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Critiques de Herman Koch (344)
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Le dîner

« You don't have to know everything about each other. Secrets didn't get in the way of happiness. »



L'auteur hollandais signe un thriller psychologique très bien huilé et pourtant grinçant.



On peut encore être dérangé en littérature (et c'est tant mieux ? Qu'en pensez-vous ?).



le livre est écrit par un journaliste mais, malgré mes réticences, la langue et la construction sont celles d'un romancier (Zola n'était-il pas lui-même journaliste après tout).



Le roman est construit comme un repas dans un gastronomique (à ce propos, la France rayonne dans le domaine de la cuisine à l'international ! Ce n'est pas la seule, mais c'est à souligner). Les amuses bouches, les entrées etc. Mais au-delà de ce diner, l'auteur use de nombreux flash-backs, le roman évoluant ainsi selon plusieurs temporalités façon puzzle.



Je doute de l'intérêt des adaptations cinématographiques du livre (notamment une avec Richard Gere, s'il vous plait) : nous passons trop de temps dans la tête du narrateur (qu'en pensez-vous ?).



Mais c'est là aussi tout l'intérêt : nous sommes pris en otage dans son esprit, forcé de le suivre dans ses pérégrinations et ses souvenirs, de voir les ressorts de ses gestes et son humour corrosif, proche du mépris.



L'écrivain néerlandais se fait critique féroce de la bonne société des Pays-Bas, de la relation parents-enfants et l'éducation, du comportement de la bourgeoisie dans le pays et en villégiature affranchie de toute règles de conduite morale, sur le rapport du riche au pauvre, à l'étranger, sur la bonne foi, la justice et l'absurde de l'acte gratuit (ce qui n'est pas sans rappeler « Les Caves du Vatican » de Gide).



Il y a une volonté de prendre les situations et évènements à rebrousse-poil, un renversement des valeurs un peu brechtien. En voir la face un peu sombre, et tirer sur le « politiquement correct » à balles réelles…

Ce qui est intéressant pour le lecteur c'est de voir, au fur et à mesure qu'on apprend des personnages, qu'on s'était trompé (en réalité nous sommes trompés par l'auteur), mais de façon subtile et progressive, la gêne s'installant progressivement, presque imperceptiblement parfois jusqu'à se révéler horrifiante.



Pour toutes ces raisons, « Het Diner » de Herman Koch est une lecture à la fois distrayante et captivante, ce que l'on est en droit d'attendre d'un thriller, mais également plus étoffée que les simples effets de manches et recettes bien connus du genre, plus sociologique et, à de très nombreux égards, participe à des réflexions d'actualité.



Qu'en pensez-vous ?
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Le dîner

J'ai un ami, qui est peut être aussi le votre, qui "m'a conseillée" un bouquin grace a sa page FB. Mais malheureusement lui, il lit en Anglais; et je n'ai pas trouvé le titre dans ma bibliothèque préférée (et puis j'ai perdu le post-it sur lequel j'avais inscrit le nom du roman pour être tout a fait honnete) alors je me suis rabbatue sur un autre livre de Herman Koch.. et franchement j'ai bien fait.



Deux frères se retrouvent au restaurant avec leurs épouses respectives. Le restau est haut de gamme et légèrement chichiteux et la discussion tourne autour de banalités jusqu'au moment ou le vrai sujet est révélé...



Ce roman est critique de la société.. j'avoue que le déroulé des plats est juste tordant de réalisme et de cynisme comme j'aime. Mais c'est surtout le sujet caché qui est intéressant dans ce roman : le pourquoi du comment de ce rendez vous. L'intrigue est tenace et l'écriture très agréable. C'est le style de roman qu'on ne lache pas facilement tout simplement parce que l'intrigue est tenue.

De plus elle permet le questionnement : qu'est ce que j'aurais fait si j'avais été a la place des personnages et franchement la réponse n'est pas aisée.



Bon pour finir je vais quand même vous dévoiler qui m'a conseillée cet auteur.... (roulement de tambour)......... et bien ce n'est rien d'autre que le maître de l'horreur himself : Stephen King. J'étais curieuse de voir ce qu'il pouvait aimer comme roman.. et apparemment on a les mêmes goûts.
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Le dîner

Ils se sont donné rendez-vous pour dîner dans un grand restaurant chic et prisé de la ville d'Amsterdam. Réticents de devoir passer la soirée avec Serge et sa femme Babette, Paul et Claire s'y sont rendus malgré tout. Comme à son habitude, Serge se fait attendre. Politicien en pleine ascension, certainement Premier ministre en devenir, il tenait à parler de leurs enfants respectifs avec son frère. Michel, le fils de Paul, et Rick, celui de Serge ont le même âge et traînent souvent ensemble ainsi qu'avec Beau, le fils adoptif de ce dernier. Des retrouvailles un peu froides, Paul ne supportant pas le côté emprunté et maniéré de son aîné. Arrive l'entrée, servie par le gérant un peu trop envahissant. L'on discute de choses et d'autres, de films, des vacances en Dordogne où Serge a une maison secondaire. Paul ne peut s'empêcher de repenser à la vidéo compromettante et troublante qu'il a vue sur le portable de son fils, juste avant de partir. Au fil du repas, la tension devient de plus en plus palpable: Serge monopolise l'attention, Paul s'agace devant les assiettes presque vides et les explications interminables du serveur, d'autant plus que le sujet tant redouté ne va pas tarder à attiser une certaine animosité...





