la collection policière de fascicules de 64 pages « Police et Mystère » sous le pseudonyme de Claude Ascain.



Pour les dizaines de titres qu’il propose à la collection, il développe deux personnages récurrents, inspirés de héros de la littérature populaire.



Dans un second temps, en 1939, c’est Fantômas qu’il parodie en créant Le Grand Maître, un génie du crime, chef d’une organisation criminelle internationale changeant régulièrement de visage et de personnalité, en lutte contre un agent du Deuxième Bureau, Daniel Marsant.



Mais avant, en 1937, c’est Arsène Lupin qui eut le droit à son « hommage » dans les traits de Jack Desly, un gentleman cambrioleur aidé de son fidèle serviteur Annamite, Nan-Dhuoc.



« Le fauteuil de tapisserie », paru en 1938, est la 22e aventure sur 25 de Jack Desly.



Alors qu’il flâne près de l’Hôtel des Ventes, Jack Desly remarque une triste scène, un commissaire-priseur arrivant avec une charrette pleine de meubles minables et suivie d’une jeune femme habillée en noir et pleurant toutes les larmes de son corps.



Imaginant à juste titre qu’il s’agit là d’une saisie et sentant que la pauvrette ne récupérera pas assez de la vente de ses meubles pour payer ses dettes, Jack Desly décide de faire une bonne action en proposant un bon prix pour un piètre fauteuil Voltaire. À sa grande surprise, quelqu’un enchérit sur lui et, à la gueule du type, Desly se doute que son adversaire n’est pas motivé par les mêmes sentiments que lui pour cet achat. Décidant de jouer le jeu, il fait monter les enchères jusqu’à un prix irraisonnable pour un tel fauteuil et s’apprête à partir, fier d’une bonne action qui, au final, ne lui aura rien coûté.



Mais titillé par son instinct, il décide de se renseigner sur l’acheteur et apprend que celui-ci avait déjà tenté d’acheter le même fauteuil à la grand-mère de la jeune femme.



Pourquoi mettre autant d’énergie, de volonté et d’argent pour acheter un si minable fauteuil ? Jack Desly est persuadé qu’il se cache derrière tout cela quelque chose de bien plus rémunérateur et décide dès lors de récupérer le fauteuil de tapisserie pour percer son secret…



On retrouve donc Jack Desly dans une nouvelle aventure d’un peu plus de 19 000 mots.



Cette 22e aventure ne dépaysera pas les habitués de la série puisqu’elle s’inscrit dans la lignée des précédentes et est construite sur un même canevas (canevas que reprendra l’auteur pour sa série suivante).



Un premier chapitre expose le mystère, que, par la suite, Jack Desly va tenter de percer.



Bientôt l’inspecteur Arthème Ladon, l’ennemi juré de Desly, entrera dans la danse, soit par hasard, soit en poursuivant Desly.



Jack Desly finira par se retrouver en mauvaise posture et en sera tiré par son fidèle Nan-Dhuoc.



Pendant ce temps, Arthème Ladon sera mené en bateau, mais finira par récolter les fruits du travail de Desly, du moins d’un point de vue judiciaire.



Et, dans un dernier chapitre, Desly expliquera les tenants et les aboutissants de l’affaire.



Rien de bien original, donc, mais on sait que les auteurs écrivant beaucoup de récits fasciculaires aiment s’appuyer sur des personnages et des schémas qu’ils maîtrisent bien.



C’est le cas d’Henry Musnik.



Mais on ne s’attend pas à de l’originalité en lisant ce genre de récit, juste à ce que l’auteur nous propose une agréable lecture et c’est toujours le cas avec les aventures de Jack Desly, surtout quand Nan-Dhuoc est bien présent, ce qui n’est pas toujours le cas.



Pour le reste, une intrigue qui ne vole pas haut, à peine crédible pour ce qui est du besoin que le méchant avait de récupérer un plan pour retrouver ce qu’il avait lui-même caché.



Au final, un épisode plaisant à lire à défaut d’être original.
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Daniel Marsant contre le Grand Maître, tome 1..

