Herman Koch

Le fascisme à visage humain s’insinue sous la peau du militant écologiste, comme une tique qui s’accroche au mollet des militants pour l’égalité des droits des animaux et leur suce le sang, il hoche la tête d’un air compréhensif, fait comme s’il écoutait, tout en prononçant un monologue sur le réchauffement de la planète, la fonte des glaces aux pôles, l’inhumanité de l’élevage en batterie. Le nouveau fascisme nous montre son visage le plus doux, aide les personnes âgées à traverser la rue et porte leurs lourds sacs de provisions jusqu’en haut de l’escalier. Il se sent chez lui dans les esprits vierges, des esprits pas trop occupés par des pensées personnelles, comme un logement non meublé: il nous conseille sur la couleur des murs, les meilleures solutions d’éclairage, il vous accompagne jusque chez IKEA. « Allez, encore un petit effort, nous sommes presque arrivés à la caisse », dit-il en chargeant dans votre caddie une commode que vous n’aviez aucune intention d’acheter.