Au menu de ce dîner :



En entrée : des personnages d'abord bien sous tous rapports qu'Hermann Koch prend un malin plaisir à décortiquer au cours du repas. L'on se rend compte alors de la complexité de chacun d'eux, des secrets qu'ils taisent et un passé trouble pour l'un d'eux. La véritable personnalité de chacun va se révéler gentiment. Face à ce sujet épineux et ô combien troublant et déterminant, chacun campe sur ses positions.

En plat : un huis-clos temporel et spatial oppressant et dérangeant.

En dessert : l'auteur s'attaque à un réel problème de société. S'affichant comme une petite comédie, le roman s'avère au final une véritable satire sociale grinçante, un roman noir déconcertant. S'étant inspiré d'un fait réel, il sculpte à merveille le comportement de chacun face au geste irréparable de leurs enfants. Comment réagir et que faire, d'abord pour les enfants mais également pour les parents ? Traité d'une façon singulière, ce sujet amène évidemment toute une série de questions sur la morale, le bien et le mal ou la violence gratuite.

Pour l'ambiance : une écriture vive et intelligente. Herman Koch manie la plume avec dextérité et alterne savamment le passé de Paul et le déroulement du dîner.



Le dîner... un café pour digérer ?
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Villa avec piscine

Un livre qui me laisse un goût amer en bouche.



J'ai aimé certains passages, j'en ai trouvé d'autres trop long.

J'avoue également que le personnage principal m'a particulièrement dérangé. C'était sans doute une volonté délibérée de l'auteur. Ce personnage, médecin, a une vision un peu ubuesque du corps humain et pourtant par son métier il est obligé d'en côtoyer tous les jours.



Quand à l'intrigue elle est assez palpitante, et nous mène par des chemins détournés à un final qu'on attendait absolument pas.

J'ai trouvé l'auteur très perspicaces dans ses descriptions.. le sentiment de dégoût est vraiment mis en avant. Je pense entre autre à une scène de bouche à bouche assez épique en elle même.



Donc voilà, je reste un peu sur la réserve avec ce roman et pourtant j'aime beaucoup l'humour cynique de l'auteur. Mais pour avoir lu ses deux autres romans je pense que son meilleur roman reste le diner.



A propos de diner, Herman Koch doit avoir une relation très particulière avec le homard car celui ci apparaît sur la couverture du diner mais également sur celle de villa avec piscine (la couverture est autre que celle mise sur le site).
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Le dîner

Deux couples ont rendez-vous dans un restaurant chic et branché d'Amsterdam. Paul et Claire s'y rendent à reculons. C'est Serge qui a choisi le jour, l'heure et le lieu, Serge, le frère de Paul, Serge, populaire, admiré, Serge, propriétaire d'une vaste demeure dans le Périgord Serge, mari de la belle Babette, père comblé qui a poussé la générosité jusqu'à adopter Beau en Afrique, Serge qui a tout réussi, Serge, futur Premier ministre des Pays-Bas et Serge qui veut parler des enfants. Car les enfants ont fait quelque chose de grave. Paul le sait, il en a encore vu la preuve l'après-midi même en fouillant le portable de son fils unique, Michel, sur une vidéo qui ne laisse aucun doute. Mais le dîner s'éternise, Serge est au centre de toutes les attentions, la cuisine minimaliste agace Paul, le gérant donne de longues explications sur chaque plat et le sujet des enfants, attendu et redouté, tarde à être abordé. La tension monte.



Une belle surprise que ce roman néerlandais, une claque même, tant Herman Koch s'est ingénié à retourner, malmener et manipuler un lecteur stupéfait qui ne sait plus que croire, qui aimer, qui détester de ces quatre personnages attablés devant un dîner fin. De l'apéritif au digestif, il déroule un menu au goût de plus en plus amer. Le début est sans équivoque, Paul, professeur en congé maladie, et sa femme Claire forment un couple équilibré et aimant. Ce sont des gens simples et sympathiques qui apprécient moyennement de gâcher un samedi soir dans le restaurant le plus en vue d'Amsterdam alors que leurs goûts les portent plus vers un petit café populaire où l'on mange à sa faim et pour moins cher. Paul est drôle, sarcastique, il décortique l'ambiance, les manières des serveurs, les chichis superflus avec verve. Serge et sa femme sont absents, en retard comme d'habitude. Mais grâce à Paul, on sait déjà que va arriver un couple qui a réussi. La femme est belle à tomber, le mari est un politicien ambitieux, sans doute un arriviste, un sale type opportuniste qu'on juge d'emblée infréquentable. Quant aux enfants...Certes, ils ont fait une grosse bêtise mais Michel est un bon garçon, il a dû être influencé par les fils de Serge, probablement Beau, le fils adoptif qui n'a pas su s'intégrer. Oui mais voilà...Il ne faut pas se fier à sa première impression. De joyeusement ironique, le ton passe au grinçant, au cynique, à l'immoral et le temps du repas devient le temps des règlements de compte et de la vérité. Sur le thème de la famille et de la parentalité, le roman aborde aussi l'éducation, la violence gratuite, le bien et le mal. Une comédie qui tourne à l'aigre et qui vaut le détour.
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Le dîner