J’approche doucement de la fin de la lutte entre Daniel Marsant, agent du Deuxième Bureau et le Grand Maître, l’Homme aux cent masques, aux mille noms, un Génie du mal, chef d’une organisation criminelle internationale, avec cette antépénultième confrontation entre les deux hommes.



Pour rappel, à l’origine, les lecteurs purent suivre cet affrontement en lisant les fascicules de la collection « Police et Mystère » des éditions Ferenczi, pendant les années 1930.



Cette collection, entre 1932 et 1941, proposa plus de 400 fascicules de 64 pages, contenant des récits indépendants d’environ 18 000 mots signés de différents auteurs.



Dans le lot, un nombre de rééditions augmentées de fascicules de la collection « Le Roman Policier » des mêmes éditions durant les années 20. Mais également, et surtout, des textes inédits.



Parmi ceux-ci on découvre plusieurs dizaines de titres signés Claude Ascain, un pseudonyme du très prolifique Henry Musnik contant les aventures de deux héros.



L’un est Jack Desly, un personnage inspiré d’Arsène Lupin, l’autre, Daniel Marsant et, surtout, du Grand Maître, des personnages inspirés de Fantômas et de l’inspecteur Juve.



Les deux personnages se menèrent une lutte à mort pendant 17 épisodes, à partir de 1939.



« Le Grand Maître à Monte-Carlo » est le 15e et avant avant-dernier épisode de cette confrontation. Il est paru sous la forme d’un fascicule de 64 pages en 1940 et contient un récit de 17 700 mots.



Daniel Marsant, sous l’identité de M. Lemoret, est descendu à Monte-Carlo pour sécuriser une entrevue entre un politicien français et un diplomate étranger.



Dans l’hôtel qu’il a choisi, un jeune anglais, M. Marshall, l’intrigue. L’homme est sympathique, mais il semble un peu trop cordial avec lui.



D’un autre côté, le Grand Maître se trouve également à Monte-Carlo et se méfie de tous les étrangers débarquant, car il a appris que Daniel Marsant avait quitté précipitamment Paris.



Alors que Lemoret et Marshall rentrent, par une nuit brumeuse, de La Turbie où ils ont dîné, ils sont arrêtés par des malfrats, ainsi que les autres clients du restaurant, pour les dépouiller. Mais Marshall fait des siennes et se rebelle et, avec l’aide de Lemoret, se débarrasse un peu trop facilement des bandits…



Décidément, quelque chose se trame en terre monégasque. Normal, puisque le Grand Maître est à Monte-Carlo.



As-tu vu Monte-Carlo ? Non j’ai vu monter personne, mais j’ai vu descendre le Grand Maître, semble nous raconter Henry Musnik sous son pseudonyme de Claude Ascain.



Blague mise à part (blague éculée autant que peu drôle), Claude Ascain nous livre encore une fois une intrigue construite sur le même schéma que les précédents épisodes de la série à ceci près que la scène d’ouverture durant laquelle se déroule un crime intègre directement Daniel Marsant alors que, d’habitude, il débarque pour résoudre ledit crime.



Autre particularité, dans la scène précédent le grand final, ce n’est plus Daniel Marsant qui raconte à ses amis tout ce qu’il a compris de l’affaire, mais un personnage tiers qui le fait à sa place tout comme il lui a révélé, auparavant, la vérité.



Pour le reste, peu ou proue les mêmes rebondissements avec, encore une fois, le Grand Maître qui capture Daniel Marsant et qui, trop bavard ou trop sûr de lui, préfère tergiverser au lieu de se débarrasser immédiatement de son ennemi.



En retour (retour de politesse), Daniel Marsant laisse filer (involontairement, je vous rassure) son némésis au moment où il pensait l’arrêter.