Premier roman néerlandais que je lis de ma vie suite au cadeau d'une amie qui me l'a offert, car la couverture lui a plu... (je suis sûre qu'elle n'avait pas dû lire la quatrième de couverture ).



Après lecture de ce livre, vous en arrivez à vous posez des tas de questions comme : si votre enfant avait commis l’innommable, le protégeriez-vous sans aucune limite? Fermeriez-vous les yeux et commettriez-vous n'importe quoi afin de vous assurer que personne ne puisse le dénoncer ?



Le roman se présente sous la forme d'un récit "confession" relaté par Paul. Ce dernier marié à Claire et ont un fils : Michel ; un frère (Serge) sur le point de devenir premier ministre marié de son côté à Babette et ayant 2 enfants : Rick et un fils adoptif Beau. Tout pourrait-être merveilleux dans ces deux familles.... sauf ... que les enfants des deux couples ont commis un acte horrible.

Les deux couples se retrouvent donc dans un restaurant autour d'une table afin de discuter de ce qu'ils doivent décider....



Le récit est présenté comme un menu avec différentes parties (entrée, plat, dessert, digestif, pourboire) et plus ce dîner rocambolesque avance, plus l'on sent la tension montée et les divergences poindre.



Bon, je ne vous cache pas que le début du livre est long dans le sens où Paul fait de nombreuses digressions dans son récit entre le passé, l'actuel... mais une fois rentré dans le récit, l'on comprend que ces "digressions" étaient utiles pour comprendre l'enchaînement des actes et des faits.



J'ai apprécié ce roman, mais sans plus. Un bon roman, mais des lenteurs, des lourdeurs par moment qui me faisaient changer de livre sans hésitation.
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Le dîner

Deux frères et leurs épouses se donnent rendez-vous dans un restaurant gastronomique.

Serge est un homme politique connu qui brigue la place de premier ministre.

Paul, le narrateur, est professeur d'histoire.

Ils sont réunis pour arriver à parler de l'acte horrible qu'ont commis deux de leurs enfants respectifs en rentrant d'une soirée.

La construction du roman est remarquable. A chaque étape du repas correspondent des faits et une ambiance .

Le fond du récit consiste à savoir jusqu'où des parents sont prêts à aller pour couvrir les méfaits de leurs enfants.

Le moment que j'ai préféré, c'est quand Michel, le fils de Paul avait cassé une vitrine dans son enfance, le père, Paul avait insulté le commerçant qui demandait réparation et l'auteur tente à nous démontrer la réaction négative silencieuse de l'enfant à qui on n'a pas appris à prendre ses responsabilités, à qui on n'a pas appris à donner son avis.

Un livre qui m'a mis mal à l'aise, surtout pour les réflexions des adultes face à tout ce qui peut mettre en péril leur petit bonheur ou plutôt leur petite paix familiale.

Herman Koch nous présente des personnages très antipathiques avec une construction de roman pas banale du tout.
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Le dîner

Deux frères et leur épouse respective se rejoignent dans un prestigieux restaurant.

Une superbe occasion de se réunir et de partager de bons moments avec son frangin, alors que la routine et les obligations du quotidien les submergent ?

Non, pas vraiment...

Doucement, par étape, ce dîner va nous dévoiler ce qu'il cache en réalité.



On fait tranquillement connaissance des lieux, des personnages, de leurs situations professionnelles et personnelles, des liens qui les unissent, à l'heure de l'apéritif.

Malgré le fait qu'un certain trouble se fait ressentir, le temps est aux retrouvailles. On discute gentiment, on boit, on rit, on prend des nouvelles...

Lorsqu'il est temps de choisir l'entrée, les différences, les différends entre les deux frères s'affirment, se confirment...

Pas question de manger la même chose, quitte à commander une assiette dont on n'apprécie pas le met qui la compose.

L'atmosphère devient de plus en plus tendue... le récit s'assombrit et on ressent clairement la tension du huis clos qui s'installe.

C'est éprouvant, notre respiration est courte, saccadée...

Chaque page tournée, fébrilement, apporte son lot de révélations, de petits et de grands secrets...

On rentre dans le vif du sujet avec le plat.

Les réelles motivations de ce dîner.

Les visages se crispent, les estomacs se serrent...

Place aux larmes, aux rancoeurs... Maintenant !

On a besoin de prendre l'air pour retrouver un semblant de souffle.

Le dessert est amer... Des décisions doivent être prises.

Chacun cherchant à se protéger, se retranchant du côté de leurs intérêts...

Les instincts les plus primitifs ressurgissent...

Il n'est plus question du moindre lien fraternel entre eux...

C'est oeil pour oeil, dent pour dent !

Celui qui aura les meilleures armes, la meilleure défense pour sauver ce qu'il reste à préserver...

Cette partie nous éclate à la tête !

Elle nous assaille, nous met mal à l'aise...

Comment peut-on en arriver là ? Ne plus penser qu'à soi ? Que des actes odieux restent impunis, pour son simple intérêt et que les apparences, le paraître, le regard de l'autre... restent intacts ?

Ne pas assumer ses actes et essayer de rejeter toutes les fautes sur quelqu'un d'autre, quitte à ce que ce soit sur son propre frère ?

Agirions nous différemment ?

Vraiment ?

Le digestif nous est servi en tant qu'épilogue de cette malheureuse histoire.

C'est l'addition...

Il est temps de payer, de digérer...



Un huis clos dérangeant, sombre... dont personne ne sortira indemne malgré tous les efforts et coups bas déployés...

Un dîner après lequel on se sent barbouillé, l'estomac en vrac... (alors que ce n'est même pas parce que j'ai mangé trop de chocolat à Noël...:-p ), mais qu'il convient de déguster pour nous pousser à la réflexion...

Qui se fait reflet de la société...

C'est pas franchement beau quand on y pense.



Des bisous pour ce conseil de lecture, d'autres pour ce cadeau...

Merci pour ces bons moments !
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Le Fossé

Robert Walter est un homme comblé. Maire d'Amsterdam, il est apprécié de ses administrés qui aiment sa sincérité, son naturel, son éloquence. Ses fonctions lui permettent de côtoyer les grands de ce monde, il dîne avec Obama, plaisante avec Hollande. Côté vie privée, tout va bien aussi. Il forme un couple uni avec sa femme Sylvia qu'il adore tout autant que sa fille Diana. Pourtant, cette belle harmonie s'envole lors de la traditionnelle soirée du Nouvel an donnée par la mairie. Là, il aperçoit Sylvia riant aux éclats avec Maarten van Hoogstraten, son adjoint le plus insignifiant. Maarten n'est ni beau, ni drôle, ni charismatique. Qu'a-t-il bien pu raconter à Sylvia pour la faire rire de la sorte ? Et n'ont-ils pas eu l'air gênés quand, mine de rien, il les a rejoints ? Robert s'interroge, Robert se met martel en tête, Robert est jaloux, Robert est certain que Sylvia et van Hoogstraten ont une liaison. Pourtant, rien chez sa femme ne laisse entrevoir qu'elle le trompe, qu'elle aime ailleurs. Ne serait-ce pas une ruse de son épouse qui fait tout pour paraître normale, trop normale, alors qu'elle le trahit ? Au fil des jours et de son imagination galopante, Robert perd pied. de plus en plus soupçonneux mais trop couard pour crever l'abcès, il laisse un fossé se creuser entre lui et Sylvia.



Le terme est souvent galvaudé mais on peut l'affirmer sans mentir : lire un roman d'Herman Koch est une expérience jubilatoire. Avec cynisme et une pointe d'humour (noir), il malmène ses concitoyens, surtout les notables bien sous tout rapport dont il met à jour les failles et les mauvais penchants. A l'exemple De Robert, le jovial maire d'Amsterdam, mari et père comblé et fils dévoué d'un couple de nonagénaires dont il est toujours proche. L'homme est sympathique, tolérant et ouvert, d'ailleurs sa femme n'est pas néerlandaise. Pourtant, il suffit d'un soupçon sans véritablement fondement pour que tout dérape. Il n'a plus confiance en cette femme qui vient d'un pays culturellement très éloigné des Pays-Bas. Comment peut-elle le trahir alors qu'il a eu la bonté de l'aimer et de l'accueillir en Europe ? Sous ses remarques acides se tapit un racisme dont il se défend avec pour meilleure preuve son choix marital. Mais Koch sait faire apparaître le vrai visage de son personnage tout en contradictions. Outre ses supposés problèmes conjugaux, l'édile doit aussi faire face au désir d'en finir de ses parents. A 90 ans, ils estiment que leur temps est fini et qu'il faut mettre un terme à une vie qui inévitablement va se dégrader. Ils ont prévu de se suicider avant d'être dépendants et amoindris. Mais là encore l'auteur réserve quelques surprises de taille quant à l'issue de ce projet.

Surprenant, souvent drôle et très politiquement incorrect, le fossé se moque d'une société hollandaise propre sur elle, écolo jusqu'à l'absurde, libre mais pas libérée. Une lecture divertissante mais qui sait aussi faire réfléchir.
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Cher monsieur M.