L’histoire change, mais le scénario reste le même peut-être afin de respecter la série ayant inspiré celle-ci (les aventures de Fantômas, donc). Je ne saurais dire n’ayant, quel affront, pas encore plongé mes yeux dans une aventure du personnage créé par Marcel Allain et Pierre Souvestre, ce qui est incompréhensible pour un amoureux, comme moi, de littérature populaire policière. (ceci dit, il a fallu que j’attende la série Lupin avec Omar Sy pour m’intéresser aux aventures d’Arsène Lupin. Et puis, j’ai été très déçu par un autre classique, les aventures de Rouletabille, aussi, je préfère me concentrer sur des littératures moins plébiscitées.).



Si le canevas ne change pas, le rendu non plus puisque le plaisir de lecture est le même malgré le fait que la redondance du schéma narratif a tendance à altérer un peu ledit plaisir.



Heureusement, j’espace suffisamment les lectures de ces aventures pour que la redondance ne devienne pas indigeste.



Au final, un épisode dans la veine des précédents, même schéma narratif, mêmes personnages, mêmes rebondissements, même plaisir de lecture (mais il ne faut pas en abuser).
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Jack Desly, tome 18 : Le rendez-vous sur la..

Pour tout amateur de littérature populaire fasciculaire policière (oui, c’est précis) et, notamment, les férus, comme moi, de personnages récurrents, il est un auteur incontournable tant sa production dans le genre est immense : Henry Musnik.



Effectivement, cet auteur, né au Chili en 1895 et mort en 1957 à Paris, signa un nombre impressionnant de fascicules (en grande partie policiers, mais pas que), en plus d’écrire des articles (il était journaliste), des nouvelles, des contes…



Pour ce faire, l’homme usa d’un grand nombre de pseudonymes (Jean Daye, Pierre Olasso, Pierre Dennys, Alain Martial, Claude Ascain, Gérard Dixe…) afin de proposer ses textes (parfois les mêmes, à peine réécrits) à divers éditeurs pour diverses collections.



Henry Musnik avait coutume, pour intégrer des collections policières généralistes, d’utiliser un ou plusieurs mêmes personnages pour ses récits.



Parfois, certains de ses personnages se partageaient les mêmes aventures puisque celles-ci résultaient des fameuses réécritures qui, bien souvent, consistaient juste à changer le nom des personnages et le pseudonyme avec lequel il signait le texte.



Dans la collection « Police et Mystère » des éditions Ferenczi, qui, entre 1932 et 1941 proposa 436 fascicules de 64 pages, on retrouve deux récurrents Musnikien dont les aventures sont signées Claude Ascain : Jack Desly, un gentleman cambrioleur, qui vécut 25 aventures, à partir de 1937 puis dans la foulée, Daniel Marsant, un agent du Deuxième Bureau en lutte contre le Grand Maître, un génie du crime calqué sur Fantômas, qui, lui, vécut 17 aventures.



« Le rendez-vous sur la plage » est la 18e aventure de Jack Desly. Elle fut rééditée (comme certains autres titres de l’auteur), en 1953 dans la seconde série de la collection qui entre 1952 et 1959 proposa 134 titres.



Jack Desly et Gladys font une sorte de lune de miel à Cannes.



Descendu dans un palace, le couple a jeté son dévolu sur un gros négociant flamand après que Gladys ait surpris une conversation téléphonique du bonhomme réclamant à sa banque de lui envoyer 5 millions de francs.



Tandis que Gladys occupe la victime en l’accompagnant dans un dancing, Jack fouille la chambre d’hôtel du flamand et fait main basse sur le pactole.



Puis, il rejoint le duo au dancing.



Le flamand, fatigué, laisse alors le couple pour aller se coucher, mais Jack remarque qu’un triste individu, déjà repéré dans le hall de l’hôtel, suit le type.



Le lendemain, le négociant est retrouvé, au petit matin, sur une plage, une balle dans la tête.



L’inspecteur Arthème Ladon, apprenant que Jack Desly est cité dans les témoins pour avoir partagé la dernière soirée de la victime, se charge de l’enquête et ne tarde pas à arrêter le fameux triste individu, un ancien employé de la victime, qui lui avait envoyé un message ayant des airs de menaces.



Mais Jack Desly est persuadé que le suspect est innocent et n’accepte pas de la laisser moisir derrière les barreaux. Il va donc se charger de l’innocenter à ses risques et périls.



On retrouve donc notre gentleman cambrioleur dans une nouvelle aventure, en compagnie de sa Gladys.



On le sait désormais, dans les séries policières, télévisées ou littéraires, les intrigues sentimentales, si elles peuvent donner un certain sel, au départ, diversifier un peu les récits, finissent toujours par lasser (à moins que cette intrigue naisse avec la série, comme, par exemple, dans les aventures de Dick et Betty de J.A. Flanigham).



Effectivement, ce genre de sentiment brise toujours un peu le rythme d’une série et ce d’autant plus quand le héros fonctionne déjà en duo avec proche partenaire, comme c’est le cas ici avec Nan-Dhuoc, le serviteur Annamite de Jack Desly.



Et c’est encore plus le cas ici (mais également dans Mandragore, du même auteur, ou dans « Mister Nobody » d’Edward Brooker) puisque ce personnage secondaire est également celui qui amène les touches d’humour.



Relégué au troisième rang avec l’apparition d’une complice, les touches d’humour sont elles aussi en déclin et donc, la série change un peu de style et devient moins drôle.



On ne s’étonnera donc pas que cet épisode soit moins plaisant pour qui appréciait ces touches d’humour et la présence de Nan-Dhuoc (ce qui est mon cas). Car, le fidèle Annamite n’apparaît dans l’épisode qu’au deux-tiers du récit et arrive un peu comme un cheveu sur la soupe, mais au bon moment.



Ce qui est surprenant, dans cette arrivée, est le nouveau langage du personnage qui nous sert des « mamzille » et des « missié » innacoutumés. Certes, l’homme n’aime pas conjuguer les verbes et les utilise à l’infinitif, mais jamais, que je me souvienne, il n’a usé d’un langage que l’on retrouverait plutôt dans les personnages noirs de la littérature du début du siècle dernier.



En ce qui concerne l’intrigue elle-même, rien de bien particulier à se mettre sous la dent, une intrigue plutôt classique.



Par contre, elle est beaucoup plus intéressante sur ce qu’elle nous apprend de l’auteur et de sa façon de travailler, car, qui aura lu la première aventure de Mandragore, du même auteur, mais signée, Henry-Musnik.



Effectivement, on remarquera alors que le passage concernant le maître nageur de l’épisode est repris, pas mot pour mot, mais dans un esprit très proche, pour un passage du premier tome des aventures de Mandragore paru en 1950 (dans la réédition numérique, se référer au second épisode « Strass et Menaces ».



Donc, même quand l’auteur n’allait pas jusqu’à reprendre un texte dans sa quasi-intégralité, il lui arrivait de s’autoplagier en reprenant des passages de ses anciens récits et en les adaptant pour d’autres.



Au final, pas un récit déplaisant, mais l’absence de Nan-Dhuoc se fait cruellement sentir, comme à chaque fois que c’est le cas.
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Jack Desly, tome 17 : Les bijoux de Mrs Dor..

Je ne compte plus les fois où je vous ai parlé d’Henry Musnik, un auteur chilien né en 1895, mort en 1957 et qui fut l’un des écrivains les plus prolifiques de notre chère littérature populaire fasciculaire.



Effectivement, ces dernières années, je n’ai eu de cesse de lire des récits de l’auteur, signés de son nom ou plus assurément de l’un de ses nombreux pseudonymes (Jean Daye, Gérard Dixe, Claude Ascain, Alain Martial, Pierre Dennys… j’en passe et des meilleurs).



Que ce soient les aventures de l’inspecteur Gaspin, celles du cambrioleur Robert Lacelles ou d’un autre nommé Mandragore, des missions de Daniel Marsant, agent du Deuxième Bureau, en lutte contre le génie du crime le Grand Maître, le détective Yves Michelot, le commissaire Lenormand, ou encore des récits indépendants… mes raisons d’évoquer Henry Musnik furent nombreuses.



Les aventures de Jack Desly, un autre gentleman cambrioleur né de la plume de l’auteur en sont une autre.