Dans ce roman de presque 500 pages se regroupent 3 histoires qui oscillent entre passé et présent, 3 histoires qui en fait n'en font qu'une.



Ce roman qui se veut être un thriller est aussi une satire de la société ,des écrivains, des enseignants mais également d'une certaine façon de la jeunesse.

Si j'avais apprécié le diner par son humour , parfois cinglant , ici malheureusement je n'ai pas retrouvé cette touche qui m'avait tant plu. De plus ce roman tire vraiment en longueur. L'auteur nous inonde de détails pas très utiles, et parfois de scènes qui sont reprises fonction du personnage qui les exploite. Enfin tout ça pour dire que ce roman aurait certainement gagné en efficacité a être plus court.



D'un autre côté l'auteur arrive quand même a titiller la curiosité du lecteur... et oui on veut savoir. Mais pour être totalement honnete, je suis restée sur ma faim et pourtant on a bel et bien un épilogue , mais qui a mon sens n'est pas complètement abouti.



Je sors donc de cette lecture avec un avis en demi teinte.
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Le dîner

Je ne sais pas pourquoi mais je ne m'attendais pas du tout à ce style de lecture en ouvrant ce livre. La couverture y est sans doute pour quelque chose.

Mes 4 étoiles sont là pour dire combien j'ai apprécié.

J'ai beaucoup aimé la construction du livre. Des chapitres courts. Un zoom sur le repas au restaurant, de l'entrée au pourboire,avec Serge (candidat aux élections pour devenir premier ministre) et sa femme Babette ainsi que Paul (le narrateur) , le frère de Serge et sa femme Claire. Zoom entrecoupé par les pensées de Paul et des flashback . On apprend alors l'existence d'un drame commis par Rick et son cousin Michel, les enfants de nos deux couples.

Ce livre interpelle et bouscule les idées reçues.
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Le dîner

A l’apéritif, un couple, Paul et Claire, en attend un autre pour dîner dans un restaurant de luxe. Babette et Serge arrivent à leur tour, complétant le quatuor et réunissant les deux frères Lohman pour une soirée en famille. D’emblée, une légère tension s’installe, on sent la rivalité poindre entre les deux frères. Paul paraît excédé par les manières empruntées de Serge, en tête à l’élection de Premier ministre du Danemark.

Arrive l’entrée, avec ses assiettes désespérément vides et son serveur trop envahissant. Les conversations vont bon train, superficielles et sans conséquences, permettant de découvrir davantage les personnages. L’agacement de Paul, le narrateur, croît, plombant l’ambiance festive du dîner et laissant présager une suite plus houleuse…

Au plat, le petit groupe s’est disloqué. Les femmes sont parties sécher leurs larmes à l’écart, Paul en a profité pour mener son enquête en fouillant dans le portable dérobé à son fils Michel et attend ce dernier au restaurant. Seul Serge reste à table, impassible. Cette fois, la tension est palpable. Petit à petit l’on découvre ce qui se cache derrière l’invitation à dîner et quel terrible crime Michel et Rick, le fils de Serge et Babette, ont commis. L’enjeu du repas devient tout autre et l’on sent la perturbation d’un père en proie à la peur. Cette peur de perdre son enfant, de ne pas savoir le protéger, mais cette peur également de lui avoir transmis ses démons et d’être responsable de toute cette violence…

Cette violence, sous jacente tout au long du texte, devient manifeste après le dessert, lorsque Serge annonce à tout le monde sa décision de dénoncer, lors d’une conférence de presse, le crime commis par leurs enfants. Dès lors, les avis divergent et chacun veut imposer à l’autre sa manière de voir les choses quitte à utiliser la force…



« Le dîner » nous offre un récit très sombre, magnifiquement orchestré autour d’un repas. Un huit clos aux apparences trompeuses qui, sous prétexte d’un repas en famille, s’avère être une accusation de la violence qui règne dans la société actuelle… Ici, rien n’est tout noir ou tout blanc et les personnages les plus sympathiques se révèlent être les plus inquiétants. Pour autant, si Herman Koch dénonce l’hypocrisie générale de la bourgeoisie, il ne prend pas parti pour un point de vue en particulier. Finalement, la question éthique est complètement écrasée par l’instinct primaire qui consiste à protéger son enfant au détriment de soi. Un texte fascinant, à la fois ambigu et dérangeant !
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Le dîner

Le dîner était depuis longtemps dans ma PAL depuis longtemps et je me suis enfin lancée à la découverte d'un roman d'Herman Koch. Si le début d'un roman s'annonce comme un dîner de famille plutôt banal entre deux couples, très vite le roman prend une tournure beaucoup plus noire. On comprend rapidement qu'un secret entoure les enfants des deux couples. Ils évitent le sujet aussi longtemps que possible mais l’atmosphère est tendue.



C'est un roman habilement construit : un huis-clos oppressant, des chapitres qui se divisent par le nombre de plats que les couples consomment et des révélations qui arrivent au compte goutte. Les personnages sont tous complexes, sombres, plein de secrets et cachent pas mal de secrets. Le roman m'a beaucoup fait penser a Carnage de Yasmina Reza dans sa construction. Je comprend maintenant le succès de ce livre au Pays-Bas. Le roman a d'ailleurs été adapté au cinéma et je serai curieuse de découvrir ce que cela peut donner à l’écran.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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Le dîner

"Le dîner" est la première oeuvre littéraire néerlandaise que je lis : plus de 300 pages que j'ai dévorées avec avidité. Ce roman a suscité de ma part à chaque page admiration, étonnement, stupeur aussi : la rareté d'une lecture dont on ne peut décrocher à la fois par plaisir mais aussi avec un sentiment de malaise car rien de ce que l'on y découvre n'est confortable. Plus le livre avance, plus il m'a dérangée, provoquant une réflexion personnelle sur des sujets profonds qui concernent chacun de nous au travers d'une fiction formidable alliant suspense, humour féroce, portraits au vitriol de la société politique, culturelle, nous interrogeant sur les relations familiales (fratrie, couple, enfants), et nos valeurs sociétales (éducation, médias, rapport à l'argent).

Une des clés de la réussite de ce livre est que c'est avant tout une très bonne histoire. Le roman s'ancre dans le décor d'un restaurant étoilé où se retrouvent deux couples, la quarantaine, plutôt aisés, dont les deux hommes sont frères.

Chaque partie du roman suit la chronologie du dîner, de l'apéritif au pourboire. Un des deux frères, Paul, prof d'histoire, est le narrateur, l'autre, Serge, est en passe de devenir le futur Premier Ministre. Claire et Babette sont leurs épouses respectives. Les deux couples ont des enfants.

Très tôt, la tension est palpable : sous le vernis des gens civilisés mais aussi célèbres et publics (Serge), l'instinct humain primal se révèle. Nous sentons que ce dîner a un enjeu terrible, que nous allons découvrir au moyen de flash-backs, mais personnellement je ne m'attendais pas à un tel développement et une telle résolution.

Pour employer une expression à la mode dont se raillerait le narrateur, rien n'est politiquement correct dans ce qui est énoncé. Chaque fois que l'on se sent rassuré par telle ou telle idée émise, telle manifestation sentimentale, telle bouée de sauvetage, le bien-être ressenti est mis en pièces quelques lignes plus loin. Le sol ne cesse de se dérober sous nos pieds, à l'image des saveurs du dîners pour les convives de plus en plus acides. L'auteur nous gratifie en prime d'une satire du monde culinaire sacralisé des plus réjouissantes.

H. Koch promène et manipule son lecteur avec délectation : au départ, les quatre personnalités semblent bien définies : tel est détestable, telle est un peu cruche. Mais ce serait trop simple. Le fort devient faible, l'intelligence moyenne se révèle diaboliquement rusée, et ayant fini le livre, je me demande encore si le narrateur ne m'a pas menée en bateau plus que je ne le soupçonne.

Car c'est un aspect que j'ai vraiment apprécié : tout n'est pas dit. En ces temps de fameuse "transparence", ici nous seront dissimulés certains faits, même déterminants. Rien ne sera justifié par une démonstration psycho-médicale, même si des indices nous questionnent. H. Koch joue aussi sur notre sentiment de frustration, ce qui est en parfaite adéquation avec "Le dîner" puisqu'il contrôle avec jubilation notre faim de savoir, expliquer, et surtout juger. Aucun jugement n'est possible, à moins d'un rejet viscéral du lecteur, ce qui me paraît improbable vue la qualité de la narration. Les questions sont posées : que sommes-nous prêts à sacrifier, quels actes sommes-nous capables de commettre pour préserver le peu de bonheur qui nous maintient en vie, et, en apparence, aptes à côtoyer nos semblables, jouer le jeu d'une vie sociale conforme ?

Si vous pensez avoir de solides réponses personnelles à ces questions, H. Koch vous fera vaciller.

"Le dîner" est féroce, subtil, impitoyable, drôle, tragique, violent.... et jubilatoire !!

J'ajoute, pour terminer mon billet, que l'auteur a mis en exergue de son roman un extrait du dialogue du film de Tarentino "Reservoir dogs". Le livre refermé, j'en ai souri.

Bien joué, Monsieur Koch !

Vivement la prochaine invitation.
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Le dîner

Alors, que penser de ce dîner ? Il me fait penser à un repas dans un restaurant que l’on découvre pour la première fois, tout nouveau, tout beau : l’originalité des plats se succédant sur la table séduit, mais ensuite, l’ensemble laisse un petit je ne sais quoi de frustrant, d’imparfait, d'amer. Dans le cas de ce roman, l’histoire et la construction font tout le sel du récit, raconté à la première personne par l’un des participants au repas. Paul vient dîner avec sa femme, son frère et sa belle-sœur dans un restaurant plutôt haut de gamme, dans le but annoncé d'avoir une discussion importante à propos de leurs enfants. On sent tout de suite des ressentiments cachés entre eux. Pourtant, la conversation roule sur des sujets anodins, films à l’affiche, prochaines vacances, tardant à en venir à ce qui les préoccupe vraiment.