Entre 1937 et 1938, Jack Desly vécu 25 aventures sous la forme de fascicules de 64 pages, disséminées dans les plus de 400 titres de la collection « Police et Mystère » des éditions Ferenczi. Certaines aventures seront rééditées dans la seconde version de la collection, au début des années 1950.



« Les bijoux de Mrs Dorfing » est la 17e aventure de Jack Desly et de son fidèle serviteur annamite Nan-Dhuoc. Elle est parue en 1938 et a été rééditée en 1952.



Jack Desly reçoit la visite du receleur le père Yabok dans sa villa de La Varenne. Pourtant, ses relations avec le bonhomme sont un peu fraîches depuis qu’il lui a menti et qu’en retour, Jack Desly, l’a privé de certains revenus.



Et, là, il vient lui proposer une affaire très intéressante : mettre la main sur le somptueux bijou de Mrs Dorfing, une vieille veuve habitant chez sa sœur et son beau-frère à Versailles. Le vieux bonhomme lui vend tous les renseignements, plans, horaires des habitants, etc..



Mais, alors qu’il revient de repérage, Jack Desly remarque le secrétaire de Yabok aux alentours de la Sûreté Nationale. Pas de doute, Yabok lui a tendu un piège avec l’inspecteur Arthème Ladon. Qu’à cela ne tienne, il compte bien s’approprier tout de même les bijoux et, en prime, se venger de Yabok et ridiculiser Ladon…



Bien que ma lecture s’appuie sur la version de 1952, il y a peu de chances que le texte diffère de beaucoup de celui de 1938.



J’apporte cette précision, car l’histoire n’est pas dans la droite ligne des précédents épisodes.



Effectivement, si, depuis quelques titres, Jack Desly se trouve en couple avec sa partenaire de travail, la belle Gladys, ici, il semble redevenu célibataire.



Mieux, une autre Gladys apparaît dans l’histoire et jamais il n’est fait allusion à la concordance de prénoms. Pire, cette Gladys n’est pas si éloignée de l’autre Gladys, c’est le moins que l’on puisse dire.



On pourrait croire que l’épisode n’a pas été publié, la première fois, dans l’ordre d’écriture, et que cet épisode est en fait celui de la rencontre entre Jack et Gladys, sauf que la rencontre a déjà été relatée dans un épisode précédent.



On retrouve également le père Yabok, déjà croisé dans « L’énigme du portrait » et il me semblait également ailleurs, mais les personnages se ressemblent tellement chez Musnik (par exemple Yabok et le receleur du premier épisode de Mandragore) et je lis tellement de fascicules qu’il n’est pas impossible que je finisse par me mélanger les pinceaux.



L’intrigue, comme souvent, dans ce format, se révèle assez simple : un bon coup à faire, un plan qui ne se passe pas tout à fait comme prévu, Jack Desly modifie son plan et fini par mettre la main sur le butin sans oublier de ridiculiser l’inspecteur Arthème Ladon au passage.



C’est une nouvelle fois le cas dans cette histoire.



Heureusement, le fidèle Nan-Dhuoc est un peu plus présent que dans le précédent titre et il apporte, comme toujours, sa touche d’humour.



L’ensemble se lit vite et avec un réel plaisir et comme l’intrigue est simple, difficile de la mettre réellement à défaut.



On sourit, grâce à Nan-Dhuoc, mais pas que, on se moque un peu du pauvre Arthème Ladon, le dindon de la farce.



Au final, les aventures de Jack Desly sont toujours agréables à lire, celle-ci pas moins que les autres…
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Daniel Marsant contre le Grand Maître, tome 1..

Henry Musnik fut un auteur très prolifique de la littérature populaire fasciculaire française, bien que né au Chili en 1895.



Également journaliste sportif, Henry Musnik, sous de très nombreux pseudonymes (Alain Martial, Claude Ascain, Jean Daye, Gérard Dixe, Pierre Dennys, Pierre Olasso, Florent Manuel… et bien d’autres) écrivit un nombre incalculable de fascicules (pour la plupart de 32 ou 64 pages) dans différents genres dont principalement le genre policier.