Paul et Claire ont un fils de seize ans, Simon et Babette ont de leur côté trois enfants, dont l’un a été adopté. Ces adolescents sont en pleine période de recherche de leur propre personnalité, ce qui justifie sans doute le homard de la couverture... Mais cette recherche a poussé deux d'entre eux vraiment trop loin, ils ont commis un acte à la fois violent et impardonnable. Chacun des parents est dans une certaine mesure au courant de cet acte. Sur quelle réaction commune vont-ils se mettre d’accord, sachant que Simon, politicien très en vue, et Babette, semblent avoir quelques dissensions, alors que Paul, enseignant en disponiblité, et Claire, femme plutôt maîtresse d’elle-même, montrent une certaine complicité ? Et que les deux couples n'ont guère de points communs ?

Par des retours en arrière, le lecteur en apprend plus sur la personnalité de chacun, mais de manière toujours un peu biaisée, puisque tout est vu par le regard de Paul. Paul dont la personnalité est extrêmement difficile à cerner. Dans le récit de ce narrateur, ce qu'il ne dit pas est souvent bien plus important que ce qu'il dit.

Le cynisme, bien davantage que l’humour annoncé, imprègne ce roman à la construction impeccable, qui en divulgue juste assez pour entraîner le lecteur d’un questionnement à un autre… Les thèmes abordés, l’inné et l’acquis, l’esprit de famille, la notion de bonheur, sont aussi captivants que dérangeants. Il faut cependant reconnaître que l’écriture manque de relief, et empêche d’en faire un excellent roman. Mais quelle histoire !
Lien : http://lettresexpres.wordpre..
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Le dîner

Enorme succès aux Pays Bas, ce roman est un petit bijou de noirceur, témoin d’une société qui se délite jusqu’à vouloir rendre l’horreur acceptable.

Deux frères et leurs épouses se retrouvent dans un restaurant à la mode de la ville d’Amsterdam. L’action se déroule le temps d’un dîner et la tension entre les protagonistes est à son maximum. On soupçonne le pire mais il s’agit surtout de sauver les apparences. Tous parlent de tout et de rien pour éviter d’aborder l’essentiel : Les enfants ont commis un acte odieux et il s’agirait de discuter des conséquences et des mesures à envisager. Les rancoeurs sont lourdes et les comptes à régler difficiles à digérer. L’addition risque d’être salée !

La question principale étant de savoir : « Jusqu’où est-on prêt à aller par amour pour nos enfants ? ».

On  sort de ce roman à bout de souffle, un peu mal à l’aise et plein de questions.

Une réussite!
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Le dîner

Voilà bien un roman dont la lecture peut diviser..

Il me semble qu'une conversation autour d'une table serait plus facile.. Un dîner par exemple? Peut-être que l'on finirait par s'envoyer les assiettes à la figure, mais, d'après la description assez savoureuse, si je puis dire, de leur contenu, au moins on ne se ferait pas grand mal.



Ce qui m'a dérangée. Assez peu, finalement, et pas du tout le style , reproché dans certaines critiques lues ( qu'a-t-il de si mauvais???). Ni la construction, théâtrale, c'est vrai, on pense à Carnage de Yasmina Reza.

D'abord le lieu de rendez-vous. Je n'arrive pas à concevoir que ces gens qui n'ont rien de bête , et qui doivent impérativement rester discrets, se donnent rendez-vous dans un restau branchouille pour discuter de sujets aussi graves ..Et la pathologie psychotique de ce Paul qui quelque part l'excuse.. Des traits de caractère associés à une éducation très permissive et les valorisant peuvent se transmettre , il me semble. Et surtout, peut-être, le fait que Paul ne nous raconte jamais ( à part son éviction du système éducatif) quelles ont été les conséquences des autres raptus décrits , car il y en a forcément eu.

Mais ce n'est pas très important.



"Je sais encore ce que j'avais parfaitement à l'esprit: je voulais préserver l'apparence de la normalité."

Ce mot de " normalité" apparait plusieurs fois dans ce livre. Et ce n'est pas pour rien. J'y associerais le mot limites, frontières.

Car chacun, chaque lecteur , a , intimement bien sûr, une notion très personnelle de ce qu'est la "normalité". Et où se situent ses propres limites du moins dans le cadre de l'histoire telle qu'elle est racontée.

J'ai bien aimé ce roman parce qu'il nous renvoie toujours à nos propres limites. Par exemple, dans les propos de Paul sur l'éducation, les Néerlandais en France , et autres , où sont les limites entre le non politiquement correct assez jubilatoire et le nauséabond? Difficile... Et sa violence physique est toujours déclenchée par quelque chose que l'on peut comprendre quand on est soi-même parent, on s'attaque à son fils!



Quant à Claire, la mère.. bien sûr qu'il est tout à fait " normal" de peser les conséquences sur l'avenir de ces garçons d'une attitude ou une autre. Tout ce qu'elle dit peut se discuter. Jusqu'à un moment où elle devient absolument terrifiante. Là est la limite. A chacun la sienne? Oui, enfin, là, non, ce n'est plus admissible pour moi.



Un roman bien mené, plein d'ambiguïtés et de questions auxquelles il est très difficile de répondre.







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Le dîner

Serge a donné rendez-vous à son frère, Paul, dans un grand restaurant d’Amsterdam. Evidemment, Serge est en retard et Paul et sa femme ont tout le temps de gamberger. Enfin, ce dernier, accompagné de son épouse, arrive. On peut passer à table en évitant un sujet épineux…



J’avoue ne pas avoir accroché ! J’ai dû sauter des pages et j’ai stoppé ma lecture avant la fin. C’est dommage, les critiques étaient prometteuses. Mais je n’ai retrouvé ni l’humour ni le suspense que l’on m’y promettait. Tant pis !
Lien : https://promenadesculturelle..
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Le Fossé

C’était la première fois que je me plongeais dans un livre d’Herman Koch. Même si ce n’est pas un coup de coeur, j’ai passé de bons moments en compagnie de Robert, maire d’Amsterdam.



Ce dernier est marié à Sylvia et père d’une jeune adulte, Diana. Pour lui, sa vie, tant personnelle que professionnelle est comblée jusqu’à alors. Pourtant, à l’occasion de la réception de nouvel an à la mairie, il surprend sa femme en discussion avec son insignifiant adjoint, Maarten. Le comportement de sa femme lui suscite des interrogations jusqu’alors jamais faites. Son attitude lui semble surprenante et il commence à les soupçonner d’entretenir une relation extra-conjugale. Robert revient sur son histoire afin d’y déceler les prémisses de cette aventure. Alors qu’il se triture le cerveau, ses parents lui annoncent qu’ils ont programmé leur suicide assisté avant le prochain Noël.



La plume d’Herman Koch est clairement teintée de cynisme et n’est jamais très loin des grands débats actuels. Il n’est pas rare de se retrouver avec un petit sourire en coin tout en étant plongé dans cette histoire. Le livre est écrit comme si on se plongeait en quelque sorte dans le journal intime de Robert. Il revient sur des éléments forts de sa carrière, sur sa vie personnelle, comment il a rencontré sa chère et tendre épouse,… Des clins d’oeil à des personnages réels et célèbres sont nombreux.



C’est agréable de se retrouver dans la ville d’Amsterdam, que j’ai eu l’occasion de visiter et que j’ai beaucoup appréciée. Au sujet des personnages, on ne peut que s’y attacher en fin de compte, surtout pour leurs failles. Finalement, ce n’est pas ce qui a amené les soupçons qui font que la lecture est intéressante, mais bien ce à quoi ils risquent de mener. Un soupçon d’humour noir, un brin d’émotions et des moments impolitiquement corrects font de ce livre une originalité à lui tout seul.



Lu dans le cadre du Grand Prix des Lecteurs 2019 de l’Actu Littéraire.
Lien : https://www.musemaniasbooks...
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Le dîner

« Le dîner » d’Herman Koch commence comme une satire sociale, une critique caricaturale de la vie bourgeoise : le restaurant, les plats, le personnel, les voisins de table, l’homme politique, tout est décortiqué. Mais bien vite, au fur et à mesure du déroulement du repas s’ensuit un règlement de compte familial, vu et raconté par une seule personne Paul, le narrateur.

Ce récit, huis clos entre deux couples qui ont un grave problème, décrit la manière dont ils vont aborder ce problème et le traiter, bien plus que le problème lui-même. Chacun de ces couples se défend en fonction de ses convictions : les uns sont attachés à leur vie privée alors que les autres réfléchissent aux conséquences publiques des actes.



« Le dîner » d’Herman Koch flirte avec le thriller psychologique. La psychologie des personnages est intéressante, on en apprend plus sur la personnalité de chacun, de manière décalée, au fur et à mesure du déroulement du repas.

Ce roman traite de l’inné et de l’acquis, des relations parents-enfants, de la responsabilité parentale, des convictions intimes et de la volonté d’y rester fidèle, de transmission des valeurs, de l’esprit de famille, de notre rapport à la loi.



Je m'inquiète pour mon fils comme n'importe quelle mère mais il y a des choses auxquelles je n’arrive pas à croire. Je suis sortie de cette lecture, écœurée, consternée par la ruine morale de certains personnages.

Mais le raisonnement a continué bien après la lecture et a posé « le » fameux dilemme : cela peut aussi m'arriver demain et alors, quelle serait ma réaction en tant que parent ?

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