Sur près de trois décennies, l’auteur inonda de sa prose les diverses collections de plusieurs éditeurs grâce à la fécondité de sa plume, mais aussi à quelques filouteries comme le fait de reprendre certains de ses textes, d’en changer le nom des personnages, de les signer d’un autre pseudonyme pour le proposer à un autre éditeur.



Pour développer toutes ces histoires, Henry Musnik a créé de nombreux personnages récurrents, pour la plupart calqués sur ou inspirés par des héros de la littérature populaire (Arsène Lupin, commissaire Maigret, Fantomas…).



Parmi ceux-ci, l’agent du Deuxième Bureau, Daniel Marsant en lutte contre le génie du mal, l’homme aux mille noms et aux cent visages, le Grand Maître.



Ces deux ennemis se confronteront pendant 17 aventures publiées à l’origine au sein des centaines de titres de la collection « Police et Mystère » des éditions Ferenczi, à partir de 1939 sous la forme de fascicules de 64 pages contenant des récits indépendants d’environ 18 000 mots.



« La voyageuse du Rapide Paris-Marseille » est le 10e opus de cette lutte acharnée.



Une jeune femme est retrouvée morte étranglée dans le rapide venant de Marseille à Paris. Aucun témoin, aucun indice, aucune empreinte.



Dans le même temps, au Deuxième Bureau, le colonel Monneret et Daniel Marsant attendent un émissaire venant porter des informations à même de faire arrêter le Grand Maître, le génie du mal, le super criminel… et personne ne vient.



Alors que Daniel Marsant profite de son dimanche pour se promener et alors qu’il fait le plein à une station essence à Villeneuve-sur-Yonne, il voit un gamin jouer à la marelle avec une sorte de jeton. Daniel Marsant remarque que ledit jeton est gravé des signes des affiliés du Grand Maître. Après renseignements, il apprend que le jeton a été perdu par un type étrange, débarqué en catastrophe dans une Hispano rutilante à la gare de Joigny pour la quitter tout aussitôt en hâte et en perdant ledit jeton. L’heure correspond à celui de l’arrêt du train dans lequel a été retrouvée la morte.



Il ne fait alors plus de doute que la jeune femme était l’émissaire qu’il attendait. Il ne reste plus qu’à Daniel Marsant qu’à retrouver la piste du Grand Maître…



On retrouve donc Daniel Marsant dans une nouvelle lutte avec son ennemi le Grand Maître, une dixième confrontation.



L’auteur reprend son schéma habituel pour la série.



Ainsi, on retrouve un premier chapitre exposant un crime n’ayant en apparence aucun lien avec le Grand Maître. Puis, plus tard, Daniel Marsant intervient et son enquête finit plus ou moins rapidement par croiser celle sur l’affaire du crime liminaire.



Le récit continu par une enquête resserrant les mailles du filet autour du Grand Maître.



L’avant-dernier chapitre est généralement dévolu à la tentative d’arrestation du génie du mal par le grand agent secret, mais voit la fuite in extremis du criminel.



Le dernier chapitre permet alors à Daniel Marsant d’exposer à autrui (son chef, des partenaires, des policiers ayant enquêté sur le meurtre de base…) les tenants et les aboutissants de toute l’affaire.



C’est une nouvelle fois le cas dans cet épisode.



Malgré tout, l’ensemble est rythmé et plaisant à lire même si on ne peut sourire devant la stupidité finale de Daniel Marsant qui permet toujours à son adversaire de s’échapper.



On constate par diverses coquilles que le texte d’origine a été vite écrit et vite publié (des noms changent en cours de route : Leroux pour Duroux, la Dépêche du Rhône pour la Gazette du Rhône…), mais aussi que l’auteur devait être en train, en parallèle, d’écrire des aventures de Michel Vaudreuil, sous le pseudonyme d’Alain Martial, un autre de ses personnages récurrents, un autre agent du Deuxième Bureau.



Au final, un épisode dans la lignée des précédents, tant dans la construction que dans le plaisir de lecture.